Pv Bridgess

Je cherchais Wilhelm, un gamin orphelin et
le trouva auprès de Hans.
Je pris sa main et le tira doucement vers moi.

- Retourne te cacher, tu vas être trempé!

L'enfant courru plus loin, adressant un sourire
hésitant, mais reconnaissant envers l'Allemand.

Ma joue droite était violacée et je dus me pencher un peu
la tête afin que Hans ne la voit pas.

- Alors, la nourriture a plu à tout le monde?
Je lui fis un beau sourire. Il avait commencé à pleuvoir un peu, mais ce n'était que le début de la tempête. Je récupérai mon sac à dos vide, jetant un regard inquiet vers le ciel.

- Évidemment!

Je levai à mon tour le regard vers le ciel, puis
le redescendit vers lui.

- Si nous ne rentrons pas tout de suite, on se fera surprendre par
la tempête..

Mais ça m'étais égal.

- Oui...
Je ne bougeai point, cependant. Je n'avais pas envie de partir. Pas tout de suite... Je me rapprochai un peu d'elle et prit doucement sa main dans la mienne. J'aperçu alors sa joue et poussai un juron en allemand.
- Qu'est-ce qui t'es arrivée !? m'exclamai-je en lui prenant le menton, lui tournant doucement la tête pour pouvoir voir de plus près.

Je retirai mon menton de sa main et
détoura habilement le regard.

- Rien de très important...

On m'avait frappé à cause de l'histoire de l'écusson
sur le sac, me reprochant d'agir inconsciemment et
de faire confiance trop rapidement à des salauds comme les
Allemands.

Je fronçai les sourcils mais n'insistai pas. Maintenant, je commençais à être vraiment trempé. La pluie avait redoublé d'ardeur, maiss je n'avais aucune envie de m'en aller. Je ne dis pas un mot, la regardai simplement, admirant encore une fois sa beauté malgré une mauvaise alimentation, en plus du froid, de la fatigue, ect.

Mes vêtemens me collaient au corps, moulant ma silhouette
de femme de 16 ans.
Je pris délicatement le poignet de Hans et l'emmena
avec moi dans une ancienne grange pas si loin d'ici,
pour que nous soyions à l'abris.

Je m'assis sur quelque chose qui semblait assez solide et retirai mon calot pour passer une main dans mes cheveux blonds un peu mouillés. Puis, je dis enfin:
- Dit-moi donc la vérité... Qu'est-ce qui est arrivé à ta joue, Lena?
La façon dont je disais son nom, avec l'accent Allemand, c'était vraiment mignon. Je la regardais intensément, dans la pénombre de la grange.

Je restai debout, à une distance respectable.

- On m'a frappé, c'est évident, non?
Le.. Le sac portait l'insigne de votre régiment..

J'haussai les épaules, voulant lui faire comprendre que
ce n'était pas grave, après tout, ce n'étais pas
la première fois que je me faisait battre.

Je serrai les dents, l'air un peu frustré.
- Salauds... grognai-je tout bas.
Même moi je ne l'avais pas frappée ! C'était vraiment dégeulasse. Je soupirai un peu et me tassai un peu pour lui faire de la place, l'invitant à venir s'asseoir près de moi. Je n'étais pas certain qu'elle accepterait, mais ça ne me coûtait rien d'essayer.

Je soupirai et vint m'asseoir à ses
côtés, me traitant intérieurement d'idiote,
mais cette pensée s'en alla rapidement de mon esprit.

- Je suis désolé que cet insigne t'ai causé des ennuis...
Je tournai la tête vers elle, lui fit un petit sourire navré et posai ma main sur la sienne. Mon coeur s'emballait de la savoir si proche de moi.

Mon coeur battit aussitôt très rapidement en sentant
sa main contre la mienne et je ne fis rien pour la retirer.

- Ce n'est rien... J'ai l'habitude des réprimandes.

Je soupirai légèrement.
- Oui, mais quand même...
Sans m'en être vraiment rendu compte, j'avais rapproché mon visage du sien. Mes yeux ne lâchaient pas les siens, et je pouvais sentir son souffle chaud sur ma peau. Mon coeur battait à toute allure. Je n'avais jamais ressentit quelque chose comme ça auparavant...

La proximité de nos visages me rendait à la fois anxieuse et
hésitante.

- Tu crois que... tes amis nous trouverons? demandais-je
pour trouver un sujet de conversation.

- Sérieusement, je n'en sais rien. Pour le moment, ils s'en tiennent principalement à ramasser les Juifs encore dans les immeubles. Ce n'est qu'apres ça qu'ils vont chercher les cachettes. Donc, pour le moment... ça devrait aller. Mais si j'apprends qu'ils ont changé leurs plans, je vais venir vous prévenir.
Je la regardais très sérieusement, plus près d'elle que jamais. Nos nez se touchaient presque, et j'avais maintenant le regard rivé sur ses lèvres.

