These iron bars can't hold my soul in [Loulou =3]

Savin' Me - Nickelback

Je jetai un dernier coup d’œil aux astres nocturnes qui disparaissaient peu à peu dans le ciel. Oui, oui, les astres. Car les contrées d’Amëis comptaient deux lunes. À elles deux elles formaient un seul astre : L’inéïs. Les deux novas étaient différentes : l’une était grande et immaculée, c’était le guide blanc. La petite lune charbonneuse elle, c’était la belle noire. L’aube renvoyait des teintes rosées sur le lac devant lequel j’avais dormi. J’étais encore à une journée de selle de me cible. Tous les matins, depuis trois jours, j’observais ce duel éternel entre les Lunes et le Soleil. Maître du jour, l’astre doré gagnait au petit matin, et durant toute la journée, ses deux adversaires reprenaient leurs forces pour lui voler sa place le soir venu. Un duel qui durait depuis toujours, sans gagnant, sans perdant, et qui n’était pas près de s’achever. Tous les soirs et matins, se retrouveraient-ils pour un ballet, un combat. Les reflets multicolores sur l’eau azurée se dissipaient au fur et à mesure que le soleil montait dans le ciel, bientôt nous aurions droit à apercevoir un bleu pur au dessus de nos têtes. La journée promettait d’elle chaude et aucun nuage de semblait l’assombrir, ce qui était bien dommage car je voyageais mieux lorsque le ciel était couvert.

Je donnai un dernier coup de chiffon au poignard que je tenais à la main, avant de le remettre dans son étui, accroché à ma poitrine dans un de mes deux harnais croisés, avec quelques uns de ses congénères. Parmi eux se trouvais aussi de nombreuses concoctions empoissonnées, le parfait équipement du tueur quoi. Comme quoi on n’est jamais trop prudente. Et ce n’était pas tout, car à ma ceinture pendant deux épées longues, et j’avais un arc au dos ainsi qu’un carquois de flèches magiques. Une incantation et… pouf. J’étais parée à toute éventualité. Oh, et j’en oublie même la courte dague que je tenais dans une de mes bottes en cuir noire, au cas où. J’étais vêtue uniquement de ce matériel –le cuir- et de cette couleur sombre. Un pantalon serré pour accompagner mon bustier et mes gants. Une ceinture d’argent juste sous mes seins occupait une certaine largeur de mon ventre, signe de ma dynastie. Un autre signe de mon appartenance : sur mon gant droit, on reconnaissant les deux cercles –noir et blanc- qui, transpercé par une flèche, était le symbole de ma maison.

Mais quel était mon appartenance? Je vous ai parlé du nom des lunes plus tôt? L’inéïs. Et bin il faut savoir que depuis la nuit des temps, une guerre sans pitié, bien qu’une guerre silencieuse, ait lieu entre deux groupes, celui de L’Inéïs, des lunes, et d’Haoiç, le soleil. Le premier groupe a la nuit comme terrain d’attaque, personne ne connait son existence que dans les légendes. Un groupe de meurtriers, un groupe d’empoisonneurs. Quel des deux clans étaient le bon? C’est une question de point de vue. Le groupe d’Haoiç était l’armée du pays, mais aussi une dictature. Celle qui brimait les femmes, qui faisait travailler les enfants, qui ne punissait pas les violeurs. Alors, les meurtriers ou ceux qui ne prétendent rien voir? J’étais bien placé pour connaitre les inégalités sociales. Mais la vielle Helena, Helena d’Orient, avait disparue il y a quatre ans. Aujourd’hui j’abordais fièrement le nom Steelford, le nom que m’avait légué mon maître en mourant. Il avait été le guide blanc. La belle noire, c’était moi.

Je me levai péniblement contre l’arbre près duquel j’avais dormi, et retourna à ma monture. Mes cheveux bruns étaient remontés d’un coté, en une couette haute qui se défaisait, faisant comme un éventail derrière le côté droit de ma tête. Je scrutai la plaine de mes yeux turquoise. Personne ne possédait cette même couleur, personne sauf les membres de la famille royale. Je l’avais été. Plus maintenant. Bref, mon regard était bleu, vert, brillant, perçant. Mais à l’intérieur dansaient aussi de grandes flammèches violettes. J’approchai de mon étalon noir et enfilai ma cape, pour cacher le magasin d’armes que je transportais sur ma personne. D’un bond aussi agile qu’élégant, je montai sur le dos de la bête et le talonna pour l’inciter à aller au galop, ce soir j’attaquerai.

