L'alcool rend con -mais il n'est pas tout seul. [libre]

Allez ! Debout ! Tu m'payes le petit-dèj' !

Voilà, si ça intéresse quelqu'un. Ça casse pas trois pattes à un canard, mais j'imaginais trop la situation u_u'. Donc si quelqu'un veut essayer quelque chose, vous savez qui faire ^^

Oh putain.

Ça tournait boucle dans sa tête lorsqu’il ouvrit les yeux. Le genre de choses qu’on fait sous l’alcool, comme inviter des inconnus dans son lit, il avait passé l’âge. Non pas qu’il n’ait plus de vie sexuelle ou une calme et tout. Non, non, il restait toujours aussi frivole. Débauché. Sauf qu’il aimait bien savoir avec qui il couchait. Et puis quoi encore, les jeunes, ils se fichent pertinemment d’avec qui ils s’envoient en l’air! Sauf que le hic, c’est que Lucas n’était pas vraiment un « Jeune ». Pas un « vieux » non plus, je vous rassure. Il avait 34 ans. Et à 34 ans, quand on se ramène une nana pour la nuit, il est d’office de savoir qui elle est.

Alors que là… les brumes totales. Enfin, si quelques bribes d’informations conservées par son cerveau, dans le genre un party de bureau, de l’alcool, une fille. De la peau qui se dévoile, des corps qui s’enlacent. On connait la suite. M’enfin. Parlons-en du bureau. Lucas était médecin. Le genre de médecin qui étend ses patientes sur la table d’opération pour un examen en « profondeur » si vous voyez ce que je veux dire. Et donc, il était du genre à coucher avec les filles qu’il trouvait jolies. Et les petites jeunes –dans la vingtaine- et bah c’était son truc. Vous comprenez? Celles qui kyatent quand on leur sourit. Le genre de fangirl hystérique qui adore les mecs plus vieux.

Surtout quand ils ressemblent à Lucas. Parce que c’était une bombe. Grand, musclé, du type athlétique. Avec de splendides yeux verts foncés. Un regard moqueur, tellement sexy. Le genre de mec devant qui on s’arrête de parler, on entrouvre la bouche et on bave. Ses cheveux châtains étaient en bataille, on aurait dit qu’il venait de se battre. Enfin, c’était presque le cas : il avait pratiqué une certaine discipline de lutte. Son visage à la mâchoire carrée ne comportait pas une ride, pas un trait déplacé. Beau vous dis-je. Vous savez pourquoi il a autant de conquêtes féminines.

Une voix.

- Allez ! Debout ! Tu m'payes le petit-dèj' !
- Muh? Mouais bon, j’serais pas un gentleman si j’le faisais pas. Mais tu pourrais peut-être me laisser m’habiller avant.

À ces mots, il sortit à moitié de la couette, montrant son torse musclé à la demoiselle. Non non, ce n’est pas du fan service. C’est la vérité. Pauvre petite. Sa mâchoire devrait décrocher… non? Enfin. Il posa une main sur sa tête, parce qu’il avait vraiment l’impression qu’elle allait exploser. Et l’autre, à le secouer, elle n’aidait pas! Elle aurait pu faire mieux. Je ne sais pas moi, un baiser et des mots doux. Remarque qu’avec ces deux là qui puaient l’alcool… c’était peut être pas une si bonne idée. Bref. Il se leva, plutôt insouciant de la demoiselle à coté, et se rhabilla, vite fait bien fait. Il boutonna sa chemise, à mon grand désespoir, et entreprit d’attacher sa cravate. Parce que, un homme comme Lucas qui attache une cravate, c’est sexy. Oh, je vous vois venir, bah voyons, regarde là s’t’obsédée, avec une fétiche étrange sur les cravates. Bah dites ce que vous voulez, mais moi j’vous le dit. Quand Lucas se rhabille –ou mieux, se déshabille- il est totalement miam.

Enfin. Une fois décent, notre très apprécier docteur douteux se passa une main dans les cheveux, histoire d’être présentable. Il se tourna pour détailler la demoiselle qui lui avait servit de divertissement la nuit dernière. Et manqua mourir. C’était une gamine. Une gamine bordel. Pas une jeune dame de 25 ans. Une fille qui avait pas l’air majeure. Une gamine. Oh putain. Il écarquilla les yeux, soudain embarrassé. Vous voyez, se faire mettre en prison c’était pas son truc. Enfin, elle porterait pas plainte non? Ils étaient bourrés. Vous voyez pourquoi l’acool, c’est mauvais? Et bien moi oui. Il lui offrit cependant un sourire plus que ravageur, dans le genre, top du top de la sexyness, et lui tendit la main.

