Les Temps Perdus [PV bridgess]

La jeune femme regarda le chat qui poussa un petit feulement rageur quand Laèl lâcha enfin sa gueule, prenant un air boudeur, battant toujours aussi rageusement de la queue.
"Les archives du royaume se trouvent dans mon château", fit Lyly à la grande surprise du jeune bandit.
Il lui lança un regard tenté. La chat même avait arrêté de grommeler et regardait la princesse avec de grands yeux, retournant se percher sur l'épaule de Laèl quand celui-ci le lâcha tout en réfléchissant. Il 'était vrai que l'idée était tentante, d'autant plus que la princesse semblait sincère. Quand à Falhen, il s'en réjouirait si il apprenait qu'ils avaient trouvé le document et alors, peut-être, peut-être qu'il se calmerait un peu jusqu'au retour de leur chef en fin de saison.
Laèl releva la tête, inspirant, sans pour autant d'empêcher d'hésiter. Cela voudrait dire qu'ils devraient retourner au château. Cela lui ferait déjà une nuit blanche de plus, cela l'embêter, mais ce n'était que le cadet de ses soucis : il devrait à nouveau se déguiser et entrer dans les couloirs, au risque de se faire retrouver par le garde. D'autant plus que, étant partie sans prévenir, Lyly risquait d'être coincée au château alors qu'elle venait de retrouver son frère. Une autre idée lui traversa l'esprit : Il lui serait redevable, et cela était risqué pour le groupe.
Il secoua la tête, indigné. Comment pouvait-il pensez ça de la sœur de Falhen ? Et puis, de toute manière, des risques, ce ne serait pas la première fois qu'il en prendrait. Il pourrait cependant se faire accompagner de quelqu'un d'autre du groupe pour s'infiltrer et alors optimiser ses chances de réussites... Et si Lyly se faisait coincer, l'un des espions bandits pourraient se glisser en pleine nuit dans le château et la faire sortir en toute discrétion... ou en faisant s'attrouper tous les gardes dès le matin mais ceux-ci ne réussiraient jamais à retrouver la princesse, ils avaient toujours de quoi faire pour protéger la base et donc ceux qui y sont abrités.
Il releva la tête vers Lyly, souriant :
"C'est d'accord. Mais n'en parlons pas à Falhen. Retourne au château, je t'y rejoindrais avec quelqu'un d'autre ce soir pour faire les recherches."

"C'est d'accord. Mais n'en parlons pas à Falhen. Retourne au château, je t'y rejoindrais avec quelqu'un d'autre ce soir pour faire les recherches."

Elle hocha la tête, puis pivota pour s'en retourner au château.
Avant de quitter les lieux, la jeune femme lança à Laèl:

- Il y aura deux hommes qui feront une ronde sous
ma fenêtre, faites attention.

Puis la princesse repartit d'un pas rapide vers le château.
Repassant par les cuisines, presque personne ne fit attention à
elle. Cependant, Claire, sa gouvernante, la surprit en train de revenir dans sa chambre.

- Princesse! Où étiez-vous passé? dit-elle d'une voix sévère.

Lyly arrêta son mouvement alors qu'elle allait pousser la porte.

- Claire... ne dites rien à personne, j'étais seulement allée me promener un petit peu, histoire de prendre l'air.

La femme de quarante ans la regarda en croisant les bras sur sa poitrine.

- Je devrais t'enfermer dans ta chambre pour tout ceci...

- Mais tu n'en fera rien, la coupa Lyly en souriant avant
de finalement tourner la poignée de porte pour entrer dans ses appartements.

Le soir arriva bien vite, et à la nuit tombée Laèl repartit en direction du château avec la plus grande discrétion pour ne pas élever les soupçons auprès des autres bandits et surtout auprès de Falhen qui veillait encore un peu tard dans sa chambres.

La nuit était tombée et les gardes faisaient la ronde sous la fenêtre de la princesse Lyly, quand une ombre se présenta sur un toit. D'abord, un garde qui venait de voir l'ombre appela son camarade qui s'approcha, torche en main, découvrant...
"Miaw..."
Le garde soupira : ce n'était qu'un jeune chat noir fétiche. Il le chassa d'un mouvement de la main, faisant signe à son compagnon que c'était une fausse alerte. Il ne vit pas l'ombre d'un jeune homme se glisser vers la fenêtre de la princesse dans la plus grande des précautions, toquant discrètement pour qu'elle vienne lui ouvrir, bientôt rejoint par le chat qui se percha sur sa tête, surveillant les gardes pendant leur ronde.

