Pv Bridgess

En voyant qu'Il avait osé emmener Lena avec lui, ma rage décupla. J'accélérai, poussai mes jambes à courir encore plus vite malgré les deux journées de marche précédentes. Une chance que j'étais bien en forme...
Soudain, je m'arrêtai brusquement. Des soldats Américains étaient restés cachés dans la forêt. Je les vit bondir sur Hitler, l'arrêter dans sa course. Ils lui firent lâcher Lena, mais Hitler se dégagea soudain brusquement et repartit à la course sans sa prisonnière. Le temps que les américains réagissent, il était déjà trop loin.
- On le retrouvera... lança l'un d'eux.
Je me précipitai en direction de Lena, je n'avais d'yeux que pour elle. J'avais eu si peur....
Je ne vis rien venir. J'aurais pourtant dû... Une immense douleur à la poitrine me figea sur place, mes yeux agrandits sous l'effet de la surprise. Tout sembla alors se passer au ralentit. Je portai lentement une main à ma poitrine. Un trou dans ma peau, dans lequel était encore logée la balle, et duquel s'écoulait déjà un flot de sang qui imbibait mon uniforme, le tachait de rouge. Je ne sais pas combien de secondes je restai ainsi immobile à regarder la tache de sang s'agrandire rapidement sur mon uniforme, les sourcils haussés. Je n'eus pas le temps de réagir. Mes forces m'abandonnaient déjà. La seconde d'après, je m'effondrai sur le dos, ma tête cogna par terre, et j'y restai immobile.
L'Américain qui avait tiré baissa son arme.
- Téméraire celui-là. Essayer de s'approcher ainsi d'une Juive - sans doute pour essayer de l'abattre puis s'enfuir comme son lâche de chef - alors qu'elle est entourée par l'ennemi...

(:O Tu veux toujours du sang ? xD)

(Ohh non pauvre Hans :O XD)

J'avais crié, un long et pénible cri.
Hans s'était éffondré par terre et je n'avais rien pu faire.
Accroupis par terre à ses côtés, j'éclatai en sanglots,
essayant de le relever.

- Je t'en pris... ouvre les yeux.

Ma voix était entrecoupé par mes sanglots et je
relevai la tête vers l'Américain, le regard sombre et baigné de larmes.

(xDD Mwahaha)

Le soldat haussa les sourcils. Son petit groupe se rapprocha lentement, se demandant ce qui se passait. Or, un autre cri retentit. Mais celui-ci était enfantin, déchirant, puissant et désespéré, et couvrait le brouhaha de la bagarre. L'instant d'après, le gamin se laissa tomber à côté de mon corps inerte en pleurant toutes les larmes de son corps.
- Non.... Nooooon.... NON !!!
Les soldats ne comprenaient vraiment plus rien. L'un d'eux demanda doucement:
- Vous... le connaissez ?
- J'crois qu'on a fait une gaffe, hum...? renchérit un autre avec un soupire.

J'ouvris péniblement les yeux en toussant et parvint à me redresser de quelques centimètres pour cracher du sang par terre à côté de moi. Je me sentais secoué, j'entendais, flou et lointaine, des voix et des pleurs. J'avais toute la misère du monde à garder les yeux ouverts.
- Il ne faut pas qu'il s'endorme sinon s'en est fini de lui! s'exclama un Américain en s'agenouillant à son tour, me tapant sur la joue pour me garder éveillé.

- Il faut... retirer la balle..

Je n'arrivai pas à penser clairement
et ma vision était embuée par les larmes.
Je soulevai la tête de Hans et la déposa sur mes genoux.

Marek s'appuya contre Lena en continuant de pleurer, le regard braqué sur moi.
- On y arrivera pas... Faut l'emmener au camp!
Les soldats américains se mirent à plusieurs pour me soulever sans me faire mal et me transportèrent rapidement vers un de leurs camions. J'étais à peine conscient, mais ils avaient arrêté de me frapper. Enfin j'allais pouvoir dormir un peu en paix... J'étais tellement fatigué...
Je rouvris brusquement les yeux en recevant une autre gifle.
- Garde les yeux ouverts!
- J'aimerais bien t'y voir... marmonnai-je d'une voix rauque.
Quelques gars rigolèrent et je parvins à esquisser un mince sourire qui se transforma vite en grimace de douleur.
Un des soldats avait prit Marek dans ses bras et tirait Lena vers le camion.
- On va tout faire pour le sauver mademoiselle, lui dit-il doucement.

