Home Run [Loupio]

(XDD J'pleure presque jamais devant les films moi... Oo)

Il avait l'air bien surpris que je lui propose comme cela de jouer. Mais j'étais bel et bien sérieux. Il me regardait avec de grands yeux, l'air totalement sous le choc. Puis son regard baissa vers le sol. Je cru un instant qu'il dirait non. Qu'il ne voudrait pas, pour x raison. Mais il ne pouvait pas faire ça ! Pourquoi est-ce qu'il croyait que je lui apprenais tout ça ? Certainement pas pour que ça ne serve jamais ! Il releva enfin les yeux vers moi, et me sourit. Sourire que cette fois, je n'eus pas vraiment de mal à lui rendre. Il ne se croyait peut-être pas près... ? Il me demanda mon avis. De mon côté... J'avais pleinement confiance en lui.

- Si. Je le crois.

Ça c'était du sérieux. Le batteur de génie qui dit à quelqu'un qu'il est assez doué pour jouer, et de surcroît dans son équipe, avec lui... Ouais. Ce n'était jamais arrivé jusqu'à maintenant. Et pour les autres joueurs, il était bien rare que je fasse ce genre de petit compliment aux autres, alors ils étaient tous bouche bées. Mais sûrement moi abasourdis que moi lorsque je vis Hiroshi se rapprocher autant et passer son bras autour de mes épaules. Je mis légèrement une main sur son ventre, hésitant entre le laisser faire et le repousser. Mais finalement, je ne bougeai pas, et il recula tout seul au bout de quelques instants. Je secouai un peu la tête, les sourcils haussés, mon expression surprise totalement trop sexy à en faire tomber. Pour cacher une sorte de légère gêne qui commençait à pointer, d'autant plus que je croyais sentir mes joues chauffer un peu, j'optai pour une plaisanterie. Ouais. Dan est de retour mesdames et messieurs.

- Crétin ! Ne refait jamais une chose pareille ou je t'embrasse !

Je lui adressai un sourire amusé et prit la batte qu'il me tendait, d'une poigne bien solide. Me levant soudainement avec l'air d'avoir retrouvé mon énergie habituelle, je mis une main sur la tête d'Hiroshi et prit un malin plaisir à ébouriffer ses cheveux. Haha, voilà, bien fait pour toi ! Je ne savais que trop bien qu'il insupportait ça... J'en profiter pour murmurer:

- C'est rien. Vraiment. Ça me fait plaisir.

Puis, reculant, je m'exclamai plus fort, pour que tout le monde de notre équipe entende bien:

- On va leur botter les fesses !!

(J'adore, je commence à m'endormir mon frère me dit de faire du RP pour me réveiller. xD Taré, mais logique, je le hais. x])

Dan paraissait tout à fait ahuris sur le coup, mais ça lui allait plutôt bien cet air surpris. Bah, il peut être amusant de plusieurs manières. Enfin, c'est pas ce que je pensais quelques instants après. J'm'explique : imaginez que vous venez tout juste d'avoir une bouffée de joie, et que l'autre idiot qui est en face de vous vous dise alors :
« Crétin ! Ne refais jamais une chose pareille ou je t'embrasse ! »
Je sursautais en manquant de peu m'étouffer, cette fois-ci vous pouvez être sur que je suis rouge tomate, mais ça a l'air de faire rire les autres. Bande d'idiots, vous croyez que j'peux réagir comment quand il m'a déjà embrassé deux fois ?! Arrêtez de prendre ça pour une nouvelle plaisanterie ! Dan eut un sourire amusé, mais il empoigna la batte d'un geste décidé. Je repris mon sérieux : ça y est, il a retrouvé sa rage de combattre. Un nouveau sourire se dessina sur mon visage. Dan se leva alors, plein d'énergie, passant sa main sur ma tête en ébouriffant mes cheveux. Rah, mais c'est pas vrai ça ! Je poussais un grognement rageur et menaçant. S'il recommence, je l'mord ! Je ramenais mes mains sur ma tête pour arranger mes cheveux, mais me stoppais lorsqu'un murmure me parvint...
« C'est rien. Vraiment. Ça me fait plaisir. »
Plaisir ? Je souris légèrement. Entendre ça après tout ce dur labeur, c'est tout ce qui me manquais. En plus de l'assurance du fait que j'étais prêt. Cela faisait depuis bien longtemps que je ne m'étais pas sentit aussi bien il faut dire, et j'aurais jamais imaginé que cette joie viendrait de Dan. C'est assez flippant de dire ça quand même. Mais bon, on fait avec. Il recula alors, et déclara d'une voix forte :
« On va leur botter les fesses ! »
Cette fois-ci, si l'autre équipe veut être plu agitée que la notre, va falloir qu'ils creusent loin. A croire que y'a que Dan qui soit capable de les bouger un peu, bande de paresseux. Enfin... "dit le roi des paresseux". Arf, parfois je me dis que ça fait depuis longtemps que je me suis pas endormi sur le banc en attendant que les autres passent la batte au batteur de génie et que je sois obligé d'aller fouiller dans la vase du lac. Eh nan, ça fait une semaine seulement, c'est presque trop encourageant.
Après peut-être une ou deux minutes à tenter de convaincre le manager de m'accepter en tant que joueur - c'est déjà tout décidé avec Dan qui l'encourage, pas la peine de s'imaginer un non - finalement le début du match finit par s'annoncer. J'hésitais un instant en regardant quelques joueurs commencer à prendre place après avoir discuter avec l'entraîneur. Ça allait être la première fois, mais est-ce que c'était vraiment une bonne idée ?

(J'ai l'impression de pas avoir d'inspi, arf. O_o)

(Hahaha XDD Pas grave...)

Le début du match s'annonçait enfin et je souris. Notre équipe commençait à frapper. Avant même que l'entraîneur n'ait le temps de dire quoi que ce soit, je passai la batte à Hiroshi en le gratifiant même d'une petite tape dans le dos fort encourageante.

- Donc, d'un point de vue purement stratégique, Hiroshi va commencer. Comme ça, quand il sera sur un but, on va envoyer Dan, et vous serez deux à marquer à la fois. C'est bon ? Ok les gars, déclara alors l'entraîneur.

Je fis un clin d'oeil à Hiro, l'air de dire "Bah voilà je le savais". Évidemment, je ne commençais jamais. Il fallait attendre que les autres incompétents soient sur les buts pour faire un joli Home Run et tous les faire entrer en plus de moi. J'attrapai alors Hiroshi par les épaules et l'attirai vers moi, plongeant mon regard dans le sien.

- T'oublies pas hein. Les yeux sur la balle, relève le coude... J'sais que tu peux le faire.

Je pressai légèrement ses épaules, puis le poussai tout doucement vers le terrain. Lui faisant même un signe, le pouce levé en l'air, encourageant. Personne ne comprenait pourquoi j'agissais aussi gentiment avec lui. C'était juste... complètement débile. Et tout nouveau. Mais je l'aimais bien, mon crétin d'Hiroshi. En vrai, c'était mon ami. Je crois. ... Je le considérais ainsi.

(*commence à écrire que Hiro-chan se retourne pour aller embrasser Dan mais se fait fracasser par son personnage*)

Alors que j'observais l'autre équipe qui semblait déjà presque prête, quelque chose paru dans mon champ de vision. Je baissais les yeux sur la batte, puis relevait la tête vers ce visage souriant. Oui, Dan avait confiance cette fois-ci. Je répondis à son sourire, empoignant à mon tour la batte en lui adressant un regard sur : j'allais montrer de quoi j'étais capables cette fois-ci. Il me gratifia d'une tape dans le dos ; quelques jours plus tôt, ça aurait sans doutes tourné à la dispute, niark.
« Donc, commença l'entraîneur, d'un point de vue purement stratégique, Hiroshi va commencer. Comme ça, quand il sera sur un but, on va envoyer Dan, et vous serez deux à marquer à la fois. C'est bon ? Ok les gars ! »
Ah, si ça c'était pour pas me mettre la pression, c'est pas gagné. Premier match et me voilà premier batteur. Remarque, plus vite j'aurai fait mes preuves et mieux ce sera. Je me tournais vers Dan, tout de même plutôt perplexe sur cette clairvoyance de sa part - à croire que c'est moi l'imbécile à force, sacré Dan - mais celui-ci m'adressa simplement un clin d'oeil. Pff, Baka. J'allais me diriger vers le terrain quand une main attrapa mon épaule et un bras me tira dans l'autre sens. En quelques secondes je me retrouvais face à Dan, les yeux plongés dans les siens.
« T'oublies pas hein. Les yeux sur la balle, relève le coude... J'sais que tu peux le faire.
-Y'a intérêt », rétorquais-je avec un sourire narquois pour cacher ma gêne.
C'est pas tous les jours que Dan m'accorde une telle confiance. Je commençais à sérieusement sentir le poids de cette responsabilité qu'il me donnait, mais pour une fois je pense que ça ne me gênait pas tant que ça. Non, au contraire, j'avais l'impression que pour une fois j'allais faire plus que satisfaire mon égoïsme. Logique, je sais. Mais chuis bête, qu'est-ce que vous voulez ? Au moins, ma plus grande qualité c'est d'en être tout à fait conscient et de l'avouer.
Dan pressa mes épaules avec douceur, puis m'incita à aller vers le terrain. Un instant j'avais presque cru qu'il allez m'enlacer - j'vous jure que sur le coup ça me fait bien rire mais j'aurais moins ri s'il l'avait vraiment fait. Je me retournais brièvement, juste le temps de capturer le dernier geste qu'il me fit, le pouce levé. Je répondis d'un sourire et d'un geste signifiant mon habituel "t'inquiète". Dire que d'habitude c'est à ce moment là qu'il faut s'inquiéter, mais cette fois-ci, je compte bien réussir.
Ça y est, j'étais sur le terrain, batte en main. Je pris position, me rappelant des leçons de Dan. Coude relevé, les yeux rivés sur la balle et rien d'autre. Je ne devais pas pensé aux regards rivés sur le terrain, juste au baseball, uniquement à ça. C'est ainsi que parle celui qui n'y comprenait rien il y a encore quelques jours de cela.
Je resserrais mes mains sur la batte quand le lanceur fit un geste. Il prit un léger élan, et lança la balle en ma direction. Peuh, par rapport à ce que m'a lancé Dan ces derniers jours, c'était pas grand chose. Et rien du tout par rapport aux balles que je me prenais dans la figure encore avant. Oui, l'entraînement avait porté ses fruits. J'y croyais. Non, j'y crois.
La balle partit au des têtes des autres imbéciles qui nous faisaient face. Attends, j'y crois pas... J'ai vraiment touché la balle ? Pas le temps de rester là à les observer d'un air ahuris, après avoir laissé la batte derrière moi je me presse de rejoindre la base qui suit. Pas la peine de me faire la remarque, je sais, chuis pas le plus rapide loin de là, mais ça c'est pas nouveau. En attendant, deux bases, c'était tout de même pas mal. Je soupirais, cherchant des yeux Dan. Était-ce le résultat escompté ?

(*Vole la batte de Dan et fracasse la tête d'Hiroshi* BAKA !! Laisse-nous fantasmer si on veut et contente toi de faire du yaoi >_<")

Je ne mentais pas en disant avoir confiance en Hiroshi. Mais je savais quand même que l'équipe que nous affrontions aujourd'hui était une grosse rivale, que nous avions chaque fois du mal à battre. Et que souvent, nous étions les perdants. Alors je ne savais pas à quoi m'attendre. Je savais qu'il avait fait d'énormes progrès, mais serais-ce suffisant ? J'osais l'espérer. Je le regardai prendre la position. Je crois que je la lui avais reprochée tellement souvent qu'il s'en était bien souvenu. C'était presque aussi parfait que moi, je vous le dis. Voyant le lanceur prendre son élan, je rivai mon regard sur Hiro.

- Montre-leur de quoi t'es capable... murmurai-je pour moi-même.

Avec un sourire satisfait, je vis la balle décrire un bel envol dans les airs. Il ne l'avait pas juste touchée. Il l'avait très bien frappée en plus de cela. Je le regardai courir. Deux bases. Avec un lancer comme celui-là, j'aurais sans doute réussit à en courir trois. Mais ce n'était pas grave. Il commençait, et de toute façon je savais qu'il n'était pas du genre... le plus rapide qui soit. Petit escargot, va. Mais je criai avec les autres totalement enthousiastes. Puis je portai mon pouce et mon index à ma bouche, et sifflai, avant de rire. Je le vis me chercher des yeux, accrochai son regard et lui fit un large sourire accompagné d'un clin d'oeil. Il avait été superbe.

Je m'approchai du marbre et me penchai pour ramasser la batte qu'il avait laissée tomber. Je la fis tourner quelques fois dans les airs, puis serrant mes mains sur le manche. Le commentateur hurlait presque mon nom dans le micro, appuyé par la foule qui faisait la vague et les cris aigus des filles. Disons que j'étais bien connu. Cela me fit sourire. Le lanceur avait l'air déjà totalement découragé. Il envoya la balle dans ma direction. Tu parles d'un lancer ! Je n'eus aucun mal à frapper la balle du plus fort que je pouvais. Je pris même le temps de m'appuyer sur ma batte, croiser une jambe derrière l'autre et suivre son vol plané avec une main en visière au-dessus des yeux. Cela déclencha des rires parmi notre équipe, des grognements du côté de nos adversaires. Enfin, après tout ça, je laissai la batte par terre et commençai à jogger tranquillement en faisant le tour des bases. Disons que... La balle devait être perdue je ne sais trop où. Dans le lac ? Héhé. Avec un Home Run, je faisais automatiquement le tour. Alors c'est ce que je fis. En prenant mon temps, pour faire bien chier.

