Tue-moi, sauve-nous... [Libreuh]

Éthienne soupira et continua de la serrer tendrement contre son coeur.
-Je suis un imbécile, ça tu le sais sûrement. Je... ne suis pas quelqu'un de fiable. Je... Sans être un monstre à l'intérieur, tout le reste l'est... Alors... je...
Il ne put terminer sa phrase.

-Peut-être, mais je reste quand même dangereux... Et tu as vu ce qui s'est passé tout à l'heure... Imagine que ça me repprenne une autre fois...
Il soupira. Il aurait voulu la repousser, mais il ne s'en sentait pas capable.

Il secoua la tête.
-Jamais. Jamais, tu m'entends? Jamais je ne laisserai qui que ce soit, moi ou un autre, te toucher. Tu n'as aucune idée de la douleur d'une vraie morsure.

-Je crois que ça serait mieux... Pour toi et pour moi. Tu as eu ton lot de vampires pour le restant de tes jours.
Il posa ses mains sur ses épaules et la regarda avec nostalgie.

-Arriver à quoi? J'y ai longuement réfléchi. Tu ne trouves pas que cette relation ne nous causera presque uniquement des ennuis? Moi, je ne vieillierai plus jamais et je suis donc condamné à te perdre un jour. Je ne peux pas rester au même endroit plus de quelques années. Et le pire de tout, c'est que je ne sais pas quand je flancherais. L'instinct peut être le meilleur des alliés, mais aussi le pire des ennemis...
Il soupira. Si seulement il était... humain...

-Comment je pourrais agir autrement? Alors que je te menace à chaque seconde que je passe près de toi... Je ne veux pas être un meurtrier et encore moins le tien... Parce que... je...
Il recula de quelques pas et se retourna.

Il aurait aimé hurler, crier sa douleur, mais à quoi bon. À quoi bon rajouter sa peine à celle de son aimée? C'était totalement inutile. Il était inutile. Tout ce qu'il faisait la rendait triste.

Sa main se posa sur la poignée de la porte alors que ses sanglots amplifiaient un peu. En son coeur, un nom se répétait sans cesse. Ludovic, Ludovic, Ludovic. Pourquoi est-ce qu'Étienne non, et Ludovic oui ? La vie était tellement injuste...
Il fait ce qu'il fallait qu'il fasse, dit la voix connue dans sa tête.
Laisse moi tranquille, lui répondit-elle. Tu n'es qu'un garçon jaloux.
Peut-être, répondit la voix.
Elle soupira et échappa un autre sanglot.

(Est-ce que Éthienne s'en va, Ludo revient trois ans plus tard en même temps qu'Éthienne ? XD Ou t'avais dja une idée ?)

(J'avais pas tellement d'idées, mais j'aime bien la tienne =) )

-Adieu.
Il l'embrassa sur le front et quitta la rue si rapidement qu'on aurait mal à croire qu'il s'y trouvait quelques secondes plus tôt.

(XD Okk Tu veux bien faire Ludo ?? Ca serait moche de faire son retour en me parlant à moi-même...)

Elle entendit à peine les pas sur la pelouse. Layla ferma les yeux, essuya rapidement ses joues et alla s'occuper de Sarah. Son seul amour, désormais.

Trois années plus tard.

