Pv Bridgess

Le voyant, je m'empressai de le serrer
dans mes bras. Manquant d'énergie à cause de nombreuses
journée de jeûnage, je le déposai.

- Il faut s'enfuir, lui murmurai-je.

Les larmes montèrent une nouvelle fois aux yeux du gamin.
- Mais comment !?
Déjà, on commençait à séparer les hommes des femmes qui eux pouvaient rester avec leurs enfants.

- Accroupis-toi et va rapidement derrière ce containeur.

Je pointai la grosse boîte verte à notre gauche
et le poussai tandis que les soldats ne regardaient pas dans notre
direction.

- J'irai te rejoindre, ne sors pas.

Je lui caressai la joue une dernière fois.

Marek hocha la tête et lui fit un sourire encourageant.
- Bonne chance... murmura-t-il avant de se pencher et filer rapidement se cacher.

Pas trop loin de l'endroit où le train s'était arrêté se trouvaient deux gros bâtiments. Les fameuses chambres à gaz. Parmis les hommes, on éloigna de la file ceux qui étaient les plus costauds, moins épuisés, l'air plus forts. On fit de même avec les femmes. Ceux qui avaient été choisies durent abandonner leurs enfants. En passant près de la file, un des soldats attrapa Lena par le bras et la tira hors de celle-ci.
- Elle était plutôt bien nourrit celle-là ! Regarde... lança-t-il à un autre homme.
Il avait du mal à faire le tour du poignet de la jeune femme avec ses doigts alors qu'il le faisait aisément avec les autres.
- Elle va être utile pour travailler.
Puis, d'autres nazis firent avancer les Juifs qui restaient des les files en direction des chambres à gaz.

Je voulu me dégager, car je devais
aller rejoindre Marek. Travaillez n'était pas
du tout quelque chose que j'envisageais de faire, car
c'était dangereux pour mon enfant.

L'homme ne la lâcha pas; sa poigne sur son poignet était solide.
- Tu tu tu, restes ici toi !
Il la poussa avec les autres puis cria à l'intention d'un homme plus loin:
- Hey ! Toi !
Le blond se retourna. Ses beaux yeux bleus rencontrèrent ceux d'une femme, parmis les Juifs... Pendant une fraction de seconde, l'horreur pu se lire sur son visage, puis il se ressaisit et répondit:
- Ouaip ?
- Tu peux conduire ces Juifs aux usines ?
Hochement de tête de la part du blond. Il s'approcha lentement, tandis que l'autre nazi ordonnait aux Juifs de se mettre en rang.

(Le blond = Hans? XD)

J'avais gardé la tête basse regardant mes pieds,
les sourcils froncés.
J'avais terriblement faim et mes forces m'abandonnaient
de plus en plus rapidement.
Je levai ma tête pour voir celui qui allait m'emmener aux
usines.

(Mmm... Évidemment xD)

- Ok... Alors envoit les hommes dans celle-là et les femmes plus loin là-bas... Tu sais où ?
Nouveau hochement de tête.
- Oh, fait pas cette tête-là mec! Tu es nouveau, hum? Tu vas t'habituer...
Il me donna une claque sur l'épaule puis s'éloigna. Une fois que je fus certain que personne ne risquait de me voir, je m'avançai vers Lena et la serrai dans mes bras.

(Je m'en doutais XD)

- Hans...

J'éclatai en sanglots, tremblant de tout mon corps,
enfouissant ma tête dans son torse.
J'avais faim, j'avais mal et j'étais sans cesse prise
de nausées.

(^^)

- Chhuuut... murmurai-je doucement à son oreille en la serrant fort contre moi, caressant un peu ses cheveux d'une main.
J'avais moi-même les larmes aux yeux. Je m'étais tellement inquiété pour elle...
Puis, je me décollai et me reculai pour m'adresser, en polonais, aux Juifs.
- Ok, suivez-moi tous.
Je n'avais pas vraiment de plan, mais j'étais déterminé à leur éviter le travail, et surtout la mort.

Ils le suivirent, ne comprenant pas
où ils allaient.
Certains pensaient que Hans allaient les mener aux
chambres à gaz, mais je leur fis un petit sourire encourageant,
comme pour leur dire qu'il n'y avait pas de danger.

- Marek... il est derrière le containeur, dis-je à
Hans.

