Complicated ((Ma loulou))

Simon réfléchit un instant.
-Eum...
Il eut un sourire en coin.
-Je vais aller te détruire à Risk, mann.

Le 17 janvier, 12hrs02, une semaine plus tard.

-Allez, tu viens.
-Non.
-Come on, tu peux pas rester là tout le midi !
-Oui.
-Charlotte !
-Non.
Simon se frotta le front en soupirant. Son amie s'était enfermée dans les toilettes.
-Très bien alors..
Certaines filles qui voulaient entrer dans les toilettes changèrent d'idée en voyant un garçon appuyée contre une porte.
-Tu es ridicule.
-Non.
-Si.
-Non.
-Si.
-Non.
-Aaargghh !
Il donna un coup dans la porte et la serrure brisa.
Il y eut un sursaut. Et après, silence.
Dans une main, Charlotte tenait un gobelet d'eau. Dans l'autre, une vingtaine de pilules blanches. Simon n'eut pas besoin d'en savoir plus.
Il lui vola les pilules de la main sans rien dire. Il les jeta dans une autre toilette et la clancha. Il partit dans la grande salle sans regarder Charlotte.

Celle-ci, dans les toilettes, respirait mal et tremblait de tout son être. Elle changea de cabine, s'assit sur la toilette, barra la porte et pleura.

Karl passait par là et vit Simon sortir des toilettes...des filles! Il sourit en coin et s'approcha de la porte.
- Sois il s'est trompé d'aplomb ou bien ya quelque chose d'intéressant là-dedans, ce qui est sans doute impossible.
Il poussa un peu la porte et jeta un coup d'oeil à l'intérieur. Ça semblait vide. Il rigola en son for intérieur. C'est à ce moment qu'il entendit des pleurs. Il se mordit la lèvre et s'approcha de la cabine, cognant trois petits coups dans la porte.
- Heey... Ça va là-dedans?

Karl sursauta. C'était donc pour ça que Simon était dans les toilettes des filles, un peu plus tôt.
- Charlotte... C'est moi.
Il ne dit rien d'autre. Il savait qu'elle le reconnaitrait.
- Est-ce que ça va?

Karl se mordit légèrement la lèvre.
- Qu'est-ce qui va pas...? demanda-t-il d'une voix douce.

- Tu peux m'ouvrir la porte?
Il parlait très doucement depuis le début. À l'intérieur, il se sentait tout mal pour elle. Il aurait aimé ne jamais l'avoir laissée...

Il entra dans l'espace restreint de la cabine et prit soin de refermer la porte derrière lui. Il regarda Charlotte longuement puis l'enlaça, lui frottant doucement le dos d'une main.

Il resta là à lui caresser le dos et le cheveux, sans rien dire, attendant qu'elle se calme. Lorsqu'elle arrêta de pleurer, il déposa un léger baiser sur le dessus de sa tête.
- Ça va mieux...?

Karl la regarda puis soupira et se leva. Il déverrouilla la porte de la cabine et se retourna pour la regarder à nouveau.
- Je suis vraiment désolé Charlotte.
Il sortit par la suite et referma la porte derriere lui.

Karl alla à son cours mais avait complètement la tête ailleurs. IL n'écouta pas du cours, pensant à Charlotte. IL avais au moins pu la coller un peu, c'était déjà ça. Elle ne l'avait pas frappé.

Pendant tout le cours, Simon se tortillait les mains, se mordait le pouce, se passait une main dans les cheveux. Il était mort de trouille. Il avait peur qu'à quelque part, d'une quelque manière, se soit suicidée sa meilleure amie. Il se souvenait encore de son air fatigué, triste, désespéré..
Je t'en pris, Charlot, tout mais pas ça !

Sur la scène de la grande salle, une jeune fille dansait du mieux qu'elle le pouvait. C'était pas très bien, pas aussi bien. Elle se fit réprimender plusieurs fois. Elle tomba deux fois alors qu'elle sentait à nouveau les bras de Karl autour d'elle...
Tu veux vraiment qu'il te voit danser comme une merde ?
Elle se redressa, ferma les yeux, et recommença son enchaînement. C'était magnifique.

À la récréation, Karl se précipita presque vers le gymnase. Il suivit le flot d'élèves qui s'y rendaient, bousculant quelques-uns, lançant des "désolé" à tout bout de champ. Il atteint la porte du gym et entra, s'approchant lentement de la scène. Il voulait la voir danser. Le plus longtemps possible. Pour l'éternité. Il alla s'asseoir au même endroit que la dernière fois, sur le bord de la scène. Et il la regarda danser. Elle était tout simplement magnifique. Aucun mot n'était assez fort pour décrire une telle beautée.

- Salut. Je t'ai vu sortir des toilettes des filles complètement paniqué, ce matin... Qu'est-ce que t'avais?
Il haussa un sorucil en le regardant.

Karl lui mit une main sur l'épaule.
- Ok, relaxe man, c'est beau... Dit-moi le pas...
Il sourit en coin.
- Je suis rentré après que tu sois sortit. Je me demandais bien ce que tu faisais là-dedans. Après, j'ai entendu pleurer. Je me suis approché de la cabine. De SA cabine. Elle m'a laissé entrer, et je l'ai serrée contre moi. Longtemps. Le temps qu'elle se calme un peu. Puis après, à sa demande, je suis partit.

- QUOI!? Comment ça?
Il le regarda, abasourdit. C'était impossible voyons... Elle ne pouvait pas... Et si c'était à cause de lui? Ohh non...

Simon se prit la tête entre les mains.
-Elle avait un tas de pilule blanches* dans les mains... Pis une bouteille d'eau dans l'autre. Je l'ai vu par accident...

*Le lithium