PV Loupio ♪

- Oh ! C'est donc ÇA qui te tracasse ! Je... Je crois que... T'inquiète pas, si, euh, Jason le rejette... Je t'aiderai. Jte le promet. Après tout, j'suis en partie responsable de ce qui t'arrive, et, euh... Ouain.

Il lui sortit son sourire le plus meuugnon et baissa les yeux sur le ventre de la jeune fille. L'idée qu'une petite chose y grandissait présentement était... étrange. Difficile à croire, disons. Mais en même temps, il ressentait un truc bizarre. Comme si, au fond, ben... Il était content. Ouais. Comme s'il avait hâte de la voir, la petite créature. Sans doute un instant paternel bizarre qui lui venait de Jason. C'était sûrement ça... Ouais...

-Bien sûr que c'est ça qui me préoccupe, et ça n'a rien à voir avec mon propre futur...si Jason me rejette, celui que je veux mettre à l'abri, c'est...ce petit truc...

Je me tus, les joues rosées. Voilà, c'était dit. Je me préoccupais vraiment de l'avenir de cette chose qui squattait mon ventre...et ça devait être en rapport avec les hormones ou un quelconque instinct bizarre, parce que vous voyez, je n'aimais déjà pas les enfants, alors en avoir un à moi et devoir m'en occuper...Okay, je vais essayer d'être claire: à chaque fois que je m'imaginais un avenir sombre et horriblement bizarre, une image rose et douce s'insinuait dans mon esprit, comme un petit fragment de bonheur. Alors oui, tout à coup, je m'imaginais une petite chose potelée et fragile, accrochée à moi. Cette chose allait m'appeler "maman", et elle aurait besoin de moi jusqu'à l'adolescence, où elle finirait par m'envoyer chier tout en continuant d'abuser de mon argent. Arg, les enfants sont cruels. Mais cette image était très suggestive; Si ça se trouve, la chose qui allait naître serait verte et aurait quatre doigts à chaque mains et même...elle serait stupide, comme ses parents. Ou alors...ou alors, ce serait une magnifique petite fille, blonde et aux grosses joues roses à bisous, ou un petit garçon qui serait tout le temps accroché à moi et me dirait qu'il m'aime pour toujours!

"Beurk, c'est répugnant, tout cet optimisme..."
"M'en parles pas...ça débarque comme ça dans ma tête..."

Sam haussa les sourcils et lâcha un petit "Aoooon !" attendri. Sauver la petite chose, hein ? C'était beau, comme paroles. Parce que ça prouvait que, bon, même si Ariane et les enfants, ça faisait deux, elle n'était pas indifférente à la forme de vie qui se développait dans son ventre. Et tout le monde sait que le pire pour un enfant, c'est de se faire détester, mépriser par ses parents. Ça vous fait des délinquants pas possible ça... Ou des ados suicidaires qui finissent par se jeter en bas d'un pont ou s'ouvrir les veines.

- Et tu en a fais part, de tes craintes, à Jason ? Ce serait peut-être bien, qu'il sache tout. Vous pourriez en discuter et trouver des solutions. Crois-moi... Je crois que c'est ce qui serait le mieu. Je le connais, mon enveloppe corporelle.

Il eut un sourire suite à ses propres paroles.

Euuuuh...? Est-ce que j'avais vraiment envie d'en parler avec Jason? Parce qu'en fait...je l'avais quand même trompé...après qu'il m'ait trompée, certes mais...ça restait pas cool nan? On avait discuté, enfin vaguement parlé de l'éventualité...Bref, on avait flippé comme des malades. Et maintenant, j'aurais aimé pouvoir dire que c'était pour rien. Mais non, décidément, ça n'étais pas rien. J'étais enceinte, comme le confirmaient ces alignements de chiffres anormalement élevés sur le papier.

-...tu crois que j'ai intérêt à ne rien lui cacher? Je pourrais...enfin, peut être que ça serait mieux pour le bé...le truc qu'il croit être le père...