- D'accord...
Je me dirigeai vers celui-ci et me penchai. Marek sursauta d'abord en me voyant, puis me reconnu et un large sourire éclaira son visage.
- Allez viens... dis-je doucement.
Il sortit de sa cachette et alla rejoindre Lena. Les prisonniers me suivant toujours, je me dirigeai vers un coin reculé du camp, où il y avait peu de gens et surtout peu de soldats allemands. Nous devions trouver un moyen de les faire sortir d'ici... Mais s'échapper d'Auschwitz ce n'était pas facile...

Soudain, mes forces m'abandonnèrent et
je perdis connaissance. Juste avant de toucher
au sol un homme aidé d'une femme m'arrêta.

Je me retournai aussitôt. Marek, alarmé, poussa un petit cri. Je m'empressai de le rassurer et remerciai l'homme ainsi que la femme. Me foutant un peu des allemands, je pris la jeune fille dans mes bras et me remit en marche. Marek trottinait à mes côtés.

Je relevai doucement la tête, afin de
comprendre ce qu'il venait de se passer.

- C'est le bébé... il ne supporte pas d'avoir faim, je crois.

Ne mangeant pas, le bébé dans mon ventre ne pouvais
pas se subsister lui non plus.

- Je vais te trouver quelque chose à manger... Mais avant tout, un endroit où on sera plus ou moins en sécurité.
Après encore quelques minutes de marche, on arriva à un bâtiment inutilisé dans lequel j'entrai. Aussitôt, tout le monde s'assit, plusieurs me remercièrent. Je fouillai dans mon sac et donnai le peu de nourriture que j'avais à Lena, promettant aux autres de leur trouver quelque chose dès que possible.

Je mangeai tout ce qu'il me donna et quelques
minutes plus tard, j'avais repris des forces.
J'allai voir Hans.

- Personne ne vient jamais ici?

- Je n'en suis pas tout à fait certain... Peut-être que parfois quelques soldats y viennent, je ne sais pas. C'est pour ça qu'il faudra toujours rester sur nos gardes et réfléchir au plus vite à un moyen de sortir de ce foutu camp.
Je vis alors que Marek avait prit mon arme, que j'avais posée sur une sorte de petite table en bois, et faisait mine d'éliminer des ennemis. Je m'avançai aussitôt pour la lui retirer des mains.
- Joue pas avec ça gamin.
- Je joue pas. Je me pratique à tuer des allemands.
Il fronça les sourcils, reprit à nouveau l'arme.
- Il faut que j'apprenne à me défendre. On va peut-être devoir se battre pour s'enfuir. Je veux pas être inutile.

- Lâche ça Marek, c'est pas un jeu.

Je ne pris pas l'initiative de lui enlever l'arme
afin de ne pas le brusquer.

- Nous n'aurons pas à nous battre..., mentis-je.

- Oh, je sais que c'est faux. Moi aussi j'ai entendu parler des horreurs de ce camp. Il est bien gardé. Il faudra se battre, j'en suis sûr.
Il s'éloigna un peu avec l'arme et quand, frustré, je m'avançai pour la lui enlever à nouveau, il me braqua l'arme sous le menton.
- Stop!
Je le dévisageai avec des yeux ronds, n'osant plus faire un geste. Je me faisais vraiment menacer par un p'tit gars là!?
- Mais qu'est-ce qui te prend Marek... ? demandai-je à mi-voix.
- Je. veux. me. battre. moi. aussi ! lança-t-il en appuyant bien sur chacun des mots.

Je tassai l'arme du revers de la main afin qu'elle
ne pointe plus en direction de Hans.

- Tu es trop jeune, lançais-je d'un ton
que je croyais autoritaire.

- NON !!
Je profitai d'un moment de distraction de la part de Marek pour empoigner solidement mon arme et la lui arracher des mains. J'allai ensuite m'asseoir plus loin, me creusant la tête pour trouver un plan. Or, Marek avait raison. C'était inévitable. Nous allions devoir nous battre. Abattre des soldats gardant une des issues du camp, et s'enfuir.

Je regardai Marek d'un air triste,
puis alla m'asseoir près de Hans.

La plupart des Juifs avec nous s'étaient regroupés dans un
coin et parlaient à voix basse.

Je lui pris doucement la main et la retournai, paume vers le ciel, pour suivre doucement les lignes de sa main avec mon doigt.
- Il a raison... murmurai-je enfin.
L'affrontement était inévitable.

Marek était allé s'asseoir plus loin et avait ramené ses genous contre son menton, boudant visiblement.

- Je le sais...

Je me mordis la lèvre.

- Nous ne faisons pas le poids, ils sont des milliers - armés -
et nous ne sommes qu'environ quarante, sans armes.