La jeune femme se dépêcha d'aller ouvrir
la fenêtre au bandit.

- Bonsoir, dit-elle à voix basse.

Elle semblait fatiguée et quelques mèches
de ses cheveux lui retombaient devant la figure.
Elle chercha des yeux le compagnon de Laèl.

- Le... l'autre personne qui devait être avec vous n'est pas ici?

Lyly referma la fenêtre.

Lyly vint ouvrir au plus vite la fenêtre, saluant Laèl à voix basse. Celui-ci se glissa silencieusement dans la chambre en remarquant à quel point la jeune femme semblait fatiguée. Elle chercha du regard autour de lui puis le regarda sans sembler comprendre quelque chose :
"Le... l'autre compagnon qui devait être avec vous n'est pas ici ?"
Laèl sourit, amusé, caressant l'oreille du chat qui s'était perché sur son épaule.
"C'est lui mon compagnon...", fit-il avec un petit rire.
Le chat noir bondit à même le sol. Ses yeux verts émeraudes étincelèrent et bientôt la princesse Lyly se trouva avec un jeune homme d'à peu près le même âge que Falhen devant elle. Il avait lui aussi des cheveux longs mais plus courts et mal coiffés et sa peau était légèrement plus foncée que celle de Laèl. Il était par ailleurs bien plus grand que lui, et même plus grand que la princesse et portait un long manteau noir. Il regarda autour de lui d'un air perplexe.
"Eh bien Laèl, tu m'expliqueras pourquoi j'ai accepté de t'accompagner dans une telle bêtise..."
Le jeune bandit croisa les bras pour toute réponse alors que l'«homme-chat» s'approchait de la princesse pour la regarder de plus prêt. Il sourit, amusé :
"Hé, mais c'est qu'elle a grandi la princesse Lyly..., fit-il à voix basse.
-C'est sur que depuis que tu as quitté ton poste de lieutenant de la garde royale...", fit Laèl.
L'homme lui lança un regard noir qui lui arracha un petit rire moqueur, puis il se présenta :
"Je suis Faldhur, présentement bras droit du chef des bandit.
-Il est le meilleur combattant du groupe, expliqua Laèl, Et l'un des plus grands espions. Je me suis dit que l'on aurait besoin de ses capacités et de son ancien grade, au cas où."

La jeune femme fixa un long moment le nouvel arrivant,
incrédule. Quelques minutes plus tôt, il était un chat et puis
après Pouf, un grand homme.
Elle ne se souvint pas avoir déjà vu Faldhur, mais le salua
quand même, par politesse. Lorsqu'il s'approcha d'elle et qu'il
sourit, amusé, la jeune femme se sentit rougir.

- La salle des archives est en haut complètement et
à cette heure-ci, les gardes font leur ronde dans les couloirs. Je
suggère d'attendre le changement de tâches qui devrait s'effectuer...

Lyly regarda la pendule accrochée à son mur.

- Dans cinq ou dix minutes.

Ledit Faldhur observa la chambre d'un air distrait alors que la princesse exposait son plan. Laèl l'écouta attentivement, réfléchissant intensément aux moyens de rejoindre les lieux assez rapidement :
"La salle des archives est en haut complètement et
à cette heure-ci, les gardes font leur ronde dans les couloirs. Je suggère d'attendre le changement de tâches qui devrait s'effectuer..."
Elle jeta un coup d'œil à une pendule avant d'achever :
"Dans cinq ou dix minutes."
Le jeune bandit fit un calcul rapide dans sa tête en jetant un coup d'œil par la fenêtre pour voir à quel étage ils étaient, et à quelle distance se trouvait le dernier étage. En cinq ou dix minutes, ils auraient tout juste le temps d'atteindre le haut. Mais au cas où, il fallait prendre des précautions. Il regarda autour de lui, demandant d'un air légèrement gêné :
"C'est assez juste, si l'on prend en compte le temps relativement court qu'ils passent à changer de rôle... N'y a-t-il pas quelque chose ici qui nous permettrait de passer inaperçu en cas de mauvaises rencontres ?"
Soudainement Faldhur parut plus intéressé, adressant à Laèl un sourire sadique qui ne rassura pas le jeune homme :
"Moi je n'aurais pas besoin de couverture, mais toi on pourrait te déguiser en fille, la princesse a certainement une robe à ta taille..."
Laèl déglutit, rougissant jusqu'aux oreilles :
"M-m-m-mais ça va pas ?!, s'étrangla-t-il en se retenant de parler trop fort. Je préfère encore tenter d'assommer un deuxième serviteur que de faire ça !"

