This is my idea of fun (prise 2) [LOULOU]

Ryan commençait décidément plus tard qu'elle, puisqu'il était encore endormi au moment où elle parti. Son réveil qu'il s'etait installé sur le rebord de la table basse sonna une quinzaine de minutes plus tard. Il s'extirpa des couvertures et parti vers la salle de bain, en gueulant le nom de Kate. Aucune réponse. Elle n'était plus la. Il pu donc prendre sa douche le temps qu'il voulait, et se promener ni s'il le voulait le temps d'avaler un petit déjeuner. Non non, pas de tendances exhibitionnistes... Il ne l'avait pas fait pour de vrai. Il était parfaitement habillé, vêtu d'un pull rayé noir et gros par-dessus une chemise blanche, le tout avec un pantalon propre. Il pouvait être tellement sexy, Ryan, quand il s'habillait avec un petit look sérieux écolier...

Au moment Où il allait se chercher un peu de monnaie pour son lunch, ayant trop la flemme de se préparer quelque chose, son regard tomba sur une assiette laissée là, avec un post-it. Il fronça les sourcils, devinant sans mal de qui ça plu ait bien venir : il n'y avait qu'une seule autre personne qui vivait ici. Quelque part en lui, il fut touché de l'attention. Il prit l'assiette avec lui, se questionnant quand même sur ce merci. Merci pour quoi ? Pour avoir ete un peu moins crétin hier soir ? Enfin, c'est pas grave.

C'est ainsi qu'il parti enfin pour son premier cours, avec son sac et son lunch, et tout le tralala.

Chibi, Chibi, Chibi. J'ai une bien meilleure idée que d'attendre un bon livre, moi. Kate, elle a qu'à faire des brownies. Des bons brownies auxquels ni un ni l'autre ne pourra résister. Puis enfin, je sais pas, on improvisera une fois qu'ils auront les hormones dans le plafond. Ça semble bien, non ? À condition qu'ils soient tous les deux assez réceptifs à ce genre de substances...

Enfin. Toujours est-il qu'après une belle journée sans trop d'encombres, il pu prendre sa voiture et aller en direction du bar. Non, il n'avait pas oublié Kate, qui allait bientôt finir de bosser et voudrait qu'il soit à l'heure pour la ramener chez eux... Pour une fois qu'il s'était forcé, il était pile dans le temps, et en roulant à peine plus vite qu'il ne le devrait, il se rendrait à temps. Arrivant donc au bar à l'heure exacte où il le devrait, il sourit pour lui-même, assez fier de lui quand même. Il stationna sa voiture, en descendit, et avança vers la porte du bar. Puisque cette fois, il avait deux nouvelles spectatrices, on lui fera faire une entrée renversante.

Il poussa la porte dans un geste décontracté, ses lunettes de soleil sur la tête, un petit air sérieux et sexy sur le visage, montrant d'abord aux demoiselles son superbe profil alors qu'il regardait dans la direction opposée, avant de finalement poser ses yeux sur les filles. Il souleva alors un sourcil, et s'approcha de Kate directement, tapotant sa montre avec son index.

- Tiens... Mais ... Il est minuit ? Pas minuit et une ... Minuit.

Et oui, il insistait. Pour lui démontrer qu'il pouvait être ponctuel, parfois...

Non, heureusement, Ryan n'avait pas entendu ce dernier commentaire. Par contre, juste à voir les filles fondre, y'avait aucun mal à comprendre qu'elles le trouvaient craquant. Ça lui plaisait bien, mais il n'eut qu'un petit sourire simple, pas question de se mettre à faire son Don Juan, ça donnerait raison à Kate sur un deuxième point. Ainsi, ça prouverait qu'il était un coureur de jupons fini et crétin en plus de ça. Nan. Pas bien. Mauvaise idée.

Il tendit galamment son bras à celle-ci lorsqu'elle arriva près de lui, lui servant son plus beau sourire, qui était empreint d'un profond sarcasme qu'elle seule pouvait remarquer. Du genre, "ouais je fais ça pour avoir l'air gentleman, mais c'est tout faux je t'aurais bien laissée moisir seule ici si ç'avait été juste de moi". Et hop, direction sa voiture maintenant.

- Quand même, t'aurais pu avertir que t'as des poules cinglées comme amies...

Ryan ne pu s'empêcher de sourire. Il aurait bien fait un commentaire, là, mais il se retint juste à temps. Non, il avait déjà vécu le coup de talon, et elle était encore trop proche pour qu'il se permette de dire de tels trucs. Quand elle serait dans l'appart à une distance respectable, et qu'il puisse se munir d'une poêle à frire en guise de protection, ça irait.

- C'est pas grave... J'te pardonne.

