Pv Bridgess

- Chercher des hommes pour la
sélection, attribuer de nouvelles fonctions et
s'assurer que ses ordres sont respectés.

Il s'en alla en jetant un dernier
regards à la jeune fille.

Lena se tourna vers Hans d'un air inquiet.

Je me frappai le front sur la table avec un soupire.
- Eh merde...
Je levai les yeux vers Lena, la regardai longuement l'air inquiet moi aussi.
- On a des problèmes, Lena... Oui, des. Premièrement, j'ai des chances d'être choisis dans la sélection à cause de mon physique. Deuxièmement, s'il attribut des nouvelles fonctions, peut-être que je vais me ramasser loin de toi, qu'on ne pourra plus se voir. Troisièmement, les ordres sont de tuer les Juifs, moi j'en protège une!

- Je.. je me cache, alors? Et s'il te choisi pour une
nouvelle fonction, je te suivrai.

Je baissai le regard.

- C'est quoi.. la sélection?

Je baissai un peu la tête en soupirant.
- Hitler veut recréer une race parfaite. Des Allemands purs. Selon lui, ces allemands pures sont grands, blonds aux yeux bleus. Bref, comme moi. Il vient choisir les plus parfaits d'entre nous, et nous devons... m'enfin... coucher avec des femmes Allemandes. Blondes aux yeux bleus aussi. Le but étant de faire des enfants parfaits, qui à leur tour en auront, puis au bout de quelques générations les Allemands seront tout simplement parfaits, beaux, grands et forts...

J'ouvrir grand les yeux, de dégout.
Je ne voulais pas qu'il couche avec d'autre femme
et encore moins pour satisfaire un tyran.

- C'est horrible..!

- Oui, je sais. C'est dégeulasse.
Je soupirai et repoussai mon assiette, n'ayant plus vraiment faim. Tout ça m'avait coupé l'appétit. Je la regardai longuement, intensément. J'avais si peur de la perdre... Doucement, je pris sa main dans la mienne.

- Je me cacherai demain et.. il n'y aura pas
de problèmes.

Je pris sa main et leva mes yeux vers lui.

- J'ignore si les autres tiendront leur langue. Il se pourrait très bien qu'ils dénoncent ta présence à Hitler, et ce serait encore pire parce qu'on aurait essayé de le lui cacher. On est vraiment dans le trouble...
Je me levai en caressant doucement sa main avec mon pouce et l'entraînai vers les douches qui étaient désertes à cette heure-ci. Devant le miroir, je retirai mon chandail puis entrepris de défaire doucement le bandage de mon épaule.
- Tu sais... Si jamais on est séparés... Je veux que tu saches que je t'aime de tout mon coeur.

Je m'approchai de lui et me collai
dans son dos, appuyant ma tête sur lui.

- Je ne pourrai pas survivre ici sans toi..

- Je vais tout faire pour qu'on reste ensemble.
Je lui souris mais grimaçai ensuite en voyant ma blessure, une fois le bandage retiré. Je pris une serviette que je mouillai pour nettoyer doucement la blessure.

Je passai un doigt sur le contour de sa blessure
avec le plus de délicatesse que je pouvais.

- Ça fait mal?

- Un peu...
Je la laissai faire avec un sourire, l'enlaçant ensuite tendrement pour déposer un long baiser sur ses lèvres.
- Tu peux me refaire le bandage ?
Je contemplai une dernier fois la marque qu'avait laissée la balle en me rentrant dans l'épaule.

Je pris un nouveau bandage
et commençai à l'enrouler autour du corps de
Hans en faisant glisser mes mains sur son torse.

Chacune de ses caresses sur mon torse m'arrachait un petit frisson de désir, de plaisir. Je fermai les yeux en la laissant faire avec un petit sourire.

Une fois après avoir finit, je retirai mes mains
et me glissai sur la pointe des pieds pour glisser un
petit baiser dans son cou.

Je rouvris les yeux pour la regarder en souriant et plaquai mes lèvres sur les siennes en l'enlaçant avec douceur. Après un long baiser, j'enfouis mon visage dans ses cheveux.
- Je t'aime... murmurai-je.

- Moi aussi..

Je me blottis dans ses bras, ne voulant
pas penser que c'était peut-être la dernière fois.

Je l'étreignis avec force, comme si j'avais peur qu'elle me soit arrachée, qu'elle s'en aille sans que je ne puisse rien faire pour la retenir. Elle était tout pour moi, mon amour, ma raison de vivre. Je ne pouvais pas la perdre, et je ne laisserais surement pas ces monstres de Nazis lui faire du mal ou l'emmener loin de moi.

- Et.. tu vas donc devoir coucher avec des femmes
demain..?

La question n'était pas très joyeuse, je le savais.

- Je n'en sais rien. Si je suis choisis, j'imagine que oui.
Je grimaçai. Cette idée me répugnait au plus haut point.
- Le pire dans tout ça, c'est surtout pour les enfants qui vont naître de ça. Leurs parents, ils ne s'aimeront pas forcéments. Peut-être que le père va tout simplement partir, avoir une autre femme, d'autres enfants. T'imagine comment ça peut être dur pour eux d'apprendre qu'ils sont nés parce que leurs parents ont été obligés de coucher ensemble simplement pour satisfaire les désirs, les idées d'un homme fou ?

- J'envie quand même ces femmes.. C'est horrible de dire ça,
mais elles, elles pourront avoir un enfant de toi.

Je baissai ma tête.

À ces mots, je sentis mon coeur se serrer. Je n'avais jusque là par vraiment envisagé ma vie avec Lena si nous survivions tout les deux à la guerre. Je songeai à ces femmes allemandes, qui pourraient se marier, avoir des enfants, qui étaient libres. C'était de l'injustice, car la femme que j'aimais ne connaîtrait peut-être jamais ça... Je déglutis péniblement et murmurai d'une voix tremblante:
- Après la guerre, on s'en ira loin, loin d'ici. Et on en aura, des enfants. Des dizaines si tu veux. Je te le promet.

J'hochai la tête, légèrement convaincue.
Je voulais vivre, pour lui, pour nous, mais
c'était dur.

Je pris doucement son menton entre mon pouce et mon index et lui fit lever la tête pour la regarder dans les yeux.
- Ne t'inquiète pas. Tout va bien aller. Il suffit d'être fort, et d'y croire.
Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, je l'embrassai.

Je m'accrochai à ses lèvres, comme si j'en avais
besoin pour vivre, pour survivre.
Le baiser fût long et doux.