No Title (Libre ! =D)

Il existe sur Terre des familles qui ont un ou des enfants, mais dont le père est un gangster, ou un tueur à gage. C'était le cas de mon père. J'avais quatre ans lorsqu'il commença à m'enseigner à me servir d'un arme à feu. Il me montrait à viser, à me cacher, à manier le couteau. Il était un expert en la matière, et sous ses conseils et ses enseignements je devins rapidement très doué. Ma mère n'appréciait pas tellement, mais mon père la battait alors elle n'avait d'autre choix que de le laisser faire. À six ans, j'étais déjà un petit garcon très courageux et je savais utiliser toutes sortes d'armes mieux que quiconque. Moi je prenais cela pour le plaisir, je ne comptais jamais m'en servir contre quelqu'un. Je grandis peu à peu, et poursuivis mon entraînement. Quand j'ai atteins mes dix ans, mon père commença à me faire faire de la musculation, des redressements assis, et tout. Il me faisait aussi pratiquer ma vitesse. Je deviens bientôt aussi rapide et agile qu'un félin, et très fort. Mon père s'en étonnait lui-même. Il était en train de créer le plus grand tueur de tous les temps. Quand j'ai eu douze ans, mon père fut emprisonné pour possession illégale d'armes à feu. Je continuai malgré tout de m'emtraîner, c'était devenu une habitude pour moi. Je n'étais pas encore très agressif, mais il m'arrivait de me battre à l'école. Je grandis rapidement et à 16 ans j'atteins mon 6 pieds 2 pouces. J'étais large d'épaules et bien musclé. J'étais plutôt mignon en plus. C'est cependant là que tout éclata. Ma gentillesse, ma générosité, tout mon bon côté éclata en morceaux. J'étais à l'école et un gars commença à parler de mon père en disant que c'était un vrai malade et qu'on voyait que ça avait déteint sur son gars, c'est à dire moi. Il m'insultait du même coup! Je ne l'ai pas pris et, fou de rage, j'ai sortis une arme de mon sac à dos. J'ai visé le gars et, tremblant un peu car c'était la première fois que je me retrouvais à viser quelqu'un, j'ai appuyé sur la gachette. Tout le monde a crié, les profs sont intervenus. J'ai tué au total 3 personnes ce jour-là. Et depuis, je n'ai pas arrêté. On m'a envoyé dans un centre de détention car j'étais mineur, puis j'ai été libéré à 18 ans. Pendant ces deux années j'ai côtoyé des gars de toutes sortes, qui avaient déjà tué eux aussi. On me respectait là-bas, car j'étais très fort. J'ai développé une passion pour le meurtre. Quand on m'a libéré, je ne suis pas retourné chez ma mère. Non, j'ai volé une banque! J'ai tué tous les employés que j'ai rencontrés sur mon chemin, j'ai pris l'argent et je suis partis. Quand les policiers sont arrivés, j'avais déguerpis. Je m'achetai un appartement et je continuai mes meurtres, le soir et la nuit principalement. Je mettais aussi le feu aux maisons parfois. On me cherchais toujours sans m'attraper...Jusqu'à ce jour, un fameux 18 juillet, le jour de mon anniversaire, où j'ai eu 20 ans...

*PAF*
Je serrai les dents et les poings. Pas question de hurler, ça leur ferait trop plaisir.
*Nouveau PAF*
Je déteste me faire humilier de la sorte devant tout le monde. En plus, il y a une nouvelle fille juste là, qui me fixe...
*Dernier PAF*
Le gars range son fouet, détache mes chevilles et mes poignets et s'en va. J'ai le dos en sang et ça fait un mal de chien. Ça m'apprendra à me battre moi...Ici, c'est ce qui arrive à ceux qui ne respectent pas les ordres ou se battent. Deux ans que je suis ici, je devrais avoir compris...La foule se dispersa peu à peu, sauf quelques-uns qui continuaient de me regarder, comme cette fille juste là. Je me relevai lentement et crachai par terre. Se montrer fort, ne pas laisser paraitre sa souffrance...J'allai ramasser mon chandail plus loin. Juste le fait de me pencher légèrement m'arracha une grimace. J'abandonnai l'idée de ramasser le vêtement et me redressai pour passer une main dans mes cheveux bruns fonçés pleins de sueurs. Ils étaient très courts, j'avais été obligé de les faires couper ici. Certains gars passaient et riaient de moi, d'autres me donnaient de petites tapes sur l'épaule et m'encouragaient. J'esquissai un sourire quand mon ami vint me dire que je n'avais pas eu l'air de souffrir beaucoup. Dans cet établissement, si on peut appeler ça comme ça, nous sommes tous des jeunes entre 18 et 25 ans qui au lieux d'aller en prison se sont retrouvés ici à travailler et faire pleins de trucs. On a des chambres à deux, parfois mixtes. C'est justement là que je me dirigeai. J'avais ma chambre à moi avant, mais je remarquai en entrant que l'aute lit était désormais occupé: il y avait des bagages. Je m'approchai un peu et jetai un coup d'oeil. Ah tiens, j'étais pogné avec une fille, il y avait des soutifs. Juste à ce moment la porte s'ouvrit.

