PV. Cricri =D

Nouveau regard noir. A croire que c'était une habitude avec lui. Mais Araki ne réagit pas mal cette fois-ci, se contentant d'une pichenette sur le front de Kaoru. Celui-ci sursauta, écarquillant les yeux d'un air indigné : il avait fait quoi là au juste ?
"Qu'est-ce que t'as pas compris dans tu me touches et je mets fin à tes jours. C'est pas compliqué l'jeune. Maintenant dégage avant que j'accomplisse mes paroles."
Kaoru porta sa main à son front en le frottant rageusement. C'était vexant ce genre de geste, vraiment, fichue pichenette. Mais Araki se contenta par la suite de retourner tout naturellement à sa place sans lui porter plus d'attention. Les élèves étaient tous tournés vers lui. Bah quoi, ils venaient de remarquer qu'il était idiot et bizarre ou y'avait un truc qui clochait au fond de la classe ? Araki remarqua bien évidemment tous ces regards, car il ne tarda pas à exprimer toute la délicatesse de ses pensées à cet instant :
"Je suis pas un spécimen en voie d'extinction alors arrêtez de me regarder comme ça."
Kaoru soupira d'un air perplexe. Nan, franchement, il avait pas beaucoup d'imagination. Mais les élèves détournèrent aussitôt leur attention de Araki, comme si le courant électrique que le rouquin avait sentit plus tôt venait de les traverser eux-même. Pff, pitoyables froussards ces humains. Kaoru secoua vigoureusement la tête et se dirigea sur-le-champ vers Araki, posant ses mains sur sa table d'un air décidé.
"Si tu veux "mettre fin à mes jours" fait-le maintenant, parce-que je compte pas m'arrêter de si tôt. Qu'est-ce que tu comprends pas dans "il faut que je te parle" ? Tu veux peut-être que j'ajoute "maintenant" ?"
Il plissa les yeux, bien décidé à ne pas lâcher l'affaire. Il avait trouvé quelque chose d'étrange et il devait l'élucider, et au plus vite.
"Peu m'importe si je passe pour un fou, si t'es vraiment c'que j'pense tu réagiras en connaissance de cause : il y a une dizaine d'année, une fail..."
Il se stoppa soudainement, comme si les mots étaient coincés dans sa gorge. Les traits tendus de son visage s’adoucirent et son regard prit à nouveau une teinte d'inquiétude. Il retira ses mains de la table de Araki et baissa la tête d'un air sombre.
"Non. Je dois pas en parler. C'est pas grave... D-désolé..."
Il détourna les yeux d'un air attristé, et se dirigea rapidement vers la sortie, marmonnant des insultes pour lui-même, tendu comme un ressort.

Araki regarda le garçon venir jusqu'à lui, levant les yeux au ciel lorsqu'il déposa ses mains sur le pupitre. Il se contenta de le regarder sans rien dire attendant qu'il fasse un quelconque mouvement. Il soupira à l'annonce de Kaoru, qu'il ne comptait pas le lâcher certainement jusqu'à temps qu'il obtienne ce qu'il voulait. Il se perdit un instant dans ses pensées, imaginant la façon dont il pourrait torturer le garçon, puisqu'il lui avait donné son accord pour mettre fin à ses jours. Il mit fin à ses songes sadiques lorsqu'il entendit ''il y a une dizaine d'années, une fail...'' Il fut surpris, se disant que ce n'était pas possible mais, cela ne paraissait pas dans son visage. Contrôlant sa réaction pour ne pas semer le doute dans la tête du rouquin, Araki attendit le reste de la phrase mais, elle ne vint jamais. Il observa ses traits changer soudainement et comprit qu'il ne tenait pas à continuer le petit entretient. Le mutant se leva une fois que le jeune homme partit, pour le rattraper un peu plus loin. Il ne comptait vraiment pas à le laisser filer comme ça. Oh que non! Un petit instant! Araki s'empara soudainement du poignet du rouquin, le tirant et l'obligeant à le suivre vers une autre direction.

-Tu te la fermes et tu me suis.

Ceci fut dit d'un ton sec et clair. On voyait bien que les paroles du garçon avaient eu l'effet désiré que celui-ci serait certainement bien bien content de celle d'Araki. Mais, il s'en fichait. Il devait régler ce petit conflit qu'il y avait. Il l'amena donc, le serrant fortement pour ne pas qu'il puisse fuir. Il sortit de l'école par la porte arrière et marcha en direction de la forêt. Il traversa celle-ci avant de laisser à découvert une sorte d'édifice abandonner caché par toute cette verdure et inconnue de la plupart des gens. Bref, c'était l'endroit idéal pour avoir la paix. Araki le savait bien qu'il n'y aurait aucune oreille indiscrète ici. Une fois arriver à destination, le mutant s'empara des deux poignets du garçon et le plaqua contre la clôture qui séparait l'édifice de la forêt. Ce qui était bien avec la clôture c'est qu'elle était orné de fils qu'il laissait passer quelques courants si jamais quelqu'un tentait de passer par-dessus celle-ci. Alors vous comprendrez pourquoi Araki était ici. Celui-ci immobilisa les poignets du jeune homme près de sa tête et rapprocha son visage de celui-ci. Il ne comptait pas lui faire du mal, juste lui montrer qu'il était dans une bien mauvaise position s'il comptait faire quoi que ce sois.

-Qu'est-ce que tu me veux....? Dit-il d'un ton lasse.

Il ne s'emblait pas trop dangereux en ce moment. Il était juste écoeurer de toute cette histoire et était franchement agacé que le sujet de la faille revienne sur le tapis. On pouvait voir que le regard, ainsi que son visage était sans expression, ne laissant aucune chance au rouquin de savoir ce qu'Araki comptait faire ou ce qu'il avait derrière la tête.

Kaoru eut à peine le temps d'avancer de quelques pas dans le couloir que soudainement quelque chose se referma sur son poignet. Il poussa un cri de surprise qui fut coupé lorsque Araki le tira soudain dans la direction opposée, lui ordonnant avec fermeté :
"Tu te la fermes et tu me suis."
Le rouquin déglutit avec difficulté. Qu'est-ce qu'il avait fait encore ? Quelle idée de vouloir parler de la faille à ce qui pouvait être un simple humain ? Il n'était qu'un imbécile décidément, quand bien même que Araki puisse être un mutant il ne serait d'aucune utilité de le confirmer. De toutes manières, il serait dans quelques heures hors de cet établissement de malheur et retournerait voir les autres... S'il survivait jusque là.
Où le menait-il ? Ils se retrouvèrent après un instant au dehors, déjà loin du monde, et pour ne rien arranger Araki le tira plus loin encore, entre les arbres, un peu plus loin dans la forêt, toujours plus loin de toute présence qui serait gênante. Et là où personne ne viendrait, uniquement là, Araki le plaqua contre une clôture, le retenant par les poignets. Kaoru ferma les yeux, craignant des représailles quant à ses précédentes actions.
"Qu'est-ce que tu me veux ?"
Le rouquin écarquilla les yeux. Ce ton las, cette phrase... Alors lui ne lui voulait rien ? Kaoru leva lentement les yeux vers lui, l'air intrigué. Sa gorge se serra. Il ne pouvait tout de même pas lui en parler, il n'avait pas le droit, ce n'était pas un risque à prendre. Il se mordit la lèvre inférieur, baissant la tête.
"J-je..."
Ses yeux se posèrent sur les fils barbelés. Des fils au travers duquel passait sans aucun doute un certain courant. Kaoru se figea un instant. Un courant... électrique ? Un rire nerveux lui échappa, un soupire qui devint bien vite des éclats de rires.
"Ahahah ! J'y crois pas, quel idiot !"
Il reposa un regard tout à fait détendu si ce n'était désinvolte et hautain sur Araki, un sourire carnassier sur le visage.
"C'est comme ça que t'es censé cacher ton identité peut-être ? Et après tu crois que je vais dire moi-même ce qu'il y a ? Allons, tu le sais très bien !"
Il reprit un air plus sombre, rebaissant les yeux sur ces fils barbelés. S'il ne répondait pas ou tentait de fuir, il était reparti pour une décharge, et ici il n'était pas bien avantagé. Il était loin d'être sur son terrain, c'était mauvais tout ça. Il cracha, agacé.
"Décidément, les humains t'ont bien influencé mon pauvre. T'es devenu faible. Où sont passé ta prestance et ta puissance ?"
Il releva légèrement les yeux vers lui, méfiant.
"Comment quelqu'un comme toi a pu penser venir vivre avec ces cafards ? Nous ne sommes pas faits pour vivre avec ces vermines. Nous ne sommes pas des humains, et nous ne le serons jamais, inutile de tenter de se faire passer pour ce qu'on n'est pas."
Il planta un regard cette fois-ci plus sur dans celui métallique de son interlocuteur, tentant de voir au travers de ce visage de marbre toujours aussi impassible et clos, en vain cela va de soi.
"Qu'est-ce qui a fait qu'une telle supériorité se soit enfuie ? Tu n'es plus bon qu'à servir de petite frappe ici, tu as beau leur faire peur, ce ne sont que des amuse-gueule écœurants..."
Kaoru sourit en coin, puis détourna les yeux pour regarder autour d'eux.
"Abandonner si vite n'est pas dans nos habitudes, si tu es devenu ainsi c'est volontaire... Pitoyable. Alors ? Que vas-tu faire maintenant ? Tu veux que je te parle de ce que tu sembles redouter ou tu vas me lâcher ?"

