PV Loupio ♪

Lorsque tout fut prêt pour la descente d'Ariane, je lui adressai un sourire rassurant. Elle était totalement effrayée, je le savais bien. Néanmoins, elle n'eut pas le choix et s'avança jusqu'au bord, commençant ensuite à descendre. Contrairement à ce qu'elle avait imaginé, tout s'était très bien passé. Elle arriva finalement en bas, et je m'avançai au bord pour pouvoir regarder dans le vide, essayant de la voir en bas. Je souris un peu alors que Sam, apparut à mes côtés, lui cria:

- Oh ouuais ! Tu vois bébé, c'était pas difficile ! (Pu le choix de prendre orange, l'autre couleur elle a disparu... xD)

Je lui donnai un coup de coude dans les côtes, me rappelant à la dernière seconde que ça me ferait mal à moi aussi. Je grimaçai de douleur en même temps que mon âme, et tournai la tête vers Gorille.

- Bon ben j'fais quoi là ? Je la remonte c'est ça ?

Le Gorille prit la peine de trainer son énorme masse jusqu'à Jason pour lui taper derrière la tête. Visiblement, il était plus que pas enchanté du tout à l'idée de devoir tout expliquer à nouveau au gamin. A quoi lui servaient donc ses deux oreilles?!

-Nan, c'est pas ça.
Tu crois peut être que j'ai besoin de savoir si tu es capable de la remonter? J'ai besoin de savoir si, en incompétents que vous êtes, vous trouverez quand même le moyen d'être assez doués pour remonter TOUS LES DEUX attachés, et en UN morceau., aboya le gorille avant de le pousser dans le vide sans même vérifier qu'il soit correctement attaché.

J'entendais les hurlements du Gorille d'en bas, et ne put m'empêcher d'éclater de rire. En un morceau? En deux, plutôt! Me calmant rapidement, j'avançais un peu pour pouvoir coller Jason dès qu'il serait à terre. C'est dans ces moments là que j'avais besoin de sentir une présence, le poids d'un corps contre le mien. Parce que la peur qui m'étreignait le ventre un peu plus tôt ne s'était pas envolée, pas encore du moins.

"Rhooo, arrête...ça va être super facile de remonter!"

Je lâchai un grognement lorsqu'il me tapa derrière la tête. Naméoh il se prend pour qui le baraqué !? S'il était un peu plus clair dans ses explications aussi...
Mais je n'eu pas le temps de protester. Alors que je poussais un petit cri surpris, il me poussa carrément dans le vide, même pas foutu de s'assurer que j'étais attaché comme il faut. Ç'aurait pas été le cas, il m'aurait tué ce malade ! J'aurais eu l'air d'une crêpe rendu en bas...
N'empêche que ce fut pas une descente aussi agréable que celle d'Ariane. J'arrivai quand même intact à ses côtés et me couchai carrément au sol.

- Je le déteste... Je le DÉTESTE !

Je me redressai et tournai la tête vers Ariane, passant mes bras autour d'elle.

- Alors... On doit remonter. J'aurais bien le goût de me détacher et de m'en aller, mais si il nous rattrape on est morts.

Je me blottis contre lui, toute aussi mécontente que lui de devoir remonter comme ça, sans plus d'explications, voir plus. J'entendis un bruit et tournais la tête vers l'objet qui venait d'être lancé. C'était un crochet métallique, avec une boucle à son sommet, sans doute pour qu'il puisse être attaché à une corde. Ca ressemblait vaguement aux grappins qu'on utilisait autrefois pour envahir les châteaux forts. Me décollant quelques instant de Jason pour aller le ramasser, je l'étudiais plus en profondeur.

-Je crois que si l'on s'attache solidement tous les deux et qu'on jette ça de manière à ce que ça s'accroche en haut, on pourrait tendre la corde et arriver à remonter en utilisant nos bras, chuchotais-je à mon coéquipier tout en passant la corde dans la bouche de fer.

Restait maintenant à espérer qu'on serait assez doués pour ne pas se tuer en remontant. Ou pour au moins arriver à l'accrocher au toit...

Je rejoignis donc le toit en premier, aidant ensuite Jason à monter dessus. Comme je m'y attendais, le Gorille semblait encore avoir quelque chose à y redire. Cependant, Gabriel semblait confiant et me fit même un clin d'oeil discret. Je compris pourquoi plus tard, lorsque le Gorille prit la parole.

-C'était minable, on aurait dit des limaces. Mais...

Il eut un grognement contrarié et ne termina pas sa phrase. Je compris qu'on s'était mieux débrouillés qu'il ne le croyait au début.