(Donc voilà, faites la fille ^^ Demandez avant. Allez, venez svp xD)

Nobody ?

(Mouaha, délire ! XD J'peux réserver pour après avoir répondu au RP de lilbibi ? ^^)

(Ouaip !! ^^)

Un gros claquement retentit dans la cours. Il résonna d'une puissance telle que j'eus l'impression que c'était moi que l'on frappait. Une fois de plus, un jeune avait décidé de désobéir aux ordres et loi de l'établissement et devait en subir les conséquences. Je tritura une mèche de mes cours cheveux coupés au carrés, me tournant vers la provenant de bruit. Par dessus les crânes coupés courts et les coupes au bols, on pouvait apercevoir les battements du fouet, comme si il volait loin au dessus de la foule de jeunes.
En m'approchant, j'entendis certains d'entre eux rires et d'autre gémir et soupirer de douleur pour leur jeune compagnon. Le sang colorait maintenant le fouet alors qu'un nouveau claquement retentissait. J'hésitai un moment puis m'approcha un peu plus. Certains me laissèrent passer, trop choqués par ce spectacle, d'autres me firent des tapes amicales en riant du jeune martyre. Je me contenta de leur lancer un regard noir : je détestais le monde, j'étais une solitaire née. Pas individualiste, j'aimais juste être seule.
Un dernier claquement retentit avant que l'homme finisse par libérer son détenu. La foule commença alors à s'éparpiller. Moi, appréciant enfin ce vide, j'observais la fin du "combat", si je puis dire. Le vaincu était dans un état pittoresque, bien que ne le laissant pas paraitre, et il ne put même pas ramasser son haut. J'eus un petit pincement de cœur pour lui, je savais à quel point cela pouvait être dur, mais ce serait être trop gentil de l'aider, et c'était à cause de ce trop plein de gentillesse que j'étais ici.
Quelques instants plus tard, il repartit, se dirigeant vers le bâtiment composé de nos chambres. Finalement, je céda à la tentation, allant ramasser le chandail et me dépêchant d'aller vers le bâtiment. Ne trouvant plus le garçon, je me promis de lui rendre la prochaine fois que je le verrais.
Comment aurais-je put penser que ce serait si tôt ?
Lorsque j'ouvris la porte de ma chambre, je sursauta brusquement : mon colocataire était juste là. Il avait le dos en sang et... était penché sur mes affaires. Je rougit brusquement jusqu'aux oreilles et, emportée de rage, lui balança son chandail en pleine tête.
"Ca va pas espèce de satyre ?!"
Je pris sèchement mes affaires, les jetant à l'autre bout de la pièce, attendant des explications de la part de l'imbécile que j'avais en face de moi. Là, il était hors de question que j'ai le moindre brin de compassion pour lui, il avait dépassé MES limites.

Je haussai les sourcils et lancai mon chandail sur mon lit avant de la regarder.
- Wow là, je ne faisais que jeter un coup d'oeil...
Sans attendre plus longtemps j'alla dans la petite salle de bain connectée à la chambre et m'y dévêtit pour prendre une douche et nettoyer mon dos. Normalement j'aurais donné une bonne raclé à cette fille qui osait me parler sur ce ton, mais j'avais déjà eu ma dose de coups de fouet pour aujourd'hui. Aucunement envie d'en recevoir encore. Je pris une profonde inspiration et entra dans la douche. L'eau coula sur mon dos, nettoyant peu à peu le sang. Je ne pu retenir un petit gémissement: Ça brûlait énormément.

