This is my idea of fun (prise 2) [LOULOU]

Quand elle se retourna vers lui, ses lèvres pâles et tremblantes de froid, elle lui offrit un regard beaucoup plus effrayant que ceux qu’elle lui lançait quand elle était morte de rage. C’était un coup d’œil dégouté, déçu et légèrement blasé. Tout plein de jugement. Sans un mot, elle se leva péniblement, ignorant les tremblements de ses jambes qui menaçaient de s’effondrer à tout moment et, redressant la tête, alla rejoindre Ryan à l’intérieur. D’une voix faible et terne, elle lâcha simplement un « t’es vraiment con » avant de se diriger vers sa chambre.

Elle mourrait d’envie de se changer et de s’enrouler dans une couverture. Elle savait bien que dans son état, morte de froid et de fatigue, répondre à l’envie de se glisser dans un bain chaud était comme un suicide. Alors elle devait commencer par se réchauffer graduellement et surtout, se débarrasser de ces horribles pantalons serrés et mouillés qui lui collaient aux chevilles. Pour ça, suffisait qu’elle se rende à sa chambre. Mais c’était pas facile. Elle manquait de balan et tomba un fois en plein milieu du couloir. Se relevant péniblement, elle finit lentement sa laborieuse traversée et, une fois entrée dans la pièce ferma la porte et s’écroula sur le lit. Elle retira ses vêtements et s’enroula dans une couverture, s’asseyant. Elle tenta de reprendre son souffle avant d’ouvrir la garde-robe à la recherche d’un quelconque pyjama.

Elle ne tirait pas vraiment de satisfaction de le savoir mal à l’aise, déconcerté ou plein de remords. Elle était morte de fatigue, c’était un connard et elle était en colère. Pas de façon explosive : c’était une colère noire qui ne lui donnait pas envie de lui taper dessus mais plutôt d’oublier jusqu’à sa même existence. Elle voulait être chez elle, dans son appart, dans sa chambre. Elle voulait s’endormir et réaliser que c’était un mauvais rêve et qu’elle n’avait jamais revu cet imbécile de Ryan. Elle voulait qu’il disparaisse, simplement.

Après s’être péniblement vêtue d’un pantalon lousse et d’un t-shirt serré, Katlyn remis sa couverture sur ses épaules. Puis, elle s’enveloppa d’une deuxième. Elle mourrait d’envie de quelque chose pour la réchauffer, comme un bon thé noir, mais elle n’avait aucune envie de sortir de la chambre et de revoir Ryan. Et puis, qui sait, Ryan était peut être aussi connaisseur que Chibi et avait peut être lui aussi investi chez Davis tea dans le « thé d’amour #27 » aromatisé au chocolat et aux pétales de rose. Sur un tel aphrodisiaque, comment aurait réagit notre demoiselle?

En entendant Ryan cogner à la porte, Kate ne pu se résoudre à ne rien faire. Elle attrapa un coussin du lit et le balança vers la porte en criant d’une voix qui se brisa :

C’était pas de sa faute, à Kate, si elle n’était pas une télékinésiste. Elle aurait adoré pouvoir déplacer des objets au gré de sa pensée, même si elle n’était pas une gekette fini comme Dali (en fait, vous lui parleriez d’un jeu connu comme Halo et elle n’aurait probablement aucune idée de ce que c’est). Toutefois, elle aurait bien aimé avoir un don. Même, elle aurait pu s’en tirer en tant que télépathe, parce qu’elle aurait pu se la jouer à la professeur X (quoi que nous doutons qu’elle soit une grande fan des X-mens) mais notre pauvre serveuse, elle n’en avait pas, de pouvoir. C’était une jeune fille tout ce qu’il y a de plus ordinaire, si ce n’était qu’elle avait eu une enfance traumatisante auprès d’un crétin de première. Et qu’elle devait cohabiter avec ce dit crétin. Au cas où nos téléspectateurs se le demanderaient, le crétin, c’est toi ça Ryan.

