Pv Bridgess

Je pris la main de Marek.

- Viens, on va aller s'amuser dans le dortoir!

Il fallait au moins que le petit ai quelque chose à faire.

- D'accord!
Il serra doucement sa main dans la sienne, qui était toute petite, en commençant à marcher vers le dortoir d'un air joyeux. Je les suivis sans un mot, perdu dans mes pensées, l'air un peu troublé.

Je l'assis sur un lit.

- Tu veux jouer à cache-cache?

Mon sourire s'étira.

- Oh oui, oui !! Je suis pro à ce jeu-là !
À force de se cacher des allemands, dans le ghetto, il était devenu réellement doué. Il la fit tourner face au mur et sourit.
- Compte!
Je m'assis sur le lit avec un sourire en le regardant s'avancer silencieusement vers une armoire dans la pièce et se glisser dans le petit espace dessous.

Je fermai les yeux et commençai
à compter, entendant l'armoire se refermer derrière lui.

- 1,2,3,4,5... 10!

Je fis mine de chercher un peu,
puis ouvrit l'armoire au bout d'un moment.
Je fus surprise de ne pas le voir et alla voir à un
autre endroit.

En voyant Lena ouvrir l'armoire et la refermer sans avoir trouvé Marek, je ne pus m'empêcher d'éclater d'un rire joyeux. Étendu sur le lit, je promenais mon regard dans la pièce, essayant de trouver le gamin qui semblait s'être volatilisé. Or, pendant que Lena avait le dos tourné, je le vis passer à la vitesse de l'éclair derrière elle et se glisser sous un lit.

Au bout d'un moment, j'arrêtai
es recherches et me tourna vers Hans, les bras croisé
contre ma poitrine.

- J'abandonne?

(Up =D)

Je rit à nouveau et me levai, m'approchant du lit pour le soulever avec un sourire. À mon grand étonnement, il n'y avait plus personne.
- Mais... Je l'ai vu aller là !
Je me tournai, regardait autour de moi. Soudain, quelqu'un me sauta dans le dos, des petits bras entourèrent mon cou et les jambes du gamin s'enroulèrent autour de ma taille. Il était mort de rire.

J'éclatai de rire à mon tour
et m'assis sur le lit en les regardants tous les deux.

- T'es un champion toi, hein?

Je m'étendis sur le liten riant.

- Ouais! Personne peut me battre à ce jeu-là!
Je m'assis sur le lit et il descendit de mon dos, s'étendant aux côtés de Lena. Je souris doucement en les regardant. Le gamin était heureux. J'étais si content d'avoir réussit à le sortir de cet enfer qu'est le camp de Treblinka... Juste d'y repenser, mon visage s'assombrit. Il soupirai légèrement, perdu dans d'affreux souvenirs.

Voyant sa mine, je me tournai vers lui,
inquiète.

- Ça va...?

- Tu peux pas savoir à quel point... c'était horrible...
Je déglutis péniblement et me prit la tête entre les mains.
- Ils sont à peine nourris... Obligés de travailler sans rêlache, certains sont si faibles qu'ils ne sont même pas capables de marcher... Mais c'est pas le pire...

Mon regard s'assombrit quand je compris de quoi il parlait.
Marek ne semblait pas écouter la convversation
et il regardait autour de lui, un petit sourire aux lèvres.

- C'est quoi le pire...?

C'était dur pour moi de parler de ça, car j'avais
presque vécu la même chose.

- Oh, Lena...
Ma voix tremblait. Je gardai le silence un moment, on entendait seulement ma respiration haletante. Marek s'était levé pour aller regarder par la fenêtre. Finalement, je murmurai:
- Ils... Ils les envoient dans des... dans des chambres à gaz... Ils les gazent et ils brûlent les corps!

C'était une rumeur à l'époque quand j'en avait
entendu parler. Personne n'était là pour confirmer
que ces chambres existaient vraiment, car personne
ne revenaient de ces camps.
Je serrai les dents et détournai mon regard.
Si Hans n'était pas venu me sauver ce jour-là,
je serais sans doute là-bas.

Je serrai les poings en donnai un coup de poing rageur sur le matelas, une larme coulant lentement sur ma joue.
- C'est tellement inhumain... dis-je dans un murmurer, les larmes aux yeux. J'aurais tellement voulu tous les sauver, tout ces Juifs... Mais c'était impossible.

Je m'étendis sur lui afin de l'enlaçer.

- Tu as fait ta part, tu nous a sauvé, Marek et moi.

La tête sur son torse, j'écoutai les battements de son coeur.

- Je sais... Mais deux sur des millions... C'est si peu...
Je fermai les yeux en la serrant le plus fort que je pouvais contre moi, mon visage enfouit dans ses cheveux.
Marek nous regardait de loin d'un air un peu inquiet mais ne disait pas un mot et ne bougeait pas.

- Je t'aime...

C'était la seule chose que j'avais trouvé
à dire. C'était la vérité, je l'aimais, malgré
qu'il soit Allemand, Nazi, malgré qu'il ne puisse pas
me faire d'enfants, je l'aimais.

- Je t'aime aussi.
Je plongeai mon regard dans le sien, puis l'embrassai tendrement en mettant une main sur sa joue.

Je lui rendis son baiser, puis
après quelques secondes, relevai la tête.

- Eum... la sélection, c'était seulement une
fois, ou il faut que tu recommence...?

Je me mordis la lèvre.

Je poussai un profond soupire en la regardant.
- Je ne sais pas, c'est la première fois que je suis choisis. J'espère qu'ils vont prendre quelqu'un d'autre... Mais si Hitler ne les trouve pas assez parfaits, je crois que je risque d'être prit à nouveau.

- La prochaine sélection est demain.. Il me semble.
Tu vas devoir partir pendant deux jours si tu es choisi..
J'ai entendu des soldats en parler.

Je baissai la tête.

- Merde...
Je soupirai un peu. Tout petit, j'adorais me vanter parce que j'attirais le regard des filles, parce que j'étais sexy. Mais maintenant, c'était totalement le contraire...
- Il ne faut pas que je sois choisis... Je ne veux pas coucher avec ces femmes, merde !!
Je frappai dans un oreiller. Marek s'approcha alors et s'assit près de Lena, enlaçant doucement son ventre de ses petits bras.
- Si il doit partir, moi je vais rester avec toi et on va l'attendre ensemble, d'accord ?