PV Loupio ♪

Sujet: Re: PV Loupio ♪ Dim 30 Jan 2011 - 8:49

Je fronçai les sourcils, prenant son visage entre mes mains pour pouvoir le scruter avec attention. C'était le choc qui lui faisait dire ça ou bien...non, ça ne pouvait pas être ça. Il cherchait juste à être rassuré. Moui, ça devait être ça. Ca ne pouvait pas être autrement.

-Non...non tu es un gars...plutôt intelligent...mais t'es un mec.

Je déposai un petit baiser sur son front puis me blottis à nouveau contre son torse. J'avais besoin d'être protégée et rassurée, moi aussi. Parce que j'étais toujours en panique à cause de ce foutu rapport non-voulu (...) et non protégé (...!), et puis aussi, plus simplement, parce que j'avais eu la trouille de ma vie! Un arbre qui parle et se déplace, mon Jason inconscient qui vomit partout...bref, que d'émotions en l'espace d'une poignée d'heures!

-Mais moi par exemple, qu'est-ce que j'ai pu être conne! J-Je SUIS conne! Comment j'ai fait pour oublier...et pour...avec Sam, quand même!!!

Sujet: Re: PV Loupio ♪ Dim 30 Jan 2011 - 9:10

- M'ouais. À ça, franchement, je sais pas quoi dire. C'est vrai, c'était con. Mais ça veut pas dire pour autant que t'es conne, j'crois. Tout le monde fait des erreurs dans la vie, même les gens ayant un QI plus élevé que la normale. Tu crois que Einstein a jamais fait d'erreurs idiotes, toi ? Nan. Surtout avec la tête qu'il a sur ses photos... Ya l'air débile, le mec. Plus que toi et moi, même.

Bah quoi, c'est vrai. Si on oublie qu'il a inventé la formule E-MC²... Il a l'air d'un vieux savant fou qui s'est fait arracher la moitié du cerveau dans une explosion dans son labo. Bon, peut-être pas à ce point-là, mais t'sais, je disais ça pour rassurer Ariane avant qu'elle ne se mette à pleurer comme une madeleine. Surtout qu'en ce moment, c'est moi qui avait le goût de pleurer. Mais pas pour le même truc. Nan, moi j'ai bobo. Une fois le bandage fait, ça pas l'air si pire que ça, comme blessure, quand on regarde mon bras. Parce qu'on voit plus qu'en desssous, ya un os qui a pas rapport qui a décidé d'aller explorer le monde extérieur. Et putaiin qu'ça fait mal. Surtout quand tes médicaments commencent à perdre leur effet... Ma main se crispa un peu dans le dos d'Ariane.

- J-Je... J'veux d'autres anti-douleur... S'teuuplait... Là, maintenant... !!

Sujet: Re: PV Loupio ♪ Dim 30 Jan 2011 - 16:24

-Heiiin, tout de suite là? J-je sais pas comment on...

Okay, restons calme. La douleur n'a jamais tué quelqu'un dans les deux minutes...quoi que. Totale panique à bord...ah, l'infirmière avait laissé les anti-douleurs sur la table de chevet. Parfait.

-Touchez pas à ça, malheureuse!

Je sursautai et reposai la boite avec un air fautif tandis que l'infirmière en question rentrait à grands pas dans la chambre. Meeeh, comment j'étais censée deviner que cette innocente petite boite contenait des laxatifs, hein? S'pas de ma faute...il avait mal. Juste voulu le soulager...ooh...

Tout en soupirant, elle rangea la boite que j'avais faillis ouvrir dans sa poche et en sortit une autre, d'une couleur moins...diabolique? Elle fourra par la suite deux gros cachets dans la bouche de mon copain et lui fit avaler un verre d'eau complet en deux secondes chrono. M-mais quelle folle, elle allait me l'étouffer! En dépit de mes inquiétudes, elle semblait connaitre son boulot, et se retira de la pièce en laissant un Jason plus somnolent que mort étouffé.

Sujet: Re: PV Loupio ♪ Dim 30 Jan 2011 - 16:31

- Oh bon sang... Ça, Ça... Mmm.