C'était dégueulasse, mais efficace à moyen terme. Disons qu'il lui ressemblerait carrément (heureusement que j'avais eu la présence d'esprit de coucher avec son âme!), et que ça serait dur d'en douter tant qu'il resterait normal. Mais une fois le cap des 5 ans passé...les ennuis commenceraient...

- Bon, c'est sûr que... C'est pas particulièrement facile à dire comme ça... Mais au fond, qui suis-je pour te dire ce que tu dois faire ? C'est à toi de décider. Sauf que... Moi, entre le lui dire et le laisser l'apprendre par lui-même... Je préfère lui dire à coup sûr ! Une faute avouée est à moitiée pardonnée, non ?

Je secouai un peu la tête, découragé. C'était bien compliqué tout ça ! Sérieusement... J'aimais mieux avant tout ça. Avant qu'on soit dans la merde jusqu'au cou. M'ouais, j'aimais la période ou Aleksa et moi on faisait des trucs sous les reproches et les regards découragés de Jason et Ariane, et qu'eux s'aimaient passionnément à la folie sans problèmes.

Bien. Très bien. Okay Ariane, on y va. Go. Courage. Parler avec Jason. Courage. Pas si dur que ça vous dites? Et bien vous reviendrez quand vous serez enceinte d'un...truc? Et là, vous verrez comme c'est dur de maitriser ses nerfs et de ne pas fondre en larmes ou frapper quelqu'un toutes les deux minutes.

-Je vais y aller alors. J'espère que tu as raison...

Sur ce, je me levai lentement et poussai un léger soupir avant de sortir de la pièce sans rien ajouter. Je me dirigeai vers l'infirmerie comme si j'allais à l'échafaud, les épaules voutée et la tête basse. J'avais honte, peur et envie en même temps. Comment allait-il réagir? Me sentirai-je mieux? Devrais-je m'excuser à nouveau, pour lui montrer à quel point j'étais désolée? Impossible de le savoir avant de l'avoir fait, alors je rentrai silencieusement dans l'infirmerie, m'asseyant sur le bord du lit de Jason. Malgré tous mes efforts, je fus incapable de le regarder dans les yeux. Alors je fixai mon regard sur mes mains crispées et commençai à lui raconter.

-...Tu sais, le papier que tenais Sam...c'est écrit dessus. Je suis enceinte, et...de lui. Je crois que je vais craquer Jason, je me sens tellement mal! Tellement mal, oooh! Et pas seulement physiquement, je veux dire, la gerbe, c'est rien par rapport à...tout le mal que ça me fait de savoir qu'il aurait du être de toi!

- ....

Je tendis la main de mon bras valide vers elle pour tout doucement lui prendre la main. Je me sentais mal aussi. Et pas seulement à cause de mon expérience avec l'arbre. Je savais que d'un certain sens, ça ne servait à rien d'en vouloir à Ariane. Lorsqu'elle m'avait avoué qu'elle m'avait trompé avec Sam, nous avions eu si mal tout les deux... Je ne voulais pas recommencer ça. Je ne voulais pas souffrir à nouveau. Alors je fermai les yeux et murmurai doucement:

- Je... Peu importe ce qu'il sera, ou deviendra, ou bon... On en fera quelqu'un de bien. Toi et moi. On l'élèvera comme si, euh... huuh... Il va être quoi, à moitié âme ??

[Je pars pour une semaine de vacances à partir de demain...à bientôt! n__n]

Je me mordis la lèvre, essayant de me remémorer les paroles exactes de mon âme. A moitié âme...oui, c'était à peu près ça. Elle m'avait d'ailleurs assuré que des scientifiques essayaient depuis longtemps d'étudier ce genre d'enfants hybrides, impressionnés par leurs capacités vraiment spéciale et leur habileté dans la plupart des domaines. Alors, c'était ça, un enfant moitié-âme moitié-humain? Pas de doigts de pieds en trop, de déformations bizarres, de peau à la couleur étrange? Juste...un enfant un peu spécial, et plutôt doué? Bah, s'il était aussi doué qu'on était cons, son père et moi, ça ferait la moyenne. Il serait juste dans la norme, ouais!