Assise dans un parc, une jeune femme de 19 ans regardait une petite fille de 3 ans jouer au ballon avec un ami. Rien entre elles ne prouvait qu'elles étaient de la même famille. La belle jeune femme avait des cheveux courts, plats et bruns, des yeux verts et une allure un peu terne. La fillette avec des cheveux noirs, un peu ondulés, et de grands yeux rouges, qu'elle avait bien du mal à associer à de l'albinos mineur. La pauvre petite, si différente des autres...
Sarah avait beaucoup grandi. Sa peau n'avait jamais pris de teinte foncée, malgré le mois chaud de juillet que l'on vivait présentement. Elle parlait très très bien, pour une si petite fille, avec une voix flutée et envoutante. Elle s'amusait avec les jeunes de son âge, comme si elle était comme eux. Bien sûr... Elle n'était pas du tout comme eux... Son régime alimentaire en était la preuve la plus évidente.
Depuis le départ d'Éthienne, Layla avait suivi un cours intensif au CÉGEP pour devenir Technologiste médical. Elle s'occupait maintenant de la banque de sang du laboratoire. Une fois les échantillons analysés, elle récupérait le reste, volait parfois un sac ou deux du précieux liquide, se prélevait elle-même du sang...
Elle n'avait pas trouvé mieux pour nourrir son petit bébé.
Elle gagnait assez bien sa vie, avec sa petite, mais sans grand surplus d'argent.
Sa vie était relativement heureuse. Elle vivait mal sa solitude, en fait. Deux fois, elle avait fréquenté des garçons... Mais quand elle leur avait dit qu'elle avait une fille, ils étaient partis en courrant...
Layla se frotta le front, remonta ses lunettes de soleil sur son nez, bu une gorgée de son verre et recracha : le sang de Sarah, euurk !! Fallait pas trop se tromper...
Elle cracha sur le sol, dégoutée, puis pris un verre contenant une sloche à la cerise, avec un sourire plus grand.
-Maman !!
Elle se tourna vers la jolie voix. La petite fille aux cheveux longs et noirs lui fit un signe de main puis toucha son nez et son ventre.
«Je t'ai senti ! Ne gaspille pas ma nourriture.»
Layla sourit, sachant maintenant interpréter les gestes de sa toute petite.
«Désolée» fit-elle avec les signes des sourds et muets.
La petite hocha la tête et continua de jouer.

Un homme au teint plutôt pâle était debout, à l'entrée d'un parc. Ses cheveux noirs et bouclés étaient noués sur sa nuque et ses yeux étaient cachés derrière des lunettes fumées plutôt foncé. Ses yeux étaient posés sur une petite fille et sa mère. Il ne l'avait pas vu depuis longtemps... Et depuis leur dernière rencontre, il n'avait cessé de penser à elle. Des raisons longues comme le monde résument cette orientation de pensées, mais ce serait bien long toutes les nommées. Alors, il restait là, à les regarder toutes les deux, tout simplement.

Layla eut un petit sourire en regardant sa fille jouer puis baissa les yeux sur un manuel de chimie. Après tout, elle ne perdait rien à en apprendre plus sur sa matière préférée...

Après s'être fait volé le ballon par son ami, Sarah éclata de rire quand elle le vit tomber. Elle rit beaucoup, et puis, le souffle court, elle respira un coup pour reprendre de l'air puis s'arrêta de marcher. Toute petite qu'elle était, avec ses petites shorts en jeans et sa camisole bleue, elle fronça les sourcils. Sa tête, en un instant, se détourna. Elle respira à nouveau et tourna la tête vers la droite, vers l'entrée du parc. Elle y vit un drôle d'homme, tout de noir vêtu. Mais ce drôle d'homme avait un quelque chose d'étrange... Plusieurs choses d'étranges. Il était bizarrement pâle, pour un humain. Il reluquait sa maman. Et, par-dessus tout, il avait une odeur qu'elle semblait reconnaître mais sans jamais l'avoir sentie auparavant.
Elle se tourna complètement, corps et tête, vers lui et l'observa, toujours les sourcils froncés, ce qui lui donnait un air de fillette contrariée.

Ludovic se sentit observé et tourna la tête. Ses yeux croisèrent ceux furibonds de la fillette, enfin, elle ne pouvait pas le voir elle-même. Il la regarda longuement, puis retira ses lunettes, découvrant ses yeux rougeâtres, comme ceux de la gamine. Il lui sourit doucement, mais ne bougea d'où il était. Il n'était pas encore temps de revenir dans la vie de ces charmantes demoiselles.