Putaiin, ça fait vachement bien effet, quand même, ces trucs. En moins de deux, hop, plus de douleur. Peut-être étais-ce parce que je chevauchais la mince ligne entre l'inconscience et l'éveil. J'étais pas complètement endormi, mais pas totalement réveillé non plus. Je serrais un peu Ariane, faiblement, et j'avais pas vraiment conscience de tout ce qu'il se passait autour de moi.

- Fait chier... Jveux pas dormir, moi, j'veux des bisous...

Ça faisait gamin, la façon dont je réclamais des câlins en tendant les bras vers Ariane. On va mettre ça sur le compte de mon coup à la tête. C'est à faute de Chriss ! =D

Sujet: Re: PV Loupio ♪ Lun 31 Jan 2011 - 15:53

-Des bisous? Hmmm, moi aussi, j'en veux...

Dans un geste tendre, je passai doucement ma main dans ses cheveux avant de me pencher pour l'embrasser. Une fois dans cette position, je me campai fermement sur mes pieds, appuyée d'une main sur le lit, et l'embrassai jusqu'à ce que mon souffle me fisse défaut. Le manque d'oxygène du à cette sorte d'apnée me grisait, et je dois dire que mon cerveau n'était plus totalement en état de marche. Quant au contrôle, je n'en avais strictement aucun. Il m'avait demandé des bisous, non? Eh ben...il était servi!

C'est au moment même où je m'apprêtai à grimper sur le lit pour me coller contre Jason que l'infirmière fit à nouveau irruption dans la pièce, l'air scandalisée. Gênée mais ne regrettant aucunement ce que j'avais fait, je me rassis sagement dans mon fauteuil et contemplai le visage de mon n'amour avec un air de profond désespoir.

-...vous pouvez vous en aller maintenant...
-Pour que vous lui sautiez encore dessus comme une sauvage? Surement pas!

Boudeuse, je croisai les bras sur ma poitrine et m'avachis un peu plus dans mon fauteuil. Ah, ça c'était la meilleure! Plus le droit d'embrasser mon copain quand j'en avais envie! Mais comment a put-on en arriver là? Ggrrrrmlll!

-Aaah, ces jeunes, même plus capables de réfréner leurs pulsions..., grommela l'infirmière avec un air de vieux sage.

Dépitée, je ramenai mes jambes contre moi en tentant d'ignorer tous les maux que cette position m'imposait. C'est vrai qu'entre la gerbe, les maux d'estomac, la migraine et le stress, je me sentais franchement mal. Ouais, parce que jusque là, Jason avait réussi à me déconnecter de mon corps, à reporter mon attention sur lui et sur des choses agréables... Et sans prévenir, bien que je m'y attendais depuis longtemps, les larmes se mirent à couler toutes seules, comme d'habitude. Mais bien décidée à éviter le regard médical que portait l'infirmière sur mon état, j'enfouis mon visage dans mes genoux et ne bougeai plus.

Sujet: Re: PV Loupio ♪ Lun 31 Jan 2011 - 17:52

J'étais bien, moi, là. J'étais au paradis. Une chance, je n'avais pas à bouger bien gros, rien à faire sinon répondre à ses baisers avec toute la tendresse dont j'étais capable. J'avais pas mal au bras, j'étais un peu en train de somnoler, mais la bouche d'Ariane sur la mienne me tenait un peu plus éveillé. Et là, encore en train de détruire toute la magie du moment, l'infirmière entra d'un coup pour nous sermonner. Va te faire fouuuuutre ! Que j'avais envie de lui crier. Mais je le fis pas.
Ariane se détacha de moi et se rassit calmement à côté. Moi, je me recouchai comme il faut et attendit. Mais l'infirmière ne partait pas, la conne. Elle nous surveillait. Pfff, comme si on était pas capable de rester seuls comme des grands ! Niiah ça parait qu'elle a pas de copain, elle, et qu'elle connait pas la dépendance à un autre être humain.
C'est pas tout, mais je commençais vraiment à m'endormir moi avec tout ça. Finalement, je fermai les yeux et m'appuyai confortablement, la tête enfouie dans mon oreiller. Et je m'y endormis.

