Bloody Dolls (Pv Loupio)

Toute chose doit avoir une explication et une logique irréprochable pour devenir officiellement vraie, tel est le raisonnement présent de l'homme. Mais ce dont il ne se doute pas, c'est à quel point certaines choses irréelles peuvent se montrer présentes autour de nous, ainsi que plus loin encore...

Un horrible bruit de pluie fictive résonna dans toute la chambre. Justine ouvrit les yeux en grognant, se relevant pour aller éteindre l'horrible réveil-matin. Puis, sans attendre, elle retourna dans son lit : pour elle, hors de question de se lever aujourd'hui en pensant qu'elle allait passer une nouvelle journée dans cet horrible collège auprès de cette horrible prof d'Allemand qui se faisait un malin plaisir de l'harceler moralement. La jeune fille préférait passer sa journée à dormir, comme chaque fois. Contrairement à d'autres, elle priait presque pour un jour ne plus jamais se réveiller. Elle ne voulait pas mourir, non, elle voulait juste s'endormir à jamais. La porte s'ouvrit alors à la volée avant qu'elle n'ai pu se rendormir.
"On se réveille moustique !"
La jeune fille poussa un long soupire en s'enfonçant la tête dans son oreiller. Et oui, elle avait beau vouloir être tranquille, il y avait toujours son père pour la réveiller. Sa mère devait être partie bien plus tôt ce matin, comme chaque fois, et c'était donc son père qui devait la réveiller. Elle se retourna sur le dos en soufflant. Étrangement, elle avait déjà envie de devenir indépendante tout à coup, et pour cause : elle avait déjà passé un ans dans ce collège à devoir supporter tous les jours le harcèlement des autres car elle était trop différente. Elle en était au point qu'à peine collégienne elle aurait peut-être déjà besoin d'anti-dépresseur. En arriver là était tout simplement désespérant. Elle en avait parlé avec sa mère, mais jusqu'à combien de rendez-vous avec les professeurs et la direction du collège devront-ils prendre pour que l'on arrête de traiter cette pauvre fille de menteuse ? Elle soupire, se relevant en frémissant. Une horrible douleur transperce son dos, lui arrachant un grognement. Mais elle l'ignore, comme si de rien n'était : cela lui arrivait si souvent, et elle en connaissait la provenance : son autre elle. Non pas que Justine était schizophrène, bien loin de là... Mais elle n'est pas comme les autres, effectivement. Elle habite... ici et ailleurs.
Alors que son père la presse en grognant en bas, elle se dirige vers la salle de bain pour se prendre une douche froide, malgré la fraicheur déjà environnante de l'automne, s'habillant rapidement d'un survêtement sombre et de baskets noires, malgré le fait que la plupart des élèves ne mettaient des survêtements et baskets que pour le sport, avant de descendre pour avaler rapidement quelque chose, malgré le fait qu'elle avait encore le temps. Mais voulant se promener un peu, elle salut son père avant de partir sur la route du collège. Elle y arrive deux minutes plus tard mais ne s'y arrête pas, montant jusqu'aux terrains de sports, un peu plus haut. Elle va le plus haut possible et s'y installe, lassée.
C'était une jeune fille aux cheveux châtains foncés, presque noirs, lui arrivant au bas du dos. Mais leur longueur lui donnait une apparence trapue depuis qu'elle était en crise de boulimie, ce qui évidemment l'avait considérablement fait grossir alors qu'elle était fine et jolie auparavant. Elle avait les yeux noisette et la peau si blanche qu'elle semblait constamment malade, mais fallait-il encore la voir véritablement malade... Elle n'était pas particulièrement sportive, surtout qu'elle avait régulièrement mal aux genoux à cause de problèmes de croissance, et était donc incapable de sauter sans se plier de douleur. Et effectivement, elle passait plus de temps assise à ne rien faire qu'autre chose depuis qu'elle était dans ce collège...