(L'abîme pas trop, il pourra plus le faire sinon ! [Faire quoi ? O_o] *sourire innocent* Muahah.)

Finalement mon regard finit par retomber à l'entente d'un sifflement sur Dan qui, au milieu des autres, ne cachait pas sa joie. Quel idiot franchement. Je lâchais un rire quand il m'adressa un large sourire. Idiot, vraiment. Mais bon, maintenant c'était à son tour de s'y mettre. Il y avait pas de quoi s'inquiéter en temps normal à présent, un beau Home Run comme d'habitude. Allez savoir qui va chercher la balle dans de telles conditions, pour une fois que ce n'est pas moi le chien.
Je sursautais en entendant soudainement le commentateur se mettre à presque hurler. Mais il va bien oui ?! Ce fut bien vite suivi des cris d'hystérie des filles quand Dan pris sa place. Un air blasé barra mon visage soudainement : décidément Dan, je te hais, c'est définitif. M'enfin, si ça l'amuse d'être poursuivi par ces folles, tant pis pour lui. Je comprend maintenant pourquoi il ne lui est même pas venu à l'idée de parler du fameux soir où il m'a fait cette mauvaise blague, ça lui aurait fait beaucoup moins de folles en train de crier derrière lui sur le terrain.
Je croisais les bras, l'air exaspéré, alors qu'il prenait enfin place. Mon attention fut à nouveau capturée quand le lanceur se décida enfin à envoyer la balle. Regardez-le qui s'inquiète déjà, il risque pas de réussir grand chose face à Dan. Mon hypothèse se confirma quand la balle décrivit un magnifique arc de cercle à toute vitesse au dessus du terrain pour aller atterrir en plein dans l'endroit habituel. Et plouf, évidemment.
En attendant, je vous laisse deviner l'état d'esprit de Dan : ça y est, il a pris la grosse tête. Posture désinvolte, air satisfait et main en visière pour suivre des yeux son Home Run, c'est vraiment désespérant. Eh, pourquoi je ris moi en plus ? Je hausse les épaules en enfonçant les mains dans les poche, faisant demi-tour en me dirigeant d'un air blasé vers la base suivante. Pas la peine de me dépêcher, de toutes manières ils sont pas prêts de la trouver cette balle, déjà que moi qui suis habitué à aller la chercher je mettais bien cinq ou six minutes pour la retrouver.
Une fois arrivé sur le marbre, je soupirais en me retournant. Dan arrivait juste derrière moi - évidemment, il va toujours plus vite que moi et juste pour son propre plaisir, c'est dire si entre chien et chat on est pas plus que opposés lui et moi - avec toujours ce même sourire satisfait sur le visage. Je ne pu retenir un rire en le voyant arriver. Vu comme c'était parti, on avait toutes nos chances. Restait à savoir si cela se maintiendrait tout au long des manches qui suivraient.
« Dan ! »
Lorsqu'il arriva à ma hauteur, comme pas réflex, je balançais mes bras autour de ses épaules pour l'enlacer avec un rire.
« Je sais qu't'aimes pas ça. Je prend le risque, ça fait trop plaisir ce que tu as fait jusque là pour moi. »

(Vais faire attention... Mwahah XDD)

En arrivant derrière Hiroshi, au moment où je posais les pieds sur le marbre et que le commentateur rugissait d'autres paroles dans son micro pour exciter la foule - et je ne parle pas dans CE sens-là... Oo - je vis celui-ci se tourner vers moi. Lorsqu'il passa ses bras autour de mes épaules, je souris en coin.

- Tu sais quoi baka ? T'as été excellent.

Soudain, mon sourire sembla devenir un peu plus malicieux. Il venait vraiment de m'enlacer les épaules, encore une fois ? Ah ah. Il l'aura voulu, disons que ce coup-là, il l'a vraiment cherché. Je me penchai vite vite sur lui avant qu'il n'ait le temps de me voir venir et de réagir, et plaquai mes lèvres sur les siennes. Ce fut plutôt court comme baiser cette fois-ci, parce qu'on était quand même en public. Mais je le relâchai ensuite et clamai joyeusement:

- Je t'avais prévenu !

Ramassant la batte, je fis un clin d'oeil à Hiroshi et repartit tranquillement vers le banc de nos joueurs en sifflotant d'un air tout à fait innocent. Bon, l'entraîneur embarqua ensuite quelques autres batteurs plus ou moins compétents... bref. Que du beau non-talent. On ne marqua que deux autres points seulement, puis avec trois retraits ce fut notre tour de lancer. Là par contre on avait un lancer qualifié. Je jetai un coup d'oeil à Hiroshi.

- Ouuais... On a négligé ton entraînement au champ je crois bien ! T'inquiète, on verra ça les prochaines fois.

J'allai me placer avec quelques autres joueurs. Ben oui je suis bon partout. Batteur, lanceur... Même pour attraper les balles quand nous ne sommes pas à la batte.

("et je ne parle pas dans CE sens-là" - Roh c'est bon, pour une fois que j'y pensais même pas. xD)

Au début, Dan eut un sourire en coin, l'air tout à fait détendu et même plutôt fier. Il avait toujours l'air fier remarque, à part quand il revenait d'une dispute avec sa mère mais sur ce point-là je pense qu'il y a pas grand monde qui ferait le fier après ça.
« Tu sais quoi baka ? T'as été excellent. »
Je répondais d'un large sourire à ce compliment, jusqu'à-ce qu'il remarque enfin que j'étais en train de l'enlacer. Je lâchais un nouveau rire détendu en me séparant de lui, mais avant que j'ai pu réagir il s'était rapidement penché vers moi et ses lèvres allèrent brièvement caresser les miennes. Je restais figé sur le coup. Nan, il avait osé...
« Je t'avais prévenu !
-Stupide chat ! », répondis-je en aboyant après son air joyeux.
Évidemment, les autres joueurs prirent cela pour une de nos habituelles disputes, pas d'inquiétude à avoir de ce côté là... Mais non d'un chien, ce salopard m'a quand même embrassé en public ! Et si quelqu'un l'avait remarqué ? J'imaginais déjà une des filles du fameux fanclub Dan en train de s'évanouir devant une telle scène. Et je dois avouer que l'image ne me déplaisais pas, au contraire je me retenais à grand peine d'éclater de rire, mais je réussissais tout de même à maintenir un air colérique face à une telle réaction. Il avait osé quoi, nom d'un chien !
Dan prit cela tout naturellement, allant ramasser la batte qu'il avait laissé derrière lui en faisant le tour du terrain, et m'adressant un clin d’œil repartit calmement vers les banc. Quel comédien j'vous jure, avec son petit air innocent ! Je croisais les bras d'un air vexé mais me décidais finalement à rejoindre l'équipe avec un grognement.
Le match se poursuivit plutôt naturellement. Enfin, sans compter le fait que les membres de notre équipe excepté Dan sont de véritables mauviettes. M'enfin, deux points en plus c'était pas trop mal, même si au final le retrait de trois batteurs ne tarda pas. Ainsi le première demi-manche avait pris fin. C'était loin d'être fini encore, mais pour une fois on allait peut-être réussir.
« Ouuais... »
Je relevais la tête d'un air interrogatif vers Dan alors qu'il venait de me jeter un coup d’œil.
« On a négligé ton entraînement au champ je crois bien !
-Bah.
-T'inquiète, on verra ça les prochaines fois. »
Les prochaines fois ? Je n'eus pas le temps de lui poser la moindre question sur l'utilisation de cette expression qui m'avait surpris, le voilà déjà reparti sur le terrain. C'est vrai, il est mauvais en rien sur le terrain. Je lâchais un vif soupire, me laissant choir sur le banc pour observer les neufs joueurs se disperser sur le terrain, laissant derrière eux les quelques remplaçants, lanceur de relève et autres.
C'était bien la première fois que je participais à un match, autant en tant que joueur qu'en tant que spectateur. J'ai jamais voulu venir les voir, je préférais aller traîner loin du terrain pour profiter de la solitude. Mais à présent que j'y étais, je ne parvenais pas à détacher mon attention du jeu, le cœur battant. C'était bien la première fois que j'avais tant envie de voir notre équipe gagner, moi qui ne participait qu'aux pratiques.

(Hum... On fait une ellipse quand tu veux, moi ça m'est égal, juste pour dire. xD)

(Pouahaha xDD Jme suis assurée que tu y penses )(Huuum... Alors voilà. Je vais écrire mon idée trop cool tout de suite dans ce cas ^^)

Le match s'annonçait définitivement pour être serré. On s'échangea ainsi à tour de rôle la batte, effectuant les trois retraits de chaque côté, marquant chacun des points. J'avais réussis à attraper une balle ou deux du premier coup, créant automatiquement un retrait, ce qui avait bien entendu fait hurler bien des gens, dont le présentateur. Lui, ce devait être un de mes fan. À l'entendre parler dans son micro avec passion...

Bientôt ce fut rendu la fin du match. C'était notre équipe qui était à la batte, pour la dernière manche. Il y avait trois personnes sur les buts, dont Hiroshi, qui je devais l'avouer, avait fait une performance remarquable selon moi. Nous avions actuellement deux retraits, et notre équipe tirait de l'arrière d'un seul point. Un seul retrait de plus, et nous perdions automatiquement le match. Cependant, une bonne balle pouvant faire rentrer au moins deux joueurs au marbre nous assurerait la victoire. (Mettons. J'ai oublié que vu qu'ils avaient commencé, ils pouvaient pas finir à la batte, mais on va dire que si. Pour rendre ça plus dramatique et leur mettre la pression xD). Le truc, c'est que l'entraîneur avait gardé son arme secrète sur le banc. Oui, il m'avait refusé l'accès à la batte, attendant qu'il y ait tout ces joueurs positionnés pour faire plus de points d'un coup. C'est à ce moment-là qu'il m'envoya. Je me levai, marchant vers le marbre, me penchant pour ramasser la batte. Et je me plaçai en position. J'avais le regard fixé droit sur le lanceur. Concentré. L'entraîneur de l'autre équipe vociférait des trucs, totalement énervé. Il commençait à être sous le stress le bonhomme. Faut dire qu'il savait que j'étais de loin le meilleur batteur.

- Allez mon gars, montre-lui à ta mère comment tu sais lancer une balle !!

Il hurlait à son lancer. Sa phrase me surpris. Me fit comme un petit pincement désagréable. Évidemment. Il y en avait combien, parmi cette foule, qui étaient des parents de joueurs ? Beaucoup. Mais pas les miens. Pour sûr.
La balle fila à une bonne vitesse. Il se surpassait, dit donc ! Je brandis la batte, fronçant les sourcils... Entendant crier dans les micros "Première priiiiise !!".
Hein ? Je l'avais manquée ? Je jetai un regard derrière moi, puis reportai mon attention en direction du lanceur, la mine plus que surprise. J'étais déstabilisé. Je n'en manquais jamaaaais ! Qu'est-ce qu'il se passait là ? La foule se mit à hurler encore plus fort, se faisant encourageante et scandant mon nom.

«On a beau dire que t'es le batteur de génie, mais tu te rendras jamais plus loin dans ton putaiin de sport que dans les ligues de ton école.»
"Qu'est-ce que t'en sais, maman. Qu'est-ce que t'en sais hein !?!"

Concentre, Dan. Concentre. Ne pense à rien d'autre qu'au baseball. Tu l'as dis toi-même à Hiroshi, il n'y a que toi, et la balle. Cette balle que tu dois envoyer dans le lac là-bas. Tu le fais tout le temps, c'est pas si dur.
Le temps de cligner des yeux, il lança la balle vers moi. Je serrai les mains sur la batte et frappai. "Deuuuuxième prise !!" entendis-je résonner dans tout le terrain. Cette fois, la foule sembla tomber dans un silence presque complet. Là, définitivement, ça n'allait pas. L'air horrifié, je contemplais mes mains, ma batte. Je ne contrôlais plus rien. La situation m'échappait. Il y avait les cris de l'entraîneur. Il comptait sur moi, toute l'équipe comptait sur moi. J'étais bien le seul qui pourrait les mener à la victoire, car ceux qui restaient étaient loin de savoir frapper une balle. Je serrai les dents, ramenai la batte en l'air et reprit position avec un air plus que déterminé.

«Tu te crois bien fort, Dan. Mais tu n'es strictement rien ! Voilà ce que t'es. Un bon à rien qui se la pète parce qu'il est doué au baseball. »

Et si c'était vrai ? Et si après tout, j'étais qu'un bon à rien. Je suis un frimeur et les filles sont folles de ma popularité. Mais à quoi va réellement me servir le baseball ? Je ne suis peut-être pas LE meilleur. Qui dit que je vais vraiment continuer plus loin que l'équipe de l'école ? ... Je suis peut-être qu'on bon à rien...
Entre les rires montant du banc de l'équipe adverse, et les paroles de ma mère faisant irruption dans ma tête au mauvais moment, j'étais vraiment mal. Et ça se voyait, pour n'importe qui ayant un minimum d'observation. Je n'avais pas l'air dans mon assiette. Mais j'affichai ensuite un air plus concentré. Fixant la balle. Balle qui fit une drôle de courbe à la fin, que je n'avais absolument pas prévue. Avoir su, je l'aurais laissée passer. Il aurait eu une fausse balle. Mais je brandis la batte avec détermination. Je croyais l'avoir eue. Mais le long cri "Troisième prise, retirééééé !" en plus des hurlements de l'équipe victorieuse me confirmèrent mes craintes. J'avais tout raté. Trois prises. Un retrait. Les joueurs sur les bases revinrent lentement vers le banc, tête basse. Moi, la batte encore entre les mains, j'avais l'air démoli. Tout simplement. Juste comme je retournais moi aussi vers le banc, une voix moqueuse résonna dans mon dos.