- Lucas White, Enchanté, Mylady.

Ah, quel gentleman. Ah, quel homme. Et surtout, ah, quel pervers.

Lucas White. La demoiselle fixait cette main tendue avec une certaine perplexité, alors qu’elle remontait la braguette de son pantalon. Il pouvait tout aussi bien s’appeler Lucas ou Gérard ou Suzette, en quoi c’était son affaire, à elle ? Boarf. Au pire. Il prenait bien la peine de se présenter, elle pouvait en faire de même.

- Georgia.

Fit-elle simplement, avec une impressionnante neutralité, levant tout bonnement les yeux vers le visage de cet homme, pour replonger sur sa main. Il voulait quoi, en fait ? Qu’elle lui serre la main ? Ce n’était pas un peu… étrange, de se serrer la main, après ce qu’ils avaient fait ? Elle n’avait peut-être aucun souvenir, mais l’on ne se retrouve pas nue dans le lit d’un homme après avoir joué au Monopoly. Elle laissa donc ses bras pendre le long de son corps, avant d’aller chercher la mèche claire qui prenait place entre le brun et le bleu, pour l’entortiller avec son index, et fixer le bonhomme, l’analyser, l’envisager, de haut en bas, deux bonnes minutes. Ses yeux descendait, déshabillaient l’homme doucement. Son analyse se conclue par un grognement terrible, venu directement de son estomac. Le bidou réclamait sa dose d’acides aminés matinale, et elle avait besoin d’un petit déjeuner. Le p’tit dèj’, c’est sacré, voyez-vous. Un bol de café, des tartines, un jus d’orange, une pomme, et un grand verre de lait. Le tout, un à la fois, dans cet ordre. Avec ses cheveux désordonnés, ses vêtements assez peu corrects, on dirait pas, mais la demoiselle avait toujours été minutieuse, et « carrée », réglée comme une horloge. Ne cherchez pas. Les repas sont à heure précise, tout est prévu et calculé, dans la petite vie de Georgia Day. Même la quantité d’alcool ingurgitée. Les imprévus de ce type étaient aussi envisagés.

Que voulez-vous ? Depuis son émancipation, lâchée dans la vie, elle avait appris à se dépatouiller. Et si tout n’était pas organisé à la tartine près, plus rien n’allait. Imaginez qu’elle mette une seconde de trop à boire son café, et elle était en retard au boulot, et ça, c’était inacceptable. Ah. Mais merde. Elle était au chômage depuis trois jours. Et à la rue depuis la veille. Détail, détail. Que voulez-vous, on peut pas penser à tout. Et elle n’était pas du matin, de toute façon. Plus le mal de tête, bonjour. Elle revint donc à ce cher Lucas, qui se tenait devant elle, et soupira, avant de reculer, pour s’asseoir sur le lit, et s’y affaler. Mine de rien, il était fichtrement confortable, son pieu. Elle y serait bien restée un peu plus. Toute la journée, même. Plus de boulot, plus d’appart. C’est qu’elle était dans la merde. Quoique le coup de la cuite qui finit chez un inconnu, pour avoir un toit, c’était bien pratique. Cela dit, elle n’allait pas pouvoir payer l’alcool bien longtemps.

Elle regardait le plafond, blanc, homogène, sans une seule petite craquelure : parfait. Tout était propre, et l’endroit paraissait assez riche. Tout comme le propriétaire, cela dit. Georgia tendit un bras en l’air, et y dessina quelques cercles, à coups de poignets répétés.

- Petit déjeuneeeeeeeer…

Souffla-t-elle, dans un ton de désespoir, calme. Tout semblait soudainement long, lent, lourd, dans son petit monde. Avant qu’elle ne prenne à nouveau conscience qu’elle n’était pas chez elle. Ceci dit, elle n’avait pas envie de partir, et restait tranquillement en position.

- Tu serais un ange, si tu me l’amenais ici. Avec un truc pour la gueule de bois, éventuellement, si t’as. Je te donnerais un pourboire.