Elle soupira en baissant la tête, voyant quelques personnes passer en discutant. Tous l'ignorent, comme d'habitude, et tous ceux qui relèvent la tête pour la regarder ne le font pas pour la saluer, mais plutôt pour l'observer comme une bête de zoo ou pour se moquer d'elle. Elle met sa tête entre ses bras, pleurant silencieusement comme elle avait apprit à le faire au cour des années, puis se décide enfin à se lever, essuyant ses yeux en douceur avant de descendre. Lorsqu'elle arrive au portail du collège, elle ne pleurait plus de tout et ses yeux n'étaient même plus humides. Elle entre dans la cour et avance, les mains dans les poches, son sac vert pendant le long de son épaule, misérable à force de porter tant de poids chaque années. On y devine de vieux dessins colorés, des images que lui avaient fait sa sœur, une illustratrice débutante qui a déménagé récemment pour partir à deux heures de route de là, blessant encore plus Justine qui la considérait comme une sœur jumelle malgré la différence d'âge de sept ans environ.
En arrivant à la cour du haut, elle découvre le regroupement habituel d'élèves de chaque années. Elle est à peine en cinquième mais étrangement elle a l'impression qu'elle voit ce rassemblement tous les jours. Elle soupire d'un air désespéré avant de s'avancer à son tour vers le préau, lieu du rassemblement. Sur chaque pilier est accroché une feuille, chaque feuille comporte une liste d'élèves ainsi que le nom du professeur principal et la classe en question. Justine cherche parmi les feuilles de cinquième, et quand elle tombe enfin sur sa classe, elle toise la liste d'un air perplexe : cinquième quatre, vingt-sept élèves, classe mélangée. Effectivement, elle découvre que sa classe, la classe bilingue allemande, a vraiment été séparée malgré la pétition qu'avait fait une de ses camarade de classe. Elle regard à sa gauche, voyant son ex-petit ami qui discute avec ses copains. Visiblement il est dans l'autre classe, c'est déjà ça de rassurant. Elle détourne le regard d'un air attristé quand celui-ci lui lance un regard noir, puis elle se concentre sur la liste d'élèves de sa classe. Elle ne connait que peu de gens, et les peu de gens en question ne la rassurent pas vraiment : Inès, une peste qui était avec elle en primaire et qui avait tout fait pour la faire rejeter par tous les élèves, Aurélien, un jeune homme turbulent et qui se laisse toujours avoir par la majorité, Marie-Galante, une jeune fille considérée comme une bête de concours et si spéciale que personne ne connait son véritable caractère. Les trois se comportaient de manière hypocrite envers Justine, même si elle était plutôt naïve, elle s'en était rendu compte. Mais elle est si gentille qu'elle est incapable de refuser leur compagnie ou de les laisser dans la difficulté. Au final ? En les aidant à remonter, c'est elle qui coule...
Elle soupire puis lève les yeux le long de la liste pour regarder le nom du professeur principal : Mme Arbus. Tien, elle ne la connaissait pas celle-là. Après tout, tous les professeurs étaient les même, ils croyaient que le monde était rose même quand c'était un enfer. Elle sent alors un soudain poids s'appuyer sur son dos et des bras encercler son cou, et à son grand désarroi une voix aigüe et immature se fait entendre :
"Jujuuuu !"
Justine fait mine d'être surprise en lâchant un petit cri suraigüe, se retournant d'un bond. Elle ne s'était pas trompée, cette soudaine arrivante n'était autre que cette peste d'Inès. Justine se retient de lui lancer un regard noir, la regardant avec des yeux ronds.
"Ah, Inès, c'est toi ? Tu m'as fait peur !, ment-elle.
-C'est vrai ?", répond la jeune fille avec un petit rire.