Araki écouta le jeune homme sans broncher, le laissant parler à sa guise sans le couper. Il ne répondit à aucune de ses questions, trouvant que c'était totalement inutile. Il se contenta de se laisser envahir par la colère, serrant encore plus l'emprise qu'il avait sur les poignets du garçon. Il ne redoutait absolument pas que cette faille revienne. De toute façon, il ne comptait pas la traverser de nouveau. Oui, les humains lui semblaient bien faible et étrange mais, il s'y était habitué depuis tout ce temps. Et puis le petit épisode de ''T'es devenu faible.'' le fit rire intérieurement. Oh que non. Il n'avait encore rien vu celui-là. Il n'avait pas vraiment besoin d'avoir de l'électricité à sa proximité pour produire un courant quelconque. C'était juste moins forçant et quand il y en avait près de lui. Pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple après tout. Toujours le visage aussi impassible, il serra encore un peu son emprise avant de sortir d'un ton fort colérique:

-Si j'ai volontairement atterri ici c'est parce que j'ai mes raisons crétin. Ton père n'est certainement à la tête du groupe des plus malfaisant des mutants. Et c'est pas une question d'abandon mais bien de choix.

Araki finit par desserrer son emprise et recula de quelque pas regardant ses mains qui avaient manqué de briser les poignets du rouquin. Il releva les yeux vers Kaoru laissant apparaitre une grande douleur dans ceux-ci et lâcha simplement:

-Tu peux pas comprendre.

Il se retourna alors s'enfonçant dans la forêt sans se retourner. Ce n'était pas qu'il redoutait la faille ou le sujet. C'est juste que tout ce qui rattachait cette histoire ou quoi que ce sois par rapport aux mutants lui fait rappeler de mauvais souvenir et c'est ce qu'il voulait éviter. Surtout ceux où son cher père Xorn s'amusait à le punir des choses qu'il avait mal faites. Quand ses os ne sont que métal et que c'est exactement la matière que son paternelle peut contrôler à sa guise, alors vous imaginer les souffrances qu'Araki aurait pu subir lors de ses corrections. C'est-à-dire un martyre inimaginable. Il était carrément le jouet de son père lorsque celui-ci ressentait une forte colère et trouvait toujours un moyen de mettre ça sur la faute d'Araki. Celui-ci d'ailleurs était incapable de se la fermer et se défendait sans cesse par ses mots. Alors son père s'occupait de lui faire comprendre qu'il ne devrait pas parler ainsi et qu'il devrait accepter le blâme sans rien dire. Bien entendu il a essayé à maintes reprises de s'enfuir de chez lui. Mais Xorn avait tellement de disciple qu'il finissait toujours par le retrouver. Son père refusait catégoriquement de le laisser s'enfuir. Il avait bien trop besoin de son fils et de la forte puissance que celui-ci avait. Bref, vous aurez compris que son père était celui que tout le monde rêvait d'avoir....-Veuillez notez le sarcasme dans cette phrase-. Alors même si l'ouverture revenait, il resterait ici. À moins que son père soit subitement décédé il n'y retournerait pas.

Ne désirant pas aller en cours, Araki s'installa dans un coin tranquille. Appuyer contre l'un des arbres qui étaient présents près de l'entrée de l'école, il ferma les yeux et croisa les bras derrière la tête. Il se concentra alors pour chasser les souvenirs qui avaient fait surface avec la petite scène de la forêt. Puis, la deuxième cloche sonna, signe que les classes avaient débuté. Les surveillants avaient quitté les lieux, et étaient maintenant à l'intérieur de l'édifice, se tenant certainement devant la porte pour ne pas qu'un élève sorte de là. Bref, Araki avait la paix et était seul. Enfin presque. Il entendit des pas et ouvra un oeil, observant le rouquin prendre place près de l'enceinte de l'établissement. Évidemment il ne comptait pas aller le voir. Fichu caractère étrange. Il savait bien que de toute façon, s'il allait le voir il ferait certainement comme les autres fois. C'est-à-dire, ricaner et lui dires des commentaires fort inutiles.
Araki referma alors ses yeux, se relaxant et attendant que la période finisse. Il entendit de nouveau pas mais, plus nombreux cette fois-ci. Il reconnut des voix et des craquements de jointures. Il n'eut pas besoin de se poser de questions, il savait que c'était le groupe de brutes agaçantes. Il ne fut pas étonné de les voir comme ça à l'extérieur. Ils manquaient souvent leurs cours ceux-là de toute façon. Il soupira ne comprenant franchement pas de tel agissement. Pourquoi restait-il à l'école si ce n'était que pour embêter les élèves? Il les trouva bien stupides. Il décida alors de rester là et d'observer la scène. Il se demanda comment le garçon comptait se défendre. Bon d'accord, ce n'était pas correct ce qu'il faisait. S'il le voulait et il savait pertinemment que le gamin n'aurait rien s'il intervenait. Enfin, c'est ce qu'il croyait. À moins que Kaoru décide de dévoiler da vraie nature de mutant. Mais, il ne pensait pas qu'il ferait une telle chose et qu'il agirait en ''humain'' si l'on veut. Araki eut le temps de réfléchir, le temps que le groupe s'approche du jeune homme et décida qu'il agirait seulement s'il trouvait que la situation en vaut la peine.

☼☼☼

Ils étaient une dizaine et se trouvaient maintenant devant le rouquin, l'entourant pour ne qu'il puisse pas fuir. Ils croisèrent leurs bras et le regardèrent d'un air fort hautin. L'un d'eux, certainement à la tête de la bande s'adressa alors à ses camarades, un large sourire aux lèvres.

-Et ben. On a finalement réussit à l'attraper le petit nouveau.

Il se pencha vers celui-ci, l'attrapant par le collet pour simplement le relever. Il le lâcha par la suite, n'ayant voulu que le mettre debout.

-J'espère que tu es au courant que tu vis dangereusement en restant seul dehors? Araki t'as pas averti de la façon dont on souhaite la bienvenue aux nouveaux? Et ben...On va lui montrer alors.

Ils firent craquer à nouveau leurs jointures en regardant le garçon et attendirent un moment, avec la ferme intention de certainement l'enfermer dans une case pour commencer. Alors ils ne mirent pas de temps avant d'entourer le jeune homme de plus près et l'un le prit sous les bras et mis une main devant la bouche pour l'empêcher de sortir un cri ou son quelconque. Deux autres s'occupèrent alors de maîtriser ses jambes.

