Pv Bridgess

(xD)

Lorsque les soldats se levèrent, plus tard, en fin de matinée, ils firent signe à Lena de les suivre avec Marek. Ils les firent manger, puis ils furent emmenés à l'extérieur. Un camion attendait, déjà bien remplit de Juifs. Aussitôt, un Allemand se saisit de Marek qui hurlait en se débattant comme il le pouvait. Un fusil fut braqué sur lui, il comprit et se calma, et on le lança presque dans le camion. Un autre homme poussait Lena pour la faire entrer. Hitler commençait à avoir peur de sa réussite. Les forces ennemis commençaient à libérer un peu de territoire conquis, et il avait décidé de vider le ghetto de Varsovie, et de prendre du même coup Lena et Marek pour les envoyer avec les autres. Il fallait en éliminer le plus possible.

- Non! Ne me séparez pas de lui!

Je hurlai, me débattant du mieux que je pouvais,
regardant Marek s'éloigner de moi avec d'autres Juifs.
Les larmes me montèrent aux yeux. Des larmes de rage.

- LENA !!!
Le petit était en larmes. On referma cependant les portes du camion avant qu'il n'ait le temps de crier autre chose. Celui-ci démarra, et un deuxième s'arrêta près des soldats. C'est dans celui-ci qu'on fit monter Lena. Un des hommes lui lança:
- Dommage que tu n'aies pas eu le temps de dire aurevoir à ton petit ami... Je lui dirai qu'il pourra retrouver ton corps à Auschwits, d'accord ?
Il éclata de rire.

J'éclatai en sanglots tenant mon ventre
d'une main. Je ne voulais pas mourir, je ne voulais
pas que Marek meurt. Si je n'avais pas été enceinte,
je me serais sans doutes débattue.

On referma le deuxième camion, qui démarra et suivit le premier en direction d'Auschwitz. Les soldats nazis se tapèrent dans la main en riant.
- Bon débarras !

Moi, pendant ce temps-là, je me tapais dans femmes sans pouvoir protester, ignorant complètement ce qui se passait dans mon dos au QG...

Je me recroquevillai dans un coin
du camion, faisant de mon mieux pour sécher mes
pleurs.

Le camion était rempli d'autres Juifs. Une des femmes s'approcha de Lena et mit sa main sur son bras.
- Vous avez perdu quelqu'un ? devina-t-elle.
Elle parlait d'un ton doux. À côté d'elle, sa fille âgée d'à peine quatre ans ne comprenait pas ce qui se passait.

- Un enfant... et celui que j'aime. J'ai été
séparée d'eux.

J'observai la femme. Elle était décidément plus
forte que moi ou bien avait-elle pleuré avant mon arrivée...?

- Je suis vraiment désolée...
Elle jeta un coup d'oeil à la fillette assise à ses côtés puis ajouta en fronçant légèrement les sourcils:
- C'était vous, la fille du ghetto, qui traînait avec ce bel Allemand..? Je vous ai vue quand je ramassais de l'eau de pluie, il me semble...

Je rougis comme une pivoine.

- Je.. oui, peut-être.

Je me faisais détester par les Nazis à cause
de ma race et méprisé par les miens, les juifs, car
j'aimais un allemand, décidemment, je n'avais ma
place nul part.

La dame lui fit un sourire triste.
- Je suis désolée que vous ayez été attrapée aussi. Quand j'ai vu que cet homme semblait avoir le béguin pour vous, j'ai espéré qu'il puisse vous sauver... Il avait l'air bon, gentil. Mais à ce que je vois, cela n'a pas suffit...
Elle soupira un peu.

Je fis un sourire reconnaissant à la femme,
puis fouillai dans ma poche. Je sortis le dernier
morceau de chocolat que j'avais et le tendis à la petite
fille.

- Tiens!

La petite leva les yeux vers elle. Ceux-ci s'illuminèrent en voyant le chocolat et elle le prit dans sa petite main. Elle le porta à sa bouche, mais le recula avant même d'avoir mordu dedans.
- Merci.
Cette fois, elle mordit à pleines dents dans le morceau de chocolat. Sa mère sourit et remercia à son tour Lena.

Je lui sourit, plus tristement
cette fois.

- Savez-vous si le premier camion qui est
partit s'en va à la même place que nous...?