C'était une jeune fille très fine et au visage magnifique. Elle avait de beaux cheveux bruns clairs lui retombant aux épaules et une mèche barrait son front. Elle avait la peau presque de la même couleur que ses cheveux et de magnifiques yeux ambrés. Justine l'enviait, sauf sur deux points : son horrible caractère qui faisait d'elle une langue de vipère à qui on ne pouvait pas faire confiance ainsi que la simple particularité qu'elle était telle une planche à repasser. Justine, au contraire, avait des rondeurs, qu'elle soit fine ou pas, à la manière des femme peintes au temps de ses parents. Elle n'en était pas peu fière bien qu'elle aurait aimé être aussi fine que sa camarade tout de même. Elle voit alors arriver derrière Inès une jeune fille blonde avec de grandes lunettes rouges, à la peau claire, de taille normale et sans grand intérêt physique, ainsi qu'un sourire d'étentée (XD) : Marie-Galante. Elle salue Justine avec un grand sourire et celle-ci lui répond à contre-cœur d'un petit signe de main. Aurélien les rejoint pas loin derrière. Lui était un jeune homme de très petite taille avec des petites lunettes carrées noires et une peau aussi blanche que Justine à force de passer son temps devant l'ordinateur et les jeux vidéos. Il avait les cheveux noirs, souvent quasiment rasés, et des yeux bleus gris.
"Salut Justine !
-'lut...", répond Justine en regardant à côté.
Son regard se glisse une fois de plus vers son ex, Lucas. C'était un jeune homme d'origines algériennes, aux magnifiques cheveux blonds et aux yeux noisettes. Il avait un sourire magnifique... Mais était têtu comme une mule. Justine soupire quand il lui tire la langue à la manière d'un gamin, et elle détourne à nouveau la tête. Enfin arrive son professeur. C'était une jeune femme trapue est un peu ronde aux longs cheveux blonds, au visage fins et aux beaux yeux à la couleur indescriptible. Elle sourit à ses élèves avec une telle chaleur que Justine en est même surpris. Mais dés qu'elle la voit, dés qu'elle croise son regard, elle sait qu'elle peut lui faire confiance. Au cour des années et à force de se faire trahir, la jeune fille avait fini par réussir à avoir la capacité de savoir à l'avance quand elle pouvait avoir confiance ou pas. Cela pouvait être un avantage... comme agaçant car elle se montrait très agressive voir bestiale envers ceux qui ne lui paraissaient pas de confiance, à partir du moment où elle ne les connaissait pas depuis longtemps comme Inès, Marie-Galante ou Aurélien. Mme Arbus mène alors les élèves dans leur classe. Contrairement à l'année dernière, celle-ci n'est pas au dernier étage mais au premier, elle est plus spacieuse, claire et s'ouvre non pas sur cette horrible cour mais sur l'arrière du collège, direction les terrains de sport. Justine écarquille les yeux en arrivant mais ne s'arrête pas, en profitant pour aller tout sur le côté de la classe, prêt de la fenêtre. Elle prend place, tout à l'avant pour pouvoir mieux écouter à l'avenir et met son sac à côté pour que personne ne s'y asseille. Quoi que, on se demande si c'est réellement indispensable : elle s'est battie une réputation telle que tous le collège la connait alors qu'elle ne connait personne d'autre que les hypocrites qui lui tournent autour. Elle n'était pas brutale comme fille, mais très sensible et pleurait ou s'énervait d'un rien, ce qui à cet âge-là amusait tout le monde parmi les élèves alentours. La classe commence à s'installer alors qu'elle pose son regard sur l'extérieur : d'ici, elle peut voir son perchoir. C'était un peu comme magique pour elle...
"Je peux m'assoir ici ?"
Justine relève la tête. C'est une jeune fille de très petite taille, encore plus petite qu'Aurélien, au visage d'enfant et aux cheveux courts couleur chocolat. Ses yeux sont d'un magnifique ambre et son sourire est tout simplement adorable. Justine la toise d'un air perplexe.
"Tu es nouvelle ?
-Non, j'étais là l'année dernière, mais on m'aime si peu que je suis souvent invisible", explique la jeune fille.