Saa? Était-ce le nom que Layla avait donné sa fille? Un peu étrange comme prénom... Il lui en reparlerait un de ces quatres. Il avait espéré quelque chose d'un peu plus chrétien. Il hocha la tête, puis remis ses lunettes. Lentement, il longea la clôture.

(elle est censé le voir ou non ? Ou il viendra la visiter chez elle ? XD)
(( Sarah = La femme d'Abraham dans la Bible.. Stu assez Chrétien à son goût ? XD))

Lentement, Layla commença à paqueter ses choses et celles de Sarah. Il se faisait quand même tard dans l'Après-midi et elle devait se faire à souper. Et en plus, elle avait promis une soirée pyjama à sa toute petite. Au menu : un film, un pyjama et du popcorn. C'était le seul aliment humain, avec les pommes, que Sarah acceptait de manger avec joie. Mais, au fond d'elle, Layla se demandait fortement si elle ne le faisait que pour lui faire plaisir à elle, sa Maman.
Elle fourra son livre dans un sac, ramassa le ballon de Sarah et se leva en remontant ses lunettes sur son nez.

(Nah, c'est juste que t'avais écrit Saa, alors j'ai fait comme si c'était un surnom que son ami lui donnait, mais bon... longue longue histoire... pfffft)

Ludovic, à ce moment, avait disparu. Il n'était plus au parc. Il était parti comme il était venu; sans qu'on s'en apperçoive...

(Non, je sais qu'il ne l'a pas compris que c'était pcq le petit n'étais pas capable de dire le R, mais ctait une blague avec le «Chrétien» que t'avais dit.)

-Allez, viens Sarah, on y va.
-Ohh oh oh !! firent les deux enfants.
-Ne vous inquiétez pas, mes amours, on reviendra demain.
La petite s'approcha rapidement de sa mère et prit sa main.
-À demain Manu !
-À 'main Saa !!
Les deux filles rirent et partirent vers la maison, pas très loin du parc. En chemin, Sarah lança un dernier regard vers l'entrée de l,autre côté du parc. Il n'y était plus. L'homme bizarre.
-Dis Maman, tu te souviens du pyjama, hein ?
Layla rit un peu.
-Oui oui, Sarah, ne t'inquiète pas, je n'ai pas oublié.
Sarah s'empressa alors de lui raconter la partie de soccer entre elle et Manu, utilisant des mots que Layla n'avait appris qu'à 5 ans. Les progrès mentaux et physiques de Sarah ne cessaient de la surprendre. Ses gènes devaient y être pour quelque chose.
Arrivée dans la bonne vieille maison de son père, Layla eut un sourire triste devant la photo de l'homme au couleur de l'armée canadienne.
-Allo Papa... fit-elle tristement.
Il y avait deux ans, son père était parti en Afghanistan. Un autre Canadien tué dans ce pays maudit.
-Allo Papi, fit Sarah avec le même ton.
Sa mère lui sourit.
-Va chercher ton pyjama et une petite serviette, d'Accord ?
-Oki !
Elle partit en rigolant dans sa chambre et revint plus tard.
-Bon, faisons un peu de ménage.
Layla trempa la serviette dans l'eau, y mit un peu de savon et assit sa fille sur le comptoir. Elle lui enleva sa camisole et commença à la débarbouiller doucement, sous les rires de la petite qui était chatouilleuse.

Bien qu'il ait semblé disparaître, Ludo n'était pas parti bien loin. Malgré tout, il était curieux de voir ce qu'était devenu Layla et sa petite. Il ne voulait pas l'appeler sa fille. Oui, c'était bien la sienne, mais comme il n'avait jamais été là pour elle, il ne se donnait aucun drit vis-à-vis d'elle. Sans s'en rendre compte, il se retrouva toute fois devant la porte de la maison. Il avait sonné nonchalement.