"Moi je n'aurais pas besoin de couverture, mais toi on pourrait te déguiser en fille, la princesse a certainement une robe à ta taille..."

La princesse éclata d'un rire discret, mais cristallin.
C'était la première fois qu'elle souriait devant Laèl et Faldhur.

- J'ai... une robe qui fait moins féminin.

Elle se mordit la lèvre pour ne pas sourire encore plus
et alla fouiller dans son armoire. La jeune femme lui tendit
une robe d'un gris taupe, rehaussée de dentelles.

- C'est mieux que rien.

Faldhur qui essayait de retenir Laèl qui lui se débattait comme un beau diable pour s'enfuir - le tout en faisant le moins de bruit possible - se stoppa en entendant que la princesse riait. Ils se lancèrent un sourire complice puis Laèl recommença à paniquer quand la jeune femme ajouta à son grand désarroi :
"J'ai... une robe qui fait moins féminin."
Faldhur dut se retenir de rire, et encore plus quand Lyly sortit de son armoire une robe gris-taupe rehaussée de dentelles. Laèl parut soudainement choqué.
"C'est mieux que rien", fit la princesse.
Laèl regarda d'un air désespéré Faldhur qui rétorqua à ce regard de chien battu :
"Je te rappelle que tu voulais une couverture ! Dépêche-toi, le temps passe..."

Quelques minutes plus tard, Laèl avait enfilé -contre son grès - la robe que lui avait tendu Lyly. Il ne cessait de dire que c'était une mauvaise idée mais ceci semblait amuser Faldhur qui ne cessait de pouffer de rire dès que l'occasion de présentait. Ils sortirent discrètement de la chambre quand ce fut l'heure du changement de rôle et s'enfoncèrent dans les couloirs en direction des étages supérieurs.

Après s'être retenue de rire pendant le moment
où Laèl enfilait la robe, ils montèrent en haut du château,
empruntant des escaliers en colimaçon.
Une fois en haut d'une des tours, ils aboutirent devant une porte
barrée, scuptée dans du chène. Lyly sortit une petite clé de son décolleté et entra dans la pièce, après l'avoir débarrée.
La salle était remplie de livre et de documents de tout genre,
tous dans des étagères ou des bibliothèques, d'autres traînant sur
une grosse table de bois.

- Voilà, servez-vous!

Le chemin fut plutôt calme. A un moment ils croisèrent un serviteur et Laèl fut soulagé alors d'avoir eut une couverture, même si il ne put s'empêcher d'avoir un peu honte... Beaucoup même...
"Oh, arrête de te moquer de moi toi !, souffla-t-il à Faldhur qui avait affiché un grand sourire quand le serviteur était passé. La prochaine fois qu'on fera une infiltration je ne manquerais pas de me venger, sois-en certain !"
Finalement après avoir monté des escaliers en colimaçon et atteint le plus haut étage de la tour, ils arrivèrent devant une grande porte en chêne. Laèl ne put s'empêcher de remarquer que les gardes devaient avoir finit de changer de rôle et qu'ils feraient bientôt des allés-retours dans les couloirs. Lyly sortit une clé de son décolleté et ouvrit la porte.
"Eh bien, j'avais entendu dire que beaucoup de femmes cachaient quelque chose là-dedans mais je n'osais pas y croire, plaisanta Faldhur.
-Oh, tait-toi un peu !", fit Laèl en le forçant à entrer derrière Lyly.
Il aboutirent dans une grande salle dont les étagères étaient emplies de livres et de documents jusqu'à ne plus pouvoir en contenir. Au centre de la pièce, au milieu des étagères de livres, se trouvait une grande table en bois. Laèl regarda les lieu avec des yeux ronds : il n'aurait jamais imaginé pouvoir un jour trouver un endroit si plein de... connaissance, d'une certaine manière.
Faldhur jeta un coup d'oeil au dehors pour voir si personne ne faisait encore de rondes puis referma légèrement la porte, la laissant juste entre-ouverte pour pouvoir sortir en toute discrétion et pour pouvoir entendre les gardes passer.
"Voilà, servez-vous !", fit Lyly.
Laèl ne se fit pas prier, commençant à longer les étagères en regardant parfois à l'intérieur de quelques livres et documents. Faldhur le regarda faire un moment puis sorti, allant se mettre au milieu du couloir... sous forme chat, cela va de soit, c'était bien plus discret pour surveiller.