Araki regarda la scène sans bouger et sans intérêt. Il écouta attentivement ce qui se passait sans broncher. Il fut bien étonné d'entendre les dernières paroles du garçon avant qu'on empêche celui-ci de dire quoi que ce soit. Venait-il vraiment de prononcer son nom? Mais pourquoi? Il avait remarqué sa présence alors? Le jeune mutant resta là un instant avant de se relever, soupirant. Une voix intérieure lui disait qu'il devrait intervenir tandis qu'un autre exprimait tout le contraire. Hésitant entre les deux, il se dirigea tout de même vers le lieu de l'intimidation d'un pas lent. C'est alors qu'il vit un intrus interagir avec les brutes et Kaoru. Celui-ci semblait bien le connaître d'ailleurs. Enfin, il l'avait nommé par son prénom alors...

☼☼☼

-Dégage

Le groupe se mit à rire, clairement amusé et avec la ferme intention de ne pas lâcher le rouquin.

-Ouais c'est ça. Dans tes rêves. J'espère que t'es au courant que les intrus non aucun droit de se promener sur une propriété d'une école dans laquelle ils n'y sont pas inscrit. Alors c'est plutôt à toi de dégager pauvre con.

Il eut un nouveau rire de la part des brutes et les membres qui n'étaient pas occupé avec le rouquin se chargèrent d'entourer le nouveau venu avec l'intention de lui faire regretter un peu ses paroles. C'est alors qu'Araki se dirigea directement vers le chef de la bande un regard fort sombre dans les yeux. Il n'était pas du tout en colère c'est juste que ses abrutis l'écoutaient plus vite quand il avait ce genre de regard. Il s'approcha alors du visage du chef de vraiment très près. C'était bien drôle maintenant car c'était plutôt Araki qui intimidait en ce moment.

-Je crois pas que tu aies choisi une bonne cible mon grand. Si j'étais toi, je m'arangerais pour le laisser tranquille.

Sur ce, son interlocuteur eut un rire nerveux et devint légèrement rouge. Il lâcha alors Kaoru et les autres firent de même. Ils y allèrent en douceur pour ne pas blesser le garçon et se reculèrent de celui-ci. Le chef fit alors un signe de tête à ses camarades et ils s'en allèrent en peu de temps. Araki retrouva alors son regard normal et se retourna vers la porte, ignorant les deux autres. Il n'avait décidément aucune de raison de rester ni rien à rajouter. Alors il entra donc dans l'école , se risquant un court regard derrière lui. Pourquoi avait-il fait cela? Pourquoi l'avait-il aidé? Pour la simple et bonne raison qu'il lui arrivait parfois d'avoir une conscience et une bonne. Et puis, il lui avait demandé son aide en quelque sorte en l'appelant ainsi. Au fur et a mesure qu'il y pensait, il commençait franchement à regretter son geste. Ce n'était pas dans ses habitudes d'agir comme ça, d'aider les victimes du groupe. Il ne savait pas ce qui lui avait prit ni pourquoi il avait agis ainsi. Il ne se comprenait pas lui-même.

Le groupe éclata de rire, arrachant un air blasé audit Akemi qui commençait déjà à jouer de ses doigts, retenant un sourire en coin.
"Ouais c'est ça. Dans tes rêves. J'espère que t'es au courant que les intrus n'ont aucun droit de se promener sur une propriété d'une école dans laquelle ils ne sont pas inscrits. Alors c'est plutôt à toi de dégager pauvre con.
-Bande de cons...", soupira le concerné d'un air désespéré pendant que les autres idiots se mettaient à rire une fois de plus.
Il releva un sourcil lorsque ceux qui ne retenaient pas Kaoru vinrent se placer autour de lui. Un large sourire se peignit sur son visage alors qu'il lâchait un rire sinistre.
"Moi qui cherchais des punchingball..."
Il s'apprêter à attraper le premier qui tenterait de le stopper pour leur faire regretter leurs gestes, mais quelqu'un d'autre parut. Il se figea, les yeux plissés... et les pupilles réduites en fentes.
"Je crois pas que tu aies choisi une bonne cible mon grand. Si j'étais toi, je m'arrangerais pour le laisser tranquille."
Kaoru écarquilla les yeux en le voyant. C'était bel et bien Araki qui s'était directement approché du chef de la bande. Ce dernier sembla soudainement se démonter, lâchant un rire nerveux, l'air presque honteux. Aïe, décidément Araki avait le chic pour produire cet effet sur n'importe qui. Kaoru sentit soudain toutes les mains qui le retenaient se détacher et vit les brutes s'éloigner prudemment, puis sur un signe du chef ils s'éloignèrent en un rien de temps. Akemi lâcha un rire.
"Plus rapide pour fuir que pour réagir. Dommage, j'aurais voulu voir ce que ça donnait."
Il tourna la tête vers le rouquin qui repartait déjà d'un pas pressé, à sa grande surprise. Kaoru se pressa de rejoindre Araki, l'attrapant soudainement par la manche juste avant qu'il ne rentre dans l'établissement.
"Araki !"
Il se stoppa, sans pour autant le lâcher. Baissant les yeux, il se mordit la lèvre inférieure d'un air gêné, un léger sourire flottant sur ses lèvres et le visage rougissant. Lorsqu'il releva la tête cependant, il avait pris plutôt un air triste et désolé.
"Merci. Et... Je te demande pardon... Pour tout à l'heure. Je ne comprend pas, c'est vrai... Moi j'ai jamais vraiment connu mon père de toutes façons... Mais..."
Il baissa encore la tête malgré ses efforts pour tenter de garder les yeux posés sur Araki, mais il se retrouva bien vite avec le regard rivé au sol, à balancer son poids d'un pied sur l'autre avec nervosité.
"Si... Si j'avais eu un père comme ça, moi aussi j'aurais tout fait pour partir..."
Il se gratta la nuque d'un air gêné en lâchant un nouveau rire nerveux.
"Connaissant... ma maladresse... je... serais parti sans faire... exprès..."
Il reprit un air triste, évitant de croiser le regard de Araki.
"Désolé..."

Il fut sorti de ses songes lorsqu'il sentit une main près de son poignet, tirant sur sa manche. Il s'arrêta alors, délaissant la porte et se retourna. Certain que le garçon était pour réagir de la même façon que les autres fois, qu'il était pour lui dire qu'il n'aurait pas dû s'en mêler ou quelque chose du genre, il fut surpris de voir cet air triste et désolé qui était accroché au visage du jeune homme. Au contraire de ses pensées, Kaoru le remercia et s'excusait pour le petit épisode dans la forêt. Mais, ce n'était pas vraiment de sa faute. Il n'avait pas à se faire pardonner. Il ne pouvait pas savoir qui était son père. Si seulement il savait...Il comprendrait encore mieux les raisons de sa fuite. Lorsque le rouquin se prononça sur sa maladresse il ne put s'empêcher d'afficher un petit sourire en coin. Mais l'effaça presque aussitôt. Il passa alors une main dans les cheveux du garçon, dans un geste de douceur avant de se prononcer.

-C'est pas grave.

Il ne rajouta rien de plus, n'étant pas habitué à recevoir des remerciments et des demandes de pardons. Il ne savait pas trop quoi dire ou quoi faire face à ce genre de situation. Il regarda alors au loin le nouveau venu, et reposa de nouveau son regard sur Kaoru. Il s'empara alors de la main qui retenait sa manche pour l'enlever doucement et se retourna vers la porte.

-Tu ferais peut-être mieux de retourner voir l'homme à la chemise rouge. Il a l'air de se demander ce que tu fais.