Il avait ce genre de sourire, le truc louche là, celui qui veut dire "Tu vois comme je suis gentil, rappelle-toi en la prochaine fois". On ne s'étonne pas, c'est toujours comme ça avec eux. Tout ça pour dire que, puisqu'il était fort probablement que les filles se soient élancées vers la vitre, aussi bien ouvrir sa portière à Kate. Puis, il alla prendre place au volant, et les ramena tout simplement à l'appartement. Ce serait surprenant que Kate ait envie de cuisiner des brownies à minuit, donc j'imagine que notre scène érotique devrai ENCORE attendre ... ? Pas moyen qu'ils laissent leur haine de côté deux minutes, ces deux-là ?

Ah bah voilà la mauvaise idée. Il ne te portait déjà pas attention, tu vois, il préférait regarder la route plutôt que toi, parce que ça lui évitait de se rappeler de votre justement très chaude nuit. Mais quelle bonne idée de lui poser une question presque normale, qui le rendait aussitôt surpris. Je veux dire, Ryan, il avait eu très peu de conversation civilisée avec Kate. Elle se fichait bien de lui d'habitude, et vice-versa, tout allait très bien comme ça. Aucun d'eux n'avait besoin de l'attention de l'autre, ils étaient juste parfait comme ça. Alors qu'elle lui demande comment s'était passée sa journée, il avait trouvé ça étrange, voire presque perturbant. Il lui jeta un regard bizarre, et c'est à ce moment qu'il remarqua son visage.

Pourtant, il avait pas mis de chauffage ou rien. Il ne faisait pas chaud, et à ce qu'il savait, il était encore tout habillé. Alors pourquoi est-ce qu'elle se rapprochait de plus en plus de la couleur d'une tomate trop mûre.

- Moi ça va... Mais toi, t'aurais pas chopé quelque chose ? Je te préviens, me refile pas tes microbes, tu dois faire au moins 42 de fièvre avec une couleur pareille ...

Bon. Façon détournée de ne pas savoir la véritable raison de ses rougeurs. Entendre parler d'une nuit avec un autre mec, ça lui faisait pas envie, et il était loin d'imaginer qu'elle fantasmait ENCORE sur eux deux... C'était révolu, tout ça, nan ?

Vous voyez, c'était bizarre. Lui continuait de penser comme un gars, et ne voyait pas dix mille options. Elle avait l'air bizarre, mais ça ce n'était pas nouveau, elle l'avait toujours été. Elle servait du thé à ses peluches quand elle était gamine. Elle avait même voulu en servir à sa peluche à lui, mais il s'était empressé de la sauver des mains de cette folle. Même qu'il avait eu leur qu'elle veuille refaire le coup, alors il avait décapité toutes ses poupées barbies plutôt que les torturer lentement, pour qu'elles puissent pas boire de thé.
*Non, Ryan ne jouait pas à trouver les mille et unes façon de massacrer des barbies... Vous avez sans doute mal lu.

Un appel. Banl et tout simple quoi. Qui d'important appelle à minuit et quart hein ?
Chase. C'est un nom de mec ça. Ou de travesti. Connaissant Kate, probablement plus de mec. Et vu le ton employé, probablement plus un mec avec qui elle baisait. Un autre amant, un autre mesdames et messieurs ! - dit celui qui se jette sur les pauvres chattes en chaleur dans les bars -

Il hoqueta en écoutant bien malgré lui la conversation. Ça commençait à devenir bien trop explicite à son goût. Avoir à entendre à quel point elle se plairait à faire un tour dans la bagnole de ce mec, ça lui fendait le cul. Il monta le volume de la radio pour ne pas avoir à l'écouter. Pourquoi ça lui faisait quelque chose !? Il devrait être heureux qu'elle débarrasse pour la nuit, pas jaloux !! Ouais... Heureux... C'est bon ça...


Connard ? Il avait dit connard ? Non, sans blague. Elle allait s'imaginer des trucs.
- Jte débarque avec plaisir s'tu veux, tu pourras attendre ce connard en paix.

Il commençait à avoir les oreilles un peu rouge, le pauvre Ryan. Le fait qu'elle évoque d'une quelconque façon une crise de jalousie, à la fois par ses mots et son regard, le rendit aussitôt un brin gêné, mal à l'aise même. C'est qu'il ne voulait pas avoir à avouer qu'il aimait être le seul et unique. Genre, il ne l'aime pas, mais elle est à lui et à personne d'autre. Il aimait savoir être le dernier, et ne voulait pas qu'un autre passe ensuite. Il avait marqué SON territoire quand ils avaient baisé la première fois. Elle avait pas compris que ça signifiait " à lui " et que, même s'il la détestait du plus profond de son être, il ne voulait pas la voir découcher ?