La jeune femme s'assit sur le bureau en tassant
quelques livres. Elle observa faire Laèl un moment, puis descendit du meuble pour venir à ses côtés.

- Tu sais, si tu me disais ce que vous cherchez, peut-être pourrais-je
vous aider et cela irait beaucoup plus vite...?

Elle avait soudainement abandonné le vouvoiement, trouvant cela inutile.

Laèl grogna, ne trouvant pas ce qu'il souhaitait, quand il entendit la voix de Lyly lui proposer de l'aide.
"Tu sais, si tu me disais ce que vous cherchez, peut-être pourrais-je vous aider et cela irait beaucoup plus vite... ?"
Le jeune bandit sorti sa tête d'entre deux livres, trouvant la jeune princesse juste à côté de lui. La proposition était alléchante, mais d'un autre côté il préférait ne prendre aucun risque. Cependant, la princesse lui paraissait être une personne de confiance, mais ce ne serait pas la première fois qu'il se faisait berner... Alors qu'il hésitait, Faldhur était rentré dans la pièce, refermant la porte discrètement derrière lui.
"Bon, tu te dépêches Laèl ? Y'a des gardes qui commencent à passer dans le couloir."
Laèl soupira alors qu'il les rejoignait discrètement.
"Tu te souviens ce qu'a dit Fyriam au moins ?"
Le jeune bandit descendit de son perchoir.
"Oui, je m'en souvient... contrairement à certains ! Faire attention à tout, malgré tout, pour tous...
-Et retrouver ce fichu papier, aller, du nerfs !"
Laèl leva les yeux au ciel, passant à une autre bibliothèque. Puis voyant qu'il restait encore beaucoup à fouiller, il finit par se tourner vers Lyly en se grattant la nuque d'un air distrait.
"On cherche un document qui contiendrait le calcul du total des récoltes au cour des dernières saisons."

"On cherche un document qui contiendrait le calcul du total des récoltes au cour des dernières saisons."

Elle haussa les sourcils, pourquoi cherchait-ils cela?
La jeune femme ne se posa pas plus de question et commença
à chercher de son côté, dans la rangé de la biblothèque qui conscernait les effectifs.

- Vous devriez chercher par ici.

La jeune femme partit un direction d'une autre rangée de livre. Faldhur et Laèl s'échangèrent un regard avant de la suivre.
"Vous devriez chercher par ici."
Laèl hocha la tête, se mettant à chercher de bas en haut. Même Faldhur l'aida, bloquant parfois à lire quelques titres : contrairement à son compagnon, il n'avait jamais cherché à apprendre à lire. Ils arrivèrent finalement presque au même endroit quand il se remit à bloquer sur un titre.
"R... ?", commença-t-il en plissant les yeux.
Laèl soupira, le rejoignant pour la énième fois. Il regarda le document d'un air agacé puis ses yeux s'agrandirent sous l'effet de surprise :
"Récoltes ! Ce sont les récoltes des deux dernières années ! Bravo Faldhur !"
Faldhur pris un air perplexe, s'approchant pour retenter de lire le titre, en vain. Il fit donc confiance au «petit génie» alors que celui-ci pliait soigneusement le document avant de le cacher discrètement dans sa manche. Il se retourna vers Lyly avec un grand sourire.
"Merci beaucoup princesse", lui fit-il.
Faldhur, quand à lui, avait déjà disparut. En fait, il était retourné vite fait à la porte pour jeter un coup d'oeil au dehors. Quand Laèl le rejoignit, il sortit sa tête du couloir en soupirant.
"La voix est libre.
-Tu aurais voulu qu'elle ne le soit pas ?"
Faldhur ignora la réflexion de son ami, sortant en premier en faisant craquer ses doigts d'un air ensommeillé.
"Dès qu'on rentre je tue le premier qui m'empêche de dormir !", soupira-t-il en terminant sur un étirement.
Laèl haussa les épaules, se retournant pour attendre Lyly à la sortie de la grande bibliothèque.

