Pv Bridgess

Je levai les yeux au ciel avec un petit sourire amusé.
- Dans la grange... Exactement l'endroit où il ne fallait pas tomber endormi...
Je tenais toujours sa main dans la mienne. Je la détaillai un moment, cherchant des yeux si elle était blessée.
- Ça va, ils ne t'ont pas trop fait mal ?

- Non, ça va.

Je fixai le sol en bougeant mes doigts meûtris.

- Tes compagnons vont se demander où tu es passé..

- Oui... Il va falloir que j'y retournes... Mais avant, je dois t'aider à t'éloigner d'ici. Ya des Allemands partout...
Je soupirai un peu et jetai un rapide coup d'oeil autour de moi. Il n'y avait personne en vue­. Je couru jusqu'à un bâtiment encore debout, l'entraînant avec moi. Puis, je m'accroupis et pointai un soldat du doigt, qui gardait la sortie.
- Tu vois, cet homme? Je vais détourner son attention. Toi, tu sortiras pendant qu'il aura le dos tourné. Compris ?

- Compris.

Je levai les yeux vers lui, pour la première fois
de la journée et me demandai si j'allais pouvoir le revoir
et si mon retour dans le ghetto ne se passerait pas mal.

Je la regardai dans les yeux, longuement, puis me rapprochai pour coller mes lèvres aux siennes. Je n'avais pas pu m'en empêcher, ç'avait été plus fort que moi.

Cette fois-ci, je n'hésitai pas une seconde et
me glissa sur la pointe des pieds pour être à sa hauteur.
Inconsciente des conséquences que pourrait avoir ce baiser,
j'enroulai mes bras autour de sa nuque, un peu hésitante quand même.

Je mis mes mains sur sa taille et fermai les yeux sans rompre le baiser. J'avais conscience que c'était mal et qu'on risquait de se faire surprendre à tout moment mais le désir était plus fort. Je pressai un peu plus ma bouche contre la sienne, collant son corps au mien, l'embrassant presque furieusement.

Finalement, je détachai mes lèvres des siennes
et le regarda en rougissant,
me demandant si nous n'avions pas fai une erreur.

Je me reculai un peu d'elle, lâchant sa taille. J'avais le souffle court. Mes yeux dans les siens, je me mordit un peu la lèvre puis murmurai, un peu hésitant:
- Je... Il faudrait que tu retournes au ghetto, maintenant...
J'avais agis comme un imbécile. Je n'avais jamais été totalement pour le massacre des Juifs, totalement d'accord avec Hitler, mais de là à m'éprendre d'une Juive... Tu parles d'une idée stupide ! Je courais tout droit à ma perte si je continuais ainsi ! J'allais me faire tuer si il fallait que les autres apprennent... Et pourtant, j'avais aimé ce baiser. Et je devais avouer que j'avais peur de la laisser repartir seule, peur qu'il lui arrive quelque chose, peur de ne plus la revoir...

- Je... Oui, c'est sans doute la meilleure
solution.

Je détournai le regard et pivota
en sens inverse à Hans.
Je me retournai finalement et lui adressa
un mince sourire, assez triste.

Je lui rendis son sourire puis m'éloignai à mon tour pour aller interpeller l'Allemand qui gardait la sortie. Il s'approcha de moi et j'inventai un truc, une histoire qui pourrait le retenir assez longtemps pour que Lena puisse sortir. Il m'écouta sans broncher ni penser à regarder derrière lui. Lorsque je fus certain que la jeune fille était maintenant loin, je terminai la conversation et l'homme me sourit avant de retourner à son poste. Je retournai pas trop loin du train, à l'abri des regards, et tirai quelques coups de fusil dans le vide. Je retournai ensuite avec les autres, qui croyaient évidemment, d'après les coups de feu, que je venais d'éliminer la jeune Juive que j'avais sortie de la file un peu plus tôt.

Je retournai au ghetto, le coeur à la fois léger et
lourd. C'était un amour impossibe et personne ne pouvais changer cela.
Je versai quelques larmes et m'assit près des aînés.

La journée terminée,, quelques Allemands restèrent pour surveiller les lieux, ceux qui avaient une ronde de nuit à faire s'en allèrent, et je rentrai au campement Nazi avec les autres. Cette fois, je mangeai avec eux et participai un peu aux conversations, mais le coeur n'y était pas vraiment. Je ne cessais de penser à Lena.

