[Revisitage de] Dracula (pv Loupiot =D )

Il suivit le reste de l'échange des yeux avec un plaisir évident, à peine dissimulé. Dès que Gédéon eut tourné le dos pour rejoindre ses amis, il ricana d'un air moqueur. Il cru à ce moment qu'il l'avait entendu, car l'homme sembla tiquer, freinant un peu sa marche, avant de la reprendre pour finalement atteindre son groupe. Mais Nick n'en fit aucun cas. Il finit simplement par prendre place assis sur un tabouret, lassé d'être debout, et fit un simple signe au serveur qui leur ramena à boire dans l'instant qui suivit.

- Relation un brin tendue, à ce que je peux constater. Je comprend maintenant ce que vous vouliez dire plus tôt...

Je soupirais, éxaspérée.
-Et vous n'imaginez pas chez moi ce que c'est.
Je fini mon verre d'un trait et le reposa sans bruit sur le bar.
-Une fois il reçoit ses amis et je ne dois pas être dans les parages sous peine de me faire... excusez moi pour ce mot : engueulez.
Une rougeur me monta aux pomettes. Peu habituée à boire, je me sentais assez bien pour prendre un verre. Ou deux si on veut bien m'en servir un autre....
-Mais être avec vous mes suffit pour lui rendre la pareille alors je compte profiter de vous au maximum. dis-je avec un clin d'oeil.

Ce clin d'oeil fit sourire notre Don Juan, qui tournait un peu son verre entre ses doigts, entre deux gorgées. Il jeta un bref regard à l'homme loin derrière eux, puis reposa les yeux sur Elsa.

- Ça me va parfaitement.

Peut-être croyait-elle profiter de lui, mais lui ne s'en faisait aucunement car il avait plutôt l'impression que c'était l'inverse. Il profitait du fait que sa relation avec ce Gédéon soit assez fragile pour l'approcher à sa guise. Il profitait du fait qu'ils "s'engueulaient" pour pouvoir s'approprier cette femme pour la soirée, et l'avoir juste avec lui. Au final, peut-être que chacun profitait de l'autre, qui sait. Mais notre bel homme savait cependant que, peu importe la raison, ils étaient tous les deux contents de passer ce moment ensemble.

Il prit une nouvelle gorgée, s'absorbant dans la contemplation de son verre. Ainsi, il donnait à la demoiselle une vue tout ce qu'il y a de plus agréable sur son profil. Profil parfait, cela dit.

- Je ne saisis pas ce qui le pousse à agir ainsi. Peut-être est-ce car je n'ai jamais été fiancé ? Allez savoir ...

J'haussais un sourcil.
-Jamais fiancé ? Pourtant...
Je me mordis la lèvre et regardais ailleurs, gênée.
-Pourtant avec votre physique avantageux, il me semble que vous auriez dû avoir plusieurs demande de famille aisée.
Voire même plus qu'aisée.....

Un court sourire s'afficha sur les lèvres du jeune homme, mais disparu bien vite. Elle lui plaisait. Beaucoup. Elle avait cette façon de dire les choses directement, même si cela semblait la gêner.

- Certes. Mais j'ai préféré éviter le genre de situation dans laquelle vous êtes présentement plongée. Si je veux me marier, ce n'est pas par offre d'une famille aisée, mais bien parce que la femme signifiera quelque chose pour moi, et comptera à mes yeux.

Il reposa son verre vide, arrêtant quelques instants de jouer avec pour poser son regard sur Elsa. Directement dans le sien, avec intensité. Sans ciller, il la fixait, le visage indéchiffrable.

-Par amour donc. dis-je avec un sourire.
Je leva les yeux et je tombais sur les siens. Je n'arrivais plus à me dégager de son regard, comme s'il me happait vers lui, me retenait prisonnière. Je ne sais combien de temps je restais ainsi mais je me rendis compte au bout d'un moment que j'avais arrêté de respirer et que tout se mettait à tourner. J'inspirais donc et put me libérer de son regard. Me tournant vers un serveur, je lui demandais un autre verre.
-Vous avez un regard... perçant. ajoutais-je.

Pendant un long moment, ils ne firent que se fixer droit dans les yeux. Il remarqua bien vite qu'elle sembla captivée par son regard, mais ne fit rien pour rompre cet échange, bien au contraire. Ce n'est que lorsqu'elle se détourna elle-même qu'il reposa les yeux ailleurs, dans le vide, face au bar. Un sourire amusé lui échappa bien malgré lui.

- On me le dit souvent ... murmura-t-il.

C'est fou ce que peut faire un simple regard, non ?
Quelques instants, il paru distrait par la musique qui résonnait dans la pièce. Des gens se mettaient à danser. Il fit mine de les observer, mais était plutôt perdu dans ses pensées. Il finit par se tourner vers la jeune femme et lui tendit sa main.