Profondément insatisfait de la tournure des événements, il grogna. Pas de réplique qui tue ou de déclaration touchante, pas un seul mot français ni même dans une des centaines de langues répertoriées. Juste un grognement digne d'un homme des cavernes, ou d'un animal. Ce qu'il était parfois... Un animal sauvage, brûlant, qui savait baiser une femme de façon bestiale pour qu'elle en garde un souvenir si profondément ancré... Comme Kate, justement. Il vira carrément avec une tête de poisson rouge, quand elle parla de leur nuit. Il la dévisageait carrément, entre la surprise et l'agacement, entre la jalousie et la satisfaction. Elle y repensait encore. Il l'avait marquée. Oh ouais.

M'ouais. Que répondre à ça, hein ? Il ne voulait pas coucher avec elle, il ne voulait pas la toucher, elle et son corps trop... Trop... Elle était la folle de ses pires cauchemars, celle qui avait hanté sa jeunesse et fait de sa vie un enfer. Il ne pouvait pas... Huh !!

- ... Ce serait déjà mieux que sauter n'importe qui !

- J'vais te charger un gun alors. Comme ça, ce serait déjà prêt pour quand le moment fatal arrivera.

Est-ce qu'il disait cela avec un ton si confiant parce qu'il savait qu'elle allait coucher encore avec lui malgré tout ce qu'elle disait ? Parce qu'il se croyait irrésistible ? Non, peut-être simplement parce qu'il voulait se moquer d'elle et il savait qu'un excellent moyen de la fâcher était de parler de la façon dont elle lui avait désespérément sauté dessus. Tout en disant cela, il stationna la voiture et en descendit. Il était furieux. Son corps entier était tendu, on le voyait dans son dos alors qu'il marchait, prenant les devants en direction de la porte. Ce qu'elle avait dit l'avait mis dans une sale frustration quand même. Papa Ryan ? Parce qu'il pouvait se passer de baiser une soirée ? Parce qu'il avait pas envie de l'entendre raconter des trucs dégueulasses au téléphone dans SON char, il devenait le "coloc poule" genre ? Qu'elle aille au diable cette folle.

- Va le voir ce gars. Mais tu rentres pas dans l'appart tant que t'as pas pris une douche. Et viens pas me faire chier. C'est quand même chez moi. S'il fallait que cet appart appartienne à toutes les filles avec qui j'ai eu une aventure, il faudrait le diviser en beaucoup. Alors crois pas que parce que t'es forcée d'habiter ici, la place t'appartient d'une quelconque façon.

Dans tes dents, bitch. Comme quoi il l'écoutait quand elle parlait, quand même.

Ryan ne s'attendait pas à ça. Il la croyait folle, mais peut-être pas assez cinglée encore pour se balancer avec lui dans la neige. Conclusion, quand ses deux pieds levèrent en même temps dans les airs, sous la force d'un poids brusquement jeté contre lui, il su qu'il était mal barré. Il s'écrasa assez lourdement dans un tas de neige près de la porte, et aussitôt, il la trouva moins drôle. Mine de rien, il faisait froid. Déjà, il avait le cul mouillé de neige. Cette idée aussi, de ne pas attendre qu'ils soient à l'intérieur pour le bousculer comme ça.

- Ah ouais ? Tu veux m'en coller une ? Vas-y salope, montre-moi c'que ... OH PUTAIN !

Il venait de s'en prendre une belle. Il avait même tourné la tête sous le choc, serrant les dents en sentant sa joue chauffer. Non vraiment, c'était pas drôle. Il devait se retenir pour ne pas lui sauter dessus et la tabasser, juste parce qu'elle était une fille. Dommage quand même que son pire ennemi... soit une fille. Il ne pouvait pas en venir aux poings quand ça s'envenimait trop. Il devait se contenter d'assumer les claques sans pouvoir répliquer, parce que ce serait mal vu. Foutu code d'éthique qui fait que pour un homme, frapper une femme, c'est criminel.... et les femmes violentes envers les hommes, elles, on en fait quoi !?

- Non mais c'est bon lâche-moi ! On va pas mourir d'hypothermie ici non plus, pousse ton cul de sur moi !

Il était cela dit trop furieux pour apprécier l'actuelle position.

Ça semble quand même être une très bonne idée en perspective. Surtout que la colère actuelle de Ryan mettait tout en place pour qu'il lui prenne l'envie d'enfermer notre chère demoiselle dehors. C'est pourquoi il se releva lentement, le pantalon mouillé en grande partie, mais un sourire inquiétant aux lèvres. Il s'approcha de la porte d'un pas calculé, puis haussa un sourcil.

- Oh, tu veux rentrer ?

