Tue-moi, sauve-nous... [Libreuh]

Elle rigola un peu mais s'arrêta rapidement pour mieux l'embrasser. Une petite voix à l'intérieure d'elle lui disait que c'était mal mais... Elle s'en foutait. Ne l'écoutait pas du tout.

Éthienne ne se lassait pas des lèvres de sa petite amie. Même s'il sentait qu'il approchait de ses limites, il n'arrivait pas à se décider à quitter ses bras.

Toujours suspendue à lui par un bras, elle glissa sa main sur le torse de Éthienne puis la monta pour se rendre à sa joue si froide. Ils se complètaient bien, d'une certaine manière : elle se sentait brûlante d'une fièvre nouveau genre...
La bouche d'Éthienne goûtait tellement bon ! Ce goût, elle aurait voulu le tatouer à sa bouche, qu'il reste toujours avec elle. Et comment s'y prendre ? Bah.. Pour l'instant, le meilleur moment était toujours de l'embrasser.

La soif d'Éthienne avait toujours été source de problème pour lui. Par moment, il la contrôlait très bien. Par d'autres... Bref, c'était le chaos. Et maintenant, la chair de Layla lui semblait très appétissante...

Comme le bébé tremblait un peu, Layla la déposa à côté, et Sarah ne rechigna pas.
Cela permit à Layla de se coller encore plus à Éthienne, avec ce qui aurait été un sourire pervers si elle ne l'embrassait pas.

Doucement, ses yeux prirent une teinte sombre, plutôt effrayant à vrai dire. Il décolla ses lèvres de la bouche de Layla et la dirigea tranquillement vers son cou.

À vrai dire... la seule «relation» que Layla avait eu avait été sans encombe physique.. Elle ne pensa pas une seule seconde à ce qui pourrait se passer dans les suivantes et pencha la tête, lui offrant avec joie un cou à embrasser... ou...

La bouche D'Éthienne s'entrouvit lentement, dévoilant ses canines. Celles-ci frôlèrent la peau de Layla. Déjà, il ne se contrôlait presque plus.

(ESt-ce que je la mord *W* )

(Omgg je sais trop pas :O Vas-y comme tu feels... XD)

Elle frissonna et eut un petit soupir heureux. Elle ferma les yeux, impatiente de sentir ses lèvres contre sa peau chaude.
Ses lèvres si froides...
«Non non non, Layla, mon amour, ne fait pas ça...»
Cette drôle de voix dans sa tête..
«Layla, non, Layla...»
Qui c'était ?
... Ludovic ?

(Oh! TRop chien le retour du grand frère!)

Il recula un peu et respira le doux parfum de sa douce amie. Il rapprocha sa bouche, l'ouvrit grand et entailla superficiellement la peau de Layla.

Tout sembla se dérouler en une fraction de seconde. Cela ressemblait à un coupure-réalisation-cri-pleurs-lever.
Elle sentit une coupure étrange à son cou. Loin, très loin, du baiser froid auquel elle s'attendait.
La voix perpétuelle de Ludovic dans sa tête lui fit alors subitement réaliser les véritables intentions de l'homme près d'elle.
Elle sursauta violemment et poussa Éthienne.
-NOONN ÉTHIENNE !!
Sarah se mit à pleurer en entendant sa mère crier. Layla la prit et la serra contre elle.
Elle se dépêcha de se lever de l'autre côté du lit. Elle frôla son cou et découvrit du sang. Elle glissa ses doigts dans sa propre bouche et envoya le bébé à son cou qui, lui, licha un peu la plaie avec joie.
Layla était pétrifiée. La peur avait fait monter quelques larmes dans ses yeux.
Depuis la dernière fois où elle avait entendu la voix, à peine 10 secondes s'étaient envolées.

Éthienne regarda Layla avec étonnement. Comme s'il avait oublié. Néanmoins, il avait compris ce qui s'était passé. Ses yeux se voilèrent et il détourna la tête.
-Pardonne-moi... Je suis un imbécile.
Il se leva et sortit rapidement de la pièce.

À la fois essoufflée et prise d'énormes sanglots, Layla le regarda partir, impuissante. Elle avait même du mal à respirer tant elle avait eu peur, tant elle pleurait.
-Ludovic, Ludovic... murmura-t-elle, comme si elle cherchait à ce qu'il revienne.

Éthienne regarda la maison une dernière fois avant de partir réellement. C'était la deuxième fois que ça se produisait. La première, il avait pu se contenir. Cette, ils étaient passés proches de la catastrophe. Il n'aurait jamais dû revenir...

Layla alla se cacher dans un coin et pleura, serrant Sarah contre elle.
Quelle merde ! Quelle idiotie d'avoir pu pensé qu'il saurait y arriver...
Elle pensa à Ludovic. Il n'avait pas eu à s'adapter à elle... Il n'avait pas eu peur en l'embrassant, ni en la touchant, ni en lui faisant un enfant...
Pourquoi cela ?
La seule réponse qui lui vint la fit encore plus pleurer.
Parce qu'elle n'était pas la première...

Alourdi de remords, Éthienne venait d'entrer chez lui. Il tournait en rond, comme un lion dans une cage. Il ne savait plus quoi faire. Un peu plus et il aurait rendu Layla comme lui. Il aurait été l'artiste de son meurtre...

Layla pleura longtemps. Elle ignora après combien de tes les larmes ne coulèrent plus, mais même après cette étape, elle continua de sangloter et de frissonner. Elle avait collé son bébé contre elle et finalement, épuisée par ses sanglots, elle s'endormit.
Quand elle ouvrit les yeux, on était aux petites heures du matin.

Éthienne venait de boucler sa valise. Tristement, il s'assit sur son lit et prit sa tête dans ses mains. Il ne pouvait s'empêcher de regretter ce qui s'était passé. Il craignait de la revoir, mais il en mourrait d'envie. Souvent, il avait songé que la vie d'un vampire était terrible, mais il ne l'avait jamais vécu aussi péniblement...

Layla encore endormie dans ses bras, Layla alla la porter dans son berceau. Elle se traina jusqu'à la fenêtre et regarda dehors. À quelque part, en dedans d'elle, elle n'attendait que le retour d'Éthienne. Elle l'aimait tellement ! Oui, il lui avait fait peur, tellement peur... Mais à quoi bon fuir la peur ? À quoi bon fuir l'amouur ?

Après maintes hésitations, maints soupirs, Éthienne quitta sa demeure. Il marcha rapidement, sans trop penser et se retrouva devant la maison de Layla. Il resta là, dehors, à regarder. Il n'entrerait pas.

Elle regarda un moment par la fenêtre jusqu'à ce qu'un mouvement dans le coin gauche de sa vision lui fit détourner le regard. Elle fronça les sourcils et, sans y penser, elle alla dans le vestibule et ouvrit la porte, contemplant Éthienne avec espoir et curiosité.

Éthienne l'entendit ouvrir la porte, son ouïe étant fort développé. Il la regarda avec désir, mais il n'osait pas s'approcher.

Elle le regarda un moment et eut une grande bouffée de tristesse. Ses yeux se remplirent d'eau.
-Je suis désolée...

Il ne pouvait pas rester là à la regarder pleurer. Il s'approcha rapidement et la serra dans ses bras.
-Ne pleure pas... Je ne te ferai plus jamais pleurer...

Elle tenta de se retenir mais sans grand succès. Elle pleurait, reniflait, gémissait, sans pouvoir mettre un frein à tout ca, trop triste, se sentant idiote et même un peu perdue...
Pourquoi Ludovic et pas Éthienne ?

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