- Oh ben dit donc... Qu'est-ce qu'il se passe, pitou ? On a tout raté ? On vient de faire perdre son équipe on dirait... Comme quoi... T'es peut-être pas si surdoué que ça !

La colère monta comme une flèche. Sans vraiment prendre le temps de réfléchir, je lâchai la batte, faisant volte-face et fonçant sur le gars. C'était un des costaud de l'autre équipe, et il était bien plus carré que moi, en plus d'être vachement grand. Mais je lui sautai dessus, attrapant son chandail à deux mains... Jusqu'à ce qu'un premier coup de poing me cloue au sol. Juste comme j'allais me relever, il s'agenouilla au-dessus de moi et son poing s'abbatit.Deux fois, trois fois. Quatre fois. Je lâchai un glapissement de douleur involontaire. Le sang colorait désormais son poing. Je n'avais même pas la force de me défendre. Haletant, je redressai lentement la tête lorsqu'un cinquième coup me plongea la tête dans la poussière. J'y restai immobile. Le gars fut violemment tiré en arrière par la suite. Par qui ? Je l'ignore. Je n'avais plus conscience de grand chose autour de moi. Je me remis lentement debout, passant une main sous mon nez pour en essuyer le sang qui coulait en abondance, geste complètement inutile d'ailleurs. J'étais salement amoché. Ma lèvre inférieure commençait déjà à enfler, et sûrement que je me ramasserais un bon oeil au beurre noir. Peut-être quelques bleu, si j'ai pas de chance. Je ne sentais tout simplement plus mon visage... Heureusement mon nez ne semblait pas cassé. Je ne pris la peine de rien répliquer. Quand on se fait tabasser comme ça, on prend nos trucs et on se casse. On essaye plus de jouer le plus malin ou le plus fort.

Je lançai la batte près du banc. Hiroshi la ramasserait. Le visage ensanglanté et l'air mi-furieux, mi-abbatu, je m'emparai de mon sac contenant mes affaires et quittai le terrain sans me retourner, ni adresser un seul mot à personne. C'en était fini de Dan le surdoué. Il venait de voler en éclats.

(*Pleure* :'( )

(T'arrête pas de me faire pleurer toi ces derniers jours, tu me dois un bon yaoi puisque c'est comme ça, na. T_T)

Le match sembla durer une éternité au début. Je n'aurais jamais pensé que je pourrais un temps soit peu m'y intéresser un jour, mais aucune des neuf manches ne me délaissa à l'ennui ne serait-ce qu'un instant. Par contre, il faut avouer que le bruit aux alentours c'était pas encore ça, ça doit être silencieux dans les classes avec une majorité de filles après un match, dommage que je sois dans une classe avec une majorité de garçons j'aurai bien rigolé moi. Ça doit être la femme du présentateur qui est contente le lendemain d'un match vu la discution qu'il se fait à lui-même sur l'équipe, particulièrement sur Dan - arf, s'ils le connaissaient vraiment ils n'en diraient pas tant des belles choses sur le batteur de génie.
Bien vite rendus dans l'action, les manches qui suivirent ne semblèrent pas durer, bien qu'un simple coup d’œil à la montre de l'entraîneur m'informa bien vite de l'heure sacrément avancée. Ma mère allait encore me faire la tête pour ne pas être rentré tôt lui raconter le match, remarque je l'ai jamais fait puisque j'ai jamais été au moindre match en un sens, mais ça elle est pas censée savoir.
Enfin, la neuvième et dernière manche arriva - Pourquoi vous me demandez à moi pourquoi on passe batteurs en dernier ? Demandez ça aux créateurs, moi j'en sais rien et j'veux même pas savoir avec ces esprits tordus ! - et avec cela nos dernières chances d'achever le match sur une victoire définitive. Avec Dan en dernier batteur, un Home Run et on aurait été débarrassé.
Nous étions trois sur le terrain. J'étais à la deuxième base, celui de devant m'a ralentit. Pour une fois que j'étais chaud et que je courrais une base de plus que d'habitude, c'est rageant. Dan se leva alors enfin. L'entraînant avait bien calculé son coup, il voulait terminer sur un grand chelem. Quatre point et nous aurions eu une victoire radicale, trois points d'avance, de quoi les faire rentrer penauds chez eux ces imbécile.
Il prit place face au lanceur, et celui-ci voyait déjà le match mal finir. Tous savaient ce qui allait arriver : un Home Run et on rentrait tranquilles chez nous. Les filles s'égosillaient, le commentateur - ah, il se sent plus lui - j'en parle même pas, quant à l'entraîneur de l'équipe adverse je l'avais pas vu si déstabilisé depuis le début du match. Une phrase de trop lui échappa malheureusement.
« Allez mon gars, montre-lui à ta mère comment tu sais lancer une balle !!! »
Dan sembla tiquer, je tressaillis. Bon, sur l'instant j'ai plus pensé à ma mère que je cherchais des yeux d'un air paniqué en me disant qu'elle allait encore me titiller en sortant du match, mais le geste de Dan me ramena bien vite à la réalité. Il devait avoir pensé à sa mère lui. Allez, courage, elle n'a fait que lui crier dessus... Mais allez savoir ce qu'elle lui a dit. Rien n'est censé atteindre le batteur de génie, ce foutu chat, mais je crois bien que je l'avais jamais vu si mal avant aujourd'hui. Avant tout à l'heure sur le banc, une fois de plus sans sa batte, l'air sombre...
« Première priiise ! »
Je portais machinalement ma main à mon front - chais pas, la balle de l'autre fois a du me troubler pour que j'ai ce réflex maintenant - avec un air paniqué. C'était bien la première fois que Dan ratait comme ça une balle. C'était une petite erreur, un rien, un problème quelconque, ça allait passer... hein ? Les autres joueurs semblaient sur le cul, un court silence s'était fait dans la foule. C'était juste un mauvaise passage. "Ça arrive à tout le monde", hein ?
Dan se retourna, comme pour vérifier qu'on ne lui faisait pas une mauvaise blague, mais le receveur avait bien dans son gant une balle jaune. Je mordais ma lèvre inférieure. Il ne fallait pas que je pense à cette dispute, ça porte malheur, c'était pas ça. Ça ne DEVAIT pas être ça, jamais au grand jamais, surtout pas dans de telles conditions. Merde, pourquoi ce con d'entraîneur avait dit ça nom d'un chien ?
La voix de la foule se fit à nouveau entendre plus fort encore. Les uns sifflaient contre le lanceur qui ne parvenait plus à s'y retrouver entre sa crainte du batteur de génie, sa joie d'avoir réussi et sa surprise face à la réaction des spectateurs notamment du côté du public féminin et du commentateur qui hurlait de plus belles. Les autres encore n'avaient de cesse d'accorder des encouragements à Dan, mais celui-ci semblait totalement perdu. Il ne devait pas abandonner, pas maintenant...
Il reprit à peu près son calme, reprenant position comme il se devait. Tout le monde avait confiance, j'avais confiance, mais en même temps je commençais à douter. Dan n'allait pas bien, pas du tout, cela se voyait. Ou étaient passés ses petits gestes moqueurs ? Sa belle gueule que je déteste tant ? ... Ce sourire que j'aimais tant même s'il était si désespérant à force ?
« Deuxième priiise ! »
Cette fois-ci le lanceur n'en croyait plus ses yeux et hésitait entre sa peur des représailles du batteur et sa joie de l'avoir eu deux fois. Rigole pas trop mec, t'arrive certainement pas à sa cheville, t’atteins même pas la semelle de ses chaussures. Mais en même temps, je crois que je commençais à le sentir vraiment mal. Cette fois-ci, c'est raté, pas d'autre choix. A moins d'un miracle, un simple miracle que je commençais à souhaiter.
La foule était tombé dans un silence lourd, manifestant de ce fait son incompréhension, sa peur, son désespoir. Des filles je crois bien en avoir vu une ou deux qui s'étaient évanouies, et j'dois avouer que j'aurai encore préféré que ça eut été parce qu'elles nous ont vus nous embrasser. De nouveaux cris se firent entendre finalement, les plus silencieux eux-même s'étaient mis à clamer le nom du batteur de génie.
« Dan... »
Je baissais la tête, portant cette fois-ci ma main à mes lèvres d'un air perdu et désolé. Je ne devais pas perdre confiance, pas maintenant. C'était... Ah, j'arrive pas à croire que je dis ça : Dan était mon ami, je devais avoir confiance en lui coûte que coûte. Je relevais la tête, le regard fixe sur cet idiot de chat. Ce qui est sur, c'est qu'après ce match, j'vais pas m'gêner pour aller mordre cet imbécile d'entraîneur adverse. Après ce match qu'on va gagner, qu'on DOIT gagner.
Dan avait cette fois-ci l'air horrifié. C'était la première fois que cela lui arrivait, c'était tout à fait compréhensible. Dire que moi, à côté, je ne m'étonnais même plus d'être un bon à rien inter-sport, on peut dire que je ne tiens certainement pas de mon père. Mais lui, il était surdoué, il n'avait jamais perdu de cette manière. S'il perdait, ce n'était pas LUI, mais LES AUTRES. Et uniquement eux, ces bons à rien.
Il regardait ses mains d'un air perdu, comme cherchant une réponse à ce soudain manque, à cette faiblesse. Comme moi j'avais cherché longtemps mais vainement une réponse à mes pleurs. Mais il ne fallait pas en avoir peur, je n'avais plus pleuré depuis, ça allait passer. Comme toute chose devait se passer purement et simplement.
L'entraîneur de notre équipe vociférait, les joueurs dans le poulailler s'agitaient et appelaient Dan pour le réveiller, des joueurs sur les bases celui qui se trouvait devant moi ne manquait pas de manifester son incompréhension en aboyant sauvagement contre ce stupide lanceur - et après c'est moi le chien - alors que celui qui était derrière était tout simplement statufié, le souffle coupé. Il devait voir ses rêves brisés, comme la légende qui commençait à se fissurer. La légende du batteur de génie...
Des rires s'élevèrent définitivement du côté adverse. L'entraîneur ne parvenait même pas à comprendre ce qu'il se passait, mais nos rivaux eux se contre-fichaient de la raison : ils n'avaient plus à craindre Dan. Bande d'idiots, vous ne valez rien de plus que moi avant que Dan ne m'entraîne alors n'allez pas vous vanter !
Le lanceur prit son courage à deux mains, brandissant la troisième balle d'un air décidé et sur. Je me surpris et serrer les poings, mordant définitivement ma lèvre inférieur d'un air tendu, les yeux fixés sur Dan. La balle fut lancée. Un lancé pitoyable d'ailleurs, du raté... Mais...
« Troisième prise ! Retiréééé ! »
Je sentis un frisson parcourir mon dos tout le long de mon dos. Il avait tenté de la frapper ? Lui qui m'avais crié dessus plus d'une fois que ce genre de balle incertaine il valait mieux la laisser passer ? Des cris de joies s'élevèrent dans l'autre équipe, mais un lourd silence écrasait notre équipe. La foule semblait figée, comme si l'annonce de la fin du monde venait d'être faite. Ce n'était pas celle du monde, mais c'était bien une fin. Les deux autres joueurs se traînèrent vers l'équipe, l'un jurant et grognant d'un air visiblement exaspéré, l'autre toujours aussi silencieux et choqué. J'allais les rejoindre de même que Dan qui avait la tête baissé, l'air détruit, quand une voix se fit entendre au delà des rires des gagnants.
« Oh, ben dis donc... Qu'est-ce qu'il se passe pitou ? On a tout raté ? On vient de faire perdre son équipe on dirait... Comme quoi... T'es peut-être pas si surdoué que ça ! »
Bon, je sais, ça sert à rien de réagir à ce genre de provocation, mais je suis du genre à réagir à tout moi. C'est pas pour rien que Dan et moi on était toujours en train de s'engueuler et que plus d'une fois je me suis pris une balle dans la figure - tant que c'était pas la batte ça me va finalement. Aussi à peine cet idiot eut-il fini sa phrase que je m'étais retourné, toutes griffes dehors - enfin, je veux dire, crocs en avant puisque chuis censé être le chien plutôt - prêt à lui bondir dessus pour me venger, mais quelqu'un sembla me devancer.
Quelqu'un passa à tout vitesse à côté de moi et se jeta sur la grande (oh mon Dieu qu'il est grand O_o) brute qui l'envoya au sol d'un coup radicale, une bonne baffe digne d'un imbécile avec que du muscle et rien dans la tête. Je me stoppais en reconnaissant le blond qui tomba à terre. C'était vraiment Dan celui qui venait de se faire lâchement jeter au sol ?
Je secouais vigoureusement la tête pour me précipiter vers eux quand l'autre montagne se plaça pour le fraper copieusement. Une fois, deux fois... Je m'accrochais tant bien que mal à son bras d'un air décidé en lui hurlant d'arrêter, en vain.
« Mais putain, vous allez m'aider oui ?! », hurlais-je à l'équipe.
L'entraîneur et deux autres joueurs se précipitèrent, ainsi que l'entraîneur de l'autre équipe qui préférait éviter les problèmes. L'imbécile fut tiré en arrière sans grande difficultés cette fois-ci et éloigné le plus vite possible de Dan. Il fallut un moment pour le calmer, des secondes interminables, mais finalement son équipe vint le tirer plus loin pour éviter plus d'humiliation autant pour notre équipe que pour la leur. Quelle idée de nous provoquer aussi lâchement aussi ?
Je soupirais de soulagement, me retournant en cherchant Dan des yeux après avoir trouvé la batte à côté du banc. Mais...
« Où est Dan ?, demandais-je à un de nos joueurs qui s'apprêtait à partir.
-Dan ? Eh bien il vient de partir il me semble. »
Partir ? Comme ça ? Sans prendre le temps de remercier celui qui venait de me renseigner, je ramassais rapidement la batte de Tetsu et me précipitais dehors en ignorant les appels de l'un des joueurs. Qu'est-ce qu'il allait me demander d'ailleurs ? J'm'en fous d'eux, il y avait bien plus important...
« Daaaan ! »
J'avais réussi à apercevoir sa silhouette dans une rue. D'un autre côté un groupe de filles m'avait un peu aidé à le remarquer, à croire qu'elles étaient prêtes à se faire stalkers juste pour lui. Remarque, comme ça on le voit plus rapidement, même si ça soulève des murmures désapprobateurs parfois derrière nous ; allez vous faire voir bande de sorcières. Je m'accrochais au bras de Dan pour l'arrêter, lui lançant un regard se voulant dur.
« Hey, tu vas pas te laisser abattre par ces idiots ! »
Je me figeais en remarquant le ton de ma voix. Quelque chose vint chatouiller ma joue ; je portais instinctivement ma main sur celle-ci, en retirant une goutte d'eau salée. Bien vite des larmes submergèrent mon visage. Et voilà que ça recommence ! Je ne me laissais pas abattre pour autant, passant mes bras autour des épaules de Dan d'un air décidé en cachant ma tête sur son épaule et en reprenant de plus belle d'un voix plus ferme :
« Ça arrive à tout le monde, tu te rappelles ?! A tout le monde ! Et pourtant, cette fichue Terre continue de tourner, les gens ne changent pas pour autant ! Chuis toujours aussi con et chiant, et t'es toujours un insupportable génie qui profite de sa belle gueule ! »