Quelque peu remis de son choc de plus tôt : de découvrir qu’il avait passé la nuit avec une inconnue, de surcroit probablement pas majeure, le cerveau de Lucas s’était remis à marcher normalement. Enfin, pour un mec qui a pris sa tournée la veille. Bref. Il passa sa main des ses cheveux, détaillant la demoiselle des yeux. Elle lui dit son nom, au moins c’était ça. Preuve que, tu vois, elle n’était pas horrifiée d’avoir couché avec un homme plus âgé. Parce que c’est carrément deux fois son âge qu’il avait. Et, c’était quoi son âge au juste? À tous les coups, il s’était ramené une meuf de la vigtaine, qui faisait tout juste gamine. Ouais, ouais, c’était ça. Il était pas con au point de coucher avec une mineure. Non? Et qu’elle mineure aurait pu prendre une cuite aussi magistrale que celle qu’elle s’était tapée la veille. On donne pas d’alcool aux mineurs. Et les fausses cartes, tu connais? Si mais j’aime mieux pas y penser.

- T’as quel âge au juste?

On essaie ici de confirmer, ou d’infirmer ses doutes. Et on aimerait bien que la gentille demoiselle nous dise 20, histoire de pas trop s’être tapé un lolicon. Mais en même temps, il avait pas trop envie de savoir. Et voilà, que notre petite demoiselle s’affale dans le lit. Et bien lui, il l’aurait pas fait. Il aurait lavé les draps avant. Si, si, dédaigneux notre médecin. Sauf que vous savez jamais ce qu’on peut retrouver dans des draps de one-night. Dans le genre, et s’il s’était ramené une fille avec des fétiches pas clairs, dans l’genre « j’te fais boire du lait au chocolat entre mes deux seins ». Ça c’était déjà vu. Pas avec lui, mais ça c’était déjà vu. Dans des films. Ah, j’vous voir venir, regarde moi l’obsédé qui se matte des pornos et… et bah non! Ah, c’était juste un film d’action, avec passage dans un bordel. Et puis, ça, ça traumatise.

Mais je m’égare non? Si, si, je crois que je m’égare. La demoiselle s’était donc étendue dans lit, et implorait un petit déjeuné. Attendez un instant. Un ange? Lucas, un ange? J’ai toujours cru que c’était un nom de démon. Mais ça, c’est surement à cause de Sept jours pour une Éternité. Ah les livres obligatoire en français, dès qu’il y en a un avec un même nom que nos perso, l’histoire devient étrange. Bref, tranche de vie. Tout ça pour dire que Lucas, c’était plutôt un méchant garçon. Ou du moins, un mec de 34 ans qui se laissait pas ordonné des trucs par une gamine.
Donc, en temps que l’homme rationnel qu’il était, il s’avança près du lit, et, les mains accoté de chaque coté des épaules de la demoiselle, embarqua à cheval dessus. Si, si, je sais, ça arrive toujours dans mes rps, mais c’est le genre de scènes embarrassantes que j’apprécie tout particulièrement. Donc. Il était à quatre pattes, par-dessus la demoiselle, et, leurs lèvres presque collées, il lui fit part de sa pensé :

- Tu vois ma jolie, j’suis pas vraiment un ange. Et puis, j’ai horreur de déjeuner seul. Mais si ça peut te rendre heureuse, j’me ferais un grand plaisir de te faire gouter à autre chose. M’enfin, tout ça pour te dire que tu vas descendre, et t’asseoir à ma table. Et je vais te faire une fleur, je te prépare ce que tu veux. Et dis moi que t'as pas de fétiche sur le chocolat.

Sans laisser le temps à la demoiselle de réfléchir, il débarqua du lit, et la saisit à la taille avant de l’embarquer en sac de patates sur son épaule. Et puis ensuite, il l’amena vers les immenses escaliers, pour descendre à la cuisine.

La demoiselle ouvrit de grands yeux, en voyant ce personnage malfaisant lui sauter dessus comme un tigre affamé, là, pour finalement la trimballer jusqu’à une cuisine, comme l’on trimbalerait un vulgaire sac de riz. Quel culot ! Non mais je vous jure. Et elle préféra passer sur le coup du fétiche, là. Regardez-le, celui-là. Puis c’était quoi, ça, de toute manière ? Lui demander son âge. Non mais. T’habitude c’était tout de même le dernier de leur soucis, aux gars. Elle avait plus souvent des « Prends tes fringues et tire-toi avant que mes parents /copine revienne ! », qu’un « Quel âge tu as ? ». Ceci dit, pour un jeunot, il avait l’air bien vieux. Vous voyez, elle, elle tapait plus dans sa tranche d’âge, d’habitude. Mais là, elle commençait à douter. C’est vrai, quoi. A moins que ce ne soit un bon gosse de riche. Non. Au niveau du visage aussi, il paraissait bien plus vieux. M’enfin. Il devait quand même pas avoir plus de vingt ans, non ? Elle s’était quand même pas tapé un vioque. C’était pas le genre.

