Je vous hais tous. ( Libre )

Saya courut le plus vite que ses jambes le lui permettaient dans la rue déserte. A ses côtés, son petit-ami, Simon, s'élançait avec elle dans la pénombre. C'était une course contre la montre. Il suffisait qu'ils s'arrêtent une seconde de trop, où qu'ils ralentissent un peu pour que tout soit finit. C'était l'adrénaline qui les habitait. Cette sensation valait beaucoup plus que toutes les punitions qui puissent exister en contre-partie.
Saya avait 16 ans. C'était une dure. Du moins, c'est ce qu'elle laissait paraître. Malgrès ses belles formes, ses longs cheveux noirs de jais qui retombaient le long de ses hanches fines, ou encore ses yeux turquoises si intenses et uniques, jamais un gars du coin ne se serait risqué à lui manquer de respect. Elle était sublime et intouchable à la fois. La seule personne qui avait réussit à se faire une petite place dans la bulle qui la protégeait était Simon. Quand elle avait débarqué dans sa famille d'accueil il y a 4 ans, il avait été là dès le début, et ne s'était jamais démonté devant le fort caractère de la jeune fille. Ils avaient été inséparable dès le début. Et depuis maintenant presque un an, c'était son coeur tout entier que Saya lui avait confié.
Mais il n'y avait pas que du bon, dans cette relation. En effet, quand Saya était arrivée dans sa nouvelle famille d'accueil, elle était complètement détruite, et personne n'avait jamais réussit à en savoir quelles en étaient les raisons. Quand celle-ci rencontra alors Simon, celui-ci lui fit rejoindre sa bande de gars qu'elle n'avait plus quitté par la suite. L'ennui, et que ces garçons âgés tous à peu près du même âge qu'elle, n'étaient disons, pas très fréquentables, et Saya était devenue comme eux. Elle détruisait sa vie, provoquait et commettait des actes de délinquance. Mais elle s'en fichait. Les personnes qui la logeaient devenaient complètement fous. Elle ne leur disait rien, ils ne la connaissaient pas du tout, alors que ça faisait 4 ans qu'elle avait été entrainée dans leur maison. La seule personne qui connaissait tout ce qu'elle avait vécut n'était autre que Simon.
Mais pour en revenir aux faits, Saya et Simon couraient, et avaient enfin trouvé un endroit où se cacher, pour reprendre leurs souffles, tous deux haletants. La police les cherchait. Ils avaient encore commis quelques chose de grave. Une fois tout danger écarté, les deux jeunes gens retrouvèrent le reste du groupe, et trainèrent dehors jusqu'à 2/3h du matin, à boire et à fumer, jusqu'à ce qu'enfin, ils se décident à rentrer chacuns chez-soi. Saya arriva dans la maison de la famille, contourna la barrière, ouvrit la fenêtre de sa chambre par l'extérieur et entra discètement, comme si de rien n'était, comme chaque soirs. Mais cette fois-ci, en allumant la lumière, elle découvrit stupéfaite l'homme et la femme qui l'accueillaient, accompagnés de deux agents de police.

- Tu es allée trop loin cette fois Saya. Tu crois que nous ne savons pas tout ce que tu fais ? ces deux agents t'ont reconnue toute à l'heure. Nous ne pouvons plus supporter cela, nous ne pouvons assumer toute cette responsabilité à ta place. C'est pourquoi nous avons conclu un marché avec la police : tu pars dans le pensionnat privé L'Agatha jusqu'à tes 18 ans et tu te tiens bien, et on oublie tout.
- Pardon .. ?! Mais, non ! Vous n'avez pas le droit de faire ça ! Vous n'êtes même pas mes parents, vous n'êtes rien pour moi ! Vous n'avez pas le droit de décider ça pour moi. J'ai toute ma vie ici.
-Nous ne te laissons pas le choix jeune fille.

Ajouta l'agent de la police.
Les jambes de Saya se mirent à trembler.

-Je vous hais tous ! Je vous hais tous !

Leur cracha-t-elle à la figure, inlassablement.

