Pv Bridgess

- Bah... Ça en vaut la peine, non?
Je lui souris doucement, mais attrapai soudain le brassard sur son bras indiquant qu'elle était Juive et tirai vivement dessus. Il se déchira, et je jetai le morceau de tissu plus loin. Simple précaution. Un Allemand passa alors près de nous et me lança en riant:
- Hey, Hans, où as-tu trouvé une si jolie fille !? Quoi qu'elle est plutôt maigre...
Je souris d'un air un peu moqueur et répliquai, en allemand, mine de rien:
- Tu sais, c'est pas difficile de se trouver une jolie fille quand on est sexy comme moi.
- C'est ça, c'est ça ! rigola l'Allemand avant de s'éloigner.
Je me tournai vers Lena et soupirai un peu.
- C'est dangeureux pour toi, ici. Retourne auprès des tiens. Tu as vu ce massacre ? Les Allemands sont sans pitié, et ils n'hésiteront pas à te tirer dessus. Alors écoute-moi bien, Lena...
Je pris un ton plus dur.
- Vas-t'en tout de suite.
Je me relevai lentement en évitant de bouger trop mon bras gauche.

Je le regardai à mon tour sérieusement.

- Tu m'avais promis de m'emmener avec toi, à ton QG.

Je ne bougeai pas d'un pouce malgré ses avertissements. J'étais têtue.

- Lena, tu ne comprends pas...
Je levai les yeux au ciel avec un soupire découragé et passai lentement ma main dans mes cheveux blonds, remettant ensuite mon calot.
- Tu es Juive, et tu veux aller travailler dans un QG remplit d'Allemands !! C'est de la folie ! J'avais promis, je sais... Mais... Je ne pourrais même plus sortir, parce que j'aurais beaucoup trop peur de te laisser là, seule, parmis les Nazis...

-Ils ne me toucheraient pas de toute façon, je suis ''souillée''
en étant juive, marmonnais-je, mécontente.

Je savais qu'il faisait cela pour mon bien.

- Te toucher, sans doute pas... Te coller une balle dans la tête par contre...
Je fermai les yeux en prenant une profonde inspiration, puis les rouvrit. Je l'entraînai ensuite vers un camion et interpellai le soldat assit au volant. Après quelques instants il nous laissa monter, et alla nous débarquer à l'entrée du campement. Je sentais les regards des autres posés sur nous, c'est pourquoi j'avais décidé de serrer le poignet de Lena plutôt que sa main, comme si je la traînais avec moi et non comme si je la traitais gentiment. Tout le monde s'était bien entendu aperçu qu'elle était juive. Plusieurs signes de trompaient pas: On voyait bien qu'elle vivait dans la misère depuis un bon moment, et qu'elle ne mangeait pas à sa faim tout les jours.

Je ne dit rin quant à la rudesse de sa poigne sur mon poignet et
le suivit en faisant mine de ne pas vouloir être ici.
Nous entrâmes finalement.

(Je vais me coucher, demain je vais etre là plus longtemps )

(Okay ^^ Bonne nuit !)

Aussitôt, un des générals de l'armée nous arrêta. Je m'expliquai avec lui en Allemand, lui dit que Lena venait ici pour travailler, qu'elle était forte et pouvait nous servir à quelque chose. Je précisai aussi qu'elle était MA prisonnière, et que personne n'avait le droit de la toucher ou la tuer sans ma permission. La discussion dura une bonne dizaine de minutes, durant lesquelles je ne lâchai pas le poignet de Lena. Finalement, le général accepta et nous laissa passer. Il nous suivit vers les douches et ordonna aux Allemands de libérer l'endroit quelques instants pour que la jeune fille puisse se laver. Il ne tenait pas à ce qu'elle propage de maladie dans les troupes Allemandes.

Je pris une longue douche, la première vraie depuis
des mois, excluant le lavage à l'eau froide dehors.
Après une quizaine de minutes, je sortis et sécha mes longs
cheveux bruns qui avaient bouclés magnifiquement bien.
Je n'osai pas sortir de la salle de douche, ne sachant pas où aller.

J'arrivai alors à l'entrée de la salle et lui fit un bref sourire, ne voulant pas courir le risque qu'on me voit en train d'être gentil avec elle. Sinon, s'en était finit.
- Viens...
J'étais torse nu, avec encore mon pantalon de soldat. On m'avait fait un bandage à l'épaule gauche, et on pouvait voir quel j'étais vraiment bien musclé.