-Oui. Aleksa m'a dit que ça ne devrait pas poser de problèmes...enfin, pas tant qu'il n'aura pas conscience de sa spécificité. Il devrait avoir une vie normale, surtout si on l'élève comme tous les autres enfants.

Je soupirai doucement. L'élever comme tous les autres enfants...Cela serait carrément difficile. N'oubliez pas que j'allais être mère, et que je me voyais déjà comme dépressive et maladroite. Le pauvre petit n'était pas sorti de l'auberge...

(Okaiie à bientôt ! =/)

- Euh... Et si il se rend compte qu'il est euh... Comme ça ? Ça va le faire capoter ou quoi ? Arff...

Je passai une main dans mes cheveux en contemplant avec attention mon bras blessé - comme si ça allait changer quelque chose. Puis, je posai les yeux sur Ariane en me mordillant un peu la lèvre. J'étais déterminé à ce que tout se passe bien. Alors il était hors de question de capoter, tout allait... super bien aller. Je l'espérais. En tout cas, fallait pas s'imaginer trop de beaux scénarios, pour éviter la déception trop grande, mais pas non plus se décourager en se disant qu'il serait un monstre. La preuve: je ne m'attendais pas à ce que Ruby soit si extraordinaire, et pourtant... Bon sang qu'elle me fait triper cette petite-là ! Je l'aime que trop ! Vouii tonton Jason ! Et bientôt papa Jason. C'est génial.

(De retouuuurrr! Very Happy

Enfin!!!

)

-Ben euh...Je sais pas. On aura qu'à pas lui dire.

Mouais, super idée pour se faire détester par son propre enfant. J'imaginais déjà d'ici un(e) adolescent(e) borné(e) qui découvre sa spécificité un beau jour, et se rend compte que ses parents le savaient déjà depuis longtemps sans rien lui avoir dit. Eh ben là, c'est le début des problèmes...fugue, faisage de gueule, incendie...mouais, seulement si mon enfant est pyromane, mais en fait je préfère pas.

-N'empêche, pas d'âme! C'est bizarre ça! T'imagines un peu des gens qui vivent comme ça...sans double? Ils doivent se sentir vachement cons...et seuls aussi Oo

(Yaaay !

)

- Ouais, sûr... Par contre, ils doivent aussi avoir franhcemnet la paix, de temps en temps. Moi, Sam, je le mettrais bien dehors à coups de pied au derrière, parfois. Mais c'est sûr que, j'avoue, c'est étrange. Aoon, pauv' petit...

Je me grattai un peu la nuque en réfléchissant. C'était déjà arrivé, dans le monde ? Souvent ? Et ces... trucs... ils vivaient comment ? Est-ce qu'ils étaient désavantagés par rapport aux autres, est-ce qu'ils pouvaient faire des missions eux aussi, est-ce qu'ils se faisaient rejeter par les autres ? Oh bon sang, tant de questions et si peu de réponses...

-C'est vrai, j'avais pas vu les choses de ce côté là...

Mouais, finalement c'était peut être pas si horrible...ça pouvait même être plutôt bien! Personne pour te surveiller quand tu fais des trucs avec ton copain, pas de dérapages en tous genres, d'engueulades sans fin...owi!

"Eeeh, j'te signale que sans moi tu s'rais bien dans la merde toi..."
"Pfft, tu parles! Si ça ce trouve c'est un peu à cause de toi si j'suis enceinte!"

...Pas de réponse...OKAY, c'est stupide de penser ça. Mais peut être que j'avais trouvé ça plutôt "normal" de coucher avec Sam parce que mon âme l'avait fait et, et, et...non, j'avoue, c'est nul comme excuse. Personne n'y croira jamais...

- Dis, j'vais bientôt pouvoir sortir d'ici ?