Justine est très surprise : c'est un peu comme un miroir. Elle enlève son sac sans attendre pour que la jeune fille s'asseille à côté d'elle. Celle-ci se présente sous le nom de Maë. C'est une jeune fille si douce et gentille que Justine en est impressionnée, mais malgré tout elle garde tout de même son caractère plutôt dur, toujours comme Justine qui avale ses paroles avec une sorte de béatitude. Elle a trouvé quelqu'un comme elle... La cloche sonne alors, annonçant le début des cours, ou plutôt dans le cas de ce début d'année, le début des longues et inutiles explications de début d'année que tout le monde connait. Mme Arbus commence alors à parler et Justine s'abandonne alors à la contemplation de son perchoir, tout là haut...

(Tu me dis si je vais plus loin, j'ai tellement d'imagination que j'ai failli ne pas m'arrêter et commencer un roman XD L'histoire de l'autre monde arrive plus tard avec la rencontre d'un autre personnage.)

(Owww my god ! xD T'étais à fond dans ton intro twa ! ^^ Euum bon ban c'est correct je pense ben pouvoir te faire une zolie réponse, mais avant j'veux savoir... Je fais un super (adjectif inutile) mec c'est ça ? xD)

(Comme tu veux, tu fais ce que tu veux c'est totalement libre. ^^)

Comme toujours, il était en retard.
Le réveil est un moment toujours très difficile pour notre cher Zero. Le sommeil est une chose très importante, selon lui. Il considère peut-être même ça comme trop important ! Trois heures avant son premier cours, son réveil-matin laissa entendre une sonnerie stridente et ô combien désagréable. Le garçon écrasa son poing sur le bouton pour faire taire le réveil, et se tourna sur le côté en marmonnant:
- Encore cinq minutes.
Une heure après ce premier réveil brutal, son père fit irruption dans la chambre. Il alla ouvrir les rideaux pour laisser entrer le soleil et tira brusquement sur la couverture du lit. Il ne semblait pas très content. Il se plaça au pie du lit, les bras croisés, en prenant son air sévère. Zero leva vers lui un regard endormi.
- C'est bon, c'est bon... J'me lève...
Une fois son père sortit, le jeune homme mit son oreiller sur sa tête et ferma les yeux. Il pouvait bien se permettre quelques minutes de plus, il avait encore deux bonnes heures avant son premier cours...
Ses parents devaient partir travailler, il ne purent donc pas aller le réveiller une troisième fois, déjà, ce matin...
C'est ainsi qu'à peine une demi heure avant le premier cours, ce fut son grand frère - qui lui, avait finit le collège depuis un moment déjà - qui entra dans la chambre. Il lui enleva brutalement son oreiller... et lui versa un seau d'eau glacée sur la tête. Cette fois, le jeune Zero fit un bond en poussant un cri aigu digne d'une fille. Dégoulinant d'eau, il jeta à son frangin un regard meurtrier (encore plus meurtrier qu'il ne l'aurait été normalement, car la douleur qui venait de se faire sentir dans son dos l'énerva, et son frère était ce matin la malheureuse victime de sa mauvaise humeur) et sortit enfin de sa chambre. À la dernière minute comme d'habitude.
Puis, comme il était déjà mouillée, il prit une rapide douche matinale. Il s'habilla un peu vite fait, un jeans noir et un t-shirt noir avec de minces rayures grises horizontales. Contrastant avec ses vêtements, ses cheveux étaient d'un beau gris argenté, et étaient encore tout en bataille et mouillés de sa douche.
Son frère lui avait fait griller du pain. Il s'en empara et, sans même prendre le temps de mettre de la confiture ou autre dessus, il sortit en courant de chez lui. Son sac d'un beau rouge pétant sur l'épaule, il couru ainsi jusqu'à l'école en mangeant tant bien que mal. Lorsqu'il arriva et entra à l'intérieur de l'école, il se dirigea aussitôt vers le préau. Comme il s'y attendait, il n'y avait personne. Il consulta les feuilles à toute vitesse pour trouver sa classe.
Une fois cela fait, il repartit, en marchant cette fois, vers la bonne salle de cours.
Le garçon cogna quelques coups à la porte puis entra.
- Mmmh désolé du retard madame...
Il y eu quelques rires dans la classe, mais Zero s'en moquait bien. Il se traîna les pieds jusqu'à une place libre, tout juste derrière Justine. Il se laissa ensuite tomber sur sa chaise et ne dit plus un mot.