Dès qu'ils trouvèrent le document, Lyly ne pû s'empêcher
de jeter un oeil pour savoir lequel il s'agissait exactement.
Elle les laissa prendre ce qu'ils avaient tant cherché sans rien
dire, même si elle aurait voulu savoir pourquoi ils avaient besoin de ce document.

"Merci beaucoup princesse" fit Laèl en souriant.

La jeune femme fût étonnée de voir son sourire, même si ce n'était
pas le premier qu'il faisait.
Ils sortirent tous, puis Lyly ferma la porte derrière elle, enclenchant le vérrouà l'aide de la petite clé qu'elle remit dans son décolleté par la suite.

- J'imagine que vous devez partir? murmura-t-elle.

Lyly les suivit et referma la grande porte à clé. Faldhur se retourna d'ailleurs d'un bond en entendant le cliquetis, grognant quelque chose dans le genre de «j'aime pas les portes à clés» ou une phrase comme ça.
"J'imagine que vous devez partir ?"
Laèl hocha tristement la tête alors que Faldhur ajoutait :
"Un peu qu'on doit partir ! Un bandit au château c'est un peu comme un chat dans l'eau !
-Et je peux te jurer qu'il a de l'expérience là-dedans...", murmura Laèl à la jeune fille avec un air moqueur.
Faldhur lui lança un regard noir, ayant bien sur tout entendu, mais le jeune homme brun lui répondit d'un sourire innocent, commençant à repartir dans les couloirs d'un pas lent.
"De toute manière il faut au moins qu'on vous accompagne jusqu'à votre chambre...", fit-il en indiquant la robe gris taupe d'un air dégouté.
Faldhur pouffa de rire avant de le suivre avec un grand sourire puéril.

La jeune femme sembla un peu déçue qu'ils doivent s'en aller,
c'étaient les seuls gens à qui elle avait parlé depuis son exil, mis
à part les nobles qui venaient lui rendre visite - et qui était vraiment ennuyants - et les domestiques du château.

''Et je peux te jurer qu'il a de l'expérience là-dedans..."

La jeune femme esquissa un sourire tandis qu'ils parlaient de chats, puis ils aboutirent en bas du grand escalier en colimaçon.

"De toute manière il faut au moins qu'on vous accompagne jusqu'à votre chambre..." fit Laèl, dégouté par sa robe.

La jeune femme ne pu s'empêcher de pouffer de rire également.
Devant la porte de sa chambre, elle entendis des murmures des gardes passants dans le couloirs et poussa Faldhur et Laèl dans ses appartementsavec empressement.

Laèl enleva la robe avec empressement, autant pressé de quitter les lieux que d'enlever cette... chose. Le chat noir était déjà sur le bord de la fenêtre à l'attendre avec un regard moqueur. Il lui répondit d'un regard noir avant de se retourner vers la jeune princesse, s'inclinant rapidement, mais respectueusement :
"Merci encore de votre aide."
Il sortit le document de sa manche et le tendit à Faldhur. Le chat noir le prit entre les dents et bondit sur le toit quand Laèl ouvrit la fenêtre. Il regarda qu'aucun garde ne fasse de patrouille puis sauta à son tour sur le toit. Avant de partir, il passa une dernière fois la tête par la fenêtre de Lyly.
"Sachez que vous pouvez venir nous voir quand vous voulez."
Il regarda à droite et à gauche, vérifiant que Faldhur était bel et bien parti, puis ajouta dans un murmure :
"Si vous n'arrivez plus à vous en sortir avec vos devoirs de princesse et que vous voulez nous rejoindre, je ferais en sorte que Falhen dise oui. Et si vous n'arrivez pas à sortir à cause des gardes, cherchez un corbeau avec un tissu brun autour du cou et laissez-lui transporter un message, on viendra vous chercher."
Sans attendre de réponse, il se dépêcha de sauter du toit, rejoignant l'extérieur du château. Il était plus que temps de partir, et il valait mieux ne pas s'attarder. Fladhur qui l'attendait sur le chemin se percha sur son épaule pour ne pas avoir à courir lui aussi - il fut d'ailleurs traité de gros patapouf et de fainéant - et ils disparurent en direction de l'auberge du Cerf-Blanc.