Mon jeune colocataire resta des plus zen. Je comprenais à présent à quel point les gens d'ici pouvaient être dénués de cœur. Je regrettais à présent d'avoir ramassé le chandail de cet abrutis, fronçant les sourcils lorsqu'il me répondit alors, totalement calme même après avoir fouillé dans ma vie privée.
"Wow là, je ne faisais que jeter un coup d'œil...
-Et bien il ne fallait pas !!", coupai-je, totalement emportée par mes impulsions si fréquentes.
Mais visiblement, il ne m'avait même pas écouté, se dirigeant vers la douche. Je frissonne en entre-apercevant le dos ensanglanté du jeune homme ; je n'avais pas peur du sang. Étant petite, j'en perdais régulièrement et en grande quantité par hémorragie nasale. Non, la peur que j'éprouvais était tout autre.
Mais lorsqu'il referma la porte, je me réveilla bien vite de mon rêve éveillé. Je fus tout d'abord fort surprise d'avoir ressentit une telle angoisse en apercevant les blessures profondes du jeune homme, puis totalement terrifiée en repensant au fait qu'elles était infectés à cause du sable et du fouet.
Mais avant même que je réagisse, j'entendis l'eau de la douche s'ouvrir. Aucun bruit, juste l'eau. En me collant à la porte, j'entends un petit gémissement. Je serre les dents, serre les lèvres, m'adosse à la porte...
"Imbécile...", commençais-je, croisant les bras.
Je me mordis la lèvre inférieure. C'était ainsi que je m'étais retrouvée là, en faisant ami-ami en rencontrant un jeune homme en détresse. On étais sortis ensembles, mais j'avais finalement découvert qu'il était impliqué dans de sales affaires. Je m'étais retrouvée dedans jusqu'au cou... et m'étais fait attraper. Mais peu importe, ce n'était qu'une aide.
"Imbécile, ce n'est pas en souffrant que ça soignera ! Sors donc que je te désinfecte ça..."
Je fronce les sourcils. Soit j'étais totalement stupide, soit ce n'était pas moi qui parlait, mais dans les deux cas, ce que j'allais faire risquait de me mener dans une nouvelle sale affaire qui risquait de provoquer une réactions en chaine que je m'imaginais si bien que j'en avais mal d'avance.
*Pas grave, plus j'ai mal maintenant, moins j'aurais mal quand ça arrivera...* me mentis-je à moi même, désespérée.

- Tiens donc, tu veux m'aider maintenant.
Je soupirai légèrement. Elle n'avait pas tort, c'était mieux de désinfecter ça. Bof, je ne perdais rien à la laisser faire... J'arrêtai l'eau et sortit de la douche, mettant une serviette autour de ma taille. J'ouvris par la suite la porte. L'eau coulait dans mon dos jusque sur la serviette dont le bord était rosé, à cause du sang dilué.
- Bon...Tu viens?
On pouvait clairement voir que ce n'était pas la première fois que je me faisait fouetter ainsi. Plusieurs blessures sur mon dos étaient plus vieilles, et déjà cicatrisées. Je me doutais bien que j'avais eu de la chance que rien ne s'infecte jusqu'à maintenant. Jetant un coup d'oeil à la douche derrière moi, j'ajoutai:
- Et puis, je ne souffrais pas!

Je frissonna de dégout en entendant la voix moqueuse du jeune homme - il faut dire que la moquerie avait tôt fait en général de m'énerver. La porte arrachée de la chambre d'à côté en témoignait.
"Tiens donc, tu veux m'aider maintenant."
J'entendis un soupire puis l'eau s'arrêta de couler. Cela faisait une porte de sauvée, heureusement pour lui. Quand la porte s'ouvrit, j'esquissai un mouvement de recul : je ne me rappelle pas le nombre de fois où je me fis fracasser par une porte ouverte trop brusquement. Le jeune homme sortit, juste habillé d'une serviette - je ne pus m'empêcher de rougir légèrement - et le dos coloré d'un mélange de sang et d'eau.
"Bon... tu viens ?"
Je croisa les bras, fronçant les sourcils. Cet imbécile croyait vraiment que c'était le moment de faire son gros costaud ? Je soupira, ouvrant mon sac et en sortant du désinfectant. Par chance, j'avais fait en sorte que l'un des gardiens du bâtiment accepte que je garde des médicaments de par ma fragilité de santé - après tout, il avait intérêt à accepter après le malaise que j'avais fait devant lui.
"Et puis je ne souffrais pas !"
En entendant cette dernière phrase, j'éclatai d'un rire aiguë, manquant de lâcher le désinfectant. Je plaqua ma main libre sur ma bouche, empêchant mon rire de sortir. Lorsque je fut enfin calmée, ce qui arriva bien vite, je souris, refermant mon sac.
"Mais bien sur...", fis-je d'une voix peu convaincue voir malicieuse.
Je fit s'assoir le jeune homme sur son lit, commençant à désinfecter les plaie qui se faisaient profondes. Je remarqua les multiples autres cicatrices. Toutes semblaient plus graves les unes que les autres. Par chance, elles ne s'étaient pas infectées.