Ma cible était un seigneur d’un petit village, dont les rumeurs accusaient d’avoir un harem. Des femmes enchainées qui se tuaient entre elles pour pouvoir combler ses désirs, et ainsi avoir un minimum de vivres. Dégoutant. La rage monta en mon corps et je l’accueilli avec une certaine joie. C’était le combustible de ma détermination. Et cet homme était répugnant. Un coup de couteau et je libérerais ces dames, qui sait, certaines d’entre elles pourraient peut être se rallier à notre cause. J’avais des nerfs d’aciers, chose à quoi mon passé avait contribué. Non, non, ne pas penser à mon passé. Et pourtant, un homme s’approcha de moi, me tirant de ma rêverie.

- Dame Helena…? Helena d’Orient?

L’emploi de mon ancien nom me fit replonger d’un coup dans mon passé. Avant que Mélïos, mon maître, me sorte de cet enfer. Oh, je me souvenais encore de sa voix, de son visage. Il était beau, fort, grand. Il m’avait poussé à croire en nouveau en l’amour. Mais il était mort. D’un coup, les images défilaient devant mes yeux. À peine âgée de seize ans, Helena d’Orient, princesse des contrées d’Améïs s’était mariée avec l’homme le plus bon et merveilleux du monde, un dénommé Aïct. Je l’aimais. À un tel point que j’en avais mal. Au départ, tout allait bien, je lui donnai une fille un an après notre mariage, que nous nommâmes Amaïly, la flamme d’Orient dans la langue des anciens. Elle était si jolie. Belle, blonde comme son père, toute petite et fragile. Elle avait pourtant mes yeux. Les yeux de la lignée royale. Cependant, c’était une petite flamme bien fragile que le vent malmenait. Malade, tous les soigneurs de la ville étaient à son chevet lors de sa sixième année. Je la passai aussi à son chevet. Son père lui, s’occupait des affaires de l’état et n’était souvent pas au château. Et c’était mieux ainsi car Amaïly ne semblait plus le reconnaitre, en le voyant elle lui lançait tout ce quelle avait sous la main, en le traitant de tous les noms et en lui disant qu’il n’était pas son père. Et vers la fin de sa sixième année, alors que j’étais âgée de vingt et un an, les guérisseurs m’avisèrent qu’elle vivait ses derniers moments. Je me souviens avoir passé tous les jours près d’elle, sans presque dormir. C’était impossible. Ma fille n’allait pas mourir. Pas elle. J’ignore combien de fois ais-je prié, pour que l’on prenne ma vie, et qu’on laisse la sienne à mon enfant. Puis une journée, elle me demanda de sortir à l’extérieur. C’était une journée d’automne, plutôt fraiche, mais elle comme moi savait que ce serait sa dernière. J’acquiesçasse et ordonna qu’on sorte sa couche à l’extérieur.

- Je vous aime mère, et j’aurais donné beaucoup pour pouvoir rester auprès de vous. Mais bientôt la lumière de ma flamme s’éteindra, et je veux que vous sachiez que je ne suis point folle. Reprenez vite le cœur que père vous a volé, car sinon il le brisera en miettes. m’avait-elle dit

Et quelques minutes plus tard, sa respiration devint un murmure. Amaïly quitta ce monde en quelques secondes. Je n’avais jamais compris le sens de ses paroles avant que mon mari vienne me voir. Mon mari, c’était le roi, je dois le mentionner, il avait un statut plus important que le mien bien qu’il ne fut pas né de sang royal. Il savait qu’il allait garder son statut malgré tout ce qu’il ferait. Il me dit donc que la seule chose qui nous avait gardé ensemble, c’était notre fille et elle était morte. Il me dit qu’il fréquentait depuis quelque temps une demoiselle. Et qu’il ne voulait plus de moi. Mon cœur se brisa en miettes. Voilà donc de quoi ma fille avait voulu m’avertir. Au lieu de perdre leur roi et d’être pris avec une reine qui devait se remarier – chose plutôt compliquée en considèrent que de je n’étais plus pure, plus vierge et que les hommes me considéreraient comme souillés- mes parents firent monter la blondasse de mon mari au trône et prétextèrent ma mort. En vérité, je fus vendue au marché noir à des esclavagistes. Je passai les trois années suivantes à travailler comme une forcenée, en plus de me faire violer. J’étais encore une faible femme à cette époque, et je ne pouvais que pleurer en silence.