Lyly s'éloigna de la fenêtre, après avoir regardé les deux bandits
s'enfuir dans la nuit. Elle ne se coucha pas tout de suite, malgré la fatigue qui l'envahissait, se brossant les cheveux en faisant de grands mouvements las. Elle repensa à la proposition de Laèl:

"Si vous n'arrivez plus à vous en sortir avec vos devoirs de princesse et que vous voulez nous rejoindre, je ferais en sorte que Falhen dise oui...''

C'était une proposition alléchante, mais fuir le château, ses responsabilités et devenir une fugitive? Cela lui semblait impossible. La jeune femme finit par s'endormir, ne s'arrêtant pas sur sa décision.

Laèl et Faldhur revinrent sans encombres à l'auberge. Le chat (bah oui, l'est resté comme ça pour pas s'embêter le gros fainéant ! --') alla dormir sur un vieux fauteuil avec le document toujours entre les dents, attendant que le matin arrive pour pouvoir donner leur trouvaille à Falhen. Quand à Laèl, il alla discrètement se coucher à son tour, priant pour pouvoir dormir la matinée et peut-être même la journée entière.

Le lendemain, le soleil avait remplacé la pluie de la veille
et baignait la chambre de la princesse de sa lumière matinale.
La jeune femme resta tout de même dans son lit en enfouissant
sa tête sous son oreiller, afin de n'être pas dérangée par la clarté.
Quelques secondes plus tard, Claire et deux autres domestiques entrèrent dans sa chambre. La gouvernante la tira du lit.

- Mademoiselle, vous avez un dîner avec la comtesse DuMoulin
et sa fille, Lady Jennyfer.

Lyly ignora Claire et enfouie encore plus sa tête sous l'oreiller,
mais la femme le lui enleva en le plaçant au bout du lit.

- Ces femmes vous habillerons, vous allez être en retard si
vous faites votre fainéante!

La princesse finit par se lever dans un grand soupire, puis
se fit habiller en gromelant son insatisfaction.