Je me renforgnai en l'entendant rire. Elle se moquait carrément de moi, là. Lui jetant un regard noir, je m'assit sur le lit et prit une profonde inspiration, juste avant qu'elle ne commence à désinfecter mes blessures. C'était plutôt douloureux, et mes mains agrippèrent involontairement les couvertures du lit, commençant à les serrer. Je ne voulais pas montrer que j'avais mal, ne voulait pas passer pour quelqu'un de faible. Surtout devant une fille... Je frissonnai à cette idée. Une question me vint soudain en tête. Une bonne question.
- ..Pourquoi? Pourquoi tu fais ça pour moi..?
C'était une très bonne question. Quelques minutes auparavant, elle me criait dessus en me lançant mon chandail par la tête. Là, elle m'aidait...Je ne m'en plains pas, disons, qu'elle fasse ça pour moi, mais je veux savoir pourquoi elle le fait.

Je remarqua que certaines blessures étaient restées impeccablement propre, sans la moindre trace de sable ou de saleté pouvant les infecter. Puis je sentit glisser le tissu du lit sous mon genou, maquant de tomber de celui-ci. En baissant les yeux - yeux qui s'étaient arrondis de surprise après cette presque-chute - je vis que le jeune homme serrait les mains, tirant involontairement le tissu vers lui. Je retint un petit sourire devant une telle résistance : c'était assez mignon finalement les garçons qui voulaient cacher leur faiblesses...
"... Pourquoi ?
-Hein ?, fis-je en relevant la tête.
-Pourquoi tu fais ça pour moi... ?"
Je rebaissa la tête, me mordant la lèvre. Je ne savais pas vraiment pourquoi, c'était assez bizarre.
"Je n'en sais pas plus que toi, finis-je par dire, peut-être est-ce parce que j'apprécie plus la compagnie des hommes que de ces pimbêches de filles, ou parce que j'ai appris à apprécier les hommes après la mort de mon frère."
J'affichai un petit sourire. Puis, pensant au fait qu'il risquait de ne pas bien comprendre cette mort, je me dépêchai de préciser :
"C'est un mort-né, alors ça ne m'a pas trop affecté... Donc j'hésite sur cette deuxième réponse."
J'émis un petit rire, reprenant mon travail en prenant soin de faire le plus doucement possible pour éviter toute douleur.

Je hochai un peu la tête avec un beau sourire.
- Enfin...Peu importe la raison...Merci de faire ça. C'est...gentil.
Je perdis mon sourire au mot gentil. Moi, je n'étais pas gentil. J'étais bête, et méchant. Un gros sadique qui ne pense qu'à son prore plaisir sans penser à la douleur des autres, de tous ceux qui perdent des membres de leur famille parce que le gros sadique en question les a tuer, sans aucune raison... Je soupirai et relâchai peu à peu les draps, au fur et à mesure que la douleur s'estompait.
- Tu viens d'arriver ici?
J'avais toujours été seul dans ma chambre jusqu'à maintenant, alors à moins qu'elle ait changé de chambre, elle était nouvelle.

Je regarda le morceau de coton que je venais d'utiliser avec un léger air de dégout. Cela faisait le quatrième que j'usais à soigner ce jeune homme qui, visiblement, serait mon colocataire. Ceci m'arracha un petit soupire de surprise - mais aussi de soulagement - car en général, dans tous les bâtiments stricts que je connaissait, c'était fille avec fille, garçon avec garçon. Mais à la fois, je détestait tellement les fille que ça m'arrangeait un peu quand même.
"Enfin... Peu importe la raison... Merci de faire ça. C'est... gentil."
Je regarda le visage du jeune homme. Pendant une fraction de seconde, j'ai cru qu'il m'avait complimenté... Attends... Il VENAIT de me complimenter, malgré son visage de marbre qui m'avait tant agacé à notre rencontre !
Je sourit, comme soulagé, prenant on autre morceau de coton et reprenant l'opération que j'avais commencé. Je le sentit de moins en moins crispé, et son soupira finit de me rassurer sur la question que je me posais depuis un bon bout de temps : est-ce qu'il souffrait.
"Tu viens d'arriver ici ?"
Je releva la tête, assez surprise de cette question.
"Eh bien... Oui, je suis arrivée ce matin même à dire vrai... Mais j'ai déjà fait la connaissance de la fille de la chambre voisine, et je crois bien qu'elle garde un mauvais souvenir de moi."
Je ne put empêcher un petit rire sadique puis finalement me releva.
"Voilà, j'ai finit de désinfecter. Attends quelques minutes que ça sèche et tu ne devrais plus avoir trop mal après."
Je lui souris, rangeant le désinfectant et le coton dans mon sac.