- Vous voulez danser ?

Je levais les yeux de mon verre et le regarda sans vraiment le voir.
-Danser....
Un petit rire m'échappa.
-Danser oui. Mais ici, dans cet environnement où mes gestes sont sans cesse surveillés, je veux bien aller autre part si vous connaissez un autre endroit plus... libre dirais-je.
Je dis tout cela sur un ton assez bas pour ne pas qu'une oreille attentive puisse m'entendre.

Le jeune homme sembla réfléchir un court instant. Puis, il sourit et se leva. Il se pencha légèrement vers la demoiselle, pour murmurer, sûr que personne ne capterait ainsi leur conversation :

- Il y a bien les jardins... C'est assez grand pour s'y perdre, on ne nous y trouvera pas.

Il marqua une légère pose puis déclara :

- Il vaut mieux qu'on ne vous voit pas sortir avec moi. Partez devant, je vous rejoindrai.

Il savait qu'il passerait bien plus inaperçu que la demoiselle. Il avait ses propres techniques et disparaitrait aux yeux de la foule s'il le désirait, le temps de sortir. Ni vu ni connu.

Je sourais, finis mon verre et me leva.
-Ce fut un plaisir.
Je fis une petite révérence et parti en direction de la baie vitrée ouverte qui donnait sur les jardins. Je me rendis compte que je marchais d'un pas moins assuré qu'avant. Les verres sans doute....
Quand je fus dehors, m'enfonçais sous les haies du jardin mais je ne me retourna pas. Or, j'aurais peut etre dû car quelqu'un me suivait d'assez loin.

L'homme lui adressa un salut puis se retour à vers le bar, faisant comme s'il poursuivrait sa soirée seul. Pendant quelques instants, il resta ainsi, attendant que la demoiselle se rende aux jardins. Lorsqu'il vit, du coin de l'oeil, qu'elle avait franchit les portes, il patienta un peu puis se leva à son tour. Il ne lui fut pas difficile de se faufiler vers la porte, se déplaçant avec une telle grâce, une telle aisance parmi les gens, sans faire de bruit, sans accrocher qui que ce soit. Il glissait entre les gens.

Il atteignit finalement la porte, et sortit sans plus attendre. Il ne ttarda pas à noter la présence de la jeune femme plus loin, et se hâta d'aller vers elle, surtout question de se mettre plus vite à couvert derrière arbustes, buissons et plantes abondantes qui poussaient dans ce jardin colore, sublime.

Je sourit en pensant à ce début de soirée. Tout commençait si bien. Un garçon magnifique, un fiancé trop envahissant qui finissait par devenir un atout et une danse sous la lune. A ces pensées, je commençait à tournoyer sur moi même en rigolant et en me dirigeant vers un espace non couvert.

Surgissant subitement derrière elle, le jeune homme glissa un bras autour de sa taille et la tira doucement avec lui vers l'arrière, en riant un peu d'un air amusé.

- Doucement, mademoiselle. Il ne faudrait pas se livrer aux regards indiscrets... murmura-t-il simplement en l'entraînant à nouveau à couvert, vers le fond des jardins, planté de nombreux arbres majestueux.

Ainsi plus dans la pénombre, ils avaient encore moins de chance de se faire voir. Il la tint alors face à lui, en lui souriant, sa main dans la sienne. Elle n'était pas comme les autres. Elle lui plaisait beaucoup.

Je ne dis rien même si beaucoup depensées me trottaient dans la tête. Je me laissait tirer par lui et vers lui sans offrir de grande resistance. De plus, je sentais que c'était inutile.
Je levais donc les yeux vers lui, cherchant son regard et posant ma main libre sur son torse.
-A l'abri des regards indiscrets... pourquoi faire ? dis-je avec douceur et un note de sensualité dans la voix.

Il se rapprocha lentement d'elle, son visage pâle éclairé par la lumière argentée de la lune, ses yeux sombres rivés dans ceux de la jeune femme. Son sourire, fort énigmatique, semblait aussi amusé, et il se retrouva bien près d'elle. L'une de ses mains effleura délicatement la taille de la jeune femme, et il se pencha un peu vers elle.

- Ce que vous voudrez ... murmura-t-il d'une voix suave, son sourire s'élargissant.

Quelle femme délicieuse...

J'eus l'impression que mon coeur rattait un battement quand il prononçat cette phrase qui, semblait-il, était plein de sous-entendu. Je me mordis un coin de ma lèvre, ne répondant rien, mais penchant la tête de côté, mon regard ne pouvant désormais plus quitter les siens.