Question stupide, je sais. J'ai l'os qui sort du bras. Ça me surprendrait bien gros que je reste seulement deux jours ici. Surtout avec cette folle d'infirmière qui m'étouffe et passe près de me noyer en me donnant mes anti-douleurs, et qui m'engueule parce que je recherche un peu de réconfort dans les bras de ma copine.
Je songeai un instant à ce qu'on allait devenir avec un enfant. C'est sûr, c'était beaucoup de travail. Et ça en serait d'autant plus qu'il n'aurait pas d'âme, donc, techniquement, il ne lui arriverait pas grand chose à ses 6 ans, sauf peut-être un important traumatisme lorsqu'il découvrirait par hasard qu'il n'est pas comme les autres...

- Et s'il a des amis, le petit ? Si ils font la conversation avec leur âme devant lui, il va bien voir, qu'il en a pas, lui ! Et... Il va nous en vouloirv beaucoup pour ça, tu crois, à sa crise d'adolescence, quand il va devenir insupportable et chercher des problèmes là ou il n'y en a pas ?

-Premièrement je dirais que...dès que l'infirmière aura la dos tourné, je t'aiderai à t'enfuir si tu veux, au moins jusqu'à ta chambre... Et ensuite euh...je ne sais pas quoi te dire. Soit on l'élève loin de tout et on en fait un véritable ermite qui ne rencontrera jamais personne avec une âme, ce qui est triste mais limite les risques de déception. Ou alors, on le laisse avoir une vie aussi normale que possible, en acceptant le sentiment de trahison qu'il ressentira plus tard.

Je pris ma tête entre mes mains et poussai un profond soupir. Bon sang, les autres parents n'avaient pas à se soucier de ça, eux...Tout ce qui importe une femme enceinte normalement, c'est de tenir bientôt son enfant dans ses bras. Non seulement j'avais une peur irrationnelle de l'accouchement, et même de l'enfant, mais s'ajoutait à cela les problèmes multiples qu'impliquait sa naissance. Ahh, ma tête allait exploser!

- Un ermite hein... Non. Je pense qu'il virerait plus fou à rester tout seul qu'à découvrir son... handicap. Je ne le laisserai pas devenir un petit vieux de forêt qui vit dans une cabane en bois et fait la chasse aux animaux sauvages avec une lance. T_T surtout avec les arbres en mutation potentiellement dangereux... que dis-je, officiellement dangereux !

Je tendis la main vers un verre d'eau posé sur la table de chevet et en prit une gorgée. J'avais encore quelques nausées, parfois, et un mal de tête constant. Mais dans l'ensemble, ça allait un peu mieux. Cependant, toutes ces histoires à propos de l'enfant, ça ne m'aidait pas. Ça me faisait réfléchir beaucoup plus que mon petit cerveau, déjà déficient, ne pouvait supporter après un... incident... monstrueux. Si on peut appeler ça comme ça. Je dirais plutôt une agression, je pense.

Je regardai Jason boire en silence, devinant que cette stalkeuse d'infirmière était en train de nous surveiller. Ca allait être vachement dur d'aider Jason à s'enfuir d'ici! A moins que...à moins que j'assomme cette vieille bonne femme et que je l'enferme dans un placard, qu'on vole une voiture et qu'on aille habiter à l'autre bout de la planète dans un petit chalet isolé, je vois pas ce que j'aurais pu faire. Génial...

-Tu sais quoi? Plus j'y réfléchis et plus je me dis qu'il n'y a pas de solution à notre problème. je crois qu'on n'aura pas vraiment le choix, une fois qu'il sera là...

Je baissai les yeux sur mon ventre, anxieuse. Après avoir...fait sortir ce truc de...bref, après avoir ac...couché, je me voyais mal revenir, reprendre l'entraînement avec Chriss et...Oh non, je ne voulais même pas qu'il soit au courant, lui!

- Au fond... On endure. Peu importe ce qui arrivera. Ça sert à rien de chercher la solution miracle, car elle n'existe pas. Donc, on aurait un enfant un peu débile sur les bords, sans âme, et on vivra avec.