- Non! Je veux rester avec lui!

Mes yeux se firent suppliant, pendant que
je fixai le soldat.

- Bordel tu l'aimes ton bel allemand ! soupira l'homme en l'emmenant à contrecoeur dans le camion dans lequel on m'avait emmené. Une fois tout le monde à bord, le gars au volant démarra et conduisit comme un fou en direction du campement. Un autre mec appuyait sur ma blessure pour arrêter le flot de sang, et ça faisait vraiment un mal de chien. Les dents serrées, je retenais des cris de douleur pour ne pas faire encore plus peur à Marek.

Je serrai la main de Marek, un peu trop
fort d'ailleurs.
Mes sanglots avaient cessés, mais mes yeux étaient
encore rougeâtre et mes joues mouillées.

Le camion arriva au campement américain et
les soldats firent descendre Hans avant de l'emmener dans
une tente.

On me coucha sur un lit et aussitôt le médecin du campement s'approcha de moi. Il commença à m'enlever mon uniforme plein de sang. La chemise que je portais dessous étaient dans un état lamentable. De coulour pâle, elle était maintenant complètement rouge sombre sur toute la grandeur de la poitrine. Le médecin déboutonna quelques boutons puis se figea et se tourna vers un autre homme.
- Apporte-moi un drap...
L'homme revint avec le drap que le médecin me mit sur la tête. Je ne savais pas trop pourquoi, mais j'entendis ensuite les exclamations dégoutés des autres soldats présents quand le médecin m'enleva complètement ma chemise et je compris.
- C'est pas joli joli... marmonna le médecin.
Il prit d'abord seulement un seau d'eau chaude avec un bout de tissu pour nettoyer délicatement autour de la plaie pendant que je luttais, à moitier conscient, pour ne pas m'endormir.

Incapable de regarder toute l'opération,
je sortis de la tente, malgré l'air frais.
Je pris de grandes inspirations, afin de me calmer.
''Il va survivre...'' me répétai-je.

Marek, lui, était resté après de moi. Il me tenait la main, et chaque fois qu'il la tapotait un peu je serrais légèrement sa main, comme pour lui confirmer que j'étais pas mort.
Ça ne faisait pas trop mal pour le moment, mais le médecin prit ensuite une petite pince pour aller déloger la balle profondément plantée dans mon torse. Je ne pu retenir un gémissement de douleur.
- J'suis vraiment désolé mais je veux pas t'endormir... Tu vois, je sais pas trop si tu te réveillerais, j'aime mieux pas prendre de chance... m'expliqua-t-il d'un ton désolé.
Puis, quelques instants et beaucoup de douleur plus tard, il s'exclama:
- Je l'ai !
Marek voulu aussitôt voire la balle, et le médecin la lui montra après l'avoir nettoyée.

Épuisée par tous les évênements, je m'endormis
dehors, accotée à un arbre.

Après avoir pansé la plaie de Hans, les soldats
le couchèrent sur un lit de fortune,
essayant de voir si son état s'était stabilisé.

Je souffrais beaucoup et ne devais pas bouger du tout sinon la douleur devenait encore pire. Je finis par m'endormir, mais j'eus le sommeil agité et trouble. Mon visage était tordu de douleur et je gémissais parfois dans mon sommeil. Les Américains se sentaient mal, en particulier celui qui m'avait tiré dessus. Il ne cessait de répéter:
- Si seulement j'avais su...

Je me réveillai au bout de quelques
heures et rentra dans la tente.
Je vis l'homme qui aait tirer sur Hans,
refoula ma haine contre lui et alla le voir.

- Il... Il va mieux?