Il attrapa une clé dans sa poche et la brandit quelques instants devant les yeux de la demoiselle, avant de la lancée soudainement dans un banc de neige tout près de l'endroit ou la sauvage l'avait écrasé.

- Bah va chercher.

C'était juste une clé complètement inutile, genre celle de son cadenas lorsqu'il était encore au secondaire, aucune idée de pourquoi il avait encore ca sur lui d'ailleurs. Toujours est-il qu'on pouvait facilement la méprendre, vite comme ça, et qu'elle passait désormais pour la clé de l'appart perdu dans le tas de neige. Lui se moquait bien. Mais il ne disait rien, continuant de jouer comme s'il venait vraiment de balancer la clé comme ça.

... Elle se retourna juste à temps pour entendre le déclic de la porte qui venait de se refermer, et d'être verrouillée de l'intérieur. Oh certes, il aurait pu s'esquiver bien avant, mais il avait préféré rester un moment pour la regarder se demmerder pour mettre la main sur cette foutue clé. Clé inutile cela dit. En plus que l'instant d'avant, elle clamait qu'elle n'irait pas la chercher. Je vous jure ces femmes... Bon. Elle semblait l'avoir trouvée. C'était le temps de disparaître avant qu'elle ne se rende compte de la supercherie et ne se précipite pour l'empêcher de lui refermer la porte au nez.

Comble de joie, il était rentré avant qu'elle ne se retourne. Il ricana en faisant tourner autour de son doigt l'anneau avec ses vraies clés importantes, et lança celui-ci sur la table basse, partant vers la cuisine pour faire du bon chocolat chaud. Oh, une seule tasse, pourquoi pas. Après tout... Il était seul, ici... Pas de traces de Kate nul part... Mais où pouvait-elle bien être ? Haha.

Ryan s'était installé devant un devoir. Un devoir compliqué qui lui demandant de la réflexion mais surtout de la concentration, et ça actuellement, il n'en avait pas le moindrement. Au début, il se plaisait a attendre le moment fatidique où elle abandonnerait et cognerait à la porte pour qu'il vienne lui ouvrir. Ou encore qu'elle l'engueule si fort qu'il l'entendrait depuis l'intérieur de la maison. Mais toujours rien, et plus le temps passait, plus il se demandait s'il ne se passait pas un truc.

Il mordillait l'efface de son crayon, les yeux rives sur sa feuille encore vierge. Il n'y comprenait rien. Il avait bien du relire cinq fois, il n'arrivait pas a saisir ce qu'ils demandaient. Il était trop absorbé ailleurs. Il jeta un coup d'oeil vers la porte. Retourna à sa feuille. Prit une petite gorgée de chocolat chaud, tout en regardant encore une fois... Merde !!

Il lança violemment son crayon sur la table et se leva, s'approchant de la porte mais sans l'ouvrir. Avait-elle rejoint un quelconque mec et s'était enfuie chez lui pour la nuit ? Pire, était-elle partie seule dans la nuit et le froid comme la petite conne qu'elle était ? Était-elle en train de mourir de froid dans les escaliers !?

Ryan jeta un coup d'oeil à sa montre. Une demi-heure, qu'elle était dehors. Toujours aucun signe de vie, et il n'avait pas de moyen de savoir si elle était partie autre que d'ouvrir la porte. Si au contraire elle était toujours là, il devrait forcément la laisser rentrer, une fois la porte ouverte. Mais n'était-ce pas ce qu'il voulait justement ? Peut-être qu'il avait un coeur finalement, et sûrement pas aussi dur et froid que l'on ne le pense. Il commençait à regretter de l'avoir abandonnée dehors à minuit dans le froid. C'était quand même un peu idiot de sa part, et il se sentait mal. Se sentir mal. Bizarre comme émotion. Ça ne lui arrivait pas souvent. Bah tiens, expérience de vie, il se sentait désormais mal d'avoir laissé une jeune femme dans la neige, embarrée dehors en pleine nuit.

Il finit par soupirer un peu et se résigner. Il ne pouvait pas continuer comme ça, ça deviendrait vraiment dangereux. Si elle mourrait vraiment là, il s'en voudrait à vie. Il a beau être un imbécile de première, il est pas un meurtrier quand même. Il déverrouilla alors la porte, qui émit un petit "clic" puis il attrapa la poignée et l'ouvrit.

Oh tien. Elle n'était pas morte. Elle n'était même pas partie avec son Chase à la noix ou avec personne d'autre d'ailleurs. Aucun itinérant pervers ne l'avait enlevée non plus. Tout semblait bien aller à l'exception qu'elle était assise là, avec le jeans mouillé, dans son petit manteau qui faisait office de décoration. La vache... Il soupira et s'écarta de la porte.

- Allez viens rentre...