Tue-moi, sauve-nous... [Libreuh]

-Une famille.
Il sourit.

»«

-M'enfin, ce n'est pas pour ça que je suis revenu. J'ai d'autres motifs.
Ses yeux se voilèrent un instant.

La petite se recula un peu, regarda Papa et lui sourit finalement. Elle eut un drôle de sursaut puis se mit à pleurer en serrant très fort Papa. Elle était tellement contente ! Un Papa pour elle ! Un Papa qui lui montrerait à jouer au soccer mieux...
Mais ce n'était pas ça qui l'émouvait le plus. C'était plutôt que Papa, il était là pour Maman maintenant. Maman ne pleurerait plus certaines nuits parce qu'elle se sentait seule, parce qu'elle n'y arrivait pas.

»«

Layla haussa un peu les épaules.
-Lesquels ?
Elle se détendit un peu.

Ludo resta surprit.
-Purquoi pleures-tu?
Il avait du mal avec les sentiments. C'était si vieux dans sa mémoire. Il y avait tant d'années.

»«

-Je sens que tu vas me détester. J'aurais préféré que tu ne sois plus ici, que je ne puisse pas vous retrouver.
Il soupira. S'il avait pu, à cet instant, il serait tomber en larmes.
-Je te demande seulement de me pardonner...

Elle renifla un peu.
-Je suis... contente... d'avoir... enfin un Papa...

»«

Layla n'arrivait plus à se retenir. Surtout, surtout, ne pas regarder Éthienne. Ne pas laisser ses yeux croisés les siens. Surtout pas, non...
Trop tard.
Les yeux verts de Layla croisèrent les yeux rouges foncés de Éthienne. Ses lèvres s'entrouvrirent, comme si elle allait parler, mais rien ne sortait. Alors que Ludovic créait en son ventre une coulée de lave brûlante, Éthienne la saisissait comme une véritable tempête de neige en plein coeur. Et elle ne savait pas quelle sensation elle aimait le plus.

-Et moi, je suis content de t'avoir trouvé.
Il sourit et l'embrassa.

»«

-Tu es encore plus belle qu'avant... fit-il avec un soupçon de regrets dans la voix.
Il soupira et secoua doucement la tête.
-Promets-moi quelque chose, je t'en prie...

Elle eut un immense sourire. Il sécha ses pleurs.
-Papa... Pourquoi t'es parti ?... Pourquoi t'es pas resté avec moi ?...

»«

-Te promettre quoi ?...
Elle rougit, sachant qu'il trouvait cela irrésistible.

Ludo perdit son sourire et ses yeux se voilèrent. Comment expliquer tout cela à une si petite fille sans blesser ses sentiments.
-Parce que je ne comprenais pas.

»«

Il eut envie de lui sauter dessus et de la dévorer, dans le sens figuré du terme. Pourquoi faisait-elle cela? Voulait-elle se venger et le faire souffrir?
-Ne laisse pas partir Ludovic. Je t'en supplie, garde toujours un oeil sur lui.

La petite hocha la tête. Elle savait bien que Papa lui cachait des choses, mais bon, ce devait être des choses d'adultes.
-Tu aimes Maman ? fit-elle après un moment.

»«

Elle soupira et baissa la tête, détournant à nouveau son regard du sien.
-J'essaierai.

-Layla est... formidable.
Ludo avait perdu son humanité depuis si longtemps. Il ne savait même pas s'il pouvait encore ressentir quelque chose comme de l'amour. Néanmoins, il avait noté qu'il sentait son coeur s'alléger près d'elle.

»«

-Essaie du mieux que tu peux. Pour moi, mais surtout pour Sarah.
Il souhaita que ces paroles aient un impact sur Layla.
-Personne d'autre que toi ne pourra le retenir nulle part.

Cela sembla quand même faire plaisir à la jeune fille.
-Et moi ? Tu m'aimes ?
Elle était tout souriante et, dans ses yeux, on voyait perler une intelligence surhumaine.

»«

Elle hocha la tête. Elle savait. Ludovic ne semblait pas avoir aucun point d'ancrage au monde. Sauf ici, avec elle et Sarah.
Elle songea un instant à la possibilité que Ludovic ait d'autres familles, ailleurs. Mais elle n'y croyait pas vraiment.
Elle passa à répétition sa main sur ses pantouffles, évitant encore le regard d'Éthienne.

-Comment je pourrais ne pas t'aimer? répondit-il avec un sourire amusé.
Il la posa par terre et balaya le parc du regard.
-On rentre à la maison?

»«

-Merci. Tu ne sais pas à quel point cela me soulage de savoir que peut importe ce qui arrivera, tu t'efforceras de garder Ludovic près de toi.
Il sourit soulagé. Il se pencha, mais recula soudainement. En venant, il avait déjà fait son choix.
-On se reverra peut-être un de ces jours. Je me meurs d'envie de rencontrer ma nièce. Je t'ai quand même donné un coup de main pour la mettre au monde.
Il sourit doucement et rit un peu.

La petite hocha la tête.
-Oui.
Elle prit la main de Papa.
-Et si maman ne va pas mieux ?...
Elle semblait un peu inquiète.

»«

Layla fut prise d'un énorme frisson. Du moins, on aurait pu croire que c'était un frisson. Mais cela tourna plutôt au sanglot. Elle s'était remise à pleurer.
Non non non ! Éthienne, ne t'en vas pas, ne pars pas, je t'aime, ne t'en vas pas...
Les mots, pourtant, ne franchissaient pas sa bouche, tenue fermée par la peur, la tristesse et la confusion.