C'est ainsi que, deux jours plus tard, Saya se retrouvait dans le train la conduisant dans l'espèce de château qui servait de pensionnat très stricte situé en altitude dans les montagnes, au milieu de nulle part, uniquement de forêts. Durant ces deux jours, rien ne s'était passé comme elle l'espérait. Simon l'avait quittée. Sans remords il l'avait quitté. Sans même une larme. En fait, il s'en fichait. Et même si Saya ne le montrait pas, elle en souffrait. Elle se jura à cet instant, que plus jamais elle n'ouvrirait son coeur à personne, histoire d'être plus forte, toujours plus forte.
Au bout d'une demie journée de train, elle arriva enfin à destination. Sans regarder autour d'elle, sans même prendre le temps d'admirer ce nouveau décors, elle entra dans le grand château, signaler son arrivée.

( Voilà, voilà, désolée pour l'introduction un peu longue, mais j'étais plutôt inspirée x). Topic Libre, pas de maximum, mais si il n'y a qu'une personne, un garçon de préférence ? )

(Je peux ? =D)

(Bien sûr )

Jonathan entra aussi dans le genre de château, les mains dans les poches, l'air de se foutre de tout. Et c'était exactement ça, il s'en foutait. Il savait depuis longtemps qu'il allait atterir ici. Ses parents en avaient marre de lui, de son foutu caractère et de ses mauvais tours. Le dernier grafitti géant sur le mur de l'église avait été la goutte qui avait fait déborder le vase. Il ne les avait jamais vus aussi enragés. Mais ça aussi, il s'en fichait complètement.
Mystérieux, méchant et innacessible, qu'on le décrit. Personne ne sait rien sur lui, sauf ses parents. Et même là, ils en savent très peu, au fond... Il ne se confie jamais à personne, n'est gentil avec personne et n'écoute personne. Il fait ce qu'il veut, quand il le veut, et personne n'a son mot à dire. Selon lui, il y a deux catégories de gens. Lui, et les autres. Il ne se mêle pas aux autres, et fait ses mauvais coups en solo. Les amis, c'est juste bon à vous trahir ensuite. Et les petites amies, c'est encore pire.
Jonathan est beau, ça on ne peut pas le nier. Il a un côté un peu sombre, plutôt... mystérieux, oui, c'est bien le mot. Il porte la plupart du temps un jeans noir avec un t-shirt, souvent noir lui aussi. On sait qu'il a les cheveux bruns, mi-longs, qui remontent un peu sur les côtés de la casquette noire qu'il a presque toujours sur la tête. La palette baissée cache en partie ses yeux d'un beau vert profond, et laisse une partie de son visage dans l'ombre.
Sans se soucier de rien autour de lui, il s'avança vers une femme à l'entrée. Il lui dit son nom d'un air ennuyé. Elle lui indiqua le numéro de sa chambre. Comme il allait s'éloigner vers celle-ci, son sac à dos sur l'épaule, la femme l'interpella. Il retourna lentement vers elle et la regarda sans dire un mot. Elle pointa ses poches. Jonathan en sortit le paquet de cigarettes qu'elle contenait et le tendit à la femme.
- Donne-moi tout.
En levant les yeux au ciel, Jo lui donna aussi son canif puis vira ses poches à l'envers pour lui prouver qu'il n'avait plus rien. Un peu frustré de s'être fait prendre ses affaires, il tourna les talons et s'éloigna dans le bâtiment sans se retourner, ni même se soucier de la demoiselle qui était entrée tout juste avant lui.

( J'adore ton personnage XD )

Saya ne fit pas attention au garçon qui venait de la doubler. Peut lui importait, elle n'était pas bien pressée de toute façon. Elle s'avança alors d'un pas nonchalant vers la femme qui accueillait les arrivants, reçu toutes les informations nécessaires, et, sans que la femme n'ait besoin de le lui demander, elle vida elle aussi ses poches, comprenant bien qu'elle ne ferait pas exception à la règle. Elle s'éloigna alors dans le couloir vide, ses affaires sur l'épaule. Elle était vêtue d'un jeans délavé troué au genou gauche, d'un t-shirt manches longues noir et gris trop grand pour elle, laissant apparaître ses épaules, et de chaussures de skate noires. Ses cheveux étaient détachés et tombaient le long de son dos, tandis que sa frange droite cachait un peu ses yeux. Elle se rendit à la chambre indiquée sur le papier d'une couleur orange atroce, déjà tout froissé. Elle savait qu'elle n'était pas seule dans sa chambre, et cela l'agaçait encore plus. Ainsi, une fois à hauteur de la porte, sans prendre la peine de frapper, elle entra et trouva sa chambre vide. Mais on pouvait constater aux affaires qui jonchaient le sol qu'elle n'était effectivement pas seule.