Elle le détestait? Aucune idée. Bon, c’est sure qu’elle le trouvait con, qu’elle ne l’aimait pas particulièrement et que c’était un foutu gamin gâté tandis qu’elle devait travailler pour payer son loyer et ses cours. En fait, elle l’enviait. Il faisait chier à tout avoir facilement alors qu’elle devait se battre pour ses droits. Ça le rendait encore plus insupportable. D’accord, il l’horripilait. Mais en même temps, de le retrouver après toutes ces années –et surtout après que la puberté ai fait des miracles sur notre spécimen- ça la mettait dans une sorte de transe, une ambiance qui lui était familière. Elle ne se sentait pas particulièrement mal dans cette atmosphère : furieuse et tendue, certes, mais c’était une tension assez étrange et ma foi elle avait aussi été tendue avant de le baiser, ce crétin.


Mais le thé était siii bon, et puis il l’avait préparé avec amour non? Ah, c’était donc ça. Il avait dû mettre une certaine drogue à l’intérieure et c’est pour ça qu’elle perdait ses moyens. Vive le thé d’amour #27.

« I always say how I don’t need you but it’s always gonna come right back to this… please, don’t leave me »

Alors qu’elle s’attendait à le voir quitter la chambre, Ryan s’assit à côté d’elle, lui donnant un petit coup d’épaule au passage. Elle soupira non pas de lassitude mais d’incompréhension –un peu comme si elle se résignait à chercher à comprendre- et prit une nouvelle gorgée de thé, tentant vainement de rester fâchée contre lui. Bon, d’accord, il l’avait laissé dehors. Mais en même temps, elle l’avait un peu cherché… Autant il lui en coutait d’admettre qu’elle avait eu tord, notre Kate nationale en venait à la conclusion qu’elle n’aurait pas du l’attaquer, même si elle ne lui avait sans doute pas fait mal. C’était le geste qui comptait et c’était pas civilisé, même en considérant qu’il avait lui-même agit comme un parfait crétin et qu’il avait joué le coloc jaloux. D’ailleurs, pourquoi avait-il agit de la sorte? Il n’avait aucune raison de détester Chase non? Sauf si…

L’esprit trop embrumé pour trouver une réponse à ses questions, Katlyn dû se concentrer de nouveau sur monsieur. Il ne la détestait pas non plus? Ça la fit sourire, étrangement. Un petit sourire discret alors qu’elle resserrait la couverture sur elle. C’était vrai qu’ils étaient tellement habitués à se faire la vie dure que c’était presque nostalgique de retrouver cette rivalité et cette complicité en même temps. Parce que c’était quelque chose qui, même plus jeune, les unissait : quand, dans un de leur guerre, survenait un accident susceptible de se faire gronder, ni l’un ni l’un n’accusait devant les parents. En fait, ils avaient l’habitude de subir les conséquences ensemble, même si un des deux n’était pas vraiment fautif. Allez savoir pourquoi… Sans un mot, elle tourna la tête vers lui et leva un peu le menton pour le regarder dans les yeux parce qu’il était plus grand qu’elle.

« You’re my perfect little punching bag and I need you, I’m sorry »

Katlyn était, pour une des rares fois de sa vie, totalement confuse. Elle qui, pourtant, avait l’habitude d’avoir tout planifié à la minute près. Chaque conversation, chaque travail, même les imprévus tels que sa nuit de débauche avec Ryan. Elle était organisée et méthodique à un point tel que s’en était maladif. Et là, alors qu’elle avait ses yeux bleus plongés dans ceux de Ryan, elle n’arrivait pas à penser à autre chose que lui. Ses perceptions semblaient, un instant, s’être décuplées. Elle était consciente de leurs bras qui se frôlaient au travers de la couverture qu’elle avait sur les épaules, elle sentait la douce chaleur de la tasse de thé qu’elle tenait dans ses mains et elle détaillait mille fois plus clairement qu’avant les détails du visage de monsieur. Et cette sensation de picotement qui se rependait dans son ventre… c’était déroutant.