Georgia commença à gueuler un peu, insultée d’être transportée de cette manière, mais se calma bien vite. Elle se faisait mal à la tête, voyez-vous. Elle attendit alors patiemment d’être reposée à terre, très tranquillement, réfléchissant à moult et moult problèmes hautement philosophiques. Si si. Pourquoi les poissons ont des nageoires, c’est hautement philosophique. Elle avait bien envie de manger du poisson. Pas au petit déjeuner, bananes ! Y’a quand même des limites. Le problème avec le poisson, c’est qu’à part le colin surgelé, et les poissons panés, ça coûtait carrément la peau du cul. Ceci dit, une fois reposée à terre, la demoiselle s’empressa d’aller choper une chaise, et de s’y asseoir, sans vraiment demander d’autorisation. Elle faisait un peu comme chez elle, c’était vrai. Jetée sur la petite chaise, bien confortable, d’ailleurs, elle se mit à réfléchir à ce qu’elle devait demander.

- Alooooooors, fit-elle, jouant toujours avec la mèche blanche de ses cheveux, nonchalamment, Je veux un bol de café, deux tartines beurrées, un jus d’orange, une pomme, et un grand verre de lait.

Georgia avait toujours eu cette tendance à commander. Même avec ses parents, la loi, c’était elle. Capricieuse ? Très certainement. C’était toujours ainsi. Elle demandait, on s’exécutait. Voilà tout. C’était pas la mort non plus. Voyons, elle demandait son petit déjeuner. Il avait bien dit qu’il le préparerait, non ? Ben alors. Elle demandait son petit déjeuner sur le ton qu’elle voulait. Et elle attendit, très tranquillement. De toute manière, elle n’aimait pas discuter avant le café. En plus d’être difficile, cela la mettait de mauvaise humeur. Et elle ne voulait pas être de mauvaise humeur.

- Arrête de chialer.

Il soupira et se frotta la tête, vous voyez, une demoiselle qui crie, une journée de gueule de bois, c’est pas bon pour la tête. Bref. Il sembla que la demoiselle le réalisa, car elle se tut, du moins jusqu’à ce que notre séduisant médecin la dépose au sol. Il lui sourit, tout en l’écoutant débiter une liste presque assourdissante de requête. Pour un déjeuner. Et bien, Lucas se tint à ce qu’il avait dit, et brancha la cafetière. Au moment de continuer à exécuter les ordres de Milady, le téléphona sonna, gratifiant de son ding emmerdeur le mal de tête de notre charment héro.

- Oui, bonjour?

La fête hier, très réussie non? Ah. Ça commençait toujours comme ça. C’était sa secrétaire. Liz. Et elle allait lui demander de rentrer travailler. Sauf que là, y avait un problème. Une gamine à la mèche blanche. Enfin. Voix monotone

- Oui, oui Liz. Super soirée. Oui. Quoi? Ah, j’devais avoir la journée libre! Quoi? Avec qui j’ai passé la nuit pour avoir l’air si épuisé? Hey, j’me fais pas si vieux, tu sauras, j’suis en pleine forme. SI, si, c’est beau! J’vais rentrer. Encore.

Bah, il l’avait senti venir de toute façon. Sauf que là, il y avait Georgia. Il faudrait la mettre dehors, et d’après ce qu’il avait vu, elle n’en avait pas l’intention. Et s’il la laissait ici, elle allait foutre le bordel. Enfin, on laisse pas d’inconnu à la maison, même si on a fait des cochonneries avec. Et s’il l’amenait. Pire des solutions. « Oh, qui c’est? Juste la gamine que je me suis tapé la nuit passé. Haha~ Prison. » Bref. Il soupira et, après avoir copieusement préparé chaque étape du déjeuner de la demoiselle, lui installa devant elle. Pour lui-même, il saisit une tasse de café, c’était pas le genre de mec qui déjeunait. Médecin surmené, vous voyez.

- Tu m’as toujours pas donné ton âge.

Il soupira et s’assit à table, vis-à-vis la demoiselle.

- Et puis, j’travaille dans deux heures alors va falloir que je te mettre dehors, miss.

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