Les Temps Perdus [PV bridgess]

"Lyly... C'est un nom agréable..."

La jeune femme rougit et baissa un peu le regard.
Elle s'approcha de la fenêtre et se pencha pour regarder
Laèl sur le toit.

"J'imagine qu'on ne se reverra plus, et cela vaudrait mieux."

- O-oui... en effet, balbutia-t-elle, confuse par son
brusque changement de personnalité.

"O-oui... en effet."
Laèl lui sourit quand il entendit soudain un miaulement qui attira son attention. Il se hissa un peu plus loin, se penchant dans le vide. Il se releva aussitôt grognant.
"Bon, tu descends ?", fit une voix en bas.
Le jeune bandit soupira en regardant la princesse.
"J'ai l'impression d'avoir une seconde mère avec lui..., souffla-t-il pour lui-même. Et bien adieu."
Il s'apprêtait à partir quand il se rattrapa au bord du toit, jetant un dernier coup d'oeil en direction de la jeune femme.
"Je ne pense pas que cela vous intéresse mais... Si vous souhaitez revoir votre frère, allez à l'auberge du Cerf-Blanc et demandez «le dragon» à la tavernière."
Il afficha un sourire amical avant de disparaitre derrière le toit pour rejoindre son compagnon.

"Je ne pense pas que cela vous intéresse mais... Si vous souhaitez revoir votre frère, allez à l'auberge du Cerf-Blanc et demandez «le dragon» à la tavernière."

Lyly haussa les sourcils, mais avant qu'elle ai pu
demander de plus amples informations, le bandits avait
disparu. La jeune femme soupira et s'assit sur son lit.
Elle avait toujours détesté son frère, imbu de lui-même
et froid envers elle, mais cela faisait deux ans qu'il avait fugué,
peut-être avait-il changé? Elle l'espérait.
Sur cette dernière pensée, Lyly s'endormit, troublée.

La nuit s'acheva bien vite pour le jeune bandit qui s'était malgré tout dépêché de rejoindre sa chambre à l'auberge. Tout le monde semblait encore endormi sauf l'un d'entre eux, le seul que Laèl n'aurait pas voulu voir. Il se glissa alors discrètement dans la chambre qu'il partageait avec les autres bandits et réussit à atteindre avec le moins de bruits possibles - et surtout sans marcher sur l'un de ceux qui dormaient sur des paillasses à même le sol - un hamac vide. Il se coucha en vérifiant que personne ne l'avait vu ni ne s'était réveillé et s'endormit en espérant ne pas être gêné de la journée.
C'était peine perdue...

Ce fût le bruit de la pluie rebondissant sur le toit qui réveilla Lyly.
Elle passa une longue heure à la salle de bain, puis se remémora la soirée d'hier. La jeune femme se mit vite d'accord qu'elle devait se
rendre à l'auberge du Cerf-Blanc. N'ayant pas l'autorisation de sortir sans son escorte et l'autorisation par écrit de son père, la princesse enfila une longue cape grise et glissa la capuche accrochée au vêtement sur sa tête. Elle sortit donc du château en empruntant la sortie des cuisines, sans que personne ne s'en aperçoive.

Au même moment, un homme secoua Jaèl pour le réveiller.

- Tu as trouvé, tu as trouvé?

Il le secoua un peu plus frénétiquement.

Laèl se sentit secoué comme un prunier. Il ouvrit un oeil ensommeillé et vit un jeune homme.
"Tu as trouvé, tu as trouvé ?"
Le jeune bandit releva la tête en baillant grotesquement. Il se gratta derrière la tête puis cligna des yeux pour tenter de s'habituer à la lumière.
"Cesse donc de me secouer tu veux ? Et non je ne l'ai pas trouvé..."
Il afficha une mine perplexe en regardant autour de lui. Par chance, celui qu'il ne voulait pas voir n'était pas là.
"D'ailleurs Falhen risque de se fâcher contre moi, il avait été bien clair..."
Il afficha un mine un peu plus inquiète.
"Par contre j'ai croisé la princesse et..."
Il sourit d'un air gêné.
"Je crois bien que je lui ai dévoilé l'emplacement de son frère..."
Il fit la moue en pensant qu'il se ferait deux fois plus réprimander d'avoir ainsi dévoilé leur base sans même avoir découvert le document voulu.
"Mouais... Falhen va vraiment me tuer sur ce coup-là..."
Sur ce, il se laissa retomber au fond de son hamac avec un grand soupire, écarquillant les yeux pour tenter de se réveiller correctement.