Sans un mot, elle accepta les excuses de Ryan et ne pu qu’abonder dans son sens : ils avaient le don pour s’emmerder mutuellement. Mais c’était quand même agréable de l’entendre dire par un autre qu’elle. Elle était heureuse qu’il partage son point de vue et surtout, qu’il demande son pardon. Si elle avait pilé sur son égo pour s’excusé, rien ne la satisfaisait plus que d’entendre qu’elle avait raison –car c’est à cela que, pour elle, ça revenait. Toujours sans parler, elle rapprocha un peu son visage de celui de Ryan, comme si elle voulait l’embrasser. Puis elle approcha une main de son torse…

...

Et lui donna un petit coup d’index accusateur entre les pectoraux.

Un sourire d’abord naissance s’était élargi sur les lèvres à Kate. C’était dans la poche, monsieur semblait totalement sous son charme. D’ailleurs, le fait qu’il lui dise qu’il n’était aucunement jaloux –ce que moi et mes chers lecteurs savons pertinemment faux- ne faisait que renforcer sa conviction d’avoir gagné. Gagné quoi? Là n’est pas la question. Même si elle ne savait pas tout à fait sur quoi était la lutte du moment, elle était certaine de l’avoir remportée et ça suffisait pleinement à son bonheur.

Techniquement, elle n’avait pas voulu l’embrasser, elle s’était juste approchée comme ça, pour lui parler, et il avait prit ça pour une tentative de sautage dessus. Remarquez que le ton de la narration a pu être confus. Mais il fallait bien décrire de quoi ça avait l’air et, quelques secondes plus tôt, Kate avait vraiment eu l’air de vouloir poser ses lèvres sur celles de Ryan pour lui voler un baiser. Mais non. Le thé n’était pas si aphrodisiaque que ça, il faut croire.

« D’accord, je te crois! Et puis, c’est tant mieux dans le fond, on a déjà assez de sujets de dispute, ce serait cool de pas en ajouter un autre. Alors ça te dérange pas si je demande à Chase de venir me chercher demain? Parce que j’ai pas envie de prendre le bus pour aller à l’uni. Il fait froid, quoi »

Et ça, c’est comment faire chier Ryan en deux secondes et demie.

Kate était littéralement sur le point d’éclater de rire. Il était en train de faire une crise parce qu’il ne voulait pas que Chase vienne la chercher? Oh elle ne croyait pas que c’était à cause des raisons minables de Ryan. Il savait qu’elle était une grande fille et qu’elle pouvait s’occuper d’elle-même. Il était juste totalement jaloux de Chase parce qu’il ne voulait que personne d’autre que lui ne puisse toucher à Katlyn. Et bien, elle avait des nouvelles pour lui : elle n’était la propriété de personne et il était mieux de se rentrer ça dans le crâne. Si elle avait envie d’inviter quelqu’un, elle le ferait, parce qu’elle était autant chez elle que lui. En le voyant se lever, elle lui lança un sourire vainqueur avant de s’élancer à sa suite et de lui agripper le bras pour l’inciter à se tourner vers elle. Tenant sa couverture d’une main et s’appuyant sur sa hanche de l’autre, elle lança :

« Non mais j’y crois pas! T’es totalement jaloux de Chase! Tu veux pas le voir ici pas parce que t’as peur qu’il squatte ou qu’il me fasse du mal! Tu veux pas le voir ici parce que t’as peur qu’il se passe quelque chose entre nous parce que tu peux pas supporter qu’un autre mec me touche. T’as un faible pour moi! »

Lui lançant un regard moqueur presqu’hypnotique, elle lui sourit avant de donner le coup de grâce.