-Quoi qu'il en soit, j'en ai marre de voir votre tronche pour aujourd'hui. Dégagez de là, allez manger ou faire je sais pas quoi, mais disparaissez.

Je poussais un cri de joie malgré moi et me jetais dans les bras de Jason, l'embrassant fougueusement avant de l'entrainer vers la sortie.

-On est libres!

- Oui, mais pour combien de temps ? commentai-je en la suivant rapidement le plus loin possible du Gorille.

Pour le moment, on s'en était assez bien tirés. Mais je savais bien que, d'une manière ou d'une autre, l'enfer ne faisait que commencer. King Kong n'avait pas paru particulièrement content de notre performance, supérieure à ce qu'il croyait. On avait été trop bons pour qu'il prenne un malin plaisir à nous ridiculiser. Et qu'est-ce qui me disait qu'il n'allait pas essayer de trouver une autre façon de se moquer de nous ? Il avait encore amplement le temps...
Oh misère. Reviiiiens Chriss !
J'ai encore les abdos en feu. L'épisode de l'arbre allait me laisser des séquelles... Mais de magnifiques abdos en tablettes de chocolat.

"Miam...!"

"Heeeuuuu.... "

Je regardai alors Ariane.

-L'on fait quoi là ??

Je me blottis contre son torse, l'entrainant avec moi sur le lit en roulant à mon tour sur le côté. Fermant les yeux, j'essayai ensuite de trouver le sommeil, malgré le fait que je sois inquiète. En réalité, j'avais peur de me réveiller excitée à mort comme la dernière fois, et de coucher avec Jason à cause de nos deux âmes, ces stupides gamins. Parce que malgré tout, ça cogitait dur dans ma tête. Déjà, je me demandai si c'était correct envers lui de le chauffer quand Aleksa en avait envie. Et ensuite, et là c'était plus compliqué encore, je me demandai si mes sentiments envers lui étaient véritablement à moi. C'est stupide quand on y pense, mais je commence à croire que c'est un petit peu bizarre qu'on soit passé d'ennemis à amoureux. M'enfin.

-Bonne sieste, soupirais-je avant de m'endormir, les sourcils froncés et les traits tendus.

Mes traits se détendirent soudain, après un dernier soupir dépité. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est en pensant à Chriss que je redevins calme...m'enfin, je sais pourquoi mais shhhht, pas un mot à Jason! Okay, j'avoue, j'ai peut être jamais vraiment renoncé à lui, et c'est dégueulasse. C'est dégueulasse pour lui, pour Jessica et surtout pour le bébé. Rhhaaa, j'men veux à mort!

-Chriss...me laisse pas..., chuchotais-je en me tournant sur le côté, de nouveau agitée.

Evidemment, j'aurais jamais sorti une énormité pareille éveillée! Mais sur le moment, je dormais et franchement, ça m'était égal qu'il aie une nouvelle copine et bientôt un enfant avec elle. Dans mon rêve, moi aussi j'étais enceinte, et c'était moi qui portait son enfant. D'ailleurs, Jessica n'existait pas. Et Jason non plus d'ailleurs. On était juste heureux, et j'étais sûre de l'aimer. Ce rêve...ça aurait pût se passer comme ça si...

Je perdis le fil de mon rêve, me réveillant en sursaut tout en me mettant à pleurer comme une madeleine. La simple idée que Jason aie pût voir que je n'étais pas dans mon état normal me rendait malade, et je n'arrivais pas à lever les yeux vers lui.


[Allez, un peu de trouble dans le monde merveilleux des bisounours... 'o']

Je sortis de ma torpeur lorsqu'elle parla de Chriss. Je baissai aussitôt les yeux vers elle et vit qu'elle dormait. Je me sentis soulagé - l'espace de quelques secondes seulement. Bon. Qu'est-ce que ça voulait dire, ça, exactement ? Meeh, que je suis pas important, que je pourrais la laisser comme ça et que, tant que Chriss serait là, tout irait mieux dans le meilleur des mondes ?

- Huuh... Content de voir que tu prononces mon nom dans ton sommeil... marmonnai-je ultra sarcastiquement, l'air un peu embêté.

C'est alors qu'elle se réveilla en sursaut et se mit à pleurer. Bon, génial. Et là, je ne savais pas quoi faire. Bizarrement, l'idée de la prendre dans mes bras pour la réconforter ne me plaisait guère.

Je levai les yeux vers Jason l'espace d'une seconde et le regrettai immédiatement. Tremblante, j'attendais qu'il dise, ou fasse quelque chose. Je savais qu'il avait entendu, mais entendu quoi? Qu'est ce que j'avais bien put balancer dans mon sommeil!?