"Par contre j'ai croisé la princesse et... Je crois bien que je lui ai dévoilé l'emplacement de son frère..."

L'homme le secoua encore, malgré que Laèl soit complètement
réveillé à présent.

- T'es pas sérieux?! Tu t'imagine le nombre de sacrifices
qu'on à dû faire afin de garder cacher l'emplacement de notre base?

Il soupira, lâchant l'autre bandit.

- Qu'est-ce qu'on fait si cette princesse vient?

D'ailleurs, Lyly venait d'arriver devant l'auberge.
Elle hésita quelques secondes, puis ouvrit la porte, faisant
tinter une petite clochette. La jeune femme s'assit d'abord au comptoir en regardant autour d'elle.

Laèl fut à nouveau secoué vigoureusement.
"T'es pas sérieux ?! Tu t'imagines le nombre de sacrifices qu'on à dû faire afin de garder caché l'emplacement de notre base?"
Le jeune homme lança un regard noir à l'impoli qui osait l'empêcher de se reposer après une telle nuit. Celui-ci poussa un soupire en le lâchant.
"Qu'est-ce qu'on fait si cette princesse vient ?"
Laèl soupira encore plus longuement, s'extirpant de sa couche. Il n'était pas tête pensante du groupe pour un rien décidément.
"Imbécile, si elle vient ce sera sans les gardes car il lui faut la permission de son père. Et tu sait à quel point ce vieux schnock se fout ses enfants, hein ?"
Il ajouta, comme si c'était évident :
"Elle va donc venir seule et si il lui venait à l'idée de nous accuser de quoi que ce soit auprès des clients de l'auberge on n'aura qu'à la capturer. Et si les gardes viennent, tu sais qu'on peut faire confiance à Faldhur !"
Il se leva en s'étirant de tout son long.
"Il n'est pas «ancien garde royal» pour rien, personne ne sait ici qu'il a abandonné son rôle de lieutenant."

La tavernière sursauta en entendant tinter la clochette. Elle cessa de discuter avec ses clients, se pressant vers la nouvelle venue.
"Voilà voilà, lança-t-elle en souriant, que souhaitez-vous ?"
C'était une jeune femme rayonnante aux longs cheveux chocolats attachés par un ruban bleu. Elle avait de grands yeux gris et d'après les regards amicaux des pires brutes qu'il y ai put avoir dans cette auberge réputée pour être relativement correcte, elle devait être vraiment sympathique. Elle regarda d'ailleurs Lyly avec un sourire chaleureux, attendant sa réponse.

La jeune femme sembla surprise
et leva la tête vers son interlocutrice.

- Oh euh...

Elle se mordit la lèvre, n'ayant rien à commander.

- Je cherche seulement quelqu'un. Y a-t-il quelqu'un qu'on
surnomme ''le Dragon'' ici?
Lyly replaça la capuche sur ses yeux afin que personne
ne la reconnaisse.

La tavernière sourit à la jeune femme en la voyant hésiter, se mordant la lèvre. Mais elle parut surprise et perdit légèrement son grand sourire quand la jeune femme posa la question suivante :
"Je cherche seulement quelqu'un. Y a-t-il quelqu'un que l'on surnomme le dragon ici ?"
La jeune femme regarda autour d'elle pour vérifier que personne n'écoutait, ni ne la regardait. Il valait mieux être prudent... Puis elle se retourna vers la nouvelle-venue avec un sourire complice.
"Alors comme ça quelqu'un t'as parlé de Falhen ?, fit-elle avec un sourire. Je ne me permettrait pas de te demander qui mais... enfin, faisons bref..."
Elle posa sa serviette sur le comptoir, commençant à partir vers les escaliers, puis revint, hésitante :
"Viens plutôt avec moi, ce sera plus prudent."
Elle prit la main de la jeune fille et la mena vers les petits escaliers, lui faisant monter les six marches et la dirigeant dans le petit couloir qui semblait tourner comme une coquille d'escargot. Elle s'arrêta devant la quatorzième chambre et toqua.
"Oui ?, grogna une voix derrière la porte comme si l'on dérangeait celui qui se trouvait dans le chambre.
-Ouvre Falhen, c'est Layla ! Quelqu'un veut te voir !"
Elle se retourna vers la jeune fille en souriant.
"Qui dois-je annoncer ?"