Ce fut alors que j’avais abandonné tout espoir, alors que la mort me paraissait une délivrance qu’il apparut. Les murs délabrés de la vielle prison ou je me trouvais tremblèrent, des hommes en noirs apparurent de partout. J’étais au sol, nue, baignant dans mon sang. M’accrochant à ma dernière parcelle de vie. Il se pencha vers moi, et vit ma poitrine se monter en une respiration difficile. Ses grands yeux verts me scrutèrent longuement avant qu’il détache sa cape et la passe sous mon dos. Il colla mon corps frêle et sous alimenté à son torse. Qui était-il? Je l’ignorais. Mais j’avais vu tellement de bonté dans son regard que je n’avais pas pu m’empêcher de me laisser aller. N’ayant même pas la force de pleurer, je collai ma tête à son torse, m’accrochant aux battements de son cœur. Quelques jours plus tard, il m’expliqua qu’il faisait partie d’une organisation, l’Inéïs, qui visait à empêcher les injustices telles que celles que j’avais vécues. Il me proposa de le joindre. Quelque part, ce séjour m’avait changé. J’aurais tant voulu pouvoir me venger. Non je n’étais plus pure et innocente. J’étais une nouvelle femme. Et j’allais apprendre à me battre. À tuer. Un jour j’irais exécuter Aïct pour ce qu’il m’avait fait. Je le découperais peu à peu. Lentement pour qu’il souffre comme j’avais souffert.

Dans l’année qui suivit, on m’apprit le maniement de toutes les armes existantes, des poisons, de la magie. Mais plus encore. Mon cœur se gonflait d’espoir de la relation que j’entretenais avec mon sauveur, Huéos. Or, il fut tué pas des membres de la guilde du Soleil. Je pris son nom lorsqu’il mourut, devenant ainsi Helena Shadows, lui jurant de continuer son œuvre. Il m’avait tellement appris. Une partie de lui serait toujours avec moi. Lorsque mon interlocuteur répéta encore une fois mon nom, je me retournai, irrité. Ce qui avait duré une bonne heure dans ma tête, n’avais pris que quelques secondes ici.

- Dame Helena…? Helena d’Orient?
- Non. Elle est morte. Je ne suis pas celle que vous chercher.

Et je fourrai ma main droite sous ma cape. Personne ne devait savoir qui j’étais.

[À vous!]

Je savais alors que cet homme était un imbécile : en plaquant ma main sur son cou, j’avais senti son souffle s’accélérer, même si son regard resta neutre. Le mien se faisait de pierre : j’étais horriblement contrarié. Les gens comme lui, qui ne saisissaient rien des injustices de la vie me faisaient pitié. Ou alors, ils comprenaient, mais préféraient laisser mourir des innocents en fermant les yeux sur leur propre bêtise. Ce qui était plutôt dommage c’est qu’il était plutôt malin, monsieur, et que j’allais bien vite devoir le tuer. Ma maison aurait surement préféré que je le ramène en tant que prisonnier et que je continue ma mission avec mais j’avais plus important à faire que de trimbaler un idiot : je devais sauver des vies. L’homme me toisa avant de me faire remarquer que je lui avais fait perdre son sac de friandises.

- Beaucoup de gens perdent leurs sucreries dans la vie, la plupart n’en n’ont jamais. Seuls les riches sont assurés de leur apport quotidien… et encore.

Il ramassa son sac et ingurgita les bonbons restant, sous mon regard plutôt exaspéré. Il me dit par la suite de qu’il garderait mon secret pour moi, et je roulai les yeux. Ce n’était pas une question de confiance, mais plutôt de survie : il ne fallait que personne ne soit au courant pour la simple et bonne raison qu’on découvrirait ainsi ma famille, ma maison. Il pointa le vide derrière moi et curieuse, je me retournai : rien. J’aurais du m’en douter! Je m’étais faite avoir par un truc de débutant. L’homme avait pris ses jambes à son cou et courrait dans l’espoir que je ne le rattraperai pas. Or, avec l’entrainement que j’avais connu, il m’avait été aisé de piquer une course en direction de l’homme, ne bronchant pas sur les quelques branches que je recevais parfois au visage.