(*partie pleurer*)

(T'inquiète pas... Ça va être un excellent yaoi xD)

Je n'avais plus rien à faire ici. Je voulais juste partir... Je sais plus trop où. Ne jamais rentrer chez moi. Si ma mère me voyait rentrer dans cet état, couvert de poussière et ma belle gueule ayant subit quelques dégâts désagréables... Elle allait définitivement m'achever. Me reprocher éternellement de m'être battu, me traiter encore de tous les noms inimaginable et rajouter une autre semaine à ma punition. Je marchais sans but. Je disais que je ne sentais plus mon visage... Ça n'empêchait pas la douleur d'être omniprésente. Disons que c'était un curieux mélange désagréable des deux.

« Daaaan ! »

Je grimaçai. C'était la voix d'Horoshi. Il me cherchait. Il ne devait pas me trouver... Non. Je voulais un peu de solitude... Je crois. En fait, je voulais surtout me le faire croire, m'en persuader. Mais... Je souhaitais plus que tout qu'il me rejoigne, je crois. IL attrapa mon bras. Je pivotai pour lui faire face, plongeant mon regard dans le sien. Si mon oeil n'avait heureusement pas encore commencé à prendre une teinte bleutée, ma lèvre, elle, était en sang, un peu enflée. D'ailleurs, j'avais essayé de m'essuyer le visage comme je le pouvais avec ma manche, mais... C'était quelque peu raté.

Les larmes coulaient sur ses joues. C'était la deuxième fois déjà qu'il pleurait devant moi. Mais cette fois-ci, je ne comprenais juste pas. Je ne lui avais rien dit de méchant... Pleurait-il à cause de... Moi ? Pour moi ? Juste comme j'allais passer mon pouce sur sa joue pour l'essuyer délicatement, je sentis ses bras entourer mes épaules. Je l'écoutai parler, mais mit mes mains sur sa taille et le repoussai ensuite solidement.

- Laisse-moi, baka ! Tu comprend pas, ok !? C'est pas sur toi que repose toute la pression. C'est pas toi qui rate jamais ses coups ! ... C'est pas toi qui vient de rater trois balles en ligne et faire perdre son équipe, pas toi qui a joué comme un pied. T'es pas celui qui subit les reproches d'une mère qui pense que son fils est le pire des bon à rien de la planète et qu'il fait que de la merde depuis qu'il est né ! T'es pas ce gars-là, Hiro...

Ma voix coupa brusquement à la fin de ma phrase. Je manquais d'air. Sans prévenir, mes beaux yeux bleus se remplirent de larmes. Je me rapprochai d'un coup d'Hiroshi et plongeai mon visage dans son cou. Oui oui, moi, le beau Dan, batteur de génie, je me laissais aller à pleurer dans le cou de mon ancien pire ennemi. Et ce n'était pas de légers pleurs, oh non. C'était les chutes Niagara, carrément. Je restai ainsi longuement, me fichant de tout autour. Y'avait qu'Hiroshi qui comptait. Lorsque mes larmes semblèrent s'être un peu calmées, je relevai la tête. Ma langue passa sur ma lèvre, la nettoyant du sang dans un mouvement tout à fait irrésistible. La voix un peu tremblante, j'esquissai un sourire maladroit entre mes larmes.

- T'es un crétiiiiin ! T'es tellement, tellement trop un crétin...

Je l'empoignai par les épaules et le plaquai contre le mur. Je fondis alors sur lui, et me jetai sur ses lèvres. Comme ça. Sans prévenir. Et cette fois, c'était presque désespéré. Mais encore plus bourré de tendresse que tout ceux que je lui avais donnés auparavant.

(*fond* J'veux un Dan de compagnie !♥ //VLAN/// *oui oui, chuis déjà dehors si vous me cherchez*)

Dan ne se retourna pas quand il entendit ma voix, il ne daigna à dire vrai me regarder que lorsque je lui attrapais le bras. Il le bougea pas, pas même lorsque je me laissais littéralement tomber dans ses bras. Je sais pas ce qui m'a pris, franchement. C'était sans arrière pensée, j'vous jure, à priori je pense que finalement je me trouvais plus sensible dernièrement allez savoir pourquoi exactement. Mais j'avais mal, tellement mal depuis que le match était fini, je souffrais sans pouvoir l'expliquer. Deux mains encerclèrent ma taille, me repoussant d'un bloc.
« Laisse-moi, baka ! Tu comprends pas, okay ?! C'est pas sur toi que repose toute la pression. C'est pas toi qui rate jamais tes coups ! ... C'est pas toi qui viens de rater trois balles en ligne et fais perdre ton équipe, pas toi qui a joué comme un pied. T'es pas celui qui a subit les reproches d'une mère qui pense que son fils est le pire bon à rien de la planète et qu'il fait que de la merde depuis qu'il est né ! T'es pas ce gars-là, Hiro... »
Il achevait tout juste sa phrase que sa voix se brisa pour nous plonger à nouveau dans le silence. J'avais séché mes larmes en l'écoutant, prenant un air sombre. Oui, ce n'était pas moi. Mais j'ai été dans ce genre d'état bien plus longtemps qu'il le pensait. J'étais pas le batteur de génie moi, j'étais l'idiot de service, l'incapable, le chien. Mais jusqu'à maintenant je ne m'en étais jamais plains. Parce que je savais que je n'étais pas seul à souffrir, qu'il y en aurait bien d'autres à qui ça arriverait mais bien après.
Je sentis un frisson me parcourir l'échine quand les yeux de Dan furent submergé de larme, et sans prévenir il cacha son beau visage couvert de tristesse dans mon cou. Je ne bougeais pas, ne disais rien. Que faire dans de telles situations ? A part se taire, rien. Je sentais les larmes froides de Dan couler dans mon cou, mais tout ce que je trouvais à faire c'est de passer doucement mes bras dans mon dos pour profiter de son corps chaud. Il ne devait pas être triste, il n'avait pas le droit. Parce que moi, tout ce que j'aimais de lui, c'était son sourire.
Tout ce que j'aimais... Je rougis légèrement à cette pensée, mais affichais un léger sourire : oui, finalement, entre chien et chat on ne se détestait pas tant que ça lui et moi. Peut-être vraiment pas même. Mais mon sourire fit place à de l'inquiétude quand il sembla enfin se calmer de longues minutes plus tard. Est-ce qu'il tiendrait le coup ? Est-ce que ça irait vraiment ? Il se détacha de moi. J'allais esquisser un mouvement pour le retirer vers moi, craignant plus de vois son regard triste qu'autre chose, mais me retins : je n'en avait je pense pas le droit.
Son visage était sacrément abîmé, vraiment. Cette sale brute avait vraiment fait un sale coup, quel salaud. Je serais bien retourné le mordre un bon coup, tiens, pour la peine ! Dan passa doucement sa langue sur sa lèvre ensanglanté pour la nettoyer. Puis un léger sourire s'esquissa sur son visage, un sourire un peu forcé et maladroit qui semblait prêt à se briser à tout moment au milieu de ce visage encore plein de larmes.
« T'es un crétiiiiin !, s'exclama-t-il d'une voix tremblante et faible.
-Je sais, murmurais-je en baissant un peu la tête.
-T'es tellement, tellement trop un crétin... »
Un sourire se laissa à prendre place sur mon visage : c'était bien l'unique mot qui nous servait avant pour nous décrire l'un l'autre, l'entendre à nouveau de la bouche de cet idiot me rassurait en un sens, Dan allait revenir tout simplement, j'avais confiance. J'allais reculer pour le laisser un peu tranquille maintenant que j'en étais assuré, mais à peine eut-il fini sa phrase qui me prit soudainement par les épaules.
Je laissais échapper une exclamation de surprise quand il me plaqua soudainement contre le mur sans crier gare. Quoi, qu'est-ce que j'avais fait encore ? Il voulait se battre dans l'état dans lequel il était ?! J'allais l'insulter copieusement mais quand je relevais la tête il captura soudainement les lèvres en un soudain baiser au goût salé des larmes et du sang. Mon visage vira radicalement au rouge tomate et je sentis la chaleur me revenir après ces larmes qu'on avait versé.
Un instant mon esprit s'embruma, s'embrouilla. Est-ce qu'il pensait encore à cette blague de tout à l'heure comme quoi il m'embrasserait si je l'enlaçais ? Il en aurait été capable, mais pas dans de telles conditions. Dan était stupide, mais pas comme ça, pas à ce point. Pas avec cette douceur dans ce geste, cette chaleur dans un simple baiser... Simple ?
Je frissonnais légèrement en sentant mes membre se détendre. Après toute cette tension, toute cette tristesse, la tendresse qu'il m'accordait soudainement me prenait un peu de court. Et tout ce que je trouvais à faire... Eh bien... Je fermais lentement les yeux, tentant de cacher ma gêne derrière un air le plus détendu possible. Comment ça ça me ressemblait pas ? Eh bien... Oui, c'était peut-être pas tout à fait moi... Ou plutôt si...
En fait, je ne sais pas vraiment. J'avais juste envie de profiter un peu de cette soudaine douceur. Ce n'est pas tous les jours qu'on m'accordait cette tendresse, mais dernièrement cette chaleur j'en avais ressentit quelques onces auprès de Dan, alors je voulais l'avoir pleinement maintenant. Juste pour une fois, enfin...
Mais après un moment, pourtant, mon esprit se réveilla un peu. Je plaçais mes mains sur les épaules de Dan pour le repousser légèrement, baissant la tête d'un air hésitant. Quelle était la signification de ce geste au final ?
« D-Dan... Je... »
Je secouais légèrement la tête : non, je ne voulais pas m'attarder sur ça, j'avais peur d'avoir mal après ça. Je relevais la tête vers lui avec un léger sourire un peu triste, même si mes joues étaient visiblement rouges après ce baiser.
« Tu as raison, ce n'est pas moi sur qui reposait tous les espoirs. Ce n'est pas moi qui me suis disputé avec ma mère. Mais je te comprends, pourtant. C'est moi qui ai vécu des années comme un chien, c'est moi qui ai menti depuis tout ce temps à ma famille, et je suis encore étonné qu'un incendie ne se soit pas déclaré, au sens dénoté du terme. C'est moi aussi qui... »
Je baissais les tête, prenant un air boudeur en bafouillant d'un voix un peu dure :
« ... Qui t'ai provoqué toutes ces années la plupart du temps. Alors que peut-être je t'appréciais plus qu'il n'y parait... Alors oui, à force, on a l'impression que tout est perdu, mais c'est faut. »
Je m'adossais au mur avec un soupire, les yeux mi-clos.
« Moi j'ai vécu comme ça parce que je fais pas d'effort. Mais tu m'as fait changer, maintenant je peux remonter la pente. Alors je vais pas te laisser sombrer comme ça, ce serait toi l'idiot à penser que tu peux abandonner maintenant que c'est arrivé. Si un soucis survient, tu ne dois jamais laisser se passer le temps sans tenter de remonter. »
Je souris légèrement en prenant doucement son visage entre mes mains, essuyant lentement quelques larmes.
« Tout le monde tombe un jour ou l'autre. Mais les meilleurs se démarquent en se relevant plus vite que les autres. Tu fais parti des meilleurs Dan, hein ? »
Je sentais les larmes me revenir petit à petit, je recommençais à me tendre comme un ressort. Mes yeux parcoururent rapidement le visage de Dan, son œil mi-clos à cause de la douleur, les marques de coup, sa lèvre qui saignait encore et toujours. Mes yeux s'arrêtèrent sur ces lèvres, l'air attristé. Je me relevais doucement et - oserais-je vraiment ? - déposais doucement mes lèvres contre les siennes en passant une main dans ses cheveux, un baiser plus court et plus timide que le sien mais que j'espérais aussi chaud, avant de lui adresser un léger sourire.
« Tu vas nous revenir Dan hein ? Tu vas ME revenir, n'est-ce pas ? »