- Sa soeur.

Elle avait dit cela d'un ton sec, en enlevant sa
capuche, faisant retomber en cascades sa masse de cheveux
dorées. Lyly croisa ses bras sur sa poitrine, bien plus nerveuse
qu'elle ne le paraissait.

Layla fit les yeux ronds. Derrière elle, le loquet de la porte cliquetis et la porte s'ouvrit brusquement, découvrant un jeune homme d'un assez grande beauté qui regarda avec un air surpris Lyly. Il avait la peau très blanche et visiblement bien soignée. Ses cheveux d'un noir de jais lui retombaient légèrement devant les yeux et sur les épaules et ses yeux d'un profond doré brillaient d'un éclat assez méfiant.
Il regarda la jeune princesse d'un air méfiant. Il avait eut l'air d'avoir été dérangé peu de temps avant, mais soudainement il était totalement désintéressé de son occupation première. Il regarda Layla qui lui répondit du même regard interrogateur puis se retourna vers Lyly, curieux :
"Mais qu'est-ce que tu fais là bon Dieu ? Qui t'as donné cette adresse ?"

La porte de la chambre treize s'ouvrit, laissant dépasser la tête de Laèl qui eut du mal à déglutir en entendant la dernière question de Falhen. Il resta cependant en retrait, retournant dans la chambre avec un air désespéré.
"Ça y est, je suis mort...", soupira-t-il.

- Peu importe, qu'est-ce que tu fais là?!
Cela fait deux ans que je te cherche partout!

Elle prit une profonde inspiration afin de ne
pas crier.

- Et voilà que je te retrouve avec une bande de bandits!

La jeune femme fronça les sourcils et détailla son frère de
haut en bas. Il avait certe l'air un peu plus vieux, mais il n'avait pas changé. Toujours aussi beau, d'ailleurs, c'était la seule ressemblance qu'elle avait avec lui, la beauté.

Lyly semblait furieuse mais Falhen n'en broncha pas, pas même quand elle se mit à le réprimander.
"Peu importe, qu'est-ce que tu fais là ?! Ça fait deux ans que je te cherches partout !"
Le jeune homme lui lança un regard noir, se retenant de rétorquer par la menace.
"Et voilà que je te retrouve avec une bande de bandits", acheva-t-elle en se retenant de crier.
Falhen croisa les bras en soupirant, agacé.
"Non mais tu rêves pas un peu là ? Je suis parti parce que, au cas où tu ne t'en serais toujours pas rendu compte, père se fiche totalement de nous et semble occupé à faire des choses qui ne sont pas tout à fait correctes !"
Il fronça les sourcils.
"Et puis de toute manière on ne se voyait qu'une fois par mois ! On n'était même pas dans le même village !"
Layla coupa Falhen, agacée malgré le sourire qu'elle affichait encore et toujours, malgré et contre tout.
"Falhen, tu pourrais te montrer plus accueillant envers ta sœur...
-Mais tu plaisantes j'espère ! Tu as vu comment elle me parle ?!
-Falhen", lâcha la tavernière en insistant.
Le jeune homme poussa un long soupire, ne pouvant rien rétorquer sur ce coup là. Si il y avait bien une personne qui pouvait le calmer à part sa cousine, c'était bien Layla. Layla à l'éternelle sourire, celle qui ne semble jamais agacée ni en colère envers et contre toute attente.
Laèl glissa à nouveau la tête en dehors de la chambre, pouffant de rire en voyant Falhen ne pouvant rien répondre à Layla. Celui-ci se tourna vers lui en lui lançant un regard noir.
"Dis-moi Laèl, j'espère que tu as ce que je t'ai demandé ?"
Laèl sorti de la chambre avec un sourire gêné.
"Eh bien comment pourrais-je avoir quelque chose qui n'est pas là où je cherche ?", répondit-il timidement.
Falhen lui lança un regard noir, lui faisant signe qu'il s'occuperait de lui plus tard. Le jeune bandit soupira en se frottant la tête, accordant un petit signe en guise de salut à Lyly.
(*regarde son réveil* 5 heure du matin chez moi... Abouh, dodo ! >.< Bonne nuit. ^^')

(Bonne nuiiit ^^ Tu habites dans quel pays? (: )

- Pendant que toi tu t'enfuis, on m'enferme dans un
autre château, coupée du monde extérieur... gromela-t-elle.