Je finis par arriver assez près de lui pour sauter : c’est ce que je fis. Je le plaquai au sol de tout mon poids et, sortant une corde magique de sur mon, je lui ligotai les poignets vite fait. Mes années de supplices m’auraient permis de tuer sans remords, mais quelque chose en moi me disait que cet homme pouvait peut-être être récupéré. Je le relevai, l’agrippant par la corde, avec de planter mon regard d’acier dans le sien et de lui faire part de mes plans.

- Je suis désolée, mais je ne peux te laisser en liberté. Je vais être clémente, et je ne te tuerai pas, car je crois que tu ignores simplement les injustices de cette vie. Je te montrerai.

Sans plus de mots, je l’entrainai vers l’endroit où j’avais laissé ma monture.

Je l’entrainai rapidement jusqu’à l’endroit où siégeait mon cheval, rendu là, il me promit de me faire la vie dure. Je roulai les yeux, très peu impressionnée. S’il était un peu trop bruyant je n’aurais qu’à lancer un petit sort, où à planter un peu mon couteau dans son bras. Je n’étais pas obligée de le ramener en vie, je vous rappelle. Enfin, je l’embarquai sur le dos du cheval et montai à sa suite, remettant la capuche de ma cape et prenant bien soin de retourner à couvert histoire de ne plus me faire remarquer. Je saisis les rênes et envoya mon cheval au trot, histoire de prendre de l’avance sur mon planing. Alors monsieur me fit un discours des plus déplaisants : les problèmes des autres, il n’en avait que faire. Je fis ralentir l’allure de ma bête et pris le contrôle à une seule main, empoignant de l’autre les cheveux de l’homme, tirant sa tête vers moi.

- Tu n’as aucune idée de ce qu’est la vraie souffrance. Tu ne sais pas ce que la plupart des gens endure. Et si tu le sais et que tu réagis ainsi, et bien j’aime mieux de tuer tout de suite. Attends de voir ce que ma cible fait. Ce porc. Tu comprendras bien vite pourquoi les « meurtriers » que nous sommes agissent ainsi. Les bons dans l’histoire, c’est nous.

Ma poigne se fit moins forte et j’agrippai les rênes de mes deux mains, poussant l’animal au galop. J’aperçu vite le village que je ne croyais voir que quelques jours plus tard. Laissant ma bête dans les bois, je nous entourai, mon compagnon et moi, d’un sort d’invisibilité. Puis j’emmenai l’homme dans la demeure du seigneur. Comme prévu nous trouvâmes une pièce remplie de femmes peu vêtues, dans des conditions immondes. Je ne bougeai point, souhaitant montrer à mon camarade la vraie face de mon travail. Un homme richement vêtu entra dans la pièce, sans nous voir à cause du sortilège, et agrippa unes des nombreuses demoiselles qu’il y avait à ses pieds, suppliantes. La jeune fille ne devait pas avoir plus de 15 ans. Je suivis discrètement le seigneur, mon compagnon tenu par sa corde derrière moi. Nous entrâmes dans une chambre où l’homme fit nourrir la demoiselle, avant de la laisser s’étendre sur le lit. La suite fut horrible : la pauvre dame abusée sans ménagement, avec violence. Elle pleurait, suppliait mais il n’arrêta pas. Prise de nausée –tout cela me rappelait mon passé- j’entrainai mon compagnon hors de la pièce.

- Tu vois pourquoi je me bats?! Fis-je tout bas, d’un ton indigné, c’est la seule façon qu’on ces femmes pour manger, de se donner à cet être immonde. Et je devrais fermer les yeux, me concentrer sur ma petite vie? Je sais ce que c’est d’être à la place de cette dame, sous le corps d’un porc. Alors non, non je ne les laisserai pas ainsi.

La scène qui se déroula devant nous fut des plus troublantes : je sortis de la pièce en tremblant. Tout cela me rappelait ce que j’avais moi-même subit bien que, je le crois, mon malheur était pire : un homme pour une vingtaine de femmes, c’était différents qu’une vingtaine d’hommes pour une seule femme. Enfin, en considérant que les abusés soient les femmes. Bref, je roulai les yeux en voyant l’homme devant moi murmurer à lui-même pour ma tirade. Il ne comprenait pas que personne ne réagissait, que personne ne réglait ces injustices sauf ceux qui les avaient eux même subit? Que les gens du peuple souffrent, la majorité des personnes influentes – les riches- n’en avaient rien à cirer. Je veux dire, entre personnes de pouvoir, il existait aussi des injustices.