Je redéposai le verre et croisai un regard traumatisant dans le cadre de la porte du bureau de notre chère infirmière d'amour. Elle nous regardait intensément, d'un air un peu suspicieux. Pendant un instant, je songeai à M'arranger pour la faire renvoyer avec qu'Ariane n'accouche. Je ne voulais pas que ça soit elle qui s'occupe de quoi que ce soit, à coup sûr elle allait faire exprêt d'échapper le bébé pour aggraver encore plus son manque de cerveau flagrant... Ou elle lui donnerait des mauvais conseils et ça prendrait deux jours, et elle souffrirait comme une débile avant de donner naissance à... la petite larve.

- Il faudra le bourrer d'amour. Pour qu'il se sente soutenu et aimé malgré sa différence. Ouais.

-Euuuh...pour l'affection et tout ça...je crois que je vais te laisser t'en occuper...

Non, je n'essayais pas de me défaire de mes obligations. C'est juste que...tout le monde le sait déjà, non? Je ne suis PAS à l'aise avec tout ce qui est petit et baveux, ça me rend vraiment très NERVEUSE voire HYSTERIQUE d'en tenir un dans mes bras, de bébé. Alors couvrir ses joues potelées de bisous et le bercer je...Excusez-moi, faut que j'arrête de parler de ça ou je vais vomir.

-J'essayerai mais...bon sang, Ruby me fait carrément flipper! Si fragile et...ooowww, si mignonne!..., gémis-je sans faire attention aux tonnes de contradictions qui plombaient ma phrase.

- Euh, ouais, euh... Mais tu sais, je comprends pas vraiment pourquoi tu t'énerves autant en présence d'un bébé ! C'est mignon et innofensif, j'veux dire, j'vois pas pourquoi tu devrais te sentir nerveuse !

Ouais, décidément, je ne pouvais pas comprendre. Mais c'est comme ça, moi j'ai de la facilité et elle non, je ne peux pas savoir dans ce cas. Mais quand même, il faut le faire. C'est... ouain. Je suppose qu'il faut s'attendre à des trucs du genre avec Ariane.

-Peuh, tu sauras que...ben...ça peut faire un tas de trucs pas bien les bébés. Comme euh...pleurer, vomir, tomber malade...mordre, quand ça a des dents! Et puis ils ont une manière de te regarder qui, qui te...baaah...

J'avais du mal à m'exprimer clairement, tout comme j'avais du mal à m'expliquer ma réaction. J'étais paniquée, et puis l'instant d'après, il y avait cette bouffée de chaleur dans mon coeur...envie de le prendre dans mes bras, le petit truc et...et puis répulsion, encore. C'était comme si les bébés me rendaient lunatique. En boucle et très rapidement. Décidément, rien n'allait normalement chez moi...

- M'ouais. Je sais pas si c'est mon cerveau déficient qui empire les choses, mais, euh, je comprends pas tout à fait c'que tu veux expliquer. Mais c'est pas grave, je vais faire comme si, d'accord, n'amour ? =D

Je lui offris un de mes sourires les plus charmants. En réalité, je me questionnais bien gros sur ce trouble. C'est quoi, elle avait peut-être vécu une expérience qui L'avait troublé ? Peu probable, mais quand même... C'est assez bizarre, comment elle agit et tout ça, devant un bébé. Bon. Je suppose que pour le moment, ce n'est pas encore grave. Pas encore.

[color=green]- Sort-moi d'iciiii... /color] gémis-je soudain à mi-voix.

Je lui souris comme une imbécile, heureuse qu'il ne me juge pas...ou du moins qu'il ne m'aie pas encore envoyée en psychothérapie, ce qui viendrait peut être avec le temps. Mais en attendant c'était bien le dernier de mes soucis, parce que mon prince était en danger. Eh ouais, on est modernes nous, c'est la princesse qui doit sauver son n'amoureux blessé! Bon, assez plaisanté, il fallait maintenant passer à l'action.

-Au fait, je vous ai dit que ma grossesse était un peu...particulière? Vous n'aimeriez pas examiner mes tests (hmm, j'en ai 9, soit dit en passant...), pour la science ou je sais pas...?
-La science? Pff, rien à faire. Mais bon, donnez les moi toujours, des fois que ce soit intéressant...
-Bien s...ah, quelle idiote! Ils sont restés aux toilettes. Mais vous savez, j'aurais trop honte d'y retourner, tout le monde m'a vue y rester des heures et...c'tun peu gênant quoi...
-...
-Pis il faut quelqu'un pour surveiller Jason...