Il poussa alors la porte, entrant ainsi dans l'établissement. Bien entendu les surveillants ne mirent pas de temps avant de lui ordonner de retourner en cours. Ils pouvaient toujours rêver. Son intention était d'aller chercher ses choses pour retourner chez lui. Il ne restait pas beaucoup de temps avant la fin des cours de toute façon. Alors pourquoi rester.

Kaoru ferma les yeux, commençant à se tendre après avoir vu Araki faire un geste. Mais le geste en question fut d'une douceur insoupçonnée. Le rouquin entrouvrit un œil quand il sentit la main du jeune homme lui caresser les cheveux.
"C'est pas grave."
Kaoru parut aux premiers abords surpris mais finalement il se détendit, lui adressant un sourire doux. Définitivement, Araki n'était pas le genre de personne méchante qu'il avait pu imaginer. Bien que les humains soient plus cruels qu'il n'avait pu le penser. Araki releva la tête, regardant plus loin derrière Akemi qui avait croisé les bras derrière la tête d'un air perplexe. Il prit délicatement la main du rouquin pour l'en séparer de sa manche, se retournant vers la porte.
"Tu ferais peut-être mieux de retourner voir l'homme à la chemise rouge. Il a l'air de se demander ce que tu fais."
Le rouquin prit un air légèrement déçu mais finalement se retourna à son tour quand Araki fut rentré dans le bâtiment. Araki lâcha un soupire en le voyant revenir vers lui, mais s'abstint de tout commentaire en sentant un regard noir posé sur lui.
"C'était trop tôt, fit remarquer le rouquin.
-Le Kaoru que je connais n'a pas besoin de plus de temps pour abandonner un endroit plein d'humains, lâcha Akemi. Tu ne peux rien contre ça, tu es faible et c'est comme ça."
Il afficha un sourire en coin en enfonçant les mains dans les poches comme pour cacher le geste nerveux qu'il avait depuis que Araki était apparu pour retenir les humains de l'attraper à son tour.
"N'empêche que s'il n'était pas arrivé ton pote, j'aurais pu m'amuser à arracher le visage à ces stupides humains, depuis le temps que j'ai envie de faire ça.
-Et qu'on risque de se faire voir ? Même pas en rêve stupide boule de poils, ici c'est trop risqué pour toi."
Akemi prit un air outré, rentrant la tête dans les épaules.
"T'es pas sympa Kaoru-chan...
-J't'ai déjà dit de pas m'appeler comme ça !", cracha le rouquin.
Son interlocuteur releva les sourcils d'un air exaspéré, lâchant un soupire désespéré.
"Oui, bien sur, souffla-t-il. Si tu t'annonçais aussi quand c'est à ton tour.
-T'as qu'à être moins bête.
-Mais, coupa Akemi, là on a aussi besoin de Kaoru."
Il prit un air menaçant en attrapant le rouquin par le col.
"Pas de Mao."
Le rouquin éclata de rire, un rire dément. Il prit soudainement la main de Akemi pour la détacher de son col, le regard assassin.
"Écoute boule de poils, l'intimidation ça marche pas avec moi. J'vous laisse l'intellectuel, mais au moindre faux pas j'me barre et lui avec moi, alors soit plus prudent."
Akemi resta de marbre mais soupira, libérant sa main pour la renfoncer dans sa poche, l'air exaspéré.
"Qu'il en soit ainsi."
Le regard du rouquin s'adoucit aussitôt. Il adressa un sourire timide à son interlocuteur, le regard triste.
"Désolé.
-Pas grave, mais grouille-toi maintenant : on a encore trouvé quelque chose et on va avoir besoin de toi.
-De moi ?
-C'est toi le linguiste, ça se trouve pas à tous les coins de rues des mecs comme toi."
Kaoru hocha timidement la tête, laissant Akemi passer son bras par dessus ses épaules pour le tirer vers la sortie. Le rouquin le fit néanmoins se stopper juste avant qu'ils ne partent, lui lançant un regard méfiant.
"Tu savais, hein ?"
Akemi évita son regard, l'air désintéressé.
"Tu savais que je n'arriverai pas à m'en sortir dans un établissement humain.
-Tu es trop fragile Kaoru, tu n'arriveras à rien seul ici. Tu le sais très bien.
-Mais je n'étais pas seul."
Akemi se tourna soudainement vers lui, le soulevant par le col avec un regard assassin.
"Cette odeur... Alors ce type était vraiment un mutant..."
Kaoru manqua de laisser échapper un cri mais réussit à se retenir, forçant Akemi à lâcher le peu d'emprise qu'il avait sur sa chemise.
"Oui, siffla-t-il, qu'est-ce que ça peut te faire après tout ?
-Tu es naïf. Ne fait pas confiance à tout le monde, que tu le veuilles ou non tu étais seul ici."
Kaoru plissa les yeux, se retournant vers l'établissement d'un air vexé.
"Je n'étais pas seul. De toutes manières je ne reviendrais pas ici, alors c'est pas la peine de vouloir me faire changer d'avis."

Araki mit un temps avant de sortir du secteur des casiers, son sac sur l'épaule. Il pensa brièvement à un moyen de sortir de l'école sans se faire stopper par les surveillants et décida d'opter pour la manière la plus simple. C'est-à-dire l'ignorance. Il marcha donc en direction de la porte sans porter une quelconque attention au personnel de l'école qui l'avertissait de ne pas sortir, qu'il écoperait d'une retenue et blah blah blah. Le mutant sorti tout de même de l'établissement. Il vit au loin les deux autres toujours encore au même endroit. Ils n'étaient pas parti ceux-là? Araki marcha d'un pas lent vers eux, pour la simple raison qu'il devait passer par là et non parce qu'il tenait à leur parler. Il entendit donc la conversation à partir de ''Mais je n'étais pas seul.'' Voyant la réaction d'Akemi, Araki décida de s'arrêter juste pour entendre la réponse de l'autre. Oh, il ne semblait pas apprécier le fait que lui aussi était un mutant. Et alors? Ça change absolument rien qu'il en soit un ou pas non? Enfin, Araki continua de marcher, toujours vers la même direction en écoutant la conversation qu'entretenaient les deux autres en même temps. Lorsqu'il fut assez près de ceux-ci, il s'arrêta un court instant, se retournant vers Akemi. Il leva alors sa main, puis deux doigts.

-Tu sais clairement pas compter toi. Un plus une est égale à deux. Alors non, il n'était pas seul.

Araki regarda le rouquin, comprenant que c'était la dernière fois qu'il le verrait. Alors il l'observa de ses yeux froids et eut un léger haussement d'épaules.

-Puisque tu ne reviendras pas. Bonne chance alors.

Sur ce, il continua son chemin trouvant un peu dommage que le garçon disparaisse. Il se retrouverait de nouveau le seul mutant dans le secteur. Parmi ce tas d'humains innocents. Il ne se le cacherait pas, il préférait les mutants aux humains et le jeune homme en était un. Alors il se sentait moins...Comme un intrus si l'on veut. Malgré le fait que cela faisait un moment qu'il était sur terre il s'était toujours senti ainsi. Mais bon, il finirait par si habituer. Ça prendrais du temps par contre.

Kaoru sursauta lorsque ses yeux tombèrent soudainement sur Araki. Que faisait-il hors de l'établissement lui aussi ? Sac sur l'épaule, le jeune homme avançait distraitement. Il s'arrêta cependant à leur hauteur, se tournant vers Akemi. Celui-ci plissa les yeux, le regard menaçant. Il ne bougea pas d'un poil, pas même quand Araki leva la main en découvrant deux doigts.
"Tu sais clairement pas compter toi. Un plus un égal à deux. Alors non, il n'était pas seul."
Akemi lâcha un soupire hautain, adressant un regard appuyé à Kaoru pour lui indiquer de se taire. Mais le rouquin ignora l'avertissement, observant avec curiosité Araki. Celui-ci le toisait de son regard glacial, ce profond regard qui semblait fait de métal froid. Il haussa alors les épaules.
"Puisque tu ne reviendras pas. Bonne chance alors."
Kaoru baissa la tête en murmurant un merci discret, un sourire un coin. Il garda les yeux rivés au sol quand le jeune homme passa à côté de lui pour poursuivre son chemin. Akemi passa son bras autour des épaules du rouquin pour le tirer dans la direction opposée.
"Oublie-le.
-C'est déjà fait, rétorqua Kaoru. Je ne veux pas m'attacher à quelque chose ici... Ils sont... trop cruels."
Akemi eut un sourire en coin :
"Les humains ne méritent pas d'être..."