La femme haussa un sourcil, me prenant sans doute pour une folle. Vous voyez, la plupart des gens qui travaillent dans un milieu médical sont persuadés que les médicaments peuvent faire de miracles; Mais moi je vous le dis, en vérité, aucun de ses cachets de malheur n'aurait pu me faire me sentir mieux. Déjà, parce que c'était à moitié psycho. Et ensuite, parce que...arrh, on ne pouvait strictement RIEN faire pour le moment. J'étais enceinte, ou pas? On en sait rien. Personne n'en sait rien. Et moi, j'aurais bien aimé le savoir vous voyez...

-Dites...vous savez faire les analyses sanguines un peu particulières genre...pour savoir si...
-Y'a pas marqué planning familial u___u Si t'es enceinte, c'est de ta faute, t'as qu'à faire un test.

Je restai clouée sur place par sa mauvaise foi. N-nan mais c'est quoi son délire là? Elle refusait de m'aider? M-Meeeeh! Puis d'abord je pouvais pas faire un test, parce que, beeeh...si ça se trouve, ça allait pas marcher. Sans compter le fait que j'étais beaucoup trop mal à l'aise pour aller acheter le test, encore moins motivée pour pisser sur la barrette...bref, impossible ou presque. Jusqu'au moment où un truc me heurta le front. Qwêêêêh!?

-Tiens, arrête de chialer et va le faire, ton foutu test.

Je lui fis les gros yeux, genre "je sais pas du tout de quoi vous parlez, en fait je vous demandais un test pour vérifier mon taux de choléstérol dans le sang, et blablabla...", mais visiblement, elle n'était pas dupe. C'est pourquoi je courus m'enfermer dans les chiottes et...fis ce que j'avais à faire. Non, en fait je m'arrêtai un peu avant, au stade de l'étude approfondie de ce machin...et du chialage de masse, une fois de plus.

Et lorsque je me réveillai, bien trop vite à mon goût, je vis d'abord qu'Ariane n'était pas là. En réalité, elle n'était pas encore revenue des toilettes. Dès le réveil, je pris conscience d'une brusque douleur dans mon bras et je commençai à hurler. Mais vraiment hurler, genre. Même que je crois avoir alerté tout le monde dans l'établissement, y compris Chriss et Jessica. Détail, détail...
Ça faisait mal. Plus que tout ce que j'avais connu jusqu'à maintenant. Et l'infirmière n'était d'aucune délicatesse, elle semblait même plutôt découragée de voir que je souffrais. Sale conne, tu veux que je te brise le bras en deux pour voir si tu vas pas avoir mal, toi !? Même que, lorsqu'elle s'approcha et posa sa main sur mon bras en lâchant, "Ça te fais mal si je fais ça ?", je m'appliquai bien à gueuler à fond, en y mettant tout mon coeur. L'avantage, c'est qu'elle comprit, et elle enleva sa foutue main de mon bras blessé. Et elle me redonna quelque chose contre la douleur, en prenant garde de ne pas me noyer ou m'étouffer, cette fois. Sans doute pour éviter que je ne continue à me plaindre à fond. J'avais juste le goût de mourir, moiii...
Même que, dans un accès de folie passager, je me frappai la tête contre le mur à côté du lit, au moins deux ou trois fois, avant que l'infirmière ne le remarque et vienne me forcer à me recoucher. Idée idiote que de faire ça, j'avais deux fois plus mal à la tête maintenant. Arff. Finalement, je me retrouvai réellement attaché au lit, immobilisé de force, où je me calmai lentement en... en pleurant comme un bébé. >_<"

-Huuh, mais il est foiré ton test ou quoi?

Aleksa avait profité de mon trouble pour sortir de mon corps et se pencher au dessus de mes mains tremblantes. Au creux de celles-ci, ce stupide objet de malheur, un prétendu test fiable et très facilement lisible. Ouais, mais ça, ça ne valait que pour les personnes normales. Pour moi, il fallait que ça foire. Alors je vous explique: je venais juste de relire le mode d'emploi pour la 300 000ème fois, et je ne voyais toujours pas POURQUOI je n'arrivais pas à interpréter le résultat.

Smiley content (on s'demande pourquoi il est content... u___u) -> Tu es malheureusement ENCEINTE!
Smiley pas content (huh?) -> Yataaaaah, c'est la fête, pas d'monstre dans ton utérus!