Ouf. Cette fois elle avait l'air d'être convaincue. Je comptai une trentaine de secondes (le temps qu'elle tourne au bout du couloir) après son départ puis me ruai vers Jason, l'empoignant sous les deux bras. J'espérai juste que ce transport un peu...spécial et primaire ne ferait pas empirer son état. Mais avions nous le choix? Heureusement nous avions du temps devant nous; j'avais jeté mes tests au fin fond d'une poubelle, et cela m'aurait étonné que l'infirmière prenne la peine de fouiller dedans...

Je la regardai se précipiter vers moi avec un petit sourire satisfait. J'allais m'évader !!
Mais avant même que je n'aie le temps de me réjouir, elle m'empoigna sous les bras, et je lâchai un cri de la mort, étouffé parce que je m'étranglai en même temps avec ma salive, ce qui donna un bruit bizarre mais moins alarmant qu'un cri. J'avais le bras complètement mort, complètement détruit. C'était un désastre. Ça faisait un mal de chien, et même si Ariane essayait de me faire le moins mal possible, c'était impossible que je ne souffre pas. Mais bon. Fallait que je m'y fasse si je voulais m'échapper d'ici.
Une fois debout, la tête commença à me tourner. Je hoquetai un peu en sentant comme des nausées pas très agréables me prendre tout à coup. M'ouais, fallait se tirer d'ici au plus vite pour que je me recouche. Alors je m'effondrai à moitié dans les bras de ma copine, essayant de reprendre un équilibre précaire.

- Faut... faut s'dépêcher. J'me sens pas biiiieeen laaah....

Je sursautai en voyant le teint à moitié vert de mon copain. Oups. Manquerait plus qu'on soit deux à vomir sans arrêt...

-Désolée, désolée, j'me dépêche >___<

Enfin, j'essayais plus ou moins. Vu ses maigres force, j'aurais bien voulu le porter mais bon...j'avais beau être énorme dans ma tête, là, je ne faisais pas le poids. Au sens propre. Damn it, pourquoi Jason faisait deux têtes de plus que moi, heiiin?

1/4 d'heure plus tard...

-Ouff, on y est.

J'aurais bien lâché Jason sur mon lit mais bon, je n'avais pas envie de lui casser quelque chose. Du coup, je dû user de patiente pour le glisser entre les draps avant de me précipiter pour fermer la porte à clé, le coeur battant. On avait...réussi! On avait réussi! Mais ce fut compliqué...on avait même frôlé la catastrophe, ouais. Je m'apprêtais à rejoindre la chambre de Jason quand j'avais aperçu l'infirmière qui marchait comme une furie dans notre direction! Du coup, changement de plan, j'avais dû faire un gros détour par les jardins pour rejoindre ma propre chambre, plus éloignée de cette folle. Quelle galère!

- Bordeeel de meeeeerde ! On dirait que je viens de déménager. Et que le camion a fait un accident....

Je m'étirai un peu en bâillant et posai les yeux sur Ariane avant d'esquisser un sourire. On s'en était sortis. Peut-être pas aussi bien qu'on l'aurait souhaité, mais on avait fini pas réussir à atteindre sa chambre. Maintenant, restant plus qu'à attendre et profiter de notre liberté jusqu'à ce que l'infirmière débarque à notre porte pour cogner comme une folle et hurler. Au moins, à l'intérieur, j'étais sain et sauf. Mais il me faudrait un jour ou l'autre des anti-douleurs, voir quelques autres médicaments débiles qu'Ariane devrait aller voler pour moi. Yééé ! J'avais ma propre infirmière personnelle. Attendez que je commence à aller mieux, moi, on va se faire un porno d'infirmière. Bah quoi, c'est vrai. Vous vous êtes jamais maté un porno ? Y'a toujours une infirmière qui se faire prendre par le patient, c'est inévitable. Cliché, quoi.

- Jt'aime ! Tu m'as sauvé la vie !

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