- Ouais... Il était très agité au début, je comprends, on doit mal dormir avec une blessure pareille... Mais là il s'est calmé.
Il posa les yeux sur moi avec un mince sourire qu'il perdit presque aussitôt.
- Il est même... trop calme...
Il se leva et s'approcha de moi, attrapant mon poignet pour vérifier mon pouls. On voyait à peine ma poitrine se soulever au rythme de ma respiration.
Le soldat fronça un peu les sourcils et s'approcha de l'entrée de la tente, criant quelque chose au médecin qui s'approcha.
- Je sais pas si c'est normal, il me semble que c'est pas mal lent... expliqua-t-il au médecin tandis que celui-ci constatait le tout lui-même.
Le soldat jeta un coup d'oeil un peu inquiet en direction de Lena tandis que le médecin me secouait. Aucune réaction. Ils se mirent à deux, mais toujours rien.
Le soldat ne dit pas un mot, mais regarda longuement le médecin d'un air interrogateur. Celui-ci poussa un profond soupir.
- C'est bien ce que je croyais...
Cette fois, l'homme eut vraiment l'air mal. Comment ferait-il pour croiser le regard de Lena si son bien-aimé mourrait par sa faute !?

- Qu'est-ce qui se passe...?

Je me raprochai et voyant que
le médecin prenait le pouls de Hans avec un air inquiet,
même désolé, je portai une main à ma bouche, comme pour m'empêcher de crier.

- On ne peut rien faire... Son pouls est très irrégulière et faible... Il a été touché trop près du coeur pour qu'on puisse le sauver, soupira le médecin.
J'étais toujours immobile, endormit profondément par les soins du médecin lui-même. Je n'avais même pas bronché quand ils m'avaient secoué.

Et j'éclatai en sanglots en tombant à genoux
au sol. Autour de moi, plus personne n'existait.
Je me relevai péniblement, toujours en larmes,
et sortis de la tente pour vomir.

Le médecin soupira en jetant un regard au soldat à côté de lui. Il détestait devoir faire ça... Il détestait mentir... Ça semblait être pareil pour le soldat qui avait détourné le regard en se mordant la lèvre quand Kaede avait éclaté en sanglots. C'était le chef qui voulait ça. Eux n'étaient là que pour tout arranger. Et ils n'aimaient pas ça, mais n'avaient âs le choix. Il soupira.
- En plus, elle est enceinte... Et je sens que c'est pour bientôt, un mois tout au plus...

Après avoir pleuré pendant des heures,
aucunes larmes ne voulaient plus sortir.
Je restai tout de même assise, n'ayant pas la force
de me relever. Je m'endormis donc par terre,
au milieu du campement de ceux qui avaient tués
celui que j'aimais le plus au monde.

Les hommes la laissèrent pleurer, certains qui n'était pas au courant du complot semblaient les plus désolés et véritablement tristes pour elle. Puis, l'un d'eux alla s'asseoir à côté d'elle.
- On a une tente pour toi, tu devrais aller te coucher... dit-il doucement.
Le médecin n'avait pas quitté le chevet de mon lit, attendant que je me réveille pour m'empêcher de d'attirer l'attention de quiconque.

Je levai la tête et fronça les sourcils.

- Je ne vais pas dormir ici.

Je regardai l'homme sans vraiment
le voir. Je ne me souvenais même plus du visage de
celui qui avait tué Hans.

- Pourquoi... ? Enfin, je veux dire... Tu ne peux pas vraiment... Tu sais, le petit gars...
Il baissa un peu la tête.
- Marek...a beaucoup de peine. Ça fait pas longtemps qu'il s'est endormi, dans la tente... Et je crois qu'il vaudrait mieux ne pas le réveiller, et surtout, ne pas le laisser seul. Il veut rester avec toi. Tu es sa seule famille...

Une lueur sembla briller dans mes yeux
tandis que je remarquai que Marek devait être dans
le même état que moi.
Je me leva péniblement.

- Comment connaissez-vous son nom...?

- Je lui ai parlé un peu tout à l'heure... Les gars doivent se reposer pour la prochaine bataille contre les autres troupes allemandes, et comme Marek les épuisait un peu, j'ai accepté de m'occuper de lui. Il n'a pas arrêté de pleurer, jusqu'à s'en épuiser. Il est tombé de fatigue... Pauvre gamin...
Il se leva à son tour avec un soupire et lui fit signe de le suivre.
- Viens... Je vais te montrer la tente...