Bref, super clair et tout, précision maximale...ils avaient juste oublié de préciser la démarche à suivre quand le smiley venait de se faire défoncer la tête à coups de hache. Genre...j'vous jure, mon smiley à moi, il était carrément bizarre. Y'avait une partie de la tête qui manquait, et sa bouche...ben, qu'est-ce que j'en savais moi, s'il souriait ou pas!?

-...Chais pas...
-Oooooh, par pitié Ariane, arrête de pleurer deux minutes! On va en refaire un autre, de foutu test!

Et de fil en aiguille, je me retrouvai à faire 8 tests différents, tous foireux. 8 tests...8 tests!!! Soit l'infirmière s'était foutue de ma gueule, soit il y avait un problème dans mon corps. Un grave problème. Le pire dans tout ça, c'est que j'avais maintenant la vessie complètement vide. Ouais, c'est con. Impossible de refaire le moindre test, donc...et puis les essais précédents m'avaient passablement découragée, il faut dire.

Je finis donc par retourner voir la folle, les yeux rouges et le nez qui coule. Avec un air froid, elle me tendit un mouchoir et me pointa autoritairement un siège libre à côté d'elle. Je m'assis, un peu incertaine quant à ce qui allait s'ensuivre. Allait-elle me punir en me traitant de conne, genre "incapable de pisser correctement sur une barrette". Ouais, soit. Mais j'en avais eu un paquet pour m'entraîner là...

-Bougez pas.

Et paf, je me retrouvais avec une putain d'aiguille dans le bras. Aïe. Quand je pense que je fais ça pour un sale trisomique de gamin...hhhm, nan, pour m'assurer qu'il n'existe pas plutôt.

Le visage baigné de larmes, je tournai la tête vers Ariane, essayant de comprendre ce qui se passait. Je craquais, je pétais carrément un plomb là. Lorsque l'infirmière planta carrément l'aiguille dans le bras de ma copine, je me mis à brailler et m'agiter comme un fou, donnant des coups de poing dans les airs. Le ruban adhésif utilisé par l'infirmière pour me coller au matelas ne dura pas très longtemps et je l'arrachai vivement, me redressant en essayant d'aller "sauver" ma copine. Sam, en dedans de moi, était tout aussi dans les vapes, troublé mentalement par les médicaments, et ne réagissait pas. Lorsque l'infirmière se tourna vers moi pour régler le problème, je commençai à la traiter de conne d'un ton complètement débile, comme si j'étais gelé, drogué. Même que j'essayai de la frapper, mollement, lorsqu'elle s'approcha.

Je grimaçai quand l'infirmière enleva précipitamment l'aiguille de mon bras, gênée par Jason dans son travail. Par chance, elle avait déjà prélevé assez de sang pour une analyse et reposa simplement la seringue sur une compresse étalée sur son bureau, mesure dérisoire pour éviter le contact avec tout élément extérieur.

-Calmez-vous un peu jeune homme, ça n'est pas une manière de parler à une femme respec...

Je la coupai et m'approchai lentement de Jason, comme on s'approche d'un animal sauvage qui, effrayé par quelque chose, devient agressif et nerveux. Une fois près de lui, je posai doucement ma main sur son épaule et restai dans cette position quelques instants avant de m'approcher un peu plus, jusqu'à me coller totalement à lui. Je passai ensuite mes bras autour de lui et lui caressai le dos tout en murmurant des paroles rassurantes. Du coin de l'oeil, je surveillais toujours l'infirmière qui, sans manifester le moindre intérêts pour ce qu'elle faisait, vidait la seringue dans un tube et effectuait toutes sortes de manipulations bizarres.

Je tressaillis un peu lorsque la main d'Ariane toucha mon épaule, mais n'esquissai aucun geste furieux ou agressif dans sa direction. Par contre, je foudroyai l'infirmière du regard avec haine. Les médicaments, il avaient des foutus effets secondaires, et moi, je les ressentais fortement, ces effets. Délire, qu'il devait être écrit sur la petite boîte. Pour sûr.
Ariane finit par m'enlacer tout doucement et j'appuyai mon menton sur son épaule, la tête dans son cou, en passant maladroitement mes bras autour d'elle. Je me calmai ainsi lentement, et arrêtai enfin de pleurer. J'écoutais attentivement ce qu'elle me soufflai à l'oreille, et peu à peu, ma respiration ralentit de même que les battements de mon coeur, signe que je m'étais rendormi sur elle.