Lorsqu'elle aperçu Laèl, la jeune femme le fixa un moment
sans cligner des yeux, puis répondit à son signe par un petit mouvement de tête. Elle reporta ensuite son attention sur son frère et soupira, lasse de la situation.

- J'ignore ce que tu fais, ni ce que vous cherchez, mais
vous ne trouverez rien chez moi.

(Je suis en France, dans le Sud. =3)
La jeune fille continua en grommelant, attirant l'attention de Falhen qui tendit l'oreille pour entendre ce qu'elle pouvait bien dire :
"Pendant que toi tu t'enfuis, on m'enferme dans un
autre château, coupée du monde extérieur..."
Il s'apprêtait à encore rétorquer quelque chose mais elle ne l'écoutait plus visiblement. Il soupira, agacé, rentrant dans sa chambre. Layla retint la porte quand il voulu la fermer et la rouvrit, le suivant à l'intérieur.
"J'ignore ce que tu fais, ni ce que vous cherchez, mais
vous ne trouverez rien chez moi", continua Lyly.
Laèl suivit Layla et Falhen avec un air perplexe. Il aurait voulu confirmer ce que disait Lyly mais quand Falhen était dans cet état, c'était peine perdue. D'un autre côté, il prenait très à coeur son rôle de chef des bandits remplaçant... Laèl aurait voulu paraître content que son vieil ami ai eut le droit à ceci, mais il ne le pouvait pas : il avait l'impression à force qu'il se faisait du mal.
"Falhen, tu pourrais peut-être laisser tomber ! Ces documents ne sont pas non plus indispensables...
-Ce n'est pas moi qui l'ai demandé, rétorqua-t-il avec agacement.
-Mais le chef nous croira.
-Ah bon ?, râla Falhen en se retournant, et tu comptes lui dire quoi alors ?"
Laèl croisa les bras.
"La vérité."
Falhen lâcha un rire supérieur, se retournant pour retourner à ses affaires, continuant d'écrire une sorte de lettre.
"Falhen, dois-je te rappeler que c'est moi le tacticien du groupe ?"
Le jeune prince poussa un long soupire, arrêtant d'écrire pour se retourner vers Laèl, l'air las. Il inspira puis se retint, baissant les yeux.
"Tu as raison, excuse-moi, je suis un peu sur les nerfs dernièrement..."
Laèl sourit, content que son ami accepte ses erreurs.
"Mais d'un autre côté j'ai quand même raison !", acheva Falhen avec un sourire.
Décidément, on ne pouvait pas le changer.

(Moi je suis née dans le sud de la France à Montpellier, mais
je vis au Québec , au Canada ^^)

Lily rebroussa finalement chemin. Cette visite
ne lui avait pas remonté le moral et elle ne voulait
pas rentrer au Château, pour une fois qu'elle était en dehors de
ces murs! La jeune femme retourna en bas dans l'auberge
et cette fois-ci elle commenda un rhum. Elle n'en but qu'un tout petit peu, trouvant le goût trop fort.

Layla était redescendue pour servir les clients, quand elle vit la jeune sœur de Falhen. Celle si lui demanda un rhum qu'elle lui servit sans pour autant ne pas se poser de questions. La jeune fille n'en but qu'un peu.
Alors que la tavernière essuyait des verres, un énorme boucan se fit entendre en haut. Laèl dévala les escaliers, les mains sur la tête, esquivant de justesse une paillasse - qui alla s'écraser un peu plus loin par terre - en tombant, manquant de peu d'emporter dans sa chute quelques chaises.
"Et ne revient pas tant que tu ne l'auras pas retrouvé !!!"
Laèl fit les yeux ronds, regardant Falhen qui reparti dans sa chambre pour finir sa lettre. Il poussa un long soupire, se relevant, époussetant ses vêtements. Layla le rejoint pour l'aider un peu.
"Falhen est vraiment de mauvaise humeur..., fit-elle.
-Tu m'étonnes, mais il a ses raisons : si le chef n'était pas parti comme ça en le laissant avec tous ses problèmes pour la saison, tout irai pour le mieux !"
Layla haussa les épaules, retournant derrière son bar.
"En attendant, il est quand même de mauvaise humeur pour un rien...
-Si tu le dis... Bon, il faut que j'aille chercher Faldhur, tu t'occupes de le calmer si il recommence, d'accord ?"
Layla soupira mais acquiesça malgré tout. Laèl lui sourit avant de sortir en soupirant. La jeune tavernière rejoint Lyly avec un sourire perplexe :
"Ils ne sont décidément pas viables sans que leur chef ne soit là... Mais dis-moi, Lyly, Falhen a toujours été comme ça ?"