(xDD Miichi )

Jonathan ne se retourna même pas quand la jeune fille entra. On l'entendit seulement pousser un profond soupir, très peu discret. C'était une habile et simple façon de faire comprendre à l'intruse qu'il ne voulait pas d'elle ici. Mais il n'y pouvait rien, de toute façon.
Il venait à peine d'arriver et c'était déjà le désordre. Il avait vidé le contenu de son sac à dos sur le lit, jeté ses vêtements au sol en se disant qu'il les ramasserait plus tard, rangeait maintenant une petite boîte en bois qui contenait ses affaires vraiment personnelles dans un des tiroirs. Il lança son sac à dos dans un coin de la pièce et posa quelques trucs sur la commode dans laquelle il rangerait son linge... peut-être... une autre fois, puis se laissa tomber sur son lit. Les écouteurs de son iPod dans les oreilles, il choisit une chanson, mit le son au maximum et commença à l'écouter en jetant un premier regard vers la jeune fille. Il la toisa un moment, d'un regard pénétrant qui souvent force les autres à détourner la tête.

Saya détourna en effet le regard, se sentant fixée. Elle constata alors qu'elle n'était effectivement pas seule dans la chambre, alors qu'elle pensait que celle qui cohabitait avec elle était absente. Elle remarqua alors que la personne présente dans la pièce n'était pas une fille mais un garçon. Cela l'étonna un peu, mais finalement, que ce soit une fille ou un garçon, elle s'en fichait pas mal, ça ne changeait pas grand chose. C'est pourquoi elle ne prit même pas la peine d'aller demander si cela était une erreur ou pas à l'accueil. Elle se contenta de relire une fois le papier froissé entre ses longs doigts fins : c'était la bonne chambre.
Elle se dirigea alors vers le lit qu'il restait, en face de celui de Jonathan, rangeant sa valise sous le lit sans prendre la peine de défaire quoi que ce soit, contrairement à Jo'. Elle ne comptait pas rester ici de toute façon. Quelqu'en soit la manière, elle trouverait un moyen de " se casser de cet endroit minable ", comme elle ne cessait de se répéter depuis qu'elle était dans le train.
Une fois ceci fait, elle s'assit tranquillement sur son nouveau lit. Elle s'allongea sur celui-ci quelques secondes après être restée immobile en face de Jonathan, sans pour autant le regarder. Elle regarda alors le plafond, sans rien faire d'autre. Elle n'avait même pas l'envie ou la force de prendre son Ipod comme le faisait son voisin. Elle se rendit compte à cet instant précis tout ce qu'elle avait perdu réellement. Le peu qu'elle avait réussit à reconstruire de sa petite vie s'était envolé en l'espace de deux secondes.

Jonathan resta ainsi pendant un très long moment, à seulement écouter de la musique à tue-tête. Il finit cependant par s'ennuyer ferme. Il ferma son iPod pour garder un peu de batterie et pouvoir le réécouter plus tard, et le posa sur la table de chevet. Il s'assit ensuite sur son lit, la tête un peu baissée et le visage dans l'ombre. Être rendu ici ne le dérangeait pas vraiment. Il pouvait encore faire chier du monde.. et puis qui sait, si l'occasion se présentait, il pourrait s'enfuir. Errer d'une ville à l'autre, faire mauvais coups par-dessus mauvais coups sans jamais se faire attraper... Il avait emmené ses canettes de peinture sans que personne de s'en aperçoive. Il allait bien s'amuser, ici, pour sûr!
Même après ces pensées joyeuses, aucun sourire n'éclaira son visage. Rien du tout. Il garda cet air plutôt froid, insensible.
Il jeta un nouveau regard à Saya. Pour quelles raisons était-elle ici ? Il avait du mal à s'imaginer une fille se tenant avec ue gang de rue en train de, disons, briser les vitres d'un magasin. Préjugés, vous allez dire. Mais Jo' n'est pas vraiment réputé pour être quelqu'un de gentil...