J'attendis que Jason soit profondément endormi contre moi pour le déposer à nouveau sur le lit, et le bordai soigneusement avant de coller un baiser sur son front.

-C'est meugnooooon...maintenant, sortez.

Je m'exécutai non sans rechigner, mais du reconnaitre que pour une fois, cette foutue infirmière avait raison; Jason avait besoin de calme et de repos, quant à moi, j'avais besoin du résultat de l'analyse sanguine, et ce n'était pas en restant collée dans ses pattes que je l'aurais. Alors je me rendis directement dans ma chambre, et me laissai tomber lourdement sur mon lit, bien décidée à y rester jusqu'à la fin des temps, voire plus. Et pour une foi, ô miracle, Aleksa se tint tranquille le temps d'une petite sieste méritée.

Je crois que je n'aurais pas si bien dormi si j'avais été au courant de la machination de l'infirmière. Voyez-vous, en bonne chieuse qu'elle était, elle ne m'appela pas lorsqu'elle eut enfin les résultats, non...avec un sourire satisfait, elle laissa la feuille bien en vue sur le chevet de Jason et retourna s'asseoir à son bureau, le sourire aux lèvres et l'air de rien.

En réalité, lors de mon réveil, je me sentais bien bien mieux. La douleur était moins forte, les médicaments faisant encore effet, et les effets secondaires semblaient être terminés. Bah oui, il était temps ! Paresseux, je restai étendu sans fournir le moindre effort pour me redresser ou pour bouger ne serais-ce que le petit doigt. C'est Sam qui découvrit donc la feuille. Il en avait assez de rester en moi à attendre, alors il était sortit faire une balade. Il se portait bien mieux que moi, le sale con.
Lorsqu'il vit la feuille, il la prit en souriant, ravi d'avoir de la distraction. Il ignorait bien c'était une feuille de quoi, et tout ça. En marchant de long en large devant mon lit, il commença sa lecture avec un air de gamin. Jusqu'à ce que... Jusqu'à ce que je vois son visage perdre lentement son air joyeux et prendre une expression troublée. Voir même, étrangement... Je ne sais pas trop comment expliquer ça. Il semblait assez énervé.
Il commença à s'agiter un peu, et brusquement, j'eus un souvenir étrange. D'un résultat d'analyse sanguine de... d'Ariane...
Je ne compris pas grand chose, car c'était confus dans la tête de Sam. Et on aurait dit que je ne recevais pas toutes ses pensées. L'idiot, il me cachait des trucs à part ça !?
Soudain, il s'enfuit avec la feuille sans me donner d'explications, et couru vers la chambre d'Ariane.
Je n'eus qu'une seule autre pensée de sa part avant qu'il ne coupe définitivement la communication: "Blablabla, bébé débile, blablabla.".
M'ouais. Ça m'avançait pas plus. Je sais, j'ai le cerveau à off, faut pas trop m'en demander.

Je me levai sur un coude, fronçant les sourcils. J'entendais quelqu'un courir comme un malade dans le couloir...Qui était-ce? J'eus la réponse en ouvrant la porte à Sam qui, une feuille à la main, semblait complètement...bouleversé? Curieuse de savoir ce qu'il y avait d'écrit sur la feuille, sans toutefois me douter un seul instant que cela pouvait me concerner, je le fis rentrer dans ma chambre sans lui demander d'explications sur son arrivée en trombe.

-Viens, assieds-toi...

Je fis de même, coinçant mes mains entre mes cuisses et me balançant un peu d'avant en arrière, l'air de rien, en essayant de loucher sur la feuille. Mais sans l'avoir sous les yeux, il était dur d'interpréter les chiffres qui indiquaient mes différents taux d'hormones et je finis par me résoudre à lui demander ce qui le troublait autant. Parce qu'en effet, je pensais que son attitude avait un rapport plutôt étroit avec ce qu'il y avait d'écrit sur cette feuille...et j'avais raison, non?