- D'accord...
Je lui rendis son sourire et jeta un regard par-dessus mon épaule pour regarder mes blessures. C'était tout propre maintenant. Me tournant vers la jeune fille, je dis:
- Oui, elle a sans doute un mauvais souvenir de moi aussi...Non, très mauvais.
Je rigolai. J'avais tellement énervé cette fille depuis que j'étais arrivé ici qu'à chaque fois qu'elle me voit maintenant elle pique une crise et s'enferme dans sa chambre. Trop drôle.
- Je peux te poser une question? Comment tu t'es retrouvée ici...?

Je referma mon sac en soupirant. Je n'avais aucune envie d'installer mes affaires, je le ferait un autre jour. Un lit me suffirait largement pour cette dur nuit de sommeil.
"D'accord... Oui, elle a sans doute un mauvais souvenir de moi aussi...Non, très mauvais."
Je sourit à cette réflexion. Visiblement, je n'étais pas la seule à avoir des sautes d'humeur, et mon colocataire lui semblait trouver cela très amusant. Il est vrai que voir d'autres personnes raser des murs ou piquer des crises pouvait me faire rire, même si au fond de moi je ressentait un petit pincement.
Malgré mon amour de la solitude, je n'aimais pas ces regards noirs que les autres me lançaient... et j'aimais encore moins les moqueries dont ils usaient pour me rabaisser... C'était la plupart du temps pour cela que je craquais et qu'il arrivait des choses comme la porte d'à côté, arrachée d'une crise de nerfs.
Je m'assis sur mon lit.
"Je peux te poser une question?
-Essaies toujours..., lançais-je en me relevant.
-Comment tu t'es retrouvée ici...?"
A peine eut-il terminé sa question que je me figea. Tous mes souvenirs me revinrent en tête : le magasin, la vitre brisée, les coups, les tirs... Les billets ensanglantés, la course poursuite, l'accident... Le pare-brise éclaté, le tueur enfuis, et moi, simple témoin, là, blessée par le verre éclaté... Et inculpée pour meurtre et vol d'argent non-retrouvé.
Je me mordit la lèvre inférieure, serrant les poings. Je sentit mon cœur se briser et mon ventre se nouer. Cependant, je lui raconta tout : comment j'avais rencontré le jeune homme, comment on avait finit par sortir ensembles, le nombre de fois qu'il m'avait emmenée en boite la nuit malgré les interdiction de mes parents, et puis la nuit où il me laissa endormie dans sa voiture... Et où l'alarme du magasin me réveilla.
Je lui raconta tout ce que j'avais vu et entendu. C'était un magasin de bijou très luxueux et connu du coin. Il était d'une grande sureté mais "il" avait réussit à y rentrer. J'avais tout vu : le sang qui giclait après le tir et qui colorait de rouge les billets, "sa" fuite dans la voiture, la course poursuite avec la police, l'incident où nous rentrâmes dans un camion... Et le moment il m'a lâchement abandonnée dans la voiture pour sauver sa peau.
"J'étais blessée et affolée... Et quand la police est arrivée, je m'étais assise côté conducteur, regardant avec désespoir la silhouette de ce connard s'éloigner... Ils m'ont tout de suite accusée du vol..."
A peine eus-je terminé ma phrase que des larmes coulèrent sur mes joue.

Je l'écoutai raconter son récit en silence. Plus elle en disait, plus je ressentais de la compassion pour cette fille, qui sans avoir rien fait de mal se retrouvait coinçée ici. Je déglutit à la fin de son récit et, dans un élan de tendresse, l'enlaçai avec douceur et la serrai contre moi.
- Je suis désolé... murmurai-je en allant essuyer ses larmes avec mon pouce, tout doucement.

Je pleurais à chaudes larmes, c'était tellement douloureux... Alors s'empara de moi une bouffée de chaleur que je trouvait fort douce, et la voix douce de mon colocataire se glissa à mon oreille, alors que doucement il essuyait mes larmes.
"Je suis désolé..."
J'eus soudain un vif mouvement de recul, lui lançant un regard noir !
"N'en profite pas !", crachais-je avec mépris.
Puis sentant les larmes remonter j'éclatai en sanglant, me re-blottissant finalement dans ses bras.

Je la serrai tendrement contre moi et caressait son dos d'une main, la berçant un peu.
- Chuuut...Ne pleure plus...Ça va aller... lui chuchotai-je à l'oreille, tentant de la réconforter du mieux que je pouvais.

(up....)

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