Les Temps Perdus [PV bridgess]

Le Moyen-Age était un temps de mensonges et de misère pour la plupart des hommes. Cependant, face aux vices du roi, un petit groupe de personne avait décidé de se rebeller : Les Bandits. Tous étaient des maitres en matières de vols et de meurtres, et beaucoup étaient reconnaissables juste au regard...
Ils vivaient cachés et reculés, protégés par un autre petit groupe de paysans qui leur étaient fort reconnaissants. Volant pour survivre et outrer le roi, ils n'avaient en général pas trop de difficulté à marcher dans la rue sans être poursuivis... Sauf dans les quartiers des gardes Princiers.
Effectivement, les bandits vivaient dans le petit village du nom de Voltstreet, prêt du palais de la princesse. Celle-ci avait été mis à part du royaume de son père pour une raison inconnue au village... mais peu importe, car la jeune femme n'était visiblement pas tyrannique, mais surtout reculée du monde...
Le jour où commence notre histoire, est le jour qui changera sa vie mais aussi celle des ennemis du roi...

C'était une belle soirée d'été. Les villageois rentraient chez eux après de longs travaux dans les champs et les lumières des bougies commençaient à valser par les fenêtres des chaumières. Les travailleurs les plus tardifs se dépêchaient, terrifiés par la sombre nuit comme n'importe qui...
Sur le toit d'une chaumière vide et délabrée, un jeune homme se reposait. Ne se voyait de lui que son regard d'émeraude qui scrutait une occasion de se glisser dans l'ombre nocturne.
Lorsque la lune, quasiment noircie de par son côté cachée, atteignit au loin la pointe du toit de l'église commença alors une nouvelle vie, une nouvelle agitation. Le jeune homme nocturne l'ayant sentit se releva alors, sautant du toit de la chaumière pour se glisser dans les ruelles. Au loin, le château Princier s'illuminait de mille feux alors que les serviteurs s'activaient à finir leur travail.
La silhouette quasi-féminine du jeune homme de par sa vélocité atteint le toit du château, il se stoppa enfin, et telle une gargouille sentinelle surveilla la cour du château avec application, cherchant des yeux le moindre garde... ou la princesse.
Par chance, ni l'un ni l'autre ne surveillait, et lorsque la dernière noble femme rentra, bougie en main, dans les sombres corridors du château qui de nuit semblait si sinistre, le silence retomba entièrement. Sur les toit du château ne restait que les gargouilles, l'intrus avait littéralement disparut. Ou plutôt, il s'était glissé au niveau d'une fenêtre, et, rasant le mur de prêt, il glissa un œil par la fenêtre sombre...
La pièce sombre était vide. Le jeune intrus, de petite taille, se glissa dans la pièce : c'était une grande chambre luxueuse. Le lit était drapé de couleurs chatoyantes et le tapis était richement décoré. L'obscurité elle-même ne pouvait pas donner un aspect sinistre à une chambre si bien dotée. Or et argent décoraient les murs et les meubles... Et la porte était grande ouverte.
Le jeune homme s'en approcha discrètement, observant, bouche bée, les bordure d'or et la poignée d'argent de la porte en chêne noir. Rien que cette "beauté" pourrait se vendre à un prix incroyable, surtout si les marchands savaient à qui elle appartenait.
Soudain, la lueur d'une flamme toucha à l'obscurité des couloirs. Surpris, le jeune bandit bondit dans la chambre, se camouflant derrière les rideaux de soie... A travers ceux-ci, il put apercevoir une jeune femme, certainement une servante, passer dans les couloirs bougie dans une main et seau en bois dans l'autre.
Lorsqu'elle eut disparut et que ses pas ne furent plus que des claquements lointains, l'intrus sortit de sa cachette. Pas le temps d'admirer la porte, il avait une mission importante...
sortant à pas feutrés de la chambre, il se dirigea dans les couloirs. L'obscurité quasi-totale gênait fortement, si bien que le bandit finit par s'arrêter... Et lorsqu'un serviteur un peu bête passa par là, il l'assomma d'un brusque coup sur la tête, attrapant de justesse dans sa chute la bougie qui éclairait l'homme un peu plus tôt.
Enfin équipé pour l'obscurité, et vêtu des vêtements du serviteur pour déguisement, le jeune homme se glissa dans les couloirs, espérant ne pas croiser un garde ou quelqu'un qui reconnaitrait son visage. Arrivant dans un couloir un peu plus étroit qui semblait prévenir l'approche d'un escalier, le jeune homme aperçut la lumière vacillante d'une bougie vacillant contre les murs devant lui, l'agaçant du fait qu'il ne put voir son porteur à cause de l'angle du mur.