(Je suis gnangnan dernièrement. O_o)

(Aooon !! <3 Dan x Hiro forever !! Sont kawaaaaiii !! ♥♥)

Ses lèvres. Comment avais-je pu m'en passer aussi longtemps ? Je l'embrassais, encore une fois. Mais ça n'avait rien à voir avec une quelconque plaisanterie. Et je crois qu'il sembla le comprendre. Ses joues rougirent, une de mes mains était posée sur celle-ci et la sentait devenir toute chaude. C'était agréable. Mais soudain, deux mains se glissèrent sur mes épaules, me repoussèrent. Le contact fut rompu. Mon regard un brin perdu. Je crois que je ne pigeais plus grand chose à la situation. J'avais la tête en feu, comme si elle était sur le point d'exploser. Douloureux. Mais il avait bien plus douloureux encore que les blessures physiques. Je contemplais Hiroshi, le regardant directement dans les yeux. J'écoutais ses paroles censées. Il disait vrai, je le savais. Oui il avait vécu comme un chien. Et je n'avais aucunement aidé à sa cause même s'il affirmait être constamment en train de me provoquer. Je n'étais pas stupide au point de ne pas remarquer les changements qui s'étaient opérés en lui. Il avait seulement eu besoin de quelqu'un qui l'aide à remonter la pente. Il n'y arrivait pas seul. Mais avec un pilier, un soutient, c'est toujours plus facile. Peut-être bien inconsciemment, j'avais été ce soutien. Avec mes réprimandes et mes insultes, à grands renforts de "crétin" et de balles par la tête, je l'avais soutenu. Et aujourd'hui... Il avait joué. Un superbe match. Et personne n'aurait pu ce soir le considérer comme le chien qu'il avait jadis été.

Ses mains se posèrent sur mon visage. Sur ma peau. Malgré la douceur du geste, au moment où il essuya mes larmes, je tressaillis. La douleur était bien réelle, malgré que le moment semblait surréaliste. Mais je trouve le courage d'affirmer que la douleur n'était peut-être pas l'unique cause à ce léger frisson qui avait parcouru mon corps. Rien qu'à voir ses yeux si tristes, les larmes qui revenaient, ma lèvre fut parcourue d'un léger tremblement. Non... J'allais pas m'y remettre moi aussi ! Sombre idiot, pourquoi fallait-il qu'il me refasse pleurer !?

- Ce n'est pas l'avis de tout le monde visiblement. C'est impossible d'être le meilleur aux yeux de tout le monde. Mais je pense... Je pense qu'il faut surtout être le meilleur pour nous-même. Et pas pour plaire à qui que ce soit. Alors si pour moi, je fais partie de ces meilleurs... C'est que c'est vrai. Les meilleurs se relèvent plus vite que les autres. Mais les meilleurs... Les meilleurs ne seraient pas les meilleurs sans ceux qui sont là pour les soutenir.

Je tâtai délicatement mon visage du bout des doigts. J'avais le nez un peu ensanglanté, rien de trop grave. Mais je ne voulais pas salir Hiroshi en lui mettant du sang partout. Quoi que ça commençait à sécher avec le temps en fait... Et puis c'était l'occasion de réfléchir quelques instants. Et de me concentrer sur autre chose que le regard triste du jeune homme. Que je ne pouvais faire autrement que remarquer malgré tout. Il a des beaux yeux... Déglutissant péniblement, je tentai un sourire. Un tout petit sourire, comme lui venait de le faire. Sourire qui ne dura pas bien longtemps, car mes lèvres se retrouvèrent vite occupées, pressées une nouvelle fois contre celles d'Hiroshi. Il l'avait fait de son plein gré cette fois. Et une sensation bizarre me retourna le ventre à cette pensée. Niaaah crétin.

- ... Je vais revenir. Ou mon nom n'est pas Dan. Oui, j'ai subi mon premier retrait à vie. J'ai été nul au baseball. Même plus que nul. J'ai essayé de frapper la pire balle qu'on peut lancer. Et alors ? Je ne pouvais espérer meilleur moment pour tomber. Si c'était arrivé plus tôt... Ç'aurait été un désastre. Mais aujourd'hui... J'ai confiance. Parce qu'il y a quelqu'un pour me tendre la main. Pour m'aider à me relever.

Je le regardai avec attention. Mes mains passaient légèrement dans ses cheveux, et je crois qu'actuellement, ni lui ni l'autre ne nous soucions de notre apparence physique. Au diable les cheveux en bataille. Je venais de me faire battre. Adieu la belle gueule pour quelques jours au moins. Mais c'était tellement la dernière chose sur ma liste de priorités. En ce moment, je savais au fond de moi ce qui expliquait ce mauvais match. Les paroles de ma mère. Je n'arrivais pas à m'en défaire, à les oublier. Ça nous touche, quand les paroles d'un proche sont si cruelles à notre égars. Qu'avais-je fais pour mériter cela ? J'en avais été déstabilisé toute la soirée. J'avais besoin plus que tout de soutient moral en ce moment. De quelqu'un pour croire en moi, quelqu'un en qui j'aurais assez confiance pour me fier sur lui et y croire moi aussi. Parce que c'était ça qu'il me manquait, qu'il m'avait manqué ce soir. Croire en moi et mes capacités. Ma mère n'y croyait pas... mais tous n'étaient pas comme elle. ... Hiroshi n'était pas comme elle.

- Ce quelqu'un... J'ai toujours cru le détester. À bien y repenser, ce n'était que mensonges à moi-même. Il y avait un certain côté dans nos chicanes qui me plaisait bien. C'était à la fois une haine et une complicité que je ne retrouvais avec personne d'autre. Il n'y avait bien qu'un seul crétin comme toi, et il n'y en aura jamais qu'un seul. Et plus j'essayais de me faire croire que tu m'énervais, plus je me surprenais à me languir de ta compagnie quand t'étais pas là. En quelques jours, t'es passé d'ennemi, à ami. Et même... au seul vrai ami que j'aie jamais eu. Le seul sur qui... J'ai vraiment l'impression de pouvoir compter. Il y a encore mon petit côté frimeur qui trouve tout ça débile. Qui persiste à croire que chien et chat ne sont pas faits pour s'entendre. Mais je... Je...

J'avais l'impression de chercher mes mots comme un imbécile. Je me ridiculisais royalement, enfin, c'est ce que j'avais comme impression. Vous voyez vraiment le grand Dan à la belle gueule avouer à quelqu'un comme cet ex chien, lent comme un escargot, qu'il l'apprécie beaucoup plus que prévu ? Ça me mettait mal à l'aise. Il me faisait avouer des trucs que je n'avais jamais dit jusqu'ici... et que je ne croyais jamais dire non plus. Il est le seul à me mettre dans des positions de faiblesse comme ça... Et à me rendre si gêné. Ce crétin... JE LE HAIS !!

- ... Je t'aime, baka.

(J'adore le "Je le hais" à la fin. xD)

J'avais bien du mal à admettre le désir égoïste duquel je venais de faire part à Dan, ce n'était pas vraiment mon genre mais je me sentais mal de voir ce grand crétin qui avait toujours été si insupportable envers moi dans un tel état, l'air si détruit. Ce n'était pas lui à l'instant, je ne voulais retrouver que cet idiot insupportable avec sa belle gueule et ses sourires de frimeurs, avec ses gestes inutiles juste pour le style ou pour paraître sexy. Bien que le pire, c'est que ça fonctionnait... Dan avait laissé s'échapper un sourire un peu forcé de son visage avant que je ne... enfin que je... Bref, vous comprenez quoi, j'vais pas vous faire un dessin.
« ... Je vais revenir, confirma-t-il finalement. Ou mon nom n'est pas Dan. Oui, j'ai subi mon premier retrait à vie. J'ai été nul au baseball. Même plus que nul. J'ai essayé de frapper la pire balle qu'on peut lancer. Et alors ? Je ne pouvais espérer meilleur moment pour tomber. Si c'était arrivé plutôt... Ç'aurait été un désastre. Mais aujourd'hui... J'ai confiance. Parce qu'il y a quelqu'un pour me tendre la main. Pour m'aider à me relever. »
Je répondais d'un sourire à cette phrase. Il savait enfin qu'il n'était pas seul. Qu'il le veuille ou non, y'avait ces imbéciles de l'équipe qui l'avaient soutenu tout au long, ceux qui s'énervaient contre ces imbéciles qui se moquaient de lui, ceux qui paniquaient à l'idée de le voir faiblir, ceux qui s'étaient sentis vidés quand il avait perdu pour la première fois. Il y avait tous ces gens qui l'acclamaient et priaient pour lui pendant le match. Et puis, qu'il le veuille ou non... Et que je le veuille ou non d'ailleurs aussi, malgré tout, j'étais là aussi. Allez savoir pourquoi je pensais à ça moi, enfin peu importe, je n'étais qu'un chieur passé derrière lui pour le pousser à continuer par principe de préférer l'imbécile à l'affaibli.
Je fermais légèrement les yeux quand il passa ses mains dans les cheveux, une caresse surprenante. Pour la première fois je ne me cabrais pas devant ce geste, moi qui me disputais sans cesse avec ma mère quand elle osait approcher un doigt de mes cheveux. De toutes manières, après tout ce qui s'était passé, quelle importance franchement ?
« Ce quelqu'un... »
Je rouvris les yeux, les portant vers ceux de Dan.
« J'ai toujours cru le détester. À bien y repenser, ce n'était que mensonges à moi-même. Il y avait un certain côté dans nos chicanes qui me plaisait bien. C'était à la fois une haine et une complicité que je ne retrouvais avec personne d'autre. »
Je clignais des yeux. Quoi, me prenez pas pour un idiot, évidemment que je m'étais reconnu dans cette description, encore que j'aurais préféré de pas l'entendre de sa bouche quoi. Ouais, moi aussi c'est un peu ce que je pensais à l'instant, j'aimais bien quand on se disputait en fait. Et puis faut croire qu'on est un peu maso tous les deux, à compter sur ça pour remonter la pente chacun de notre côté. La suite me fit un peu grimacer, mais plus par principe qu'autre chose :
« Il n'y avait bien qu'un seul crétin comme toi, et il n'y en aura jamais qu'un seul. Et plus j'essayais de me faire croire que tu m'énervais, plus je me surprenais à me languir de ta compagnie. En quelques jours, t'es passé d'ennemi, à ami. Et même... au seul vrai ami que j'aie jamais eu. Le seul sur qui... J'ai vraiment l'impression de pouvoir compter. Il y a encore mon petit côté frimeur qui trouve tout ça débile... Mais je... Je... »
Hum, oui, c'est vraiment débile là. Je relevais un sourcil d'un air perplexe et incrédule. Quoi encore, qu'est-ce qu'il y avait à ajouter à tout ça ? J'avoue moi aussi de plus en plus apprécier sa compagnie, ouais on peut dire que c'est devenu un bon ami. Un très bon ami, étant donné que c'est le seul dont je ne peux plus me passer de la compagnie, bien que j'éviterais bien si possible de supporter parfois son air hautain, sans plus. Cependant, Dan semblait hésiter, cherchant ses mots pour la dernière phrase. Si c'est ce que je crois, il va se prendre mon poing dans la gueule...
« ... Je t'aime, baka. »
Je levais instinctivement la main mais uniquement pour la rabattre en une légère claque derrière la tête de Dan. Nan, j'avais mal entendu quand même. Plus ahuris que moi sur l'instant, ç'aurait été vraiment compliqué là. Je secouais vigoureusement la tête pour me remettre les idées en place : j'allais pas me laisser abattre pour une simple phrase... si ? Je lâchais un grand soupire en passant mes bras autour du cou de Dan pour le tirer vers moi et poser ma tête sur son épaule d'un air boudeur.
« Idiot ! Arrête de dire des conneries, ça t'a pas réussi ce match... »
Je restais un instant silencieux comme ça, les yeux fermés, puis me décollant de lui ne gardais qu'un bras sur ses épaules en le tirant un peu à l'écart du mur, l'autre mains dans la poche en prenant un air distrait, espérant que l'obscurité naissante cacherait suffisamment bien mon air gêné et mes joues rougies par ce dernier.
« Viens par là, je t'invite ce soir. On va arranger ces égratignures, ma mère s'arrangera avec la tienne au téléphone pour que tu puisses être tranquille, autant que son côté très persuasif serve à quelque chose pour une fois. »
Je commençais à marcher en le tirant légèrement pour le forcer à avancer, tentant d'éviter son regard. Mais envers et contre tout je paraissais tout sauf détendu et décidé. Je soupirais de plus belle, ralentissant largement le pas pour respirer l'air frais, enfin libéré de ces larmes mal retenues. Mes yeux retombèrent inévitablement sur Dan. Je souris en coin.
« Au fait, fis-je pour changer de conversation. Notre défi là... J'ai perdu hein ? Tout au long de l'entraînement, j'ai pas ramené la balle assez vite à ton goût, n'est-ce pas ? »
Je reportais mon attention devant moi en lâchant un léger soupire, bien que mon esprit divaguait encore sur le précédent sujet. Il m'énerve ce type à toujours trouver quelque chose pour me détourner de mes idées habituelles. Remarque, si je change, c'est quand même toujours SA faute.
« Bah... T'as toujours pas dit ce que tu voulais en échange du coup... Penses-y, j'aime pas briser des promesses. »

(*aime chercher le bâton pour se faire battre*)

(Héhé ^^ J'étais toute contente de l'écrire, le "Je le hais", juste pour la contradiction avec ses paroles XD Oh... Haaa ça tombe bien, j'allais justement m'arranger pour le faire inviter xD)

Pourquoi faut-il toujours que je dise des conneries ? Je veux dire... Je ne pouvais pas être sérieux à ses yeux pour une fois ? Je lui adressai un regard, l'air vaincu. Ça ne servait pas à grand chose d'insister là-dessus, surtout que j'étais troublé par cette découverte étrange de mes sentiments plutôt profonds pour lui. Je me rendais maintenant compte à quel point de l'aimais, peut-être un brin plus qu'en ami, et ça me faisait.. un peu peur ? Quand t'as toujours pensé être hétéro et que tu tombes un peu amoureux de ton ancien ennemi, ya de quoi être troublé.