Saya avait demeurée elle aussi immobile durant tout ce temps. Son regard ne quittait pas le plafond qu'elle connaissait déjà par coeur. Elle entendit Jonathan s'était redresser, mais ne le regarda pas pour autant. Elle se contenta de se redresser à son tour, de se lever de son lit pour se mettre accroupis. Elle tira sa valise de dessous son lit et se décida à l'ouvrir, pour prendre son vieux cellulaire se trouvant dans l'une des poches. Elle le regarda et s'asseyant sur sa valise, et cliqua sur un bouton pour allumer l'écran. Elle regarda l'heure avec étonnement. Elle était restée allongée plus longtemps qu'elle ne le pensait. Elle posa alors son portable sur le lit, et reprit entre ses mains la papier froissé, pour regarder - histoire de bien se décourager - par quel cours elle commençait demain : mathématiques. Elle soupira, ne voulant pas en savoir plus, elle balança négligemment le papier à côté de son portable, et prit sa tête entre ses mains. Qu'est-ce qu'elle allait faire ici ? Ils pensaient quoi, tous, en l'envoyant dans ce trou ? Que ça l'aiderait à changer ? Sûrement pas ! Qu'elle pourrait se faire des amis, de vrais amis plus fréquentables ? Elle n'y comptait même pas. Elle n'en avait pas la moindre envie. La seule chose qui tournait en boucle dans sa tête était la phrase : " je veux me barrer, je veux me barrer, je veux me barrer. "
Elle fut dérangée pendant ce moment de réflexion qu'elle s'était accordée, assise sur sa valise, par trois coups secs que quelqu'un avait donné à la porte. Elle releva la tête pour regarder l'entrée de la chambre, puis regarda son nouveau colocataire.
- Quoi ?
lâcha-t-elle sèchement, ne prenant même pas la peine d'aller ouvrir.
La porte s'ouvrit, laissant découvrir la secrétaire de l'accueil, qui l'avait emmenée ici précédemment.
-Je vois que vous vous êtes déjà installés comme chez vous ...
Fit-elle en souriant, voyant les affaires de Jonathan trainant déjà.
-Je venais pour voir si tout se passait bien, et pour vous signaler que c'était normal que vous soyez dans la même chambre. Comme il n'y avait plus de place, nous avons été contraints de faire ainsi. Mais si ça se passe mal, on essayera de trouver une solution tous ensemble.
Continua-t-elle avec son sourire, comme si elle voulait égayer la situation.
-Le repas sera servit dans une demie heure, mais vous le savez sans doute déjà, c'est écrit sur le ... hum, papier.
Dit-elle en voyant son pauvre papier orange, déjà près au recyclage.
Après ce, elle s'empressa de partir. La tâche allait être difficile pour cette pauvre femme.

- Génial. C'était pas un erreur. J'suis vraiment pris avec toi...
Jonathan se leva lentement et s'étira, replaçant un peu la palette de sa casquette. On ne voyait jamais totalement son visage et c'était d'ailleurs prévu ainsi.
Il fit quelques pas dans la pièce, puis comme s'il doutait de Saya il retourna vers le lit pour prendre son iPod et le fourrer dans sa poche. On est jamais trop prudent, et il n'avait pas envie de voir ses affaires disparaître. Il ne faisait jamais confiance à personne. Même pas aux filles. Comme il restait une demi heure avant le repas et qu'il n'avait pas envie de la passer à contempler le plafond, il mit ses mains dans ses poches et se tourna vers la jeune fille.
- Pourquoi t'es ici ? T'es une sorte de délinquante c'est ça ?
Cette remarque lui arracha un premier sourire. Un sourire méchant, qui disparut aussi soudainement qu'il s'était formé.

Saya s'appuya sur le rebord de son lit, toujours assise sur sa valise, et rapprocha ses genoux contre elle, plaçant nonchalament ses bras sur ceux-ci, la tête légèrement baissée, sa frange cachant alors ses yeux. On pouvait en revanche apercevoir nettement un sourire narquois qui se dessinait sur ses lèvres.
- Il parait.
Lâcha-t-elle simplement. Ensuite, histoire de passer les 30 minutes plus rapidement, elle ajouta un petit " et toi ? ".