Tenant la bougie qu'avait aperçu l'intrus, une
jeune femme longeait les murs en regardant autour d'elle.
À chacun de ses pas, l'on pouvait entendre le froissement
de tissus que faisait sa robe de crinolines lorsqu'elle frôlait le sol.
Apercevant une autre bougie briller dans l'obscurité, la jeune femme fit un pas vers l'arrière. C'était sans doute un garde venant
l'interpeler car elle flânait dans les couloirs en cette heure tardive
et elle trouva cela particulièrement agaçant.

- Je retourne me coucher, lança-t-elle d'une voix lasse suivi d'un soupir.

Sur ce, sans même avoir vu le visage de la personne devant elle,
la jeune femme pivota, prête à rebrousser chemin et
à retourner dans ses appartements, afin de changer de tenue
et de se mettre au lit.

Le jeune intrus s'apprêta à être assailli de représailles. Ce ne serais pas la première fois mais celle-ci serait peut-être la dernière. A la fois, il était en territoire ennemi sur ce coup là, et se faire attraper dans de telles conditions ne présageait rien de bien.
Mais au contraire, il parut très surpris de ce que la personne dit en voyant la lumière de sa bougie.
"Je retourne me coucher..."
C'était une voix lasse, visiblement féminine. Le jeune homme remarqua alors le bruit de froissement de tissu qui accompagnait les pas de la jeune femme. Il n'était pas des plus banals, ce n'était certainement pas une robe de basse qualité. Le jeune homme ne répondit rien, partant d'un pas prudent vers l'arrière, continuant de regarder la jeune femme pour éviter tous problèmes.
Il ne fallait pas non plus trop rêver...
C'est ce moment là que choisit quelqu'un pour arriver derrière l'intrus qui le percuta avec un sursaut de surprise. Lentement, il releva la tête, très lentement pour découvrir...
"Ohoh, voilà le garde..."
Celui-ci lui lança un regard noir, épée en main. Il l'avait poursuivit la veille lorsqu'il avait fait un petit tour de reconnaissance en pleine journée. Il faut dire que le jeune homme ne passait jamais inaperçu, tout comme ses compagnons... Il sentit le garde l'attraper par le col de son haut, le soulevant du sol. Il poussa un cri maladroit, incapable de quoi que ce soit face à ce garde faisant une bonne tête de plus que lui, et étant deux fois plus large par la même occasion.
"Te voilà toi !, grogna-t-il.
-Hum, vous devez faire erreur...", balbutia le jeune homme, en vain.

La jeune femme pivota en entendant un second
homme. Elle se rapprocha des deux soldats et comprit qu'il
n'en avait en faite qu'un seul.
Elle tendis son bras qui tenait la bougie vers l'avant afin d'éclairer
le visage des hommes.
La jeune femme ne reconnu que celui du garde
et sa curiosité l'emporta sur son instinct de survie.

- Veuillez lâcher cet homme, je vous pris, dit-elle d'une
voix sévère.

Elle éclaira maintenant son visage afin que le garde puisse
voir qui est-ce qui lui donnait des ordres.

Le garde ignora totalement la phrase du jeune homme qui pédalait en l'air vainement, totalement désespéré. Il remarqua alors que la lumière s'était faite plus forte, et tournant la tête, il vit la femme à la bougie revenue, bougie tendue pour examiner les visages des deux hommes.
"Veuillez lâcher cet homme, je vous pris..."
Comme pour ponctuer sa phrase, elle ramena la bougie à niveau de son visage, découvrant une visage qui paraissait légèrement familier à l'intrus. Celui-ci regarda le garde avec un grand sourire.
"M-m-mais..., balbutia le garde.
-Allons mon bon monsieur, on ne discute pas les dames", plaisanta l'intrus.
Le garde lui lança un regard noir avant de le lâcha brutalement, mais celui-ci se rattrapa sans difficulté, rattrapant sa bougie dont la flamme avait finit par s'éteindre, secouée en tout sens. Il releva la tête vers le garde qui parti en grognant.
"Eh bien...", soupira-t-il, soulagé, avant de se relever et d'épousseter ses vêtements.
Il observa la jeune femme d'un air perplexe.
"Merci mille fois, et désolé de ce contre-temps...", fit-il d'une voix solennel, prenant à cœur son déguisement en servant.
Il regarda sa bougie en se rendant enfin compte qu'elle s'était éteinte, légèrement honteux d'avoir été ainsi coincé, mais se cola au mur comme pour laisser la femme passer, préférant éviter les problèmes pour cette nuit.