- C'est... Gentil...

Je posai mes yeux sur lui et vît ce qu'il regardait.
Je rougis jusqu'aux oreilles, mais je ne savais pas ce qu'il voulait.
Mon dieu, j'étais à quelques centimetres du visage d'un nazi et
je ne bougeais pas du tout.

Je me rapprochai encore un peu, lentement, pour combler l'espace qui restait entre nous deux. Nos lèvres entrèrent en contact, et je lui donnai un doux baiser avant de me relever rapidement et brusquement, l'air de me demander ce que je venais de faire. Je mis mon sac sur mon épaule.
- Faut vraiment que j'y ailles, moi... À la prochaine...
Je sortis rapidement de la grange sous la pluie battante et rentrai vers le campement Nazi en courant. Heureusement, j'aperçu un camion non loin et il s'arrêta pour me laisser monter, me protègeant de la pluie pour le reste du chemin à parcourir.

Je portai ma mai à mes lèvres. Son contact contre
ma bouche avait été brûlant et mon coeur battait encore plus rapidement que tantôt.
Il avait eu raison de partir, car c'est sûrement ce que
j'aurais fais.
Cette nuit-là, je dormis dans la grange, quelques larmes
aux yeux, oubliant que le jour, cette grange n'était pas vraiment
une cachette très secrète.

Le lendemain, il ne pleuvait plus, mais le temps était encore gris et morne. On m'affecta à une nouvelle tâche, surveiller les Juifs montant dans le train qui les mènerait à Treblinka.
Pendant ce temps, les Allemands étaient partit se promener dans le ghetto, embarquant dans le camion tout les Juifs qu'ils croisaient. En passant près de la grange, quelques Nazis allèrent la fouiller et trouvèrent Lena endormie. Ils la réveillèrent en la secouant brusquement, puis la poussèrent sans ménagement vers le camion et la firent monter. Le tout s'était déroulé en à peine deux minutes. Le camion repartit, et ils embarquèrent encore beaucoup d'autres gens.

Je m'étais débattue avec vigueur, mais
je n'avais récoltés que plusieurs giffles.
On m'entassa dans le camion rempli à ras bord
de Juifs qui se plaignaient.
Je ne voulait pas partir dans un camp de concentration,
j'allais être tuée ou pire, torturée.

Aux alentours de midi, le camion arriva à la gare. Tout les Juifs furent débarqués du camion, et on ouvrit les grosses portes du train. On demanda aux Juifs de former deux rangées, puis on commença à les faire monter. Ceux qui essayaient de s'enfuir étaient aussitôt abattus. Je regardais défiler les gens devant moi, observait les visages. Soudain, je me figeai­. Non, non ce ne pouvait pas être... Merde! Aussitôt, je commençai à réfléchir à une quelconque façon de la faire sortir de la rangée. Elle était encore loin des portes, mais je devais me dépêcher. Un autre soldat fit soudain trébucher un Juif et fronça les sourcils.
- Avance! aboya-t-il en Allemand.
Bien entendu, le pauvre homme devait se relever, ce qui l'empêcha d'avancer tout de suite. L'Allemand l'empoigna donc par le bras et le tira hors de la file. Il lui fit enlever ses chaussaures et prit sa valise. Tout ce qui était suceptible de contenir quelque chose qui avait de la valeur fut retiré, puis le soldat tua ensuite le Juif.
Bingo. C'était ça la solution. Je tentai d'accrocher le regard de Lena. Elle était maintenant plus près de moi, la file avançait rapidement... Lorsque ses yeux rencontrèrent les miens, je mimai avec ma bouche "tombe, maintenant".

Je fronçai les sourcils: était-il fou? Si je tombais,
je me ferais tuer à coup sûr.
Je soupirai et tomba d'un seul coup par terre
me faisant marcher sur les doigts par la même occasion.

- Schnell, schnell !!
Un Allemand leva son arme et visa aussitôt Lena. Je le repoussai d'une main et empoignai le poignet de la jeune fille, la revelant assez brusquement pour ne pas avoir l'air de l'aider. L'allemand m'adressa un sourire, je le lui rendis et poussai Lena plus loin. Lorsque je fus certain que personne ne nous regardais, je l'entraînai rapidement plus loin. Je ne m'arrêtai que lorsqu'on se retrouva seuls.
- Qu'est-ce qui s'est passé au ghetto...? dis-je en fronçant les sourcils.

- Je n'en sais rien, je dormais dans la grange.

J'avais détourné le regard et même si j'affichais un
air indifférent, j'étais si heureuse de le revoir!