- Je crois que oui. Le plus gros de tout les camps... Un camp d'extermination...
Elle déglutit péniblement et murmura:
- Cette fois, c'est bel et bien la fin...

- Mon bébé...

Ma voix se cassa. Cet enfant, c'était tout ce qui
m'importait. Il ne devait pas mourir.

- Les femmes enceintes.. meurent aussi?

- Je ne sais pas. Tout ce qu'on entend sur ce camp sont des histoires de ceux qui par un quelconque miracle en sont revenus... Ils sont si rares et en savent peu. Mais connaissant ces stupides nazis blonds et sans coeur je suppose que tout le monde meurt.
Elle la regarda longuement, puis haussa les sourcils en bégayant:
- Euuh... Je ne parlais pas de TOUT les Allemands tu sais... je suis désolée...

- Ça va, j'ai l'habitude... ^^'

Je soupirai et regarda le sol.

- C'est un homme bon, sans lui, je ne serais pas
vivante.

Un petit sourire nostalgique éclaira mon visage.

La femme soupira et ferma un peu les yeux en s'accotant contre le camion.
- On a près d'une demi journée de route à faire avant d'arriver à la gare, puis deux autres jours avant d'arriver au camp, informa-t-elle Lena en prenant sa fille contre elle, la serrant tendrement.

Je les observai longuement, pensant à Marek qui
ne devait pas avoir, en ce moment, des bras dans lesquels
se blottir pour effacer sa peur.
Je me promis qu'une fois au camps, je le retrouverai
et nous trouverons un moyen d'échapper à la mort.

La mort. Malgré son jeune âge, Marek le savait. Il n'était pas dupe. Personne ne revenait jamais. C'était bel et bien la mort qui les attendais au bout du voyage. Il savait aussi l'endroit où il se rendait était pire que tout ce qu'il avait vu jusqu'à présent. Les larmes roulaient encore sur ses joues, moins qu'au début. Il n'en avait presque plus, il avait tant pleuré... Tout le monde le regardait d'un air désolé, mais ils étaient occupés à serrer leurs propres enfants. Le petit était tout seul. Ses pleurs redoublèrent d'intensité quand il repensa à Lena. Il voulait hurler sa peine, mais ne le pouvait pas. Il devait se montrer fort pour éviter l'humiliation. Il savait que ceux qui se lamentaient faisaient rire d'eux. Les nazis sont des êtres si méchants... Ce n'est que beaucoup plus tard qu'il s'endormit, épuisé, les traces de larmes encore visibles sur ses joues.

La nuit passa lentement,
personne mise à part les enfants ne dormaient.
Nous n'avions pas mangés depuis un jour complet, mais
personne ne se lamentait.
Je m'endormis finalement, aux premières lueurs de l'aurore.

Lorsque je reviens au camp nazi le lendemain matin, avec les 9 autres soldats, la première chose que je fis fut de chercher Lena et Marek. Ne les trouvant pas, je commençai à m'inquiéter solide. Je questionnai quelques soldats du dortoir, qui m'apprirent alors qu'ils avaient été emmenés dans le camion les menant à la gare. Je me risquai à demander dans quel camp ils étaient emmenés. La réponse, je la redoutais tant... Auschwitz. Eh merde! Je me précipitai aussitôt à l'extérieur. Un groupe de soldats allaient justement patrouiller dans ce camp. Je montai avec eux, sachant que puisqu'on ne passait pas par la gare, j'avais des chances d'arriver avant eux.

Au bout de quelques jours, le camion
arriva à destination. On nous fis sortirent du
véhicule et les lamentations commencèrent.
Je cherchai Marek des yeux.

Le gamin devait se mettre en file avec les autres sous les ordres des soldats, mais on sait tous qu'il a un véritable don pour se cacher. Il réussit à rejoindre la file dans laquelle se trouvait Lena sans se faire voir et la chercha, la trouvant assez rapidement. Il courut vers elle et lui sauta dans les bras.

J'étais arrivé au camp tout juste avant les camions emmenant les Juifs. Alors qu'on les faisait débarquer et se placer en ligne, je scrutait la foule du regard en espérant y trouver la femme que j'aimais. Je lançai, en allemand, à un général:
- Chambre à gaz ?
Il hocha la tête puis me répondit:
- Sauf pour ceux qui sont assez forts pour nous être utiles dans les usines, les travaux.