Je m'endormis en fin de journée
entourée de quelques hommes qui avaient peur
qu'on me rammène dans le train.

Au beau milieu de la nuit, je n'en pouvais plus. Je n'avais toujours pas réussit à m'endormir, et Lena me manquait déjà. Le plus silencieusement possible, je m'habillai, prit mon arme et sortit du campement. Je couru un moment, dans la pénombre, hors de la vue des Allemands qui surveillaient. Certain que personne ne risquait de me voir, je contournai lentement les ruines et m'approchai de la cachette des Juifs, en faisant attention de ne pas faire de bruit. J'étais à peine entré que je me retrouvé encerclé par quatre hommes, dont l'un d'eux était armé et me visait entre les deux yeux. Un autre m'avait empoigné les bras et me les tordait dans le dos. Je serrai les dents et marmonnai:
- Je suis ici en ami...

Je me réveillai et en entendant du bruit,
alla voir ce qui se passait.

- Lena, retourne te coucher, c'est dangereux.

Je regardai Stefan, ne comprenant pas, puis
posa mon regard sur Hans encerclé.

- Hans...?

- Tu le connais?! s'écria Stefan.

J'haussai les sourcils et balbutia:

- Non.. seulement le nom..

Je compris aussitôt qu'il était préférable que les autres ne sachent pas au sujet de Lena et moi. C'était parfaitement comprenable.
- Je vous jure que je ne vous veux pas de mal...
J'avais toujours les bras dans le dos, et le gars avait une bonne poigne. Il me faisait réellement mal. J'aurais pu me défendre, certes, mais ça ne servait à rien de tous me les mettres à dos. Maintenant, le problème était, comment expliquer ma présence ici...? Je soupirai un peu et regardai Lena dans les yeux. Je ne pouvais pas dire que je venais ici parce qu'elle me manquait, quand même! Je gardai donc le silence, restant sagement immobile.

- Dis à tes copains de le lâcher, il ne nous veut pas de mal.

Je regardai Stefan d'un air glacial.

- Très bien, mais je reste avec toi.

- Non, ce n'est pas nécéssaire, rétorquais-je d'un ton sec.

- Mais c'est un Nazi!

- Et alors?!

Je le repoussai et il m'adressa un regard voulant dire: ''On va en reparler''.

Une fois que tout le monde se fut éloigné, je regardai Lena et commençai par dire:
- Je suis désolé de débarquer comme ça à l'improviste... C'est juste que... J'arrivais pas à dormir et...
Je soupirai, l'attirai à moi et la serrai dans mes bras, enfouissant mon visage dans ses cheveux.
- Tu me rends fou... avouai-je à voix basse.

J'eu une grande bouffée de chaleur
et le regardai, amoureusement.

- Je.. nous ne pouvons pas, tu le sais..

Les larmes commencèrent à perler dans mes yeux.

- Oui, je sais... Mais c'est plus fort que moi, Lena, je ne peux tout simplement pas imaginer ma vie sans toi, désormais. J'ai peur pour toi, peur qu'il t'arrive quelque chose. Je m'inquiète quand je te laisse seule... Je pense sans cesse à toi...
Je me mordillai la lèvre en la regardant dans les yeux. J'avais l'air un peu désespéré.

Je me glissai sur la pointe des pieds et posa mes
lèvres contre les siennes, oubliant pendant l'espace d'un moment
le monde autour de nous et la proximité des autres gens.

Je l'enlaçai doucement et lui rendit son baiser avec tendresse en fermant les yeux. Je ne détachais plus mes lèvres des siennes, je la rembrassait encore et encore, arrêtant à peine quelques secondes pour reprendre mon souffle. J'avais besoin de la sentir près de moi, je me rendais désormais compte que j'étais totalement amoureux d'elle.

Je me détachai finalement de lui.

- Stefan doit être dans le coin.. Il est très protecteur
et n'a pas aimé que je reste seule avec toi.

J'accotai ma tête contre son torse.

Je caressai doucement son dos d'une main en la serrant dans mes bras.
- Je le comprend. Je suis quand même un Nazi...
Je baissai les yeux pour la regarder.