Il avait assez l'air d'un garçon du genre discret et plutôt solitaire, à voir la façon dont il se comportait.

Les explications s'allongent encore et encore, horriblement longues et désagréables. Il n'y a plus beaucoup d'élèves pour suivre, d'autant plus que d'après Maë la plupart des élèves de cette classe étaient des élèves désagréables, rebelles et cancres à souhait. A croire que la directrice avait jugé bon de mélanger les meilleurs élèves de cinquième avec les pires.
*Alors là la vieille, elle s'enfonce le coude dans l'œil jusqu'au doigt...*, pensa Justine avec son exagération habituelle.
Elle retourne bientôt à sa contemplation de cet extérieur qu'elle aime tant alors que Maë se met à griffonner quelque chose sur un papier d'un air distrait. Soudain, on toque à la porte. Tout le monde se tourne vers l'intéresser quand il ouvre la porte, l'air de rien.
"Mmmh, désolé du retard madame..."
Tout le monde le regarde et la plupart se mettent à rire bien qu'ils soient bientôt arrêtés par Mme Arbus qui met les mains sur les hanches en toisant le jeune homme jusqu'à-ce qu'il aille s'assoir à une place. Justine se fit la remarque que lui non plus ne devait pas être bien renseigné, car il s'assit derrière elle l'air de rien. Après tout, elle était peut-être un peu paranoïaque peut-être ? Un regard rapide sur le côté lui permis d'apercevoir quelqu'un qui prit un air fuyant directement. Non, au final, elle n'était pas si paranoïaque que ça... Elle soupira en détournant les yeux, prenant un crayon qu'elle avait toujours dans une poche et commençant à griffonner à son tour sur un papier blanc. C'était bien une des seules choses qu'elle savait vraiment faire sans s'énerver, dessiner. Elle était d'ailleurs plutôt douée mais n'avait jamais beaucoup aimé qu'on s'intéresse à elle juste à cause de ça. Après tout, elle en avait d'autre des qualités. Elle chantait bien, non ? Mais personne ne pouvait en témoigner puisqu'elle était incapable de chanter devant les autres qui riaient toujours d'un rien. Elle était aussi très souple. Mais comment aurait-elle pu le prouver sans faire de sport ? Elle pouvait aussi être très ingénieuse mais l'hypocrisie des autres l'empêchait de mener à bien ses projet. Non, au final, seul le dessin lui convenait à peu près bien puisqu'elle pouvait s'y enfermer. Elle s'enfermait dans son petit monde dont personne ne pouvait la tirer, pas même en criant. Malgré tout, lorsque la cloche sonna la fin de cette première heure, elle releva la tête, comme réveillée d'un rêve. Mme Arbus soupira en regardant une de ses feuilles avant de relever la tête vers les élèves.
"Eh bien Il nous reste encore une heure avant la récréation, puis les cours commenceront. Nous pouvons peut-être nous présenter les uns après les autres ?"
Justine leva les yeux au ciel en se décalant un peu plus sur le côté comme espérant disparaitre en s'adossant au mur. Elle ne voyait pas l'utilité de se présenter, une fois de plus, puisque tout le monde finissait par se connaitre dans une classe par un moyen ou un autre.

Meeeh, c'était quoi cette idée stupide !?
"Eh bien Il nous reste encore une heure avant la récréation, puis les cours commenceront. Nous pouvons peut-être nous présenter les uns après les autres ?"
C'est mot pour mot ce qu'elle a dit. Et je trouve que c'est une mauvaise chose. Cette simple phrase vient de faire baisser cette prof d'un cran dans mon estime.
Je n'aime pas me présenter. Qui est-ce que ça intéresse, de toute façon ?
Pour moi, ces gens sont une bande d'idiots, et peut importe qu'ils se nomment Simon ou Anthony ou n'importe quoi d'autre, ils restent une bande d'idiots.