Le fait qu'elle penche ainsi la tête libéra son cou. Le jeune homme, soutenant son regard, se rapprocha de plus en plus. Puis, il enfouit son visage dans son cou, effleurant délicatement sa peau de ses lèvres, y déposant de légers baisers, une main sur sa taille et l'autre dans ses cheveux.

Lorsque Nick se pencha vers moi, son regard toujours braqué sur le mien, comme s'il percevait la moindre émotions qui me traversait, je fermai les yeux et attendit l'instant fatidique où il allait poser ses lèvres sur les miennes. J'attendais avec impatience de savourer son goût, son odeur. Qu'elle ne fut pas ma surprise en sentant un effleurement sur mon cou suivit de baisers posés de ci de là dans mon cou. Je poussais un soupir de contentement lorsqu'un bruit, assez lointain certes mais quand même assez proche pour me faire peur, me fit sursauter. Tout d'un coup, prenant en compte la situtation, moi et un inconnu, certe beau mais inconnu tout de même, je me reculais assez brusquement.
-Excusez moi. Je n'aurais pas du.... Je....
Je rougis et partais vite en direction du batimement.

Spoiler:

Nick se redressa dès que la demoiselle recula ainsi. Il s'était écarté tout comme elle, et ne fit pas un geste pour l'empêcher de lui échapper, la laissant tout bonnement partir sans dire un seul mot. Dès qu'elle fut un peu plus loin, il ricana et passa lentement sa langue sur ses lèvres. Son goût persistait sur ses lèvres... Quelle fille délicieuse, cette Elsa. Il ne se lasserait pas d'elle de sitôt...
S langue effleura une canine plus aiguisée que la normale, puis le sourire du garçon disparu. Il la reverrait bien assez tôt ... Il n'avait pas fini de s'amuser...

Il se détourna alors simplement, partant en quête de la source de ce bruit qui avait mit fin à ce court échange avec la demoiselle, et qui reportait donc à plus tard toute autre tentative avec elle.

Un autre craquement se fit entendre pas très loin de Nick et un juron étouffé fusa. Il les avait perdu et s'était lui même perdu dans cet immense jardin.

Quant à moi, je retournais dans la salle et Gédéon me ramena à la maison sans attendre le retour de cet inconnu qui s'était approprié sa fiancée.

Nick mit ses mains dans ses poches en marchant lentement vers la source de ce bruit. La personne qui se trouvait là était tout sauf discrète, n'importe qui l'entendrait facilement... et quand on espionne quelqu'un, le but est justement de ne PAS être entendu. Enfin.

Il prit tout son temps, sachant que, d'une manière où d'une autre, cette personne ne lui échapperait pas. Dès qu'il fut proche de l'endroit, il sourit et lâcha :

- Bouh !

Il avait avancé en direction d'un endroit où il avait cru appercevoir de la lumière mais se rendit compte au bout d'un moment qu'il s'était encore trompé. Il se tourna et se fut à ce moment là qu'il entendit un son tout à fait audible :
- Bouh !
Ce bruit lui fit prendre peur. Il s'arrêta, tout ses sens, enfin surtout la vue et l'ouïe, plus alerte.
-Qui est là ? dit-il d'une voix qui se voulait affirmée mais qu'il trouva plus chevrotante à cause de la peur qui suintait carrément de lui.

Le rire qui suivit la question du jeune homme était à faire froid dans le dos. Nick s'approcha de la source de cette voix, prenant un malin plaisir à ne pas camoufler son approche. Il voulait que l'individu l'entende approcher, et ce parfaitement. Lorsqu'il fut plus près, il déclara avec un sourire étrange :

- Ton pire cauchemar...

Il se tourna quand il entendit du bruit et vit un grande ombre noire. Immense, large et ténébreuse. En même temps, comment ne pas voir effrayant quelque chose qui nous effraye ? IL commança donc à reculer en trébuchant sur les bouts de bois qui jalonait sa marche arrière. Puis l'instinct de survie prit le dessus et il se mit à se retourner et à courir droit devant lui, ne regardant pas derrière et soufflant comme un boeuf.

Ses sens en éveil captaient la peur. Il s'en délectait en se passant la langue sur les lèvres, conscient qu'il participerait bientôt à une agréable course poursuite qui se terminerait évidemment en victoire pour lui. Qu'est-ce qu'il pouvait avoir envie de ça. Il ne pouvait laisser cette chance lui échapper.

Sa toute nouvelle proie s'élança dans le jardin à la course. Nick se fit un plaisir de le poursuivre avec rapidité. Il pourrait le re rattraper si facilement... Mais il préférait jouer avant. Il avançait proche, assez pour que le fuyard puisse sentir son souffle contre son cou. Puis, finalement lassé de ce petit jeu, il se jeta sur l'homme. Sans plus attendre, bien au couvert des arbres... il en fit son repas.