Jonathan haussa légèrement les épaules en se rassoyant sur son lit. Il se mit à regarder fixement le mur.
- J'ai quelques... beaucoup méfaits à mon actif. Gang de rue, vols et tout le tralala. J'suis un méchant garçon, dit-il le plus naturellement du monde, aussi simplement que s'il venait de lui dire qu'il faisait beau aujourd'hui.
Il semblait même fier de ça. Du moins, il en donnait l'impression par son air indifférent. Il jeta un rapide coup d'oeil à sa montre. À peine cinq minutes de passées. Ça allait vraiment être long, et en plus il n'aimait pas faire la conversation... Iidiot, pourquoi l'avait-il commencée alors !?
Il secoua un peu la tête, l'air découragé de lui-même.

Saya haussa les sourcils dessous sa frange, étonnée de voir qu'il était aussi fier de tout cela. Elle le qualifia tout de suite du mec typique qui veut se prendre pour un bad boy, car il trouve ça classe. En effet, Saya qualifiait très souvent les gens par les premiers abords qu'elle avait avec eux.
Après ce, elle se releva, donna un coup de pied dans sa valise qui reglissa sous le lit, et fourra ses mains dans les poches de son jean, restant droite.
-Tu comptes partir bientôt ?
Demanda-t-elle simplement.

Nouveau haussement d'épaules. Cette conversation l'ennuyait et il ne voulait pas qu'ils en viennent à en dire plus sur eux. Il ne parlait jamais de lui et ce n'est pas aujourd'hui qu'il allait commencer.
Lentement, il se leva et mit lui aussi ses mains dans ses poches.
- Bon, on y va. J'ai faim.
Il se dirigea vers la porte, l'ouvrit et la referma avant même que Saya ait le temps de sortir. De toute façon, il ne savait même pas si elle viendrait avec lui.

Saya ne l'avait en effet pas suivit. Elle ne voulait en aucun cas se faire des amis ici, elle était très bien toute seule. Elle regarda l'heure, alors que Jonathan était déjà parti, et se décida à y aller à son tour. Elle ouvrit la porte et traversa le couloir lentement, apercevant Jonathan qui n'était pas encore arrivé, tout au bout. Elle arriva finalement à la cafétériat, les mains dans les poches, et découvrit une masse de têtes qui mangeaient, la plupart en groupe. Certains la dévisagèrent, ne la connaissant pas, mais elle n'y fit pas attention, prenant un plateau sur lequel elle posa uniquement une assiette rempli d'une texture dont elle ne saurait déterminer le contenu. Elle marche alors tranquillement au milieu de tout ce bruit et de tout ses élèves, et rendant à une petite table dans un coin, toute seule. Elle posa son plateau, s'assit, et s'appuya contre le mur à côté d'elle. Elle remua avec sa fourchette le contenu de son assiette, sans y toucher.

Jonathan se prit lui aussi un plateau avec une assiette et une petite boîte de jus. Il promena son regard autour de lui un moment, cherchant une place libre dans un petit coin seul, à l'écart de tout ce monde. Or, la seule table où il n'y avait pas au moins cinq personnes, c'était celle où Saya était assise. Il soupira un peu, mais c'était mieux que rien. Il se dirigea vers la table, posa son plateau et s'assit sans dire un mot, se fichant bien de ce que la jeune fille pouvait penser. Sûr qu'elle ne voulait pas de lui ici, mais tant pis. Sans lui dire un mot, il prit une bouchée dans son assiette et grimaça. Le goût de cette substance inidentifiable n'était pas fameux.

Saya ne leva même pas le regard vers Jonathan, même si elle savait que c'était lui qui s'était assit en face d'elle. Il lui voulait quoi ? De toute façon, qu'il vienne ici manger ou pas n'avait auune importance, elle ne voulait pas d'amis. Elle continua de remuer son repas sans y toucher, et se leva finalement pour aller chercher une pomme, et se rassit tranquillement pour la manger, se recalant comme précédemment. Une fois sa pomme finie, elle se leva de table sans adresser un mot ou un regard à Jonathan, alors que celui-ci était en face d'elle depuis le début. Elle se fichait bien de paraitre associale, c'est ce qu'elle voulait après tout. Elle alla ranger son plateau sans prendre la peine de débarrasser, malgrès le grognement de la cuisinière, et reprit sa route en direction du couloir.