Cet homme devant moi, n’avait rien vu. Cette scène à laquelle il avait assisté était l’un des moins pires que j’avais vues… ou vécues. Si j’vais su ce qui se passait dans la tête de mon compagnon à l’instant, j’aurais hurlé : pour ces femmes, la seule façon de rester en vie c’était cet homme. Il était le pouvoir. Bien qu’elles le surpassent amplement en nombre, il fallait considérer qu’elles étaient faibles et qu’elles n’avaient pas une place importante dans la hiérarchie sociale. Alors que le porc… Et bien disons que si les demoiselles avaient recours aux systèmes de justices –corrompus- l’homme avaient beaucoup de chance de s’en sortir en glissant quelques pièces sous la table. Et pour qui comptait une paysanne?

- Au pire, tu alertes des gens responsables, l'armée ou je ne sais trop quoi, et tu t'en vas. Pas besoin de t'en mêler directement ! fit monsieur devant moi

Je roulai les yeux.

- Tu connais tellement peu du monde! Les gens qui, justement seraient égaux et bons envers ces pauvres demoiselles, ne sont que ceux qui ont vécu choses semblables! La justice, l’armée, tous ces systèmes sont corrompus! Pourquoi tu penses que je suis toujours vivante? J’ai passé par mille supplices parce que les gens influence, plus haut placé que l’armée, m’ont vendu, et ont acheté le silence de certains. Ces femmes là n’ont aucune chance de sortie si leur maître ne meurt pas! Une fois la menace de cet homme détruite, nous ramènerons ces demoiselles avec nous, et nous nous en occuperons. Parce qu’outre ma dynastie, personne ne prend en compte le malheur des autres. Tout le monde pense comme toi : « laissons les autres s’en occuper! » sauf qui, si on laisse tous « les autres » faire, et bien à la fin, plus personne ne fait rien. Et des gens comme ces femmes vivent des malheurs semblables jusqu’à la fin de leurs vies! Tu crois que cette gamine a décidé de finir comme ça, comme une catin?!

- Tu grandis. Tu apprends.

Il s’étendit près de la demoiselle qu’Orus avait finit par lâcher, pour aller s’occuper d’autres. Cette pauvre gamine avait presque l’âge que j’avais lorsque j’avais perdu ma virginité. Mais pour moi, c’était beaucoup moins horrible. L’homme qui m’avait dépucelée avait été doux et gentil, mais s’il avait été, plus tard, un véritable salaud. Enfin, des larmes coulèrent des joues de la jeune fille, qui tourna ka tête vers… Mack, avant de lâcher un gémissement de tristesse.

- Si tu trouves une seule belle chose dans la vie, dit la moi. Parce que le monde est simplement rempli d’injustices.

Sous la seconde tirade de monsieur, elle lui esquissa l’ombre d’un sourire.

- Je sais ce qu’est la peur… beaucoup plus que la plupart des gens… Et je suis tellement heureuse que certaines personne –elle me coula un regard- n’en ai pas, car sinon je serais toujours prisonnière. Et moi c'est... Mihia

Sans m’en rendre compte, je versai une larme : elle disait exactement ce que j’avais pensé suite à mon secours. .

J’eus un rire discret à sa réponse, et lui sourit avec amabilité. Je me sentais un peu comme devant un enfant à qui je devais apprendre une importante leçon sur la vie : le monde est loin d’être juste, et il n’en tient qu’à nous de le changer. Nous utilisions nos manières, c’est tout. Enfin, il m’avoua qu’il n’était pas sur d’avoir fait quelque chose : il avait peur, je le savais. Je voulais lui faire comprendre, sans lui dire froidement ainsi. Il fallait qu’il apprenne, qu’il comprenne. J’étais là pour ça. Je renversai la tête par en arrière un instant, regardant le toit de toile de la calèche enfin… de la caravane? Bref, je fini par sourire et replonger un regard plein de compassion sur lui.

- Prenons un autre exemple. Tu chasses, il y a un cerf juste devant toi, sans rien pour le cacher. Il ne t’a pas vu. Une flèche et tu es capable de l’abattre non? Alors dans le cas de ce seigneur, tu as simplement peur d’échouer, parce que l’enjeu est beaucoup plus grand qu’un repas. Mais au fond, c’est évident que tu réussirais. Mais certaines personnes ne sont pas faites pour tuer. C’est pour cela qu’il y a de tout ici.