-Je lui rendrai le sourire.
Ludo espérait cependant qu'il n'aurait pas à le faire. Une Layla malheureuse lui donnait une étrange impression.

»«

-Pardonne-moi encore une fois.
Bien qu'il eut envie de rester, de la prendre dans ses bras et de la consoler, il retint ses élans. Il savait qu'il la faisait souffrir, mais il espérait que son frère, malgré ses défauts, saurait lui faire oublier tout ça. Quoique de voir son coeur pris entre deux le blessait. Il sortit, sans rien ajouter, sans l'avoir touchée...

La petite rit un peu.
-Bonne idée !
Elle avait plein de truc pour faire sourire Maman. Elle pourrait aider Papa.

»«

Elle éclata de plus belle, pleurant toutes les larmes de son coeur.
Elle avait aimé Éthienne. Et elle l'avait perdu 2 fois...

Quand Ludo et Sarah arrivèrent, Layla sanglottait. Ludo sentit son coeur se serré, si on peut dire. Surtout qu'il avait senti quelque chose qui n'avait pas fait partie de sa vie depuis quelques siècles. Éthienne. Il était venu ici. Pratique ce sixième sens par moment.
-Sarah, vas jouer dans ta chambre ou tout autre endroit où tu joues, pendant que je m'occupe de Layla, d'accord?

Ludo s'approcha doucement de Layla et l'enlaça doucement.
-Chuttttt... Chuttttt...
Il caressa doucement son dos, la laissant choisir quand elle voudrait parler.

»«

Dans le cadre de la fenêtre, entré par effraction, un jeune homme était assis et fixait une fillette d'environ trois ans.
-Il t'a plu le collier?

Layla continua de pleurer, incapable de tarrir le flot de ses larmes (wa :O ). Elle s'accrocha contre Ludo. Il lui semblait encore plus réel qu'Éthienne, puisqu'elle pouvait, en plus de le voir et l'entendre, le toucher. Et ça lui faisait plus que du bien.

»«

La petite sursauta et faillit crier mais s'en empêcha. Elle allait chercher Papa mais finalement, l'inconnu lui semblait gentil. Et il avait un drôle d'air de famille.
-Oui, beaucoup beaucoup. C'est vous qui me l'avez offert ?...
Elle glissa sa main à son cou ou pendait le petit coeur en or.

Ça ne dérangeait pas une miette Ludo d'avoir Layla contre lui, bien qu'il eu préféré qu'elle ne soit pas en larmes. Qu'est-ce qui avait pu la chambouler à ce point?

»«

Éthienne sourit. C'était un peu drôle de se faire vouvoyer par une fillette d'à peine 3 ans.
-Si si, c'est moi-même. Je suis content que ça te plaise.
Il sourit chaleureusement à ses mots.
-J'mappelle Éthienne.

Layla calmait à peine ses sanglots quand elle eut l'air de se fâcher.
-Va-t-en pas ! Toi, va-t-en pas ! Reste avec moi. Laisse-moi pas...

»«

-Je m'appelle Sarah. Enchantée.
Elle lui fit une petite révérence et puis un sourire.
-Vous me ressemblez beaucoup.... Vous êtes comme moi ?
Elle parlait du vampire en elle.

Ludo resta surpris. Qu'est-ce qui s'était passé entre son frère et elle pour qu'elle devienne hystérique à ce point. Il la serra doucement et caressa ses cheveux.
-Je suis là... Je reste, tu vois?

»«

Éthienne prit un air amusé. C'était Layla qui lui avait appris tout ça? Il retint un petit rire pour répondre à la question de la gamine.
-Je te ressemble sûrement plus que tu ne le penses...

Elle renifla un coup et hocha la tête. Elle s'accrocha un peu plus à Ludovic encore.
-Oui... oui, je vois...
Elle posa son nez contre le cou de Ludo et huma sa peau froide. C'était bien lui. Il était là...

»«

Sarah eut un immense sourire.
-Tant mieux ! On se connaît déjà ? Parce que je me souviens pas de vous avoir vu... Vous êtes un ami de maman ?

-C'est bien là... Tout va bien.
Il sortit un mouchoir en tissu de sa poche; les vieilles habitudes ne se changent pas...
-Voilà, mouche-toi et accroche un de ces jolis sourire qui me font fondre, veux-tu?

»«

-Tu peux me tutoyer. Je me sens vieux quand tu me vouvoies -quoique je sois effectivement très vieux...- On ne s'est rencontré qu'une seule fois, mais tu étais trop petite pour t'en souvenir.

Layla sourit à travers ses larmes qui cessaient lentement.
-Qui te fait fondre ?

»«

-Quand j'étais petite...
Elle eut l'air de réfléchir puis son sourit s'affaissa. Elle n'avait plus l'air très contente.
-C'est toi fais pleurer maman !

-Tu m'émoustille au point où mon corps atteint celle d'un être ordinaire... Quoique...
Il rit doucement.

»«

Éthienne fronça les sourcils. Il avait sûrement fait verser des larmes à Layla, mais ç'avait duré quoi, 3 jours? C'était impossible, elle le savait aussi bien que lui. Ludo devait avoir une plus grande part là-dedans. Il l'avait bien senti qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de les comparer.
-Je n'en sais rien...