Elle était sur le point de laisser l'affaire
comme cela et de retourner à sa chambre, mais
elle pivota afin d'être face à l'homme.

- Il me semble ne jamais vous avoir vu ici... fit-elle à voix
basse d'une voix remplie de soupçons.

La jeune femme avait d'abord cru que cet homme était un
nouveau soldat de sa garde et qu'un ancien l'embêtait,
mais cette hypothèse s'envola brusquement lorsqu'elle
se souvenu que tous les nouveaux membres du personnel
lui étaient d'abord présentés.

Le jeune homme vit la nouvelle-venue se retourner pour repartir mais elle fit à nouveau vote-face, le faisant sursauter, l'air perplexe.
"Il me semble ne jamais vous avoir vu ici..."
L'intrus commença à paniquer intérieurement mais garda un air des plus calmes et répondit d'une voix monotone, douce et respectueuse :
"Je suis à l'essai...", mentit-il, espérant que ce mensonge passerait.
Il ne se doutait en rien que les nouveaux de la cour de la princesse lui étaient présentés, et cela risquait de lui valoir gros sur ce coup-là...

- À l'essai...?
Elle hôcha la tête, il mentait, s'en était presque
sûr, mais il fallait qu'elle en soit certaine.

- Puis-je vous raccompagner à votre chambre?

La jeune femme fit un pas vers l'avant, maintenant à
moins de deux mètres de l'homme.

La femme le regarda d'un air interrogateur.
"A l'essai ?"
Elle hocha la tête et ajouta au grand désarroi du jeune homme qui fit la moue, se demandant comment refuser :
"Puis-je vous raccompagner à votre chambre ?"
Il fit un pas en arrière en voyant la jeune femme avancer vers lui.
"Je ne voudrais vous déranger...", hésita-t-il.
Puis, il ajouta en entendant un bruit semblable à un cri de hibou :
"Allez donc vous coucher, je me débrouillerais tout seul."
Sur ce, il leva sa bougie, l'allumant à l'aide de celle de la dame, puis repartit dans l'autre sens en espérant qu'elle ne le suive pas. Il fallait qu'il rejoigne la première chambre à la fenêtre ouverte pour partir au plus vite.

Elle resta plantée là pendant un moment,
puis avança en lui prenant le bras pour qu'il se retourne.
Sa poigne n'était pas forte et ses longs doigts et minces
hésitaient à mettre plus de pression sur le bras de l'homme.
Puis, la jeune femme lâcha sa prise en soupirant.

- Ne flâner plus dans les corridors.

Sur ce, elle rebroussa chemin en éteignant sa bougie,
sachant que sa chambre était à quelques pas de là.