(Argh, je perd mon inspiration moi ?! OO *se donne des baffes* *réfléchit intensément* *va pleurer un bon coup dans son coin*)
Falhen se leva en baillant grotesquement, s'étirant autant qu'il pouvait. Il s'était endormi la veille sur sa lettre et en se réveillant s'était dépêché de l'achever. Le soleil se levait à peine, les villageois aussi d'ailleurs, et il était temps de réveiller l'équipe de jour qui devait aller accomplir ses... petits actes héroïques du jour, on va dire... Même si c'était bien loin d'être le cas. Il se rappela alors qu'il avait aussi autre chose à faire : il devait s'expliquer avec Laèl par rapport à ce document qu'il n'avait pas trouvé. Il avait surement une bonne excuse, une fois de plus...
Il sorti donc de sa chambre en soupirant, refermant la porte derrière lui, passant la main dans ses cheveux pour les remettre à leur place habituelle, c'est à dire, dans tous les sens sauf là où il fallait. Il ouvrit la porte voisine, découvrant un bon gros ramassis de fainéants qui dormaient encore à poings fermés. Il alla réveiller un petit groupe dans un coin, leur expliquant discrètement que c'était à leur tour de faire leur chemin de jour, puis alla réveiller Laèl, toujours dans le même calme. Celui-ci ouvrit un oeil en grognant.
"Un instant...
-Non, tout de suite, insista Falhen.
-Cinq minute..."
Falhen se releva en soupira, regardant Laèl qui se roulait en boule dans le hamac. Il se gratta la tête en grognant, se demandant comment le réveiller sans faire de bruit, puis finalement abandonna ses réflexions, retournant le hamac en expulsant celui qui se trouvait dedans. Laèl poussa un cri en retombant lourdement par terre. Tous les autres bandits se levèrent d'un bond, certains sortant épées et dagues. Falhen se retourna avec un air indifférent.
"Désolé les gens, 'pas fait exprès."
Les autres lâchèrent des petits rires en se recouchant : ils étaient habitués, avant c'était la même chose tous les matin avec les mêmes gens : Falhen qui allait réveiller Laèl, Faldhur qui se réveillait d'un bond et grognait sur Falhen, celui-ci qui lui rétorquait méchamment et cela partait en bagarre jusqu'à l'arrivée du chef. Certes, c'était plus calme à présent, mais toujours agréable de retrouver les habitudes du trio.
Laèl se releva en lançant un regard noir à Falhen. Celui-ci lui indiqua la porte avant de sortir en premier, se dirigeant vers l'étage du dessous. Le jeune bandit soupira, se frottant le bas du dos douloureusement avant de sortir à son tour pour le rejoindre. Lorsqu'il arriva en bas, il vit toujours le même chat noir endormi au même endroit. Il prit un air renfrogné, allant le rejoindre.
"Laèl, appela Falhen.
-Un instant, tu me remercieras quand j'aurai fait ça...", murmura Laèl avec un petit rire.
Il alla le mettre au niveau du chat, s'approchant légèrement. Celui-ci dormait, roulé en boule, la queue battant régulièrement devant son petit museau. Laèl sourit sadiquement, prenant une grande inspiration et... Le chat poussa un long miaulement de terreur en allant grimper au mur le plus proche en entendant un aboiement. Laèl éclata d'un rire bruyant en voyant Faldhur, la fourrure hirsute, les yeux ronds comme des soucoupes. On aurait dit qu'il avait doublé, non, triplé de volume et sa queue était droite comme un piquet. Lorsqu'il remarqua que c'était Laèl qui lui avait joué un mauvais tour, il redescendit du milieu du mur, laissant trace de son passage par des griffures sur le mur de bois. Il alla se mettre dans un coin quand lissant sa fourrure pour se remettre d'aplomb.
Falhen secoua la tête en soupirant, puis il parut alors très surpris en voyant Laèl se relever avec un document en main, document qui avait été plié et sur lequel Faldhur avait dû dormir. Il se leva d'un bond, arrachant le papier des mains de Laèl en s'empressant de l'ouvrir. Son compagnon attendit sa réaction avec un sourire amusé. Le visage de Falhen sembla s'éclairer.
"Fantastique ! C'est exactement ce que l'on cherchait !"
Il donna un petit coup amical à l'épaule de Laèl qui rit, légèrement gêné.
"C'est pas vraiment nous qui l'avons trouvé, avoua-t-il.
-Qui est-ce ?, fit Falhen, excité à l'idée d'avoir retrouvé le document.
-C'est Lyly qui l'a trouvé."
Falhen se figea. Il se tourna vers Laèl en le regardant, très surpris et à la fois énervé.
"Qu...
-Elle voulait nous aider, la vie au château ne lui convient pas et elle voulait te prouver que tu comptais pour elle..."
Falhen baissa la tête à la dernière justification de Laèl.
"Oh..."
Il s'assit sur le vieux fauteuil de Faldhur en posant le papier se ses genoux, semblant perplexe, perdu dans ses pensées. Faldhur et Laèl s'échangèrent un regard complice et remontèrent, le laissant seul à ses réflexions. De toute manière, eux, ils avaient des heures de sommeil à rattraper.

( XD *te console * Smile

)

Une fois après avoir enfilé ses bas, ses jarretières, son corset,
sa robe et toute la panoplie pour prendre un thé en compagnie de Ladies, Lyly descendit, l'air toujours maussade.
Les deux femmes - La comtesse DuMoulin et sa fille -
étaient assises, parfaitement droite, les deux mains rejointes
sur leurs cuisses dans de jolis fauteuils. La princesse réprima un haut le coeur et vint s'asseoir à leurs côtés, poussée par Claire.
Lady Jennyfer parla de son fiancé comme si elle
avait trouvé l'homme parfait, pendant que la comtesse approuvait
ses dires, car ''c'est un homme très haut placé dont les mérites
ne cessent d'être vantés'' (paroles de la mère, qui pensait
plus au statut social qu'à l'amour de sa fille). Puis finalement,
après une longue et interminable heure, les deux harpies - qui n'avaient pas vraiment laissé Lyly s'exprimer de tout le dîner -
quittèrent le château dans un froissement de froufrous et de jupons.

- Enfin! s'exclama Lyly.

La jeune femme retourna dans sa chambre. Toutes ses journées
étaient semblables à celles-ci. Était-elle heureuse? Non, bien-sur que non.

'' Alors pourquoi ne pas rejoindre mon frère et sa bande? '' pensa-t-elle.

Une voix dans sa tête lui dit qu'elle nuirait à la troupe plus
qu'autre chose. Après tout, son frère ne l'aimait pas. La jeune femme décida de parler à Claire de son désir de partir, quand celle-ci vint porter des draps propres.

- Claire? Que diriez-vous si je vous disais que je voudrais quitter le château?