Je laissai mon regard se perdre par la fenêtre. J'avais toujours été réputé pour avoir de l'imagination. En ce moment, je me voyais survoler de magnifiques paysages sur le dos d'une chouette blanche comme neige. Bien calé sur le dos de l'animal, je voyais défiler sous moi une forêt dense et touffue, où les arbres étaient si gros et rapprochés qu'ils empêchaient les rayons du soleil d'atteindre le sol. Puis, à perte de vue s'étendait des plaines et des vallées, quelques collines par-ci par-là, de grandes étendues de verdure où poussaient de jolies petites fleurs de toutes les couleurs. Puis venaient les montagnes, s'élevant avec grâce vers le ciel, solides comme le roc, avec leurs sommets enneigés en permanence. Et au delà de tout celà, il y avait la mer. La mer, et les vagues venant s'échouer sur une plage de sable blanc et fin...
Je sursautai brutalement lorsque la prof donna une tape sur mon bureau pour me tirer de la lune. Je jetai un coup d'oeil à la grande "Barbie" derrière moi, puis au petit rigolo qui lançait du papier, derrière Barbie. Ils semblaient avoir déjà passé leur tour.
Visiblement, c'était à mon tour de me présenter. Je me levai, en ne faisant strictement rien pour dissimuler mon profond soupir.
- Je m'appelle Zero.
Je me rassis sans rien ajouter d'autre. Encore une fois, quelques rires. La prof me toisa pendant quelques secondes puis me suggéra d'en dire un peu plus. Je me relevai une nouvelle fois avec un air encore plus exaspéré.
- D'accord. Je m'appelle Zero et je déteste me faire déranger pour un truc aussi stupide que se présenter. Et comme c'est sûrement pas encore assez long comme présentation, j'ajouterais que je serai votre camarade de classe cette année et, pour tout vous dire, je m'en balance. En fait, comme beaucoup d'entre vous, j'aimerais mille fois mieux être n'importe où ailleurs qu'ici, mais que voulez-vous... La vie est cruelle.
Je me rassis alors, et cette fois personne ne rigola. Non, c'est plutôt des applaudissements qui conclurent ma présentation. J'esquissai un mince sourire, qui disparu presque aussitôt, et retournai à ma rêverie puisqu'on me fichait à nouveau la paix.

Justine pensa un instant à changer de place alors que la prof avait le dos tourné pour pouvoir éviter de se présenter, mais l'idée de se faire attraper n'était pas très attrayante et elle laissa vite tomber cette solution pour commencer à penser à une présentation simple et rapide, de quoi se débarrasser au plus vite de tout cela. Les élèves se présentaient, la jeune fille avait l'impression de toujours voir les même visages même si elle ne connaissait pas grand monde, et au moment où elle approchait de son tour, avant même qu'elle n'ai pu stresse, cela tomba sur le jeune homme arrivé en retard qui ne semblait pas plus emballé qu'elle à l'idée de devoir faire une présentation correcte. Il se leva d'ailleurs en soupirant longuement, ne faisant aucun effort pour dissimuler un visible ennui ni même pour se montrer à la hauteur des autres élèves qui n'avaient pas hésité à ajouter leur petite touche personnelle dans la présentation.
"Je m'appelle Zero."
Point. Justine écarquilla les yeux en manquant de s'étouffer alors que quelques personnes se mettaient à rire. Qu'y avait-il de si drôle dans une provocation si directe ? Mais visiblement, ledit Zero ne s'en arrêta pas là et quand la prof le toisa d'un air peu convaincu, il se releva en grognant presque :
"D'accord. Je m'appelle Zero et je déteste me faire déranger pour un truc aussi stupide que de se présenter. Et comme c'est sûrement pas encore assez long comme présentation, j'ajouterais que je serai votre camarade de classe cette année et, pour tout vous dire, je m'en balance. En fait, comme beaucoup d'entre vous, j'aimerais mille fois mieux être n'importe où ailleurs qu'ici, mais que voulez-vous... la vie est cruelle."