-Sam...quelque chose ne va pas?

- Niaaaaaaah !!

Il brandit la feuille sous son nez, la secoua dans tous les sens puis l'éloigna brusquement et se leva d'un bond pour commencer à faire les cents pas. Puis, il se rassit et désigna une nouvelle fois la feuille, la tenant presque du bout des doigts, comme si elle lui inspirait une peur ou un dégoût quelconque. Puis, il la fourra tout simplement entre les mains d'Ariane pour la laisser juger par elle-même. Et alors, brusquement, il se calma. Il posa ses coudes sur ses genous et soupira.

- J'sais pas trop c'qui a dans ton ventre... Mais, euh, c'est bien là. J'veux dire par là que peu importe le genre de créature que ça peut être, et crois-moi, j'aime peut-être mieux pas savoir, bah... Ça grossit. M'ouais.

Je parcourus rapidement la feuille des yeux, le coeur battant à toute vitesse dans ma poitrine. Une fois mon infâme lecture finie, je portai une main à mes lèvres et levai les yeux vers Sam, pâle comme la mort. J'ignorai l'appel furieux de mon corps, qui était bien tenté par un petit détour par les toilettes, et me contentai d'essayer d'arrêter mes haut-le-coeur en inspirant profondément. Soit, ça n'était pas vraiment une surprise, je savais, enfin je craignais d'être enceinte depuis maintenant un petit moment.

-Il doit y avoir une erreur...

Et pourtant, tout semblait logique. L'infirmière avait griffonné une note en bas de la page, expliquant que mes taux de bidule et de truc étaient anormaux, même pour une femme enceinte, mais qu'il n'y avait cependant aucun doute possible: j'attendais bel et bien un enf...un monstre. Dire qu'il avait même fait un effet bizarre sur les tests, j'en avais fait huit et...bon sang, quelle horreur! Et aucun moyen d'avorter en plus! Ohh! Ohhh!

-IL DOIT Y AVOIR UNE ERREUR, répétai-je en hurlant malgré moi, les nerfs à fleur de peau.

- Euh, si je peux me permettre, je ne pense pas que...

Il s'interrompit au beau milieu de sa phrase puis se rapprocha doucement d'Ariane. Sans rien ajouter, il passa ses bras autour d'elle et l'attira contre son torse, la serrant tout doucement dans ses bras. Il se sentait profondément con. C'était de sa faute, tout ça, et il s'en voulait. Si au moins le petit bébé avait été normal, humain et tout mignon... Mais non, en plus du fait qu'il ne venait PAS DE JASON, c'était peut-être une chose handicapée et diforme sans cervelle !!

- Pardonne-moi, murmura-t-il doucement.

Je frappai mollement mes poings contre son torse, les joues baignées de larmes. Quel imbécile, quel imbécile!!! Dire qu'il pensait que c'était de sa faute! Etait-ce de sa faute? Non, je ne le croyais pas en tout cas. Il avait seulement accepté ce que je lui offrais, ni plus ni moins.
-Cesse un peu de te culpabiliser. C'est moi qui suis tombée enceinte après tout, c'est de ma faute...

Plutôt étrange comme raisonnement, je vous l'accorde, mais c'est tout ce que j'avais trouvé pour le moment. Et puis, mettez ça sur le compte du choc ou...ouais, c'était à cause du choc causé par cette nouvelle qui allait sans doute changer ma vie, que je parlais bizarrement. Et puis zut, j'étais peut être enceinte d'un bébé monstre, alors j'avais bien le droit de raconter un peu n'importe quoi!!!

- C'est sûr, tu t'es toi-même foutu du... C'que je veux dire, c'est que c'est moi qui a... Et puis ta gueule je sais que j'ai raison. U_U"

Il la serra simplement un peu plus fort, et commença à lui caresser les cheveux. Il aimait pas la voir dans cet état-là, et savait que ce devait être totalement traumatisant pour elle. Mais au fond, ils n'y pouvaient rien. Ce qui était fait était fait, et... Il ne restait plus qu'à attendre, visiblement. Peut-être qu'au fond, il serait pas si mal que ça, le bébé... Non ?