La femme se retourna vers Lyly, perplexe, puis soupira un bon coup.

- Je dirais que vous êtes inconsciente, que vous voulez fuir vos responsabilités et que vous ne pouvez pas faire cela...

La princesse fit une moue et la gouvernante s'en aperçue.

- Mais où iriez-vous si vous quittiez le château? fit Claire, essayant de convaincre Lyly.

Mais celle-ci avait subitement déja fait son choix. On lui avait
proposé de quitter sa vie en exil. Peut-être était-ce par pitié,
mais on lui avait quand même proposé.

- J'en sais rien... vous avez raison, c'était stupide de penser à une telle ânerie, mentit-elle.

La femme finit de faire le lit en hochant la tête, satisfaite,
puis quitta la pièce quelques minutes plus tard.

Vers le milieu de l'après-midi, les chambres l'auberge était déjà vide et la taverne s'animait de plus en plus. Les rues étaient à nouveau parcourues de gens, les champs travaillés et retravaillés pour récupérer les récoltes et préparer les prochaines, et ne restait au final, à dormir, que Laèl et Faldhur qui avaient veillé toute la nuit pour récupérer le document et revenir discrètement à l'auberge. Les autres bandits faisaient le tour de la ville ou se regroupaient dans la forêt pour travailler ou discuter et il ne resta que quelques bandits réunies à l'auberge de Cerf-blanc. Parmi eux se trouvaient donc nos deux endormis, Falhen qui s'occupait comme il pouvait mais qui se montrait malgré tout très distrait, ainsi que deux autres personnes : un homme grand et costaud, silencieux au regard assez indifférent à tout et une jeune fille, encore plus petite que Laèl, avec les cheveux bruns coupés au carré et un visage de petite fille, expression comprise dans le lot.
Le petit groupe de trois discutait, attablé non loin du bar où Layla lavait des verres. C'était assez silencieux étant donné que la jeune fille était forcé de pousser les deux autres à répondre à des questions sinon ils restaient là à se regarder dans le blanc des yeux. Il arriva même un moment où ils étaient restés tellement longtemps yeux dans les yeux, les bras croisés, qu'on aurait presque dit qu'ils s'apprêtaient à se mordre tous les deux. C'est ce moment là que choisit Layla pour intervenir.
"Alors Falhen, tu as été content de revoir ta sœur ?"
Falhen baissa la tête en faisant la moue. La jeune fille se retourna d'un bon en faisant les yeux ronds, manquant de tomber de sa chaise mais l'homme silencieux la rattrapa de justesse.
"La sœur de Falhen est venue ?!",s'étrangla-t-elle.
Layla hocha la tête avec un petit sourire amusé, s'asseyant à côté d'eux comme personne ne faisait appel à ses services pour le moment.
"Quelqu'un lui a parlé de notre base et lui a même donné le surnom de Falhen, n'est-ce pas «dragounet» ?, fit-elle avec un rire.
-Oh ça va, je te rappelle qu'il est encore possible de te trouver un surnom à toi.
-Mais ça ne marchera pas vu que y'a que Faldhur pour trouver des surnoms qui tiennent la route."
Falhen se renfrogna, s'enfonçant un peu plus dans sa chaise alors que les deux jeunes filles éclataient de rire.
"Un point à zéro là Falhen !
-Occupe-toi de tes affaires lilliputienne !, rétorqua Falhen vers la jeune fille.
-Et ça c'est encore un surnom trouvé par Faldhur", rappela Layla.
Falhen lui lança un regard noir en croisant les bras alors que le «lilliputienne» et Layla se lançaient un regard complice.
"J'aurai dû être là pour voir ça, je pari que Falhen s'est fait rabattre son caquet.
-Et bien heureusement que Feurk et toi vous étiez en groupe de jour", grogna Falhen.
Ledit Feurk releva un sourcil.
"Ce n'était même pas censé être notre tour", fit-il avant de replonger son regard dan le vague, l'air de rien.
Falhen fit la moue.
"J'avais à faire !
-Comme toujours..., fit la «lilliputienne» avec un rire railleur.
-Ulie et Feurk : un, Falhen : zéro", plaisanta Layla.
Falhen secoua la tête, désespéré, et quand Layla fut appelée pour servir de l'alcool au bar, Ulie et lui se mirent à se disputer en se rétorquant des raisons totalement stupide et en comptant les points.

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