"Ils ne sont décidément pas viables sans que leur chef ne soit là... Mais dis-moi, Lyly, Falhen a toujours été comme ça ?"

Lyly déposa son verre sur le comptoir.

- Non, quand nous étions jeunes, c'était l'enfant le plus
énergique, un sourire toujours étempé dans son visage, fit-elle
d'un air nostalgique avec un doux sourire.

- Puis au fil des ans, notre père commença à nous délaisser.
L'humeur de Falhen s'assombrit et il se referma sur lui-même.
Il ne s'opposa même pas quand on m'exila du village.

L'expression du visage de Lyly avait changé, elle était plus triste
et son sourire avait disparu.

Layla écouta attentivement l'histoire de Falhen. Elle avait le cœur lourd d'entendre cette histoire. Elle souriait tristement, mais à l'intérieur elle pleurait. C'était vraiment dur : dire qu'auparavant, Falhen était un joyeux garçon. Et maintenant, il était égoïste et râleur, le tout à cause de son père qu'il combat à présent à sa manière. Layla s'accouda au bar, juste devant la jeune princesse, lui adressant un sourire compatissant.
"Falhen est un jeune homme vraiment spécial..., fit-elle. Il parait dur et passe beaucoup de temps à s'occuper d'un rien, mais derrière cette façade d'égoïsme se cache un cœur d'or..."
Elle se releva avec un petit rire.
"Seulement on ne l'a pas encore vu."
Elle laissa Lyly sur ces paroles, retournant servir ses clients qui la réclamaient en riant de l'arrivée fracassante de Laèl. Dans le village, les bandits pouvaient se mouvoir sans trop de difficulté en général. C'était la nuit tombé qu'ils risquaient de périr sous les épées des cruels chasseurs de tête.

Sur les dernières paroles de la tavernière, Lyly
sourit. Cette femme devait beaucoup apprécier son frère
pour parler de lui de cette façon.
La princesse se leva et chercha Laèl du regard
avant de s'en aller.

Le soleil était à présent assez haut dans le ciel pour que tous soient réveillés. Les marchands avaient monté leurs étalages, les laboureurs avaient ramené les premières récoltes dans leurs granges, les villageoises faisaient leurs courses, certaines troquant avec une grande habileté, d'autres se laissant abuser par de la poudre aux yeux.
L'auberge de Cerf-Blanc ouvrait directement sur la Grand-Rue qui était assaillie en journée par toutes sortes de marchands ambulants. Celle-ci était donc des plus animées en journée que les autres rues.
Laèl traversait justement cette rue, un chat noir sur l'épaule, grognant en pressant le pas en direction de l'auberge. Quand il vit Lyly en sortir, il se stoppa, assez surpris de la voir repartir aussi vite.

Elle s'approcha de Laèl qu'elle aperçu finalement
au loin. Une fois proche de lui, la jeune femme remit
sa capuche sur sa tête afin de n'être pas reconnue.

- Je peux peut-être vous aider, finalement...

Peut-être que si elle l'aidait et qu'il trouvait ce qu'il
cherchait, Fahlen lui serait reconnaissante et la considèrerait
comme une soeur..?

Lyly s'approcha de Laèl en remettant son capuchon. Le jeune bandit lui sourit, la saluant poliment. Le chat sur son épaule eut la drôle de réaction de lui sauter sur la tête, lui donnant un coup de patte sur le front que le jeune homme lui rendit d'une pichenette sur le museau.
"Je peux vous aider, finalement...", fit la jeune princesse.
Laèl la regarda avec des yeux ronds, attrapant le chat - qui commençait à s'énerver - pour le coincer sous son bras.
"Que voulez-vous dire par là ?", demanda-t-il en fermant la gueule du matou qui se mit à grogner rageusement la queue battante.

Elle fixa le chat un moment, puis regarda Laèl ensuite.

- Les archives du royaume se trouvent dans mon château, dit-elle simplement.

La jeune femme releva légèrement le devant de son capuchon
afin qu'il puisse voir que ses yeux ne mentaient pas.

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