Ainsi que l'avait prédit Kaoru, il ne revint pas le lendemain, ni même le jour suivant. Il avait rejoint son groupe et travaillait comme il pouvait pour les aider, bien qu'il n'était en définitive pas bien utile. Il se contentait de traduire quelques textes qui se révélaient inutiles, et restait enfermé à ne rien faire. Malgré tout, il ne parvenait pas à détacher ses pensées de ce jour-là qu'il avait passé auprès des humains. Il ne les aimait pas, il avait trop souffert en leur présence. Mais il avait sentit des regrets en y allant. Il pensait encore à sa vie avant la faille.
"Où tu vas ?"
Kaoru releva la tête, découvrant derrière lui une jeune femme aux cheveux courts et blonds qui le toisait d'un regard froid. Il lui sourit timidement, arrangeant sa chemise d'un geste discret.
"Je vais prendre l'air. Essaie de retenir Akemi pendant ce temps-là, je ne parviens jamais à respirer quand il est dans les parages.
-Soit prudent, souffla la jeune femme en se replongeant dans son livre. C'est parce que tu es maladroit qu'il est toujours derrière toi."
Le rouquin hocha légèrement la tête et se retourna, sortant du studio avec un soupire las. Pour la première fois depuis qu'il était revenu de sa tentative d'intégration chez les humains il pouvait enfin sortir. Bon, il avait fallu qu'il attende que Akemi ait le dos tourné pour cela, et l'après-midi était plus que bien avancé, c'était même plutôt proche du soir. Mais finalement il pouvait enfin être un peu seul. Il ralentit le pas en passant devant l'établissement scolaire, l'air perplexe.
"... Araki a réussit à s'intégrer lui..."

Remarquant l'absence de Kaoru durant les deux jours suivants, Araki se fit à l'idée qu'il ne reviendrait vraiment pas, qu'il était parti pour de bon. Alors il continua tout simplement ses cours et sa vie sans plus se poser de questions. Il retrouva bien vite ses habitudes d'expression impassible ainsi que son regard glacial. Kaoru avait été le seul à le faire rire et minimement sourire. Aussi, à le rendre fort colérique et ce plus d'une fois. Bref, ce jeune rouquin avait réussi à le sortir un peu de son expression si habituelle. Les brutes n'avaient jamais tenté quoi que ce soit contre le mutant pour lui faire payer la sorte d'humiliation qu'ils avaient subie. Araki n'avait rien dit, ne s'était aucunement vanté de les avoir fait fuir. C'est pour cette raison qu'il regagna le respect de ceux-ci. Imaginez-vous...Un seul élève contre dix, pouvoir les faire fuir à sa guise. Ils parraiteraient vraiment faible en tout cas. De toute façon, ce n'était pas le genre d'Araki de se comporter ainsi, de se vanter.

Araki revenait d'un bureau de poste lorsqu'il vit le rouquin, marcher devant l'école. Lui, il passait souvent par ce chemin pour se rendre jusqu'à sa demeure. Mais Kaoru? Que faisait-il là? Il habitait près lui aussi ou...? Le mutant continua sa marche mais, d'un pas plus
rapide pour pouvoir rattraper le garçon. Cependant, il prit soin de ne pas faire de bruit pour le simple plaisir de le faire sursauter. Après quelque temps, il finit par atteindre sa cible, déposant une main sur l'épaule du jeune homme. Il put entendre juste avant les dires de celui-ci, comme quoi il avait réussi à s'intégrer.

-Oui mais, ça se fait pas en criant ciseaux.....Qu'est-ce que tu fais ici?

Kaoru soupira en baissant la tête, s'apprêtant à poursuivre sa route, quand alors une main se posa sur son épaule, lui arrachant un cri de surprise. Il fit volte-face, l'air totalement terrifié, mais son regard prit des teintes de surprise quand il reconnu ce nouveau-venu.
"Oui mais, ça se fait pas en criant ciseaux... Qu'est-ce que tu fais ici ?
-A-Araki-san !"
Le rouquin afficha un léger sourire gêné, s'inclinant très légèrement en signe de salut. Il hésita longuement, se grattant la nuque avec un rire nerveux et parlant d'une petite voix :
"Euh... Je... Je pensais pas... Te revoir... Je... Tu..."
Il déglutit avec difficulté, relevant la tête vers lui avec un léger sourire.
"Je prenais l'air. Les hu... Les humains sont bêtes et mé... méchants, mais les mutants sont... Op-oppressants..."
Il baissa à nouveau la tête, les yeux rivés au sol, s'empressant d'ajouter en begayant :
"P-p-pas toi, é-évidemment..."
Il lâcha un nouveau rire sans pour autant relevé la tête, tendu comme un ressort, à croire que ces derniers jours n'avaient pas arrangé son caractère de froussard nerveux en quelques sortes.
"E... Et toi, tu faisais quoi euh... ici... à cette heure ?"

Araki ne put s'empêcher d'afficher un sourire à cette réaction. Hehe, il avait réussi à le faire sursauter. Quoique ce ne soit pas vraiment compliqué. N'importe qui aurait eu cette réaction, surtout à une heure pareille. Il n'y avait pas grand monde dans les rues en ce moment. Surtout pas devant cette école. Le mutant lâcha donc l'épaule du garçon lorsque celui-ci se retourna, perdant son sourire peu à peu. Il l'écouta bégayer autant, ne comprenant toujours pas pourquoi il faisait de même. Bon, il le trouvait peut-être toujours aussi intimidant ou il avait peut-être froid aussi...Cependant la première option était bien plus plausible que la seconde.

-J'habite proche de l'école alors...C'est normal que tu me revoies si tu passes par ici.

Il leva alors sa main, montrant une lettre dans celle-ci. Il avait reçu un courrier important alors il devait bien aller le chercher. Il regarda celle-ci un instant, ne comprenant pas trop de quoi il pouvait bien s'agir. L'adresse était écrite à la main et cela n'était certainement pas une lettre du gouvernement ou un truc du genre. Il reposa son regard sur le rouquin. Agitant légèrement l'enveloppe.

-J'avais du courrier à aller chercher...M'enfin.

Il se pencha légèrement vers le jeune homme tapotant doucement sa tête de sa main puis, commença alors à avancer tranquillement. Il se retourna pour adresser quelques mots à Kaoru:

-Bon ben...Bye alors.

Et continua son chemin droit devant. Il reporta la lettre devant ses yeux, se demandant qui avait bien pu lui écrire et pourquoi l'avait-il classé de courrier important...