Le jeune homme avança prudemment quand il sentit les doigts de la jeune femme se resserrer doucement sur son bras. Elle le surpris suffisamment pour qu'il lâche un cri de surprise. Il se retourna vers elle, très surpris.
"Ne flânez plus dans les couloirs...", se contenta-t-elle de dire.
L'intrus cligna des yeux, puis elle le lâcha, repartant de son côté. Il attendit qu'elle disparaisse dans l'ombre du couloir puis repris de son côté en direction de la première chambre. Mais avant qu'il ne l'atteigne, il vit quelqu'un arriver vers lui, sans bougie, transportant quelque chose sur le dos.
"Ah, te voilà toi !", fit le nouveau-venu.
Le jeune homme soupira. Il connaissait très bien cette voix. C'était cette personne qui l'avait fait venir. Il lui fit signe de baisser un peu le ton.
"Hé, qu'est-ce que tu me fais là ?, grogna-t-il pour toute réponse.
-Je te dis de parler moins fort !, souffla-t-il. Je viens de croiser la princesse, j'ai failli y passer à cause d'un garde, je n'ai aucune envie que ça ne continue... Mais... C'est le serviteur que j'ai assommé tout à l'heure ?"
Le nouveau-venu aux yeux émeraude regarda l'homme qu'il tenait sur son épaule d'un air interrogatif.
"Alors c'était ça ? Je croyais qu'il s'était fait jeter de sa chambre par sa copine...
-Imbécile, on est pas à l'auberge mais dans un château..."
Il soupira puis tira son compagnon vers la chambre par laquelle ils étaient entrés. Ils déposèrent le serviteur sur le lit, lui rendant ses vêtements, puis l'intrus ayant remis correctement ses vêtements, ils repartirent.
"Tu as réussi à trouver ce que voulait le chef ?
-Non, malheureusement... J'y retournerais la nuit prochaine..."

A la nuit tombé, l'intrus revint. Il traversa la ville aussi rapidement que la veille, ne s'arrêtant cette-fois-ci que pour regarder avec amusement des chasseurs de tête réunis devant des affiches. Parmi celles-ci, il y en avait une à son nom...
Après quelques minutes, il atteint pour la seconde fois le château. La fenêtre par laquelle il était entré la première fois était fermée, mais il en aperçu une autre d'ouverte. Il se glissa sous celle-çi, jetant un coup d'œil à l'intérieur, sans vraiment faire attention à se cacher si quelqu'un y était. C'est vrai, la nuit dernière, à cette heure-ci, même la princesse se promenait dans les couloirs. Mais...

Cette fois-ci, la pièce n'était pas vide,
l'homme avait aboutit dans ce qui ressemblait à des quartiers,
des genres d'appartements royaux.
La princesse sortit d'une pièce, habillée d'un peignoir
de soie blanche. Ses longs cheveux lui collaient au visage
et des gouttes d'eau perlaient sur son nez et ses joues.
Visiblement, la jeune femme venait de prendre un bain.
Elle entendit du bruit derrière elle, mais se retourna pas.

- Claire, c'est vous? Pouvez-vous m'apporter ma chemise de nuit?

Aucune réponse de la part de sa gouvernante.

Le jeune homme vit alors arriver la princesse. Elle était vêtue de telle manière que l'intrus rougit jusqu'aux oreilles, se plaquant sous la fenêtre pour se cacher.
"Imbécile, ça t'apprendras à ne pas prendre tes précautions !, se fit-il à lui-même dans un murmure.
-Claire, c'est vous ?"
L'intrus plaqua une main contre sa bouche. Décidément, il enchaînait bêtises sur bêtises.
"Pouvez-vous m'apporter ma chemise de nuit ?"
Malgré sa situation, l'intrus ne put s'empêcher de lâcher un petit rire très discret, se glissant hors du champ de vision de la fenêtre pour s'adosser au mur d'à côté. Il ne fit cependant pas assez attention et, tout juste avant d'avoir put repartir, une tuile se détacha du toit du château, l'entraînant dans une longue chute. Il poussa un cri très court, se rattrapant au bord du toit de justesse.
Il se maintint ainsi un moment, silencieux. Mais rien ne vint. Il lâcha un soupire de soulagement : très certainement que les gardes avaient du croire que c'était un cri extérieur au château. Ou peut-être n'avaient-ils pas entendu ? Peut importait. Il attrapa le bord du toit de son autre main pour se hisser dessus, haletant tant il avait eu peur de voir venir un garde ou même de tomber sans pouvoir se réceptionner.

La princesse pivota en entendant le cri et
courru vers la fenêtre, refermant son peignoir d'une main.
Voyant un homme essayant de se hisser sur le toit, afin de ne pas
tomber, elle fût prise de panique.

- Vous allez bien? Je vais aller vous chercher de l'aide!

Puis elle reconnu le visage de l'homme.

- Vous!?

Son expression changea et elle fronça les sourcils.