Silence. Aucun rire. Zero s'assit, calme, mais Justine ne put s'empêcher de se tendre, se pinçant le nez pour ne pas éclater de rire alors qu'au contraire les autres se mettaient à applaudir. Ne pouvant se retenir bien longtemps la jeune fille se mit à ricaner d'une telle manière qu'elle manqua de s'étouffer, mais resta quelque peu discrète tout de même. Pas assez visiblement pour Mme Arbus qui se tourna vers elle avec un sourire triomphant.
"Vous avez quelque chose à rajouter Mlle Laforast ?"
Justine releva la tête en frissonnant. Elle ? Rajouter quelque chose ? La seule chose qu'on pouvait dire sur elle c'est tout simplement qu'elle avait peur de s'exprimer, surtout devant toute une classe emplie de personnes avec un demi neurone et deux de QI. A cette remarque elle ne put retenir un petit sourire qui aiguisa la curiosité de la prof.
"Alors, j'attends ?", insista Mme Arbus.
La jeune fille se mordit la lèvre inférieur en se sentant trembler tant elle avait peur, mais les mots lui vinrent tout seuls bien qu'elle ne prit pas la peine de se lever, trop terrifiée à l'idée de se retrouver aussitôt par terre à force de trembler.
"Si je devais ajouter quelque chose ce serait qu'il est bien dommage que malgré tous les arts et connaissances que l'on puisse apprendre il n'y ai pas celui qui soigne de la stupidité."
Maë la regarda avec un air surpris mais Justine abaissa la tête, se renfermant dans sa bulle en attendant des réactions. Évidemment qu'il y eut des rires, quelque soit la chose qu'elle aurait pu dire il y en aurait eut. Mais il y eut aussi plusieurs expressions de surprise, des airs révoltés et la prof resta un moment à cligner des yeux. Un moment seulement car elle mit les mains sur les hanches avec un sourire satisfait.
"Bien, alors je peux écrire un mot à vos parents alors ?"
Justine releva la tête d'un air de défi, réagissant d'un coup.
"Parce que vous croyez que c'est ainsi que l'on empêche l'irrespect ? M'étonnez pas alors que des personnes comme moi finissent en pleur dans un coin de la cour. C'est peut-être bien à cause des parents que les enfants réagissent comme ça parfois, ou peut-être même à cause de certaines de vos collègues, n'est-ce pas ?"
Elle s'était relevée en disant ça, un air de défi sur le visage. Mme Arbus s'apprêtait à répondre mais la cloche la sonna, et Justine n'en attendit pas plus pour jeter son sac sur son épaule et sortit. Même si cette prof paraissait des plus sympathiques, elle était au final aussi bête que les autres...

La seule question que se posa Zero en sortant de la classe était : Pourquoi la prof n'avait pas commencé les présentations de l'autre côté de la classe ? Comme ça, il n'aurait pas eu le temps de le faire...
Non, en réalité, il se posait aussi une autre question. Qui était cette fille étrange qui s'était permis de rire suite à sa présentation (Il s'était quand même forcé pour dire plus deux trois mots) et même de rajouter un commentaire qui, subtilement, voulait dire qu'elle le trouvait stupide ?
Il l'avait peut-être vue quelque fois auparavant. Son visage lui semblait familier, mais inconnu à la fois. Et il ne connaissait même pas son nom...
La prof était des plus énervantes. Finalement aussi énervante que celle de l'année derrière. Sous son air gentil se cachait une terrible diabolicité (Est-ce que ça s'dit s'te mot-là ? xDD).
Son sac toujours sur l'épaule, Zero sortit lui aussi très rapidement de la classe en ignorant les commentaires que certains gars lançaient à son passage. Ce n'était pas toujours méchant. Cette fois, c'était plus des félicitations pour avoir osé affronter aussi directement la prof. Mais il n'en avait rien à faire.
Comme il avait un peu de temps, il sortit dans la cour et alla s'asseoir au pied de SON arbre, dans un petit coin à l'ombre. Là, il sortit un cahier à dessin et des crayons, et commença à gribouiller des petits dessins, selon l'inspiration du moment.

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