Bravo Ryan, on voit tout de suite que tu n’a pas de faible pour Katlyn quand tu lui crie dessus pour cacher les évidences. M’enfin, c’est pas grave parce qu’on sous tous pertinemment que vous allez finir fous amoureux l’un de l’autre –ça commence d’ailleurs déjà- et que vous allez pouvoir à nouveau vous sauter dessus sans gêne. À ce sujet, j’aimerais mentionner mon indignation quant au fait qu’on blâme tout sur ma pauvre et innocente petite Katlyn. En effet, tout le monde semble s’entendre pour dire que c’est elle la débauché qui a sauté sur Ryan comme si sa vie en dépendait. Il n’avait pas l’air de se plaindre, monsieur, qu’elle lui propose une aventure. Alors il est tout aussi coupable. Voilà.

Elle n’avait tout de même pas prévu de le faire enragé autant. Elle s’attendait à ce qu’il se défende, certes, mais pas à ce qu’il explose. Et bien, tant pis pour lui. Elle lui sourit de toutes ses dents en le voyant quitter la pièce et aller se coucher. Vous pouvez être surs qu’avant d’aller sombrer dans le sommeil elle-même, elle rit tout son saoul et texta l’adresse de notre séduisant spécimen à Chase. Elle l’aurait fait même s’il avait continué de protester, et maintenant que Ryan avait donné son accord… M’enfin.

Et pour ce qui était de Ryan qui ramènerait des filles chez lui, que la guerre commence!

Oh non. Elle n’aimait pas du tooout le regard qui venait d’apparaître sur le visage de Ryan. Gardant un air faussement cordial, elle souhaita bonne journée d’un ton sec à son « colocataire ». S’il osait être avec une fille quand elle rentrerait, elle jurait qu’elle aller le tuer. Le colère-mètre de notre petite Katlyn menaçait d’explosait et s’était une excellente chose que notre spécimen de brun ait mis les voiles faute de quoi, je ne répondais même plus des actions de mon propre personnage. Sans un mot, elle laissa Chase lui ouvrir la porte de la voiture…

« Alors eum… toi et lui..? »

Elle s’arrêta net. Quoi?! Chase osait supposer qu’il y avait quelque chose entre elle et Ryan? Certainement pas. Il s’imaginait des choses. Elle n’était aucunement jalouse. Et lui non plus d’ailleurs. Il s’en fichait totalement qu’elle parte avec un autre garçon. Sinon, il aurait essayé de la retenir… non? Elle se retourna brusquement vers Chase et lui lança un regard noir.

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Elle était étendue sur le lit de Chase et il était par-dessus elle, l’embrassant furieusement. Elle sentait les mains de monsieur courir sous son débardeur, peau sur peau. Son esprit était une voute de fumée, incapable de se concerter sur quelque chose et c’était franchement agréable. Elle n’était pas en colère parce qu’un quelconque abruti lui faisait la vie dure, elle n’était pas jalouse parce qu’il menaçait de voir une autre fille. Quel abruti? Celui avec qui elle avait passé son enfance? Celui qui avait un si beau sourire et des yeux bleus à en mourir? Celui avait qui elle avait passé une des plus belles nuits de sa vie?

Merde. Elle avait dit Ryan?

Awai… C’est sans doute pour ça qu’il fallait éviter d’avoir un de ses meilleurs amis comme fuckfriend. Parce que le con, il sait tout sur toi. Elle aurait presqu’été mieux d’aller draguer dans un bar, elle aurait pas eu de problème. À tous les coups elle se serait trouvé quelqu’un de tellement gelé qu’il s’en serait même pas rendu compte si elle l’avait appelé autrement. Bon sang, elle aurait pu dire n’importe quoi que ça aurait été mieux que Ryan. Elle se serait sentie mieux même si elle avait sorti un truc du genre « Gorgette ». Quelle conne!

C’était à peu près la réflexion qu’elle se fit jusqu’à être devant la porte de chez monsieur, clé en main. Chase était déjà loin…