Parce qu'il avait vraiment faim, Jonathan se força à avaler une bonne partie de son assiette, mais arrêta finalement avant de l'avoir finie, n'étant plus capable d'en prendre une seule bouchée sous peine de tout ressortir son repas. Il traîna un peu à la table, prit son temps pour boire son jus, puis alla finalement ranger son plateau, se retenant tout juste de lancer le reste de son assiette dans la figure de la cuisinière. Il sortit de la cafétéria les mains dans les poches de son jeans et erra un moment dans les couloirs, avant de se rendre compte qu'il s'était perdu. Il grommela en cherchant un quelconque plan sur un mur pour l'aider à se retrouver. Dire qu'il y en avait dans son ancienne école et même pas ici ! Pfff...
Lorsqu'il arriva enfin à sa chambre - enfin, leur chambre... -, frustré et vraiment écoeuré de cet endroit, il se laissa tomber sur son lit sans dire un mot.

Saya était assise sur le rebord de l'unique fenêtre de la chambre. Elle ne bougeait pas, et regardait fixement le paysage, ne voyant que des forêts aux alentours. "Quel endroit pourri !" ne cessait-elle de se dire, la musique a fond dans les oreilles, elle chantait doucement la chanson qu'elle entendait. Elle avait une superbe voix. Elle se serait arrêtée si elle avait vu Jonathan entrer, mais ce n'était pas le cas, puisque la musique l'empêchait d'entendre autre chose.

Jo' tourna lentement la tête vers elle en fronçant les sourcils. Puisque visiblement Saya n'avait pas remarqué sa présence, il fit attention de ne pas faire de bruit et l'écouter simplement. Il se surpris à trouver qu'elle avait beaucoup de talent, et une voix magnifique. Alors qu'il l'écoutait, le regard posé sur elle, son visage perdit son air dur et froid. Un mince sourire apparut sur ses lèvres, ses traits se firent plus doux.

Saya ne l'avait toujours pas vu, mais quand la chanson prit fin, elle se retourna, et aperçut Jonathan, surprise. Elle sauta alors rapidement du rebord, referma la fenêtre enleva ses écouteur et balança son Ipod sur son lit comme si de rien n'était, ne posant pas le regard vers Jo'.

Jonathan sursauta en la voyant se retourner et s'empressa de lui tourner le dos, ne voulant surtout pas avoir l'air de l'avoir écoutée, même si c'était plutôt évident. Il ne dit pas un mot pendant un instant, puis il soupira finalement et marmonna:
- Tu chantes bien...
Et venant de lui, c'était tout un compliment. Il soupira à nouveau. Pourquoi il faisait ça...!? Il secoua la tête, toujours sans regarder Saya.

Saya haussa les épaules en s'allongeant sur son lit déjà à moitié défait. Elle marmonna un petit "merci", et ne répondit rien d'autre. Cela la perturbait qu'il l'ait entendue chanter. Pourtant, ce n'étais si important, mais elle ne savait pas pourquoi, ça la gênait.

Pour la première fois depuis qu'il était arrivé ici, Jonathan enleva sa casquette, puis se coucha sur le dos. Son visage n'étant plus dissimulé en partie sous la casquette, et on comprenait alors pourquoi il la mettait ainsi: Il n'avait pas du tout l'air d'un dur, l'air menaçant, au naturel. Quelques petites taches de rousseur sur son nez lui donnaient un petit air vraiment mignon, et il avait un regard doux, de beaux yeux verts profond.
Il n'aimait pas ça. Ainsi, personne ne se méfiait de lui, les gens l'approchaient plus, les filles surtout. Et ça l'énervait.
Jo' croisa ses bras derrière sa tête et soupira, n'essayant plus de parler à la jeune fille.

Elle se redressa un bout d'un moment et parti se doucher dans les douches des filles après avoir pris quelques affaires. Elle revint quelques minutes plus tard - rien de bien long - changée, les cheveux attachés en une couette haute, et sa frange légèrement écartée sur le côté laissant voir ses grands yeux turquoises. Elle entra dans la chambre toujours muette, balança ses affaires dans un coin à côté de son lit et se rassit sur celui-ci.