Je rougis en le voyant et lui fit un bref
sourire a mon tour.
Je ne dis rien d'autre, car nous
pourrions être découvert.
Au bout d'un moment, je le regardai et
lui dit d'une voix normale, sans émotions
apparentes :

- Savez-vous ou je vais dormir?

Je l'avais vouvoyé pour ne pas attirer les
soupsons.

- Je vais m'arranger pour que tu dormes près de mon lit.
Je repris son poignet entre mes doigts, sans appliquer une véritable pression, et la tirai vers le bâtiment où nous mangions tous. Il y avait déjà foule, et quelques Allemands se poussèrent un peu pour nous faire une place à table. Ils regardèrent d'abord Lena avec dégoût, puis la servirent, une portion plus petite cependant.

Je mangeai, un vrai repas.
Finalement, malgré l'hostilité des lieux,
j'étais beaucoup plus choyée ici qu'au ghetto:
j'avais la douche, un endroit pour dormir, de la nourriture et
Hans.

Je mangeai rapidement mon assiette et en reprit. Vers la fin du repas, un des Allemands se leva et passa près de nous. Il s'arrêta un instant pour me dire, dans un polonais un peu hésitant, pour que Lena comprenne:
- Sale traître!
Je le foudroyai du regard et il secoua la tête d'un air mauvais avant de s'éloigner.

Je détournai le regard.
La situation allait devenir mauvaise si
tout le monde pensait la même chose que cet homme.
Pourtant, nous n'avions pas l'air si proche.. non?

Je sentais bien les regards méchants que les Allemands jetaient à Lena. Je n'aimais pas ça. Ce n'était que des préjugés. C'était stupide. Je me levai et fit signe à la jeune fille de me suivre, commençant à m'éloigner sans même l'attendre, tout en lançant:
- [i]Schnell ! [i]
Tout le monde sembla plus content de mon attitude. J'étais toujours torse nu, et un autre soldat me donna une claque sur l'épaule en passant à côté de moi, m'adressant un sourire. Je serrai les poings sous la douleur et lui jetai un regard furieux. Il haussa d'abord les sourcils, puis vit où il avait frappé et s'excusa aussitôt.

Une fois dans le couloir, où il n'y avait personne
pour le moment, je me détendis.

- Dors-tu dans un dortoir? demandais-je à
voix basse en évitant de fixer son torse nu.

- En quelque sorte. On est environ une dizaine par chambre. C'est un peu serré, mais on a pas vraiment le choix...
J'haussai un peu les épaules; ce simple geste me fit mal. Lui adressant un vrai large sourire, je demandai ensuite doucement:
- Tu veux aller te coucher toute de suite ou tu préfères attendre un peu ?

- J'aimerais bien aller me reposer un peu... Si je
peux me le permettre.

Je le regardai et sourit à mon tour, me retenant pour
ne pas l'embrasser à l'instant.

- Mais bien sûr.
J'hochai la tête et lui prit la main, profitant du fait qu'il n'y avait personne pour la coller un peu tout en l'entraînant vers la chambre où je dormais.

Nous arrivâmes dans la chambre
et je m'assis sur un des lits, ne sachant pas
lequel était à Hans.

- Tu sais, je t'en dois énormément... Sans toi je ne
serais sans doutes pas là.

Je m'assis à mon tour, sur le lit juste à côté, et l'attirai à moi pour l'asseoir sur mes genous. Je souris doucement.
- Ce n'est rien, tu sais...
Je rapprochai lentement mon visage du sien, déposai un furtif baiser sur ses lèvres puis me reculai.

Totalement sur l'impusion du moment,
je plaquai mes lèvres sur les siennes, avant de me reculer
brusquements, sachant que nous ne pouvions pas faire cela
ici.

- Je suis désolée...

Je la regardais fixement dans les yeux, le souffle court, la respiration haletante. Puis, je mis soudain une main sur sa nuque et recommençai à l'embrasser, passionnément, langoureusement. J'avais presque oublié qu'on pouvait se faire prendre à tout moment...

Étant assise sur lui, je me collai plus étroitement
en soupirant d'aise.
Soudain, nous entendîmes des rires dans le couloir.
Je me figeai.

Je me figea à mon tour puis la repoussai brusquement, au moment où les soldats entrèrent dans la chambre. Ils se turent aussitôt en nous voyant, nous jetèrent de longs regards soupsonneux puis se dirigèrent chacun vers leur lit respectif.