Il me prit par les épaules. Je fus plus que ravi de son invitation, n'ayant aucune envie de retourner chez moi affronter ma mère. Aucuuuuune envie, du tout du tout. Il me tirait, et je le suivis en me rappelant soudain que je devais marcher. Ouii... Je me sentais plus ou moins là parfois. J'avais mal à la tête. Mal à la face aussi. Bon allez Dan.. On marche. C'est pas difficile.

- T'es sûr que... C'est une bonne idée... S'arranger avec ma mère ? Je voudrais pas qu'elle reparte encore avec ses conneries...

Il détourna soudainement le sujet, en venant à parler de notre pari. Qu'il avait perdu. Bon, je n'avouerai jamais qu'il avait été un peu plus rapide. Il aurait pu faire mieux c'est sûr... Mais je crois que je commençais à comprendre que fouiller dans le lac à la recherche de la balle prenais quand même un certain temps. Mais bref. Il était resté lent, il avait perdu. Note à moi-même: Trouver le moyen de lui acheter quand même ses baskets.
Euh... J'viens de penser ça là moi ? O_o
Décidément la grande brute, elle avait cogné plus fort que je ne le pensais !
D'ailleurs parlant de ça, c'est des idées que je me fais ou les coups au visage peuvent donner mal au coeur ? Je dois aussi dire que je n'avais pas beaucoup mangé non plus avant le match, et fait pas mal de sport.

- J'ai la gerbe... U_U"

Bon. Comme je pensais avant cette interruption... Je ne savais pas vraiment ce que je voulais. Je n'avais rien de spécial à lui demander après tout. À part qu'il fasse disparaître ma mère d'un coup de baguette magique, mais comme je sais que c'est totalement impossible, je ne vois pas ce que je pourrais désirer. Ou peut-être que si, justement, je le vois. Et peut-être bien aussi que cette chose-là me fait un peu peur. De toute façon, dans tous les cas, je ne pouvais juste pas réclamer ça. Quoi que dans un sens, je ne me suis jamais gêné pour demander ce que je voulais, ni pour tout faire pour l'obtenir. Je fronçai légèrement les sourcils, en baissant les yeux, tournant la tête vers Hiroshi. Je l'observai quelques secondes puis murmurai d'un air plus que sérieux, avec une petite moue craquante:

- C'est toi que je veux.

(Waaah les phrases qu'il sort ! xD Il est pas possible ce con à belle gueule ! ^^)

(Con à belle gueule. xD Pourquoi j'avais deviné que tu voulais qu'il se fasse inviter ? x] Faut croire qu'on est connectées par la connerie, j'étais aussi persuadée qu'il sortirait quelque chose comme "c'est toi que je veux" au final. O_o *fuit pour pas se faire tuer par Hiro-chan*)

Dan semblait perdu dans se pensées. Ce grand dadais devait tenter de se remettre les idées en place. Un léger sourire, plus compatissant que moqueur, vint s'accrocher au coin de mes lèvres. Il paraissait vraiment différent tout d'un coup, affaiblit en quelques sortes. C'était normal, et je le comprenais sans doutes mieux que quiconque, ce n'était pas le genre de chose qui touche ceux qui vivent une vie trop normale, mais plus les batteur de génie qui ratent un jour ou l'autre ou les chiens qui se rendent compte de leur nature peu enviable en somme. Dan esquissa alors soudainement une grimace :

« J'ai la gerbe... »

Heeeh ?! Je me retenais à grand peine de reculer d'un pas, louchant d'un air menaçant en sa direction : alors ça, bravo, quelle délicatesse c'est sur ! Il avait pas intérêt à se tourner vers moi dans un tel état alors !

« Ouais ben tu fais pas tes affaires sur moi tu veux ?! », grognais-je de mon habituel ton sec et désagréable.

Je soupirais d'un air désespéré. Naan mais c'est vraiment définitif, il lui manque une case. On peut pas dire que ça se soit arrangé avec les coups de la grande brute ; déjà qu'il était un peu fêlé. Bon, après, on peut pas dire que j'y suis pas habitué : voyez ma mère et voyez Tetsu dans ses jours de folie et vous comprendrez parfaitement pourquoi en fait j'arrive encore à supporter Dan dans ces instants. Enfin, Dan, c'est différent tout de même... Je crois, hein, j'vais pas m'avancer sur des hypothèses. Nan, j'ai bien l'impression qu'il y a quelque chose en plus chez Dan qui change tout, voilà tout, il n'y a rien à ajouter de plus je pense.

Je relevais la tête en le voyant tourner la sienne vers moi. Quoi, il avait déjà une idée en tête ? Ou alors il voulait encore me sortir une connerie comme tout à l'heure ? J'aurais vraiment préféré qu'il soit dans un meilleur état pour me demander quelque chose, on sait jamais. Mais il baissa un peu les yeux, prenant un air sérieux. C'est mauvais quand il a cette tête, finalement en un sens j'aurais peut-être pas dû lui rappeler le paris, mais avec toutes les conneries qui sont arrivées je devais bien changer de sujet quoi ! Il m'adressa un regard particulier, une moue s'accrochant sur son visage.

« C'est toi que je veux. »

Mon sang ne fit qu'un tour, l'instant d'après si je n'étais pas rouge tomate c'est que la phrase devait avoir court-circuité l'afflux de sang en question tant Dan venait de me surprendre. Attends, je devais avoir rêvé là, il demandait quoi au juste ? J'eus un sourire quelque peu nerveux en tentant de me remettre les idées en place : quoi, il demandait euh... qu'on continue à s'entraîner ensemble ? Nan, pas après le match, il demanderait pas ce genre de choses dans cet état... Il me prenait pour une peluche peut-être ? Bon, il est con, mais pas à ce point... D'un autre côté, l'idée de la peluche me ramenait inexorablement à la première définitions plus embarrassante qui m'était venue.

Je baissais soudainement la tête pour regarder mes pieds et éviter le regard de Dan, mon visage commençant à chauffer jusqu'à la pointe de mes oreilles. Mais qu'est-c'qu'il'dit qu'est-c'qu'il'dit qu'est-c'qu'il'dit qu'est-c'qu'il'dit ?! Chais pas, j'devais l'avoir frappé trop fort tout à l'heure. Ou pas assez justement. Je lui lançais un regard appuyé et quelque peu sévère, n'appréciant guère l'idée que cela puisse être encore une plaisanterie. Mais ses yeux étaient sincères et il semblait tout à fait sérieux. Je me démontais aussitôt, prenant une mine gênée et perdue.

« Mais je... Enfin... »

Je baissais la tête en fronçant les sourcils. Allez Hiro, c'est pas le moment de se laisser aller. C'était tout simplement impossible, il fallait qu'il s'en rende compte lui aussi. C'est pas parce que ma mère a eut une idée farfelue qu'elle doit aussi nous prendre la tête comme ça ! J'allais dire tout ça de but-en-blanc, et je l'aurais vraiment fait si tout simplement j'avais pas eu un soudain stoppage. Je pris un air attristé. Qu'est-ce qui lui prenait à la fin, pourquoi il disait tout d'un coup des trucs comme ça ? Et pourquoi moi ça me faisait un effet pareil plutôt que de m'énerver ?

« Tu... Tu es sérieux ?, demandais-je en déglutissant. Je veux dire... On est des mec quoi, et puis... Et puis tu es Dan, le superbe batteur que toutes les filles adorent... Et... »

Je laissais ma phrase en suspend devant cette évidence : on n'était pas du tout du même monde. Il était de celui des génies, j'étais de celui des richous sans talent, à quoi bon préciser cela si c'était si facile à voir. Mais d'un autre côté, j'en avais aussi envie. J'avais envie de passer au delà de cela. Était-ce seulement possible ? Enfin, j'veux dire... Mais attendez, c'est vraiment pas possible quoi, je peux pas penser à ça quand même ! Malgré cette pensée pourtant, j'ai l'impression que j'peux pas faire autrement : la tête baissée, l'air gêné, je crois que paraître plus con que moi à l'instant ça aurait été difficile, mais moi-même sur le coup j'comprends plus rien.

« ... Tu ne crains pas de faire une erreur ? »

Je relevais la tête vers lui, l'air attristé. J'avais peur. Pour la première fois j'avais plus que peur, et ce uniquement à cause d'un ami... C'était plus terrifiant encore. Je tendis timidement le main, prenant la sienne sans vouloir croiser son regard, jouant nerveusement avec ses doigts pour me garder calme - une habitude que j'avais déjà avec Tetsu, mais qui était encore plus rassurante avec Dan.

(Sorry du retard, j'ai eu plein de choses à faire dernièrement)

(Haha que veux-tu... En tant que débiles officiellement harcelées par des consciences, on se comprend. C'est un fait. xD)

Il sembla tout d'abord perdu. Et quand je dis perdu je suis gentil. Premièrement, ses joues redevinrent incroyablement rouges, mais là, il n'y a rien de nouveau là-dedans. Cependant, il baissait les yeux, les relevais vers moi ensuite, puis les rebaissait encore. Il alternait ainsi entre ma belle gueule tabasssée et ses baskets finis, semblant d'ailleurs s'attarder plus souvent sur ceux-ci que sur moi. Dois-je le prendre comme une insulte !? Haha... Je blague. Je sais elle est complètement nulle me regardez pas comme ça ! J'vais vous assomer avec ma batte de baseball, on va voir si vous avez toujours un sens de l'humour incroyable !

J'avais amplement le temps d'avoir ce genre de réflexions débiles que je gardais cette fois pour moi, car Hiroshi semblait lui aussi réfléchir à toute allure. C'est certain que je lui avais encore lâché un truc pas possible. Je veux dire, il avait raison sur un certain point. Nous étions deux mec et très différents de plusieurs points de vue. Il commençait tout juste à se débrouiller en sports alors que j'étais le batteur de génie. Il était jusqu'à récemment le chien sans importance, et j'étais affreusement populaire. Autrement dis, beaucoup de choses nous séparaient. Et pourtant nous voilà. On s'était pleuré dans les bras... On s'était engueulés si souvent, en venant presque au coups parfois - en réalité j'utilisais la balle pour lui faire mal, ça revient au même ? - et pourtant j'avais accepté de l'aider à frapper une balle. Et on était devenus amis. Je crois que c'est peut-être un signe tout ça. Qu'au final, les différences, ça ne représente aucune barrière. Nous n'étions pas du même monde ? Qu'est-ce qui nous empêchait de nous aimer, en faisant fit de tout cela ? Roméo et Juliette par exemple. Ils n'étaient pas du même monde, et leurs familles se détestaient. Pourtant leur histoire d'amour est légendaire. Ouué je viens de sortir Roméo et Juliette en exemple, chuuut~
Alors si Hiroshi et moi nous détestions au début, maintenant c'était tout différent.

D'un certain côté, j'avais espoir en cette relation bizarre et hors du commun. Peut-être qu'au final sa mère avait raison, en déclarant "Qui sait si cette petite histoire ne va pas se retourner contre vous". Voilà ce que ça avait donné de lancer cette plaisanterie idiote et de la continuer si loin.

- ... J'me suis jamais cru homo. J'ai jamais cru que je tomberais amoureux d'un garçon. Alors laisse-moi te dire que oui, je crains de faire une erreur. Je suis tout sauf certain que je fais la bonne chose en déclarant comme ça mes sentiments... alors qu'ils me font un peu peur moi-même et... Mais... Au final, tout ça n'a aucune importante. Si c'est une erreur, on se plantera tous les deux, on foncera tête première dans le mur, mais on se relèvera. D'un autre côté, je pense plus sérieusement que l'erreur serait de te laisser filer... et de passer à côté de tout ça.