Kaoru loucha d'un air quelque peu vexé en remarquant les restes d'un sourire sur le visage de Araki. Il ne s'était pas imaginé à dire vrai à quel point il avait l'air ridicule parfois d'avoir si facilement peur, mais d'un autre côté les gens ne changeaient pas en deux jours.
"J'habite près de l'école alors... C'est normal que tu me revoies si tu passes par ici", expliqua Araki.
Le rouquin hocha doucement la tête, l'air quelque peu interrogatif mais un peu plus rassuré. Un léger sourire se dessina sur son visage quand il pensa au fait que peut-être il le reverrai plus souvent si Akemi le lâchait un peu, quoi qu'il faille à chaque fois trouver un moment où il était occupé à autre chose ce qui était plutôt rare pour une brute pareille qui avait plus Kaoru en tête qu'autre chose. Araki releva la main, dévoilant une enveloppe sur laquelle les coordonnées étaient écrites à la main de manière très formelle.
"J'avais du courrier à aller chercher... M'enfin."
Toujours aussi imprécis dans ses dires visiblement. Kaoru se tendit un peu quand le jeune homme leva sa main pour lui flatter le crâne, puis rougit légèrement en ramenant ses mains sur ses cheveux d'un air un peu gêné comme d'habitude. Araki reprit donc naturellement son chemin, se tournant brièvement vers lui pour lui pour lui annoncer sur ce :
"Bon ben... Bye alors."
Puis il reprit droit devant lui sans plus attendre. Kaoru retira ses mains de sur son crâne d'un air interrogateur et hésitant. Il n'avait pas vraiment le cœur encore à traîner seul dans les rues, et encore moins à rentrer tout de suite savant que si Akemi avait remarqué son absence il se ferait sacrément bien disputer. C'était rare puisqu'il ne sortait jamais en temps normal, mais il avait déjà eu assez d'une ou deux tentatives pour savoir qu'une fois de plus sans doutes il le regretterai les deux ou trois jours suivants et resterai enfermé dans sa chambre à ne rien dire, bref il était décidément trop sensible et il commençait à plus craindre cette partie de lui que Akemi lui-même parfois à force.
"Attends, Araki !"
Il se pressa de le rejoindre d'un pas assez clopin-clopant - il faut dire que maladroit comme il l'était il préférait faire trop de pas que pas assez pour éviter de tomber - et s'arrêta à sa hauteur en prenant un air se voulant gentil et polit mais qui tournait une fois de plus plus à la nervosité qu'autre chose...
"Je... Euh... Peux faire un bout de chemin avec toi ? Je..."
Il prit une grande inspiration et faisant son plus beau sourire avec l'innocence d'un enfant déclara tout naturellement :
"J'aime bien être avec toi, j'aimerai mieux te connaître."

Araki détourna son attention de l'enveloppe, portant attention à la voix derrière lui. Il ralentit alors le pas, permettant ainsi au rouquin de l'attraper un peu plus rapidement. Il était curieux de savoir ce que celui-ci lui voulait, certainement lui poser une question quelconque, sans plus. Il garda alors le même rythme de marche, lorsque le garçon réussit à l'atteindre. Il le regarda alors, toujours aussi nerveux. Il fut alors surpris du type de question de Kaoru, laissant apparaître expression. Il aimait bien sa compagnie? Il l'avait plaqué contre un mur, une clôture et lui avait parlé tout sauf gentiment... Bref, il n'avait pas vraiment démontrer un quelconque signe de gentillesse envers ce garçon. Peut-être était-ce parce qu'il l'avait aidé avec la bande de brutes.

-Ben... Oui. Si tu veux.

Il ne savait pas trop quoi répondre de plus, un peu déstabilisée par les paroles du jeune homme. Il n'était pas vraiment habitué à entendre ce genre de chose de la part de qui que ce soit. Se rendant compte que sa dernière phrase sonnait un peu désintéressée il décida de rajouter qu'une simple phrase, gros effort de sa part. Lui qui n'était pas très très bavard et qui développait rarement ses dires. Il disait toujours le minimum, ne trouvant jamais l'utilité d'en dire plus. Alors imaginez lorsqu'il fait des oraux l'ennui qu'il peut ressentir en parlant autant.

-Alors... C'est comment ton truc de mutant...?

Pour la première fois depuis qu'il le connaissait - du moins aussi loin que le lui permettait sa mémoire à l'instant - Kaoru vit Araki prendre une expression de surprise évidente. Le rouquin afficha un sourire forcé, commençant à songer à faire demi-tour et s'éclipser discrètement de peur de se faire rejeter. Cela aurait pu paraître normal, ils se connaissaient évidemment à peine. Mais Araki reprit plutôt vite consistance pour finalement lui répondre, à sa grande surprise tout à fait positivement et avec un évidence déconcertante.
"Ben... Oui. Si tu veux."
Kaoru sourit de plus belle, cette fois-ci rassuré et quelque peu plus heureux de pouvoir profiter, enfin, d'une bonne compagnie. Pour certains, mieux vaut être seul que mal accompagnée. Pour Kaoru, la première solution n'existait pas et la seconde ne lui semblait pas bien différente d'une bonne compagnie, du moment que c'était une compagnie tout court tout allait bien. Ou du moins il le pensait, puisqu'il était incapable de toutes manières de savoir s'il avait déjà vécu une mauvaise compagnie ou une bonne. Araki le tira de ses pensées, se décidant enfin à engager la conversation à la surprise du rouquin.
"Alors... C'est comment ton truc de mutant...?"
Kaoru releva la tête vers Araki d'un air perplexe. Ses capacités ? Il baissa la tête d'un air légèrement sombre et quelque peu consterné à l'idée de parler de cela, mais se refusant à le laisser sur une absence de réponse il se lança tout de même dans quelques explications qu'il craignait quelque peu.
"Mon truc de mutant hein... C'est difficile à... expliquer..."
Il releva la tête, regardant devant lui d'un air distrait et un peu attristé, réfléchissant par où commencer avant de commencer d'une voix d'abord hésitante mais qui au fil du discours se faisait plus sure, puisque parler était peut-être une des seules chose qui l'aidait à se détendre.
"Eh bien... Cela dépend à qui tu le demandes... Enfin... Tu as peut-être dû un peu le comprendre... quoi que si je me souviens bien tu avais parlé de bipolarité, hein ? La bipolarité est une chose, mais j'aurais encore préféré que ce soit cela plutôt que ce que j'ai vraiment. J'ai jamais vraiment compris, certains me disaient que c'était de la schizophrénie, d'autres non. J'ai finis par me perdre dans tout ça, alors j'ai accepté la première idée et l'ai appelé Mao. En quelques sortes, je suis un des seuls à pouvoir le contenir..."
Il porta sa main à son cou d'un air plus tendu, une légère grimace sur le visage, mais poursuivit d'une voix un peu plus fébrile :
"Une de mes amies, qui habite avec nous, pense que c'est un mutant sans corps en quelques sortes. Elle avait trouvé un moyen de le faire passer d'un corps à l'autre, le soucis c'est comment réagit le corps qui reçoit. Du coup, j'ai préféré le garder plutôt que de voir les autres souffrir."
Il sursauta, relevant des yeux désolés vers Araki.
"Enfin, ça ne doit pas d'intéresser j'imagine..."
Kaoru sourit nerveusement, le regard toujours un peu triste.
"En définitive, je suis juste capable de servir de réceptacle. Du reste, je peux éventuellement traduire tous textes, quelle qu'en soit la langue ou les caractères. C'est pour ça qu'on me considère un peu comme le linguiste du groupe."
Il baissa la tête pour regarder ses pieds tout en marchant, l'air perplexe.
"Enfin, ce n'est pas bien utile pour le moment en somme... Mao est bien plus utile avec ses..."
Il secoua vigoureusement la tête, laissant sa phrase en suspend.
"Je m'égare encore, laisse tomber. Et toi, donc, c'est en rapport avec l'électricité, c'est ça ?", fit-il en reportant ses yeux sur Araki d'un air plus doux et détendu.

Araki ne l'interrompit aucunement l'écoutant attentivement, analysant les paroles du garçon. C'était compliquer son truc. Donc, s'il avait bien comprit Kaoru pouvoir traduire n'importe quel texte. Et un autre mutant, sois Mao vivait dans son corps. Donc, ils étaient deux. Mais, il pourrait se débarrasser de Mao en le transférant dans un autre corps. Ah misère de misère. C'est compliqué tout ça. Tout en écoutant le reste de son récit, Araki tenta de penser ce que le jeune homme pouvait vivre. Ça devait franchement être une sorte d'enfer tout ça. Il n'imaginait pas que quelqu'un d'autre puisse vivre en lui et le contrôler en quelque sorte. Il était fort d'endurer tout cela. Puis, le rouquin arrêta sa phrase, ne la continuant pas et embarqua plutôt sur d'autres mots. Mais laaah...Il enviait envie de le savoir lui ce que Mao pouvait faire. Il décida qu'il lui poserait la question après lui avoir répondu.