-Jason, écoutes, il faut que tu oublie ça...d'accord? soufflais-je en prenant son visage entre mes mains.

"Tu lui demandes d'oublier qu'il n'a qu'un second rôle dans ta vie? Tu es plus égoïste que je ne le pensais..."
"Je veux pas le perdre, Aleksa! J-je l'aime, je crois."
"Mais si Chriss débarquait un beau jour et te demandait de partir avec lui et de l'épouser, tu le larguerai. Non?"

Je restai muette, ce qui en soi voulait dire "oui" ou "peut être". Mais j'avais peur d'être seule, je voulais rester avec Jason...pour le moment. Tremblant de plus belle, j'enfouis ma tête contre son épaule en espérant qu'il ne me repousse pas. Chriss n'aurait pas fait une chose pareille, pour rien au monde il ne m'aurait laissée seule avec tous ces sentiments. J'espérais que Jason non plus.

-J'espère vraiment que tu comprends. Ces...arf, je ne sais même pas si on peut appeler ça des sentiments tellement ils sont ancrés en moi...je n'arrive pas à m'en défaire. J'essaye. Mais je te fais souffrir. Oublies ça. Tout peut redevenir comme avant, il suffit juste...

Je laissai ma phrase en suspend, troublée. Moi non plus, je n'avais pas de solution miracle, mais je voulais essayer de comprendre pourquoi ça m'arrivait maintenant. Peut être parce que plus la grossesse de Jessica avançait, et plus je me sentais mal à l'aise...je savais depuis le début que cet enfant aurait dût être le mien. Et en ce moment, j'étais à bout de nerfs, irritable. Sans doute à cause du Gorille...

J'osai à nouveau regarder Jason dans les yeux, les miens étant fiévreux et humides. Il ne m'avait pas repoussée. Mais il ne m'avait pas enlacée non plus. Voulait-il encore de moi?

-H-hein? Tout peut redevenir comme avant, n'est-ce pas?, bredouillais-je avec une pointe d'espoir perçant dans ma voie.

J'entrouvris la bouche, mais aucun son n'en sortit. Je fus incapable de répondre. Les mots étaient comme bloqués dans ma gorge. Et de voir son regard larmoyant me brisait le coeur...
Je baissai un peu la tête, regardai dans le vide un instant. Puis, je passai nerveusement une main dans mes cheveux en relevant les yeux vers le plafond avec un profond soupir. Et finalement, après un bon moment, j'osai la regarder à nouveau.

- Je ne sais pas... fut la seule chose que je réussis à dire.

Je ramenai mes genoux contre moi, enfouissant mon visage contre mes jambes nues le temps de pleurer un peu tranquillement. Au fond de moi, je savais que jamais je n'aurai le courage de lui en parler ouvertement, de chriss. Et pourtant, il devait avoir deviné...

-Je ne sais pas non plus...mais je veux que ça soit le cas. T-tu veux ça, toi aussi, hein?, soufflais-je d'une voix à peine audible, guettant sa réaction.

Il ne m'avait pas repoussée. Mais il ne m'enlaçait toujours pas.

"Aleksa...j'ai peur"
"Je sais. Mais si tu veux mon avis, ce n'est pas vraiment de ta faute. C'est vrai quoi, c'est lui qui t'as larguée...on peut pas t'en vouloir de l'aimer encore. Mais tu as Jason, maintenant. Réfléchis bien."

(Bon, je vais être un peu miichante ^^)

Une fois qu'elle fut partie dans la salle de bain, je poussai un profond soupir et enfouit mon visage dans un oreiller. Je ne savais pas, je ne savais plus. J'étais perdu, totalement. Et j'étais aussi très déçu.
Sam me fichait la paix, mais je sentais qu'une question lui brûlait les lèvres.

"Quoi... ?"
"Tu vas la... larguer ?"
"...."

Il attendit quelques instants, puis voyant que je ne répondais pas...

"Jason ??"
"Je... je sais pas ! Oui... Peut-être... Oh, puis merde !"

Je poussai un profond soupir et me levai lentement, me dirigeant vers la salle de bain. J'ouvris lentement la porte pour découvrir Ariane étendue sur le plancher. Je restai un moment à la regarder, puis murmurai:

- Je suis désolé... Mais je crois pas qu'on peut continuer comme ça. J'y arriverai pas. Je sais qu'il y a Chris... Et ça me fait bizarre. Je serai pas capable, Ariane. Désolé.

Je sortis ensuite de la pièce, puis de la chambre, sans rien ajouter.