Sa main tenait toujours la mienne, et je ne faisais rien pour m'en dégager. Je finis même par entremêler mes doigts au siens, et de serrer sa main plus fortement, dans une poigne solide mais douce, à la fois pour le sentir près de moi, et pour l'empêcher de s'en aller, de partir loin de moi.

- J'ai peur Hiro. J'ai peur que ça vire au n'importe quoi... Que plus rien ne soit comme avant. Je sais pas du tout c'qui nous a mené là, j'ai aucune idée du pourquoi ni du comment... Mais c'est trop tard maintenant. Et je n'ai aucune envie de reculer en niant l'évidence. Les meilleurs ne craignent pas d'avancer. Alors je vais aller de l'avant. Quel que soit l'épreuve qui se dressera devant moi, devant nous.

Je me servis de l'emprise de ma main sur la sienne pour le tirer vers moi et le rapprocher. Ainsi tout près, son corps près du miens, c'était là où je me sentais le mieux. Depuis quelques temps, c'était auprès de lui, le plus près possible, que je me sentais bien. Entre les disputes avec ma mère, juste un petit câlin ou un contact rassurant me remontait un peu le moral. J'avais l'impression d'avoir ma place, à ses côtés. Et il avait plus que tout sa place auprès de moi. Nos corps se frôlaient, nos mains entrelacées, et cela suffisait à me donner le courage d'avancer. De remonter la pente que je venais durement de dégringoler. Tant qu'il serait là... J'irais n'importe où, je ferais n'importe quoi.

(C'est la dernière journée que je vais pouvoir répondre... J'pars en voyage demain ^^)

(Bouhou, j'vais encore me retrouver seule pendant ces vacances. //PAN// *va chercher quelqu'un à coller en attendant le retour de sa Loulou*)

Dan me laissa simplement jouer avec ses doigts, il me laissait réfléchir à mes craintes et mes envies. Oui, cette fois-ci, c'est sur il est sérieux. J'dois réagir comment moi alors au final ? Lui, il semble avoir toute la réponse en tête, je sais pas... C'est peut-être une de ses avantages, au final ce n'est pas qu'il ne réfléchit pas, il n'en a peut-être pas besoin lui... Il est définitivement con.

« ... J'me suis jamais cru homo. J'ai jamais cru que je tomberai amoureux d'un garçon. Alors laisse-moi te dire que oui, je crains de faire une erreur. Je suis tout sauf certain que je fais la bonne chose en déclarant comme ça mes sentiments... alors qu'ils me font un peu peur moi-même et... »

Je fermais les yeux, commençant à me crisper. Je n'avais pas envie d'entendre la suite, je voulais qu'il cesse de parler. Et moi, il croyais peut-être que je m'étais imaginé un seul instant homo ? Il croyais peut-être que j'étais du genre à prendre des risques moi ? ... Quoi que, à force de me prendre des balles, faut croire que je les cherchais les risques. Un peu plus et cela aurait pu se finir à la batte... Il n'a jamais essayé pourtant. Je rouvris légèrement les yeux, serrant les dents en écoutant tant bien que mal la suite.

« Mais... Au final, tout ça n'a aucune importance. Si c'est une erreur, on se plantera tous les deux, on foncera tête première dans le mur, mais on se relèvera. »

Non Dan, c'est toi qui te relèverais. Je ne parvenais pas à le dire, mais je craignais trop de chuter définitivement. Je ne parviendrais pas à remonter une seconde fois moi, j'ai... J'ai peur...

« D'un autre côté, je pense plus sérieusement que l'erreur serait de te laisser filer... et de passer à côté de tout ça. »

J'écarquillais les yeux, abasourdi par ce que je venais d'entendre. Il le pensait à ce point ? Je relevais la tête vers lui, doucement, l'air surpris et inquiet. Dan prit ma main dans sa sienne, ses fins doigts entourant avec une douceur surprenante les miens, comme pour me retenir. Je ne pouvais plus fuire à l'instant, tout simplement. Mais je me contentais de l'observer, inquiet, impatient. Je voulais qu'il continue. C'est fou à quel point mes envies changent parfois, mais j'espérais qu'il réussirait à me convaincre.

« J'ai peur Hiro. J'ai peur que ça vire au n'importe quoi... Que plus rien ne soit comme avant. Je sais pas du tout c'qui nous a mené là, j'ai aucune idée du pourquoi ni du comment... Mais c'est trop tard maintenant. Et je n'ai aucune envie de reculer en niant l'évidence. Les meilleurs ne craignent pas d'avancer. Alors je vais aller de l'avant. Quel que soit l'épreuve qui se dressera devant moi, devant nous. »

Je retins assez difficilement un sourire. Oui, il pouvait lui aussi être un meilleur, je le voulais. Il utilisa la prise qu'il avait sur ma main pour me tirer doucement vers lui, juste prêt de lui. Je me détendis, un léger sourire flottant sur le visage, me serrant un peu contre lui pour prendre un peu de sa chaleur, respirant doucement. Il avait compris tout ce que je lui avais dit plus tôt, un peu tard mais ça me faisait plaisir, même si à présent je me demandais si la situation était bien celle que je souhaitais. Est-ce que je voulais prendre le risque moi aussi ? Est-ce que j'allais l'abandonner comme ça de manière égoïste, comme un sale vautour ?

Je baissais un peu la tête, les yeux mi-clos, serrant un peu la main de Dan dans la mienne en la porter doucement à mes lèvres, sentant cette odeur que j'appréciais tant finalement, réfléchissant encore un peu. Oui, définitivement, on était opposés, mais je crois... je crois que je vais essayer de tenter le diable peut-être... Juste parce que j'ai envie de garder avec moi cette chaleur, cette odeur, cette voix... Lui, quoi. Cet idiot.

« Ça va changer, c'est sur... Tout ne restera pas toujours pareil, ce sera pas toujours rose... Mais si tu veux aller de l'avant, alors je t'encouragerai... »

Je repris un air plus sur, lui adressant un vrai sourire cette fois-ci, un air amusé dans le regard.

« Tu m'as aidé à remonter, alors je te ferais remonter jusqu'au bout. Même si au final ça revient au même, j'te devrais toujours quelque chose. Parce que... »

Je passais doucement ma main libre derrière sa tête dans ses cheveux, jouant avec ses mèches en me redressant pour approcher mon visage du sien, soutenant pour une fois son regard.

« Même si j'ai pas voulu y croire, finalement moi aussi je t'aime. »

Je souris un instant avant de me décider à passer mon bras derrière son cou pour le tirer vers moi - l'est trop grand cet imbécile - capturant ses lèvres avec douceur. Oui, c'était sans doutes ça que je voulais. Je restais un moment à le tenir comme ça et à profiter de ce baiser pour la première fois, avant de finalement reculer un peu, un sourire sur le visage.

« Je te l'ai dit, je tiens toujours mes promesses. Ce soir tu restes chez moi, ma mère s'arrangera avec la tienne et moi je m'arrangerai en suite avec elle pour... Enfin, qu'elle trouve le moyen de nous laisser seuls. »

Je relevais à nouveau sa main que je n'avais toujours pas lâchée, la portant à ma joue avec un soupire en appréciant cette chaleur sur mon visage, puis finalement le relâchais pour passer mon bras dans son dos, me collant à côté de lui, ma tête sur son épaule.

« Aller, on va pas rester là toute la nuit... On est pas très loin de chez moi, allons-y tout de suite avant qu'il se mette à faire vraiment frais. »

(*prend son ordi dans sa chambre puisque c'est comme ça* Tu arrêtes à quelle heure ? //PAN// *miss nuit blanche*)

(J 'sais pas... Je vais rester le plus longtemps possible ! Le rp va me manquer... :O Et toi aussi ! ... Et Dan aussi !! *chope le bras de Dan pour le cacher dans sa valise*)

Je souris tranquillement, lorsqu'il porta ma main à son visage pour y déposer doucement ses lèvres. Il avait enfin compris. Compris que même s'il avait peur, que même si moi aussi j'avais peur, j'irais jusqu'au bout avec lui et que jamais je ne le laisserais tomber. Que j'étais prêt à tout faire et que j'avais confiance en cette relation. Je voulais croire que nous ne heurterions aucun mur, aucun obstacle. Ce n'était pas mal, au fond. On pouvait s'aimer. C'était fort possible, et je le savais. Alors pas de soucis. Il fallait juste y croire.
Il était tout proche et j'aimais ça. Je passai un bras musclé autour de ses épaules, le gardant contre moi. Sa main jouait dans mes cheveux... Et dire que lui ne supportait pas vraiment qu'on touche les siens ! Il s'en permettait beaucoup !

Je ne pensai pas à tout cela plus longtemps. Il venait de prononcer quelques mots qui avaient créé de drôles d'effets et de sensations de ma poitrine. J'aimais vraiment bien. Ainsi il m'aimait, le crétin. Acceptant de bon coeur de me pencher, de toute façon il me tirait d'une façon qui voulait clairement dire "rapproche-toi", je collai mes lèvres aux siennes le temps du baiser qu'il me donna. Lorsqu'il se détacha, je souris contre ses lèvres avant de reculer un peu. Pas trop. Juste assez pour pouvoir plonger mon regard dans le sien, le fixer au fond des yeux... Et sourire. Mon sourire sexy qu'il aimait temps. Le sourire du véritable Dan.

- C'est parfait, baka. Mais débrouilles-toi pour être subtile. Dire à ta mère que l'on veut avoir la paix risque de lui donner trop d'idées à notre sujet...

Je glissai doucement mon bras libre autour de sa taille. Il s'appuyait sur moi, et je fis attention de ne pas lui enlever son appuis, commençant plutôt à marcher avec lenteur en direction de chez lui. J'étais content, oui. Beaucoup plus qu'en partant du terrain. Et même plus qu'en y arrivant. Au final, ça n'avait pas été si mauvais que je me plante comme cela. Parce que je ne crois pas que, si on avait gagné, avec ma tête enflé et mes poses de frimeur, j'aurais sauté sur Hiroshi pour lui avouer mon amour passionnément. Non. J'aurais plutôt fait des salut aux filles en faisant mon crétin. Voilà tout.
J'avais un peu hâte d'aller me nettoyer le visage. Je me sentais complètement dégeulasse, couvert de poussière et de sable, d'un peu de sang aussi... J'étais dans un état lamentable. C'était une honte au portrait parfait de Dan, le batteur de génie. Heureusement ça ne durerait pas. Je redeviendrais vite celui qu'Hiroshi appréciait et détestait à la fois. Celui qui le narguait tout le temps et se moquait de lui avec ses plaisanteries idiotes. Sauf que cette fois... Je serais plus que ça aussi. Je serais aussi le gars qu'il aime. Et ça, ça fait tout une différence.

- ... On te trouvera des vrais baskets. Tu peux pas jouer avec ça... Tu mérites quelque chose de mieux. Surtout qu'tu fais partie de l'équipe maintenant.

(*bien contente pour une fois de jamais partir en vacances* *chope son Hiro-chan pour le martyriser pour se détendre* Voyons voyons, que vais-je lui faire faire pendant qu'il aura pas son Dan... *sourire pervers*)

Dan sourit. Il avait retrouvait son vrai sourire. Boh, c'est pas que ça m'plaisait, il avait décidément une tête qui me revenait pas dans de telles conditions. Ou alors j'étais jaloux. Ouais, jaloux, mais pas de lui plutôt de ces autres imbéciles qui en profitaient. Je préférais croire ça plutôt que quelque chose qui aurait été bien plus... inquiétant on va dire.

« C'est parfait, baka. Mais débrouilles-toi pour être subtile. Dire à ta mère que l'on veut avoir la paix risque de lui donner trop d'idées à notre sujet...
-Ah ! T'inquiète, je suis un menteur invétéré, j'trouve toujours quelque chose à dire pour me débarrasser d'elle. »

Bon, c'est vrai j'appréhende un peu, faut dire qu'il vaudrait mieux pas que je me loupe pour la première fois dans un de mes mensonges. Au cas où je ferais peut-être appel à Tetsu et sa naïveté affligeante, j'ai toujours de quoi faire avec lui dans les parages. J'veux même pas imaginer comment ma mère réagirait si elle savait : elle me lâcherait sans doutes plus d'une semelle. Et Tetsu ? S'il se donne pas la mort c'est un miracle. Attendez ! Je plaisante évidemment ! N'appelez pas la police ou je ne sais quoi, de toutes manières m'man le séquestrerait dans une pièce quelconque de notre baraque pour l'empêcher de faire ça ; elle est flippante.

Je lâchais un léger rire à cette pensée, mais surtout de me sentir enfin détendu, avec lui malgré tout ce que j'avais pu m'imaginer avant. Bah, j'devais avoir l'air con de penser encore avant qu'il plaisantait toujours, mais faut dire qu'il s'est pris de sacrés coups quand même. Relevant les yeux de la main qu'il avait laissé s'égarer un peu en dessous de mon flanc, son bras entourant ma taille, et je dardais un regard peut-être un peu trop appliqué sur son visage : il était sacrément amoché notre Dan là. Je commençais déjà faire une liste de ce que j'allais essayer de trouver parmi les milliers de tiroirs de la salle de bain - oui c'est aussi ici qu'on cache notre pharmacie - pour arranger tout ça, j'veux pas vraiment que ça empire, quand je me rendais enfin compte du regard peut-être trop insistant que je lui portais. Je tournais soudainement la tête quand il m'adressa à nouveau la parole.