"Vous allez bien ?"
L'intrus sursauta, relevant la tête.
"Je vais vous chercher de l'aide !"
Il fit les yeux ronds, très surpris que la princesse fut la seule à l'avoir entendu. Puis, elle sembla reconnaitre son visage au grand désarroi du jeune homme.
"Vous ?!"
Elle parut l'air sévère, arrachant un frisson de surprise au jeune homme. Il aurait voulu tenter de s'enfuir, mais le seul échappatoire qu'il y avait était pour le moment surveillé par en garde qui faisait des allé-retours depuis l'arrivée de la nuit. Il se mordit la lèvre inférieure, ne voyant qu'un moyen de s'échapper.
D'un bond tout en souplesse, il atteint la fenêtre de la jeune femme, lui plaquant la main sur la bouche en se hissant dans la chambre, faisant reculer la princesse puis refermant la fenêtre derrière lui. Il lui lança un regard noir.
"Toi tait-toi si tu veux pas que je t'égorge..."
*Ce serait regrettable d'ainsi bafouer l'honneur de mon groupe...*, se garda-t-il d'ajouter.

Elle ouvrit grand les yeux et retenit de
justesse un cri. Parcontre, la jeune femme ne se priva
pas de se débattre du mieux qu'elle pouvait, le regard furieux.
La princesse s'arrêta un moment.

- Que voulez-vous? murmura-t-elle furieusement.

Le jeune intrus lâcha la princesse qui n'avait de cesse de se débattre, puis se retourna, observant la chambre. Elle était bien plus richement décorée et le jeune homme n'en croyait pas ses yeux. Il resta un long moment à observer un vase en or avant que la princesse ne lui demande, furieuse :
"Que voulez-vous ?!"
Il détacha son regard du vase pour lui lancer un regard noir, lui intimant le silence.
"Rien ne m'oblige de vous répondre, peut-être que les gardes sont vos chiens mais vous n'avez aucun pouvoir sur moi", lui rétorqua-t-il avec agacement.
Il fit quelques pas dans la chambre en regardant tout autour de lui, comme cherchant quelque chose, demandant d'un air distrait mais avec toute la politesse du monde :
"Excusez-moi de vous demander ceci en une telle situation, mais vous avez bien un frère, n'est-ce pas ?"

"Rien ne m'oblige de vous répondre, peut-être que les gardes sont vos chiens mais vous n'avez aucun pouvoir sur moi"

Elle fronça les sourcils, encore plus agaçée.
C'était quand même lui qui était entré par infraction dans
sa chambre, non? Il lui devait des explications.

"Excusez-moi de vous demander ceci en une telle situation, mais vous avez bien un frère, n'est-ce pas ?"

La jeune femme fût surprise qu'il connaisse l'existance de
son frère aîné.

- Oui, mais il n'habite pas ici. Pourquoi? s'impatienta-t-elle.

"Oui, mais il n'habite pas ici, pourquoi ?"
Le jeune homme se retourna vers elle en la regardant d'un air plus sympathique. La lune éclaira son visage : il était relativement jeune, dans les environs de seize ans. Ses cheveux étaient d'un joli brun clair et ses yeux verts tirant sur le jaune. Il était assez petit, plus petit que la princesse, mais on voyait dans son regard une certaine maturité.
"Peut-être bien que je le connais", fit-il avec un petit rire.
Il retourna à sa recherche, allant même jusqu'à regarder sous les draps. Il ne se montra seulement pas assez impoli pour chercher dans le placard mais fouilla dans le bureau en bois serti d'or, lisant parfois la première phrase des papiers dans un murmure.
"Lettre de recommandation... arrivée de nouveaux serviteurs... la garde royale aux portes de la ville de Garth... les gardes princiers ont maintenu les villageois rebelles à distance du château..."
Il se releva en reniflant d'un air perplexe puis cessa ses recherches, allant à la fenêtre pour observer le garde princier qui faisait encore des allés-retours sur son chemin-échappatoire.

- Je vous laisse cinq secondes pour tout m'expliquer,
sinon je cris à vous en faire saigner les tympans.

Elle croisa ses bras sur sa poitrine, faisant ensuite
un léger mouvement de tête pour replacer une
mèche blonde qui pendouillait devant son pâle visage.