-Heu ouais. Ça et autres choses. Pour commencer, ben j'ai pas d'os si on veut. J'ai un squelette mais il n'est fait que de métal. Alors c'est carrément impossible que je me casse quelque chose. C'est plutôt la personne qui ose me frapper qui se casse de quoi. Et puis, je suis comme ça parce que le métal est un conducteur d'électricité alors je ne ressens rien. Et puis pour ce qui est de l'électricité je la contrôle mais, je peux aussi en créer avec rien. C'est juste que c'est plus facile quand il y en a près. C'est parce que... Je suis paresseux, que j'utilise toujours des sources proches. Je suis bon exemple de la loi du moindre effort.

Araki marque une pause, étonné de tous ces mots qui venait de sortir de sa bouche. Habituellement il n'aurait répondu que : Mon squelette n'est que métal et je peux contrôler et créer de l'électricité. Mais là, il avait bien développé et cela ne l'avait pas pas ennuyé du tout, et ne lui avait pas demandé de grand effort. C'était tout simplement sorti tout seul.

-T'es au courant que tu es le seul qui à réussi à me faire parler autant...?

Il regarda le jeune homme lui tapotant les cheveux d'une main. Il ne savait pas trop pourquoi mais il aimait bien faire ce geste au garçon. Enfin si, il le savait un peu. Il la trouvait douce sa chevelure alors passer sa main dedans n'était pas désagréable du tout.
Et puis, il se laissait faire alors...

-Et qu'est-ce qu'il fait Mao? C'est quoi ses heu... Capacités?

Araki écouta le rouquin avec attention, sans l'interrompre à un seul instant, sans sembler se disperser. Lorsque Kaoru avança une question plutôt quelconque, il répondit naturellement... Assez naturellement pour surprendre son jeune interlocuteur.
"Euh ouais. Ça et autre chose. Pour commencer, ben j'ai pas d'os si on veut. J'ai un squelette mais il n'est fait que de métal. Alors c'est carrément impossible que je me casse quelque chose. C'est plutôt la personne qui ose me frapper qui se casse de quoi. Et puis, je suis comme ça parce que le métal est un conducteur d'électricité alors je ne ressens rien. Et puis pour ce qui est de l'électricité je la contrôle, mais je peux aussi en créer avec rien. C'est juste que c'est plus facile quand il y en a près. C'est parce que... Je suis paresseux, que j'utilise toujours des sources proches. Je suis bon exemple de la loi du moindre effort."
Kaoru cligna des yeux, d'abord surpris d'obtenir tant d'information d'une simple question, surtout de la part d'Araki, mais un sourire se dessina sur son visage quand celui-ci confirma qu'il était paresseux, arrachant finalement un rire au rouquin.
"T'es au courant que tu es le seul qui a réussi à me faire parler autant... ?", finit par faire remarquer Araki.
Le rouquin fit mine de paraître surpris même s'il ne l'était pas vraiment après avoir fait face à une personne si taciturne. Il lâcha un nouveau rire un peu plus nerveux quand Araki passa sa main dans ses cheveux, un sourire détendu finissant par s'étirer sur ses lèvres. Sourire qui disparu à la question qui suivit :
"Et qu'est-ce qu'il fait Mao ? C'est quoi ses euh... Capacités ?"
Kaoru se figea, les yeux écarquillés, silencieux. Après quelques secondes, il se mit à trembler comme une feuille, déglutissant avec difficulté, mais secoua vigoureusement la tête pour se remettre les idées en place, reprenant le chemin en serrant ses bras croisés comme s'il avait froid, l'air craintif.
"Mao... est un poison à lui tout seul. Un égratignure, une goutte de sang, un contact, et son adversaire peut se trouver à sa merci... Brûlures à l'acide, liquéfaction des organes internes, suffocations... Et encore, je crois ne pas tous les connaître. C'est pour ça que..."
Il déglutit à nouveau avec difficulté, hésitant longuement, comme s'il avait peur que le concerné les écoute, bien que cela n'aurait en rien pense-t-il posé problème. Il craignait juste d'en parler, sans aucune hésitation il aurait pu affirmer qu'il était un froussard, après tout c'était un peu le cas. Il secoua légèrement la tête de manière négative, comme pour répondre à une question silencieuse qu'il avait pu se poser.
"C'est pour ça que je suis peut-être le seul à pouvoir supporter sa présence. Mais... M..."
Il retint des larmes, prenant un air apeuré.
"Il fait ça pour le plaisir... Il choisi sa cible, choisi son poison... Ça l'amuse... Quand il tue, c'est comme s'il jouait à un jeu, comme un enfant qui aurait trouvé quelque chose de nouveau pour s'occuper, pour s'amuser... J'ai..."
Il retint sa respiration, faisant mine de s'ébrouer pour se remettre à nouveau les idées en place, puis soupira longuement en reprenant d'une vois un cran plus détendue :
"Je suis terrifié en réalité, les autres pensent que je suis courageux mais je ne songe qu'à me terrer le plus loin possible des autres pour ne plus jamais ressentir ça..."

Suite aux paroles du garçon, Araki se mit à jouer avec son arcade sourcilière, geste qu'il faisait lorsqu'il était pensif. Il se dit qu'effectivement, le jeune homme pouvait certainement être le seul à supporter ce Mao. Donc logiquement, il comprenait n'importe quel texte mais aussi, aucun poison ne l'affectait. Sinon, il serait déjà mort non? Alors il n'avait qu'à trouver quelqu'un qui avait la même capacité que lui pour transférer le mutant dans un autre corps. Araki le savait bien que d'autres mutants pouvaient supporter n'importe quel poison. Ils étaient rares, mais ils existaient. Cependant, il n'était pas certain que l'un d'entre eux ait atterrit sur cette terre. Le ténébreux finit par lâcher son piercing, retournant son regard sur Kaoru.

-Ça sert à rien de faire ça, s'enfuir. Il partira pas plus si tu t'éloignes des autres. Il va toujours rester dans ton corps tant que tu ne t'en débarrasse pas. Et puis... Tu ne devrais pas être terrifié. Mao ne te tuera pas. Il a besoin de toi pour vivre. Ben de ton corps en fait.

Araki finit par reposer son regard devant lui, toujours un peu penseur. Il savait bien ce genre d'information, qu'un mutant sans corps ne pouvait vivre, utiliser ses capacités. Il devait pour cela trouver une personne qui voudrait bien partager son corps, ou bien il y entrait tout simplement. À quelque part ça sert à quelque chose d'avoir un père diabolique. Il peut vous apprendre beaucoup de choses sur le monde des mutants, sur les grades différents, les " pouvoirs " que ceux-ci avaient, etc. Araki finit par repenser aux dires du rouquin, que peut importe le contact, le plus minime soit-il, la victime de Mao serait à sa merci. Mais qu'en était-il de Kaoru?

-Hum..Si jamais il te prend l'envie de me mordre pendant que tu es toi et non Mao... Je vais avoir du poison dans le corps quand même? Ou bien... Tu dois être Mao pour que le poison fasse effet?

Il était curieux de savoir si le jeune homme était totalement intouchable ou si il était possible d'avoir un quelconque échange avec lui sans risquer sa vie.