« ... On te trouvera des vraies baskets. Tu peux pas jouer avec ça... Tu mérites quelque chose de mieux. Surtout qu'tu fais partie de l'équipe maintenant. »

Je retournais à nouveau la tête vers lui, l'observant avec une pointe de surprise cette fois-ci. Une agréable surprise. Alors c'était vrai. J'allais vraiment faire partie de l'équipe et ne plus... Je m'arrête là dans ma pensée à cette idée. Ne plus aller chercher les balles, c'est un peu rêver. Eux me laisseraient sans doutes arrêter même si ça en ferait sérieusement chier certains puisqu'il faudra trouver un autre pigeon - ou en l'occurrence chien - pour me remplacer. Nan, c'est plutôt moi que ça embêterai d'arrêter. J'eus un sourire en coin, lâchant un rire narquois.

« Si ça te chante, mais hors de question que vous me remplaciez pour aller chercher tes fichues balles. »

Je lui adressais un regard moqueur, ajoutant d'une voix ironique :

« Va savoir si ça te plairait pas un autre chien à ton bras, ou pire une chienne, hein ? »

Je pris son bras en reprenant un air plus sérieux mais tout de même assez hautain, agrippant ce bras musclé comme si c'était le mien - mon mien à moi, et je mords le premier qui ose vouloir me dire le contraire. Ouaf.

« J'me réserve le droit d'être ton chien, estime-toi heureux ça signifie sans doutes que je serais fidèle. »

Je souris innocemment jusqu'à-ce que j'aperçoive la grande demeure de mes allumés de parents. Une des pièces de l'étage réservé à ma mère était éclairée : elle devait sans doutes y être encore enfermée. Par ailleurs, le salon également semblait abriter quelqu'un. Et voilà sans doutes un Tetsu qui s'est réveillé pour une fois trop tôt. Remarquez, ça m'arrange. Je m'arrêtais, me mettant un peu plus face à Dan.

« Tu me fais confiance ? Il va falloir que je parle de tes problèmes à ma mère, sans doutes... »

(Héé... Fais-lui attention quand même heiin... Faut que Dan puisse continuer d'assouvir ses fantasmes sur lui après ça... :O)

J'éclatai de rire suite à ses paroles concernant le fait qu'il voulait continuer d'aller ramasser mes balles. Moi ça m'allait parfaitement, je ne voyais personne d'autre que lui pour faire ça. De toute façon, ça me donnera une occasion pour continuer de plaisanter et de le traiter de crétin, juste pour mon petit plaisir personnel - comme si j'avais besoin d'une occasion pour le faire. Et puis... Ce n'est d'ailleurs pas la seule chose que je veux lui faire pour mon propre petit plaisir personnel... Si, si. Mais ça, ce n'est pas de vos affaires. Non non, n'essayez-pas! Vous verrez bien lorsque l'on sera enfermés tous les deux dans une chambre sombre... Hum.

- Tant mieux. J'comptais pas te donner la permission d'arrêter non plus. T'inquiète pas t'es l'unique chien que j'aime... et ça j'peux te le garantir.

Je posai les yeux sur ses mains qui tenaient mon bras. Je captais bien cette possessivité.. Ça tombe bien moi aussi je suis possessif. Du genre, Hiroshi c'est MON chien à moi et on y touche pas. Sinon je sors les griffes. J'suis un chat rappelez-vous. Et je suis aussi protecteur envers ceux que j'aime. Ouais. Alors que personne ne s'essaye à faire du mal à Hiroshi, où je leur casse la gueule avec ma batte de baseball. Bon j'avoue qu'après avoir vu la raclée du siècle que j'ai subie tout à l'heure, on ne le croirait pas mais... Je sais me défendre ! C'est juste que le gars, il m'avait surpris, c'est tout... Et puis il était géant aussi ! J'avoue que je ne me suis pas attaqué au plus faible ni au plus petit. Mais ce n'est qu'un détail.

Je m'arrêtai aussi rendu devant chez Hiroshi. Il se tourna alors vers moi, et je soupirai un peu. Étaler mes problèmes devant tout le monde, je n'aimais pas ça. Je préférais garder cela pour moi et que ça ne se sache pas. Ce n'est pas quelque chose dont je suis très fier. Mais... J'avais confiance en Hiroshi, oui. Et ce n'est pas comme si sa mère allait raconter ça à tout le monde, ça n'aurait aucun sens, je le savais bien.

- ... Okay. Ça marche...

(T'inquiète, il sera en parfait état, je crois que j'ai trouvé une autre cible //PAN// *mode sadique perverse on*)

Le regard de Dan s'assombrit alors qu'il lâchait un soupire, acquiesçant un peu à contre cœur. Je sentais ma gorge se serrer : l'idée que tout cela puisse poser problème m'inquiétait vraiment là. Je penchais la tête sur le côté en me baissant un peu pour planter mes yeux dans les siens sans lui laisser la possibilité de fuir mon regard en baissant la tête comme je l'avais pourtant fait tant de fois plus tôt.

« Hey... J'vais pas non plus faire dans la précision, ma mère est une assez bonne comédienne pour se débrouiller avec un rien d'informations. Je préciserai pas trop, c'est juré...
-Hiro ? »

Je me retournais à l'entente de cette voix. Tetsuya s'était décidé à sortir, l'air toujours aussi ensuqué comme chaque fois, nous toisant d'un air plutôt surpris et surtout interrogateur. Je me pressais de me redresser, l'air le plus détaché possible, lui adressant un sourire en coin.

« Salut Tetsu. Désolé de te demander ça comme ça en arrivant, mais tu pourrais m'aider ?
-Mh... dépend..., souffla-t-il en allumant une cigarette d'un air distrait.
-De quoi ?
-De ce que tu demanderas. »

Je soupirais, m'approchant de lui en lui arrachant directement la cigarette des lèvres - ma mère comme moi détestions ça et il le savait très bien - en prenant un air très sérieux.

« Comme on s'est plutôt bien battu pendant ce match on a prévu d'inviter tous les mecs du club à faire la fête, pas de chance c'est tombé sur moi pour l'hébergement et maman sera jamais d'accord, alors j'aurai besoin de ton aide pour la convaincre d'aider Dan avec un petit souci et pour l'éloigner après si possible. »

Tetsuya loucha nerveusement sur sa cigarette que je lui avais retiré, l'air quelque peu vexé et perplexe, mais reporta son attention sur moi suite à cette demande, reprenant son sérieux.

« L'éloigner ? Pour toute la nuit j'imagine...
-Bah, les fêtes de jeunes quoi, fis-je avec un haussement d'épaule en souriant.
-Je pense que je peux me débrouiller, mais tu devras demander par toi-même de l'aide pour ton ami. »

Je soupirais en lâchant un discret "okay" alors qu'il rentrait avec un sourire vague, sans doutes déjà en train de réfléchir à ce qu'il allait faire pour la piéger. Tous les moyens étaient bons pour savoir qui de nous trois dans la famille était le meilleur pour piéger les autres. Je me tournais vers Dan avec un sourire, lui indiquant de me suivre en laissant la porte ouverte pour l'inviter à entrer.

« Déjà on est débarrassés pour la nuit, maintenant il va falloir que j'aille la voir pour ta mère. Tu veux attendre en bas où tu viens avec moi ? »

(Huum... L'éloigner pour toute la nuit... Pour laisser de l'intimité à nos deux coco ! <3)

Je suivis l'échange entre père et fils pendant quelques instants. Je suppose que je préférais vraiment être tombé sur lui que sur sa mère, on était un peu sauvés comme ça. Donc... Comme je disais, je les observais. En me massant un peu le front, parce que j'avais un sacré mal de tête désagréable. Bon. Heureusement, il finit par accepter d'éloigner la mère pour la nuit. Fiouu ! J'avais de diaboliques et pervers projets pour la nuit et.. Ehh ? Non ! Pas du tout ! Je veux dire... Euh... Hum.

J'entrai dans la maison quand il me le proposa, pour une fois je n'avais pas de batte à laisser traîner appuyée sur le mur... Tiens parlant de ça... Elle me manquait drôlement celle-là. Toujours en passant ma main sur ma tête, dans mes cheveux, je secouai un tout petit peu la tête. Pas trop... J'avais mal.

- Je pense que je ferais mieux de t'attendre.. Enfin... Il vaudrait peut-être mieux qu'elle ne voit pas ça...

Je désignai mon visage. Disons que, amoché comme je l'étais, il ne serait pas surprenant qu'elle passe des commentaires et je ne voulais pas que ça vire au n'importe quoi. Elle penserait à des histoires de bagarre, il faudrait expliquer des trucs... Et finalement, je crois que, moins de temps nous serons en sa compagnie, mieux ce sera.

- ... Je euh... T'attends.

Et je m'adossai au mur en croisant les bras de manière tout à fait sexy. Et c'était involontaire, je vous jure. J'y peux juste rien si, naturellement, je suis un tombeur !

(Huuum, projets diaboliques et pervers... <3 *sort un panneau "fan de Dan"*)

Je regardais Dan entrer. A la lumière du couloir, ses blessures apparaissaient bien mieux. C'était pas bien beau à voir, et je dois avouer que la seule grimace que je laissais échapper pourtant n'avait pour signification qu'un air compatissant à l'idée de la douleur que ça devait lui procurer, pas forcément à l'instant mais notamment sur le coup.

« Je pense que je ferais mieux de t'attendre, répondit-il. Enfin... Il vaudrait peut-être mieux qu'elle ne voit pas ça. »

Je détournais légèrement les yeux quand il indiqua son visage, hochant doucement la tête pour toute réponse. Ma mère était déjà du genre inquiète de nature, comme beaucoup de mères vous me direz, mais le simple fait de voir Dan dans cet état aurait suffit à nous mettre dans une bien mauvaise situation, mieux valait être prudent.

« ... Je euh... T'attends. »

Je souris légèrement pour toute réponse, un sourire un peu forcé, puis soupirais en le voyant s'adosser au mur, et me traînait de force dans les escaliers pour monter retrouver ma mère, deux étages au dessus. La sombre et immense pièce qu'elle occupait me parut sur le coup pire que d'habitude : un bordel incroyable, des livres à tous les coins de pièce, une atmosphère lourde...

« Galère... »

Malgré mon inquiétude sur l'instant, je redescendais quelques minutes plus tard d'un pas un peu pressé alors que ma mère explosait littéralement d'une voix un cran trop fort pour une discution nocturne. J'avais grand peine à retenir un large sourire, riant discrètement en atteignant finalement la dernière marche des escaliers, me tournant vers Dan avec un air triomphant alors que ma mère réclamait d'une voix forte qu'on lui passât un téléphone, ce que mon père s'était empressé de chercher dans le bazar du dernier étage.

« Ça a fonctionné à merveille, annonçais-je à Dan, le simple fait que j'ai dit que tu t'es fait confisquer ta batte l'a révolté, faut croire qu'elle a fini par devenir accro à "ma prétendue équipe de baseball". »

Je souris, allant à ses côtés en passant doucement ma main sur son visage, tâtant avec précaution et délicatesse ses blessures d'un air plus ou moins perplexe.

« Elle devrait pouvoir se débrouiller avec son esprit de persuasion, en attendant on va s'occuper de ça. Viens, on va voir si on trouve ce qu'il faut dans la salle de bain. Tu en profiteras pour te débarbouiller, mes parents ne devraient pas tarder à partir après. »

(Haha... J'rep à 4h30 du matiiin ! XD Juste avant de partir O_o *fan de Dan aussi* *veut obligatoirement son yaoi hard à son retour*)

J'avais attendu tranquillement, avec impatience, craignant que rien ne fonctionne comme je le voulais. Comme on le voulait. Si jamais ça ratait et qu'elle refusait pour une quelconque raison de faire ça pour nous, ça irait mal. Si je ne me pointais pas à la maison alors que ma mère n'était pas au courant, j'étais pas mieux que mort cette fois. Elle détruirait ma batte à coups de hache ! Et la brûlerait dans un rituel destiné à me punir.

Un soudain cri puissant me sortit de mes pensées, me faisant d'ailleurs sursauter. Puis je levai les yeux, constatant qu'Hiroshi descendait les escaliers avec un grand sourire. Alors je pouvais en conclure que ça avait fonctionné et que sa mère était déterminée à régler le problème. D'ailleurs, à l'entendre hurler pour le téléphone... Je plaignais presque ma mère d'avoir à subir une conversation avec elle. Hum... Non. Quand même pas. C'est tout ce qu'elle mérite au fond.

Prenant une des mains d'Hiroshi dans la mienne, en le laissant passer l'autre sur mon visage, je la serrai tout doucement. Sa proximité m'était essentielle. Et malgré que d'un côté il se faisait très doux, je ne pu m'empêcher de grimacer. C'était surtout sensible au toucher, ou aux mouvements trop élaborés du visage. Sinon... Ça allait quand même pas si mal. Je hochai la tête à ses paroles.

- D'accord. Merci pour tout, au fait...

Je lui adressai un petit sourire reconnaissant en le suivant vers la salle de bain. IL faisait tant pour moi... Il m'avait quand même rattrapé, après ce match. Il m'avait encouragé, enduré ma petite crise de larmes et mes attaques de baisers. Et même mes déclarations d'amour imprévues. Bref. Et là, sa mère s'arrangeait avec la mienne, je passais la nuit chez lui... J'pouvais rien demander de mieux.