Non, ça ne pouvait décemment pas être un enfant normal, leur bébé. Il serait bête, comme ses parents ou même...malformé! Ou si ça se trouve, j'allais le perdre! Bizarrement, cette idée me révulsait. Certes, je ne voulais pas de cet enfant. Mais il était là, alors...en plus, c'était le mien. Et on a beau dire, quand c'est le tien, c'est impossible de le haïr au point de souhaiter sa mort.

-Et Jason? Jason, qu'est-ce qu'il va dire? Et le bébé, on va en faire quoi? Et si y'en a deux? Et si, et si...!

Haussement d'épaules de la part de Sam. Il n'avait pas réponse à toutes ces questions, sauf peut-être à celle concernant Jason.

- Jason, il le sait déjà, que j'suis le père. C'était le plus gros choc. Après, bah. Je suppose qu'il va tomber complètement gaga, comme avec Ruby, et il va adorer la... le... ça. Le bébé, là.

Au pire, si le bébé était complètement con et tout ça, ils le garderaient quand même. Parce que, qu'on le veuille ou non, on s'attache à ça, les bambins. Peu importe qu'ils soient affreux ou malformés, ou tout ça. M'ouais. Il s'inquiétait pas trop, lui. Fallait essayer de voir le bon côté des choses ! Si y'en a bien un...

Je déglutis, partagée entre l'inquiétude et la colère. Mais qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire avec un bébé? E-et comment j'allais...accoucher...et tout ça là...je sais pas moi! Oui, j'étais bien inquiète. Quant au sentiment de colère qui m'envahissait peu à peu, il était dû à Sam. Oui, Sam, malgré ses efforts pour me consoler et tout ça.

-Et toi, tu...ça ne te fais rien de...d'être bientôt papa?

Je ne lui demandais pas de m'assurer qu'on allait se marier, et aller vivre dans une grande maison au bord de la mer, mais...enfin c'est vrai que ça pouvait faire peur, de se retrouver responsable d'un petit monstre. La tension retomba tout d'un coup et je me massai les tempes, incapable de trouver la moindre solution à m...notre problème. Y en avait-il une, au moins? Aleksa m'avait dit que je ne pouvais pas me débarrasser de "ça" comme je l'aurai fait avec un bébé normal, et quelque chose me disait qu'elle avait peut être raison. Car après tout, il s'accrochait, le petit!

- Ça me fait... Bizarre. Mais, euh, c'est Jason qui va s'en occuper ! Alors moi, hein...

Ouais, c'était une façon comme une autre de dire que ce n'est pas moi qui devrait m'en occuper, alors ça m'arrangeait. En plus, je ne me voyais pas du tout jouer le rôle du père alors que c'est Jason qui sort avec Ariane. Ouain, ça marcherait vraiment pas. Et puis, pourquoi elle me regardait comme ça elle !? Niaah mais j'y peux rien moi, elle a un truc non identifié dans le ventre et faut qu'elle attende, c'est tout !

- Tu m'en veux maintenant ?

Je réfléchis. Est-ce que je lui en voulais? Oui et non...Oui, parce que je me sentais un peu mal, incertaine quant à l'attitude que Jason adopterai face à l'enfant. Le considérerai-t-il comme son propre fils, ou sa propre fille? Ce serait admirable...quant au fait que Sam n'avait pas l'air très préoccupé par ma grossesse, c'était en partie excusable. Pour l'instant, ça n'était pas encore concret, je veux dire...je n'étais pas encore enceinte jusqu'aux yeux, et puis en plus, on s'imaginait tous les deux notre enfant comme un monstre difforme et stupide. Ouais, c'est sûr que ça n'allait pas nous aider à l'aimer. Pauvre petit...euh...

-Je ne sais pas je...non, pas trop. Disons que j'ai juste besoin de...enfin j'aurais aimé pouvoir compter sur toi pour...si jamais Jason...qu'il ait au moins un père...

Mais je me berçais d'illusions, et je le savais. Sam était une âme, et une âme, normalement, n'a pas d'enfants. Donc, en partant de ce point de vue, il était plutôt "normal" qu'il ne réagisse pas comme un humain vis-à-vis d'une prochaine paternité. La question restante concernait Jason. Devais-je attendre autant de lui?

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