"Je vous laisse cinq secondes pour tout m'expliquer, sinon je cris à vous en faire saigner les tympans."
Le jeune intrus se retourna vers elle, retenant une menace bien placé, mais ne put s'empêcher de grogner assez bas pour ne pas qu'elle l'entende :
"Tu fais ça je te jette par la fenêtre..."
Puis il alla s'assoir sur le lit en réfléchissant à la manière dont il pouvait s'expliquer.
"De toute manière vous découvririez bien tôt ou tard, les nouvelles passent vite dans le village..."
Il croisa les bras et se lança dans ses explications :
"Et bien soit, comme vous avez put le voir, je ne suis pas un simple villageois. Je fais parti des ennemis de votre père, le roi. Enfin, si l'on puis l'appeler ainsi..."
Il se releva, s'inclinant avec un sourire moqueur.
"Vous avez devant vous l'un des bandits les plus recherchés de votre village, ma dame."
Il releva la tête avec un clin d'oeil amusé.
"Pour faire moins solennel, je suis Laèl, tête pensante du Clan des bandits de Voltstreet."
Il ajouta d'un air faussement sérieux :
"Cela suffit à éviter que vous criiez ?"

La jeune femme décroisa ses bras
et soupira légèrement. Elle aurait dû s'en douter,
les bandits menaçaient toujours les plans de son père.

"Cela suffit à éviter que vous criiez ?"

La princesse haussa les épaules. Non cela ne suffisait
pas, elle avait ''l'un des bandits les plus recherchés '' devant elle.

- Puis-je me permettre de vous demander ce que vous cherchez?
Car vous cherchez bien quelque chose, non?

La princesse haussa les épaules et poursuivit son questionnaire, posant la seule question que ne voulait pas entendre Laèl et qui le fit grogner.
"Puis-je me permettre de vous demander ce que vous cherchez ? Car vous cherchez bien quelque chose, non ?
-Moi ? noooon...", plaisanta Laèl.
Il fit un petit tour de la pièce tout en parlant :
"J'ai été envoyé par le chef de mon Clan pour trouver un document important, fit-il. Je ne puis malheureusement pas vous en révéler le contenu, car je sais que vous en parlerez à votre père par le biais de vos émissaires..."
Il regarda la princesse d'un air sérieux.
"... malgré le fait qu'il ai tendance à ne jamais s'occuper de vous. Je me trompe ?"
Il continua en retournant vers la fenêtres d'un air totalement détendu.
"Après tout, si il vous a mise dans ce château loin de lui, c'est très certainement car il ne voulait pas de vous... Comme il ne voulait pas de votre frère, ne se donnant même pas la peine de lancer un avis de recherche quand il a fugué avec votre cousine."
Il soupira en voyant le garde une fois de plus et s'assit contre le mur en regardant la princesse.
"Et puis-je connaitre votre nom à vous, princesse ?", acheva-t-il comme pour changer de sujet.

"Après tout, si il vous a mise dans ce château loin de lui, c'est très certainement car il ne voulait pas de vous... Comme il ne voulait pas de votre frère, ne se donnant même pas la peine de lancer un avis de recherche quand il a fugué avec votre cousine."

La jeune femme changea totalement d'expression,
passant de l'agaçement à l'embarassement.
Ses yeux se firent plus tristes, plus doux.
Si son père l'avait placé ici, il avit ses raisons et
elle n'allait pas le contester, malgré qu'elle aurait voulu le faire.

- Lily, fit-elle simplement, sans ajouter son statut devant son nom.

La princesse paraissait embarrassée, ce qui éleva quelques soupçons en Laèl qui cependant ne se perdit pas en de nouvelles questions gênantes, ni même en d'autres précisions qu'il avait entendues sur son frère ou son père...
"Lyly...", répondit-elle.
Le jeune bandit l'observa avec un sourire chaleureux, lui disant avec douceur comme pour lui faire oublier l'insistance et la moquerie de ses précédentes phrases :
"Lyly... C'est un nom agréable..."
Il se releva, rejetant un regard par la fenêtre. Le garde commençait à repartir à son grand soulagement.
"Eh bien Lyly, soyez rassurée : notre rencontre s'achève ici."
Il lui adressa un petit geste de salutation avant d'ouvrir la fenêtre, sautant sur le toit avant de se glisser avec souplesse contre le mur pour ne pas faire l'erreur de glisser à nouveau. Il regarda une dernière fois ladite Lyly avec un sourire.
"J'imagine qu'on ne se reverra plus, et cela vaudrait mieux."

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