Araki réfléchit un moment à ce que venait de lui dire Kaoru. Il faut dire que le rouquin ne souhaitait pas plus approfondir sur ce plan, sa crainte de Mao était plutôt particulière, au point qu'il ne voulait pas même en parler de peur que quelque chose advienne. Cependant, il se força à se détendre un peu pendant ce silence, respirant doucement, les yeux rivés sur le bout de ses chaussures.
"Ça sert à rien de faire ça, déclara Araki, s'enfuir. Il partira pas plus si tu t'éloignes des autres. Il va toujours rester dans ton corps tant que tu ne t'en débarrasse pas. Et puis... Tu ne devrais pas être terrifié. Mao ne te tuera pas. Il a besoin de toi pour vivre. Ben de ton corps en fait."
Kaoru hocha lentement la tête jusqu'à cette dernière phrase où cette fois-ci il releva un air ahuris vers Araki. Eh non, ne l'imaginez pas imbécile non plus, plutôt facile à surprendre. Un sourire nerveux qui cachait très mal une énorme envie d'éclater de rire vint s’agripper à ses lèvres pincées.
"Tu as une étrange manière d'expliquer ça... Ça laisse euh... Perplexe et, euh... Confus ?"
Il laissa finalement échapper un rire en se répétant cette dernière phrase qui, il faut le dire, prêtait un peu à confusion même venant de Araki. Il faut dire aussi que Kaoru n'était peut-être pas tout à fait innocent ; si ? Il sourit, rassuré et calmé, comme si Maro venait de s'éloigner. Mais d'un autre côté il avait l'impression sur le coup de s'être mal expliqué sur sa crainte de cet autre lui. Il laissa cependant Araki reprendre la parole.
"Hum... Si jamais il te prend l'envie de me mordre pendant que tu es toi et non Mao... Je vais avoir du poison dans le corps quand même ? Ou bien... Tu dois être Mao pour que le poison fasse effet ?"
Le rouquin releva un regard curieux vers Araki, assez intrigué par cette question. Est-ce qu'il avait besoin que ce soit Mao qui morde pour transmettre le poison ? Il sourit, l'air amusé, relevant doucement un doigt avec lequel il tâta la joue de Araki avec un air amusé.
"Tu t'inquiètes ?"
Il glissa son doigt brièvement au coin des lèvres de Araki et retira aussitôt sa mère, prenant un air chaleureux et se voulant rassurant.
"Si je le pouvais vraiment, utiliser le pouvoir de Mao, ce contact aurait pu t'empoisonner. Mais ce n'est pas le cas, il ne s'est rien passé et même en attendant il ne se passera rien."
Il leva les yeux vers le ciel d'un air pensif, un vague sourire flottant sur le visage.
"Je ne suis pas Mao, et Mao n'est pas moi. Mais lui, il peut décider quand il veut de donner ou non son poison."
Kaoru baissa la tête, ses yeux cherchant sur les mains de Araki une sorte de preuve, puis finalement prit la main qu'il avait mordu quelques temps plutôt, hésitant un peu sur l'endroit où il l'avait fait.
"Tu te rappelles, dans les couloirs, quand tu as utilisé l'électricité pour me déstabiliser ? Enfin, "me", c'est beaucoup dire. C'était Mao à cet instant qui t'avait plaqué au mur. Mais quelques minutes avant, tu l'avais tenu par la mâchoire et il t'a mordu."
Il lâcha la main, plantant ses yeux dans ceux métallique de son interlocuteur d'un air plus sérieux et perplexe.
"Oh, pas bien fort, mais les pores de la peau sont des passages suffisant pour son poison malheureusement. S'il avait voulu, il t'aurait tué à ce moment-là."
Il rabaissa les yeux vers ses chaussures, l'air hésitant.
"Alors soit il a choisit le mauvais poison, soit il n'a pas voulu t'empoisonner. Et c'est bien rare pour lui, il se serait pas gêné avec un humain ou même avec Akemi qu'il connaît pourtant assez bien. Il a peut-être ses raisons, mais il est trop têtu et mauvais pour se permettre de les donner. S'il venait à les dévoiler, c'est qu'il n'aurait vraiment pas d'autre choix, où qu'il est tombé sur la tête."
Il soupira, son regard devenant plus sombre.
"Ce n'est pas le fait d'être prêt d'éventuelles victimes qui me fait fuir, de toutes manières il y en aura toujours partout où j'irai. Mais je veux éviter de me retrouver à tuer, même si c'est l’œuvre de Mao. Je ne veux pas perdre des proches..."

Sentant quelque chose se rapprocher de son visage, Araki regarda le rouquin du coin de l'oeil. Il laissa le jeune homme faire, glisser son doigt jusqu'à la commissure de ses lèvres. S'il s'inquiétait? Non, pas du tout. C'est juste qu'il tenait à sa vie et qu'il éviterait un prochain contacte s'il en était ainsi. Si Kaoru pouvait tuer d'une simple morsure ou toucher. Il lâcha un simple "Hum" à la réponse garçon, sachant maintenant de quel type de mutant était ce Mao. Il était fort en tout cas, certainement. Puisqu'un simple toucher pouvait tuer. Il devait donc faire vachement attention. On ne sait jamais lorsque ce Mao voudrait sortir ou apparaîtrait subitement.

-Je ne suis pas Mao, et Mao n'est pas moi. Mais lui, il peut décider quand il veut de donner ou non son poison.
-Donc... Tu ne peux pas contrôler ses apparitions. Il surgit quand bon lui semble...

Araki parut surpris en sentant une main s'emparer de la sienne. Il se retourna alors vers le rouquin avec une expression qui voulait dire: ''mais qu'est-ce que tu fais...?''. Puis, il comprit en entendant les paroles qui suivaient. Il retrouva alors son air impassible, se rappelant de l'événement dans les couloirs. Une fois sa main libre de nouveau, il observa l'endroit où Mao avait mordu, même s'il ne restait plus grand-chose de la marque. Il soupira, se rendant compte qu'il aurait pu mourir là. Mais heureusement pour lui, il n'avait pas décidé de l'empoisonner. Pourquoi? Il ne le saurait jamais mais, il s'en fichait un peu. En autant qu'il soit en vie.

-Hum. Ouais. Je comprends mieux maintenant le sens du pourquoi tu veux t'éloigner des autres...

Araki releva la tête, observant les alentours et se rendit compte qu'ils approchaient de sa demeure, de son appartement. Alors il arrêta de marcher. Il déposa une main sur sa nuque, se retournant vers Kaoru.

-Tu fais quoi là...? Tu retournes dans ton repère de mutant ou...

Araki garda un moment les yeux posés sur la légère marque de morsure, silencieux, sans doutes une fois de plus perdu dans ses pensées sous le regard attentif du rouquin.
"Hum. Ouais. Je comprends mieux maintenant le sens du pourquoi tu veux t'éloigner des autres...
-Bien dommage que ce soit impossible", soupira Kaoru en hochant doucement la tête.
Il releva la tête lorsque Araki stoppa sa marche pour, tout en passant une main derrière sa nuque d'un air distrait, se tourner vers lui et lui demander simplement :
"Tu fais quoi là... ? Tu retournes dans ton repère du mutant ou..."
Kaoru cligna lentement des yeux, observant la présente rue d'un air plutôt distraut, puis adressant un sourire doux et innocent à Araki demanda d'une voix moqueuse et amusé :
"Ou quoi ?"
Il lâcha un petit rire en souriant de plus belle, l'air plus détendu qu'à l'accoutumé.
"Je n'ai pas vraiment envie pour le moment d'y retourner, je sais qu'après j'aurais encore du mal à sortir seul, Akemi s'inquiète bien trop pour moi. Je vais encore profiter un peu de ma liberté en attendant qu'il me retrouve."
Il baissa la tête en ajoutant plus bas, comme pour lui-même :
"Même si je ne sais pas où aller..."
Puis relevant à nouveau vers le ciel d'un air distrait, il lâcha un long soupire, s'adossant doucement à un mur avec un moue plutôt perplexe.
"C'est pas très innovant les vues ici, mais c'est plus calme. Je vais sans doutes traîner dans les environs. En tous cas merci de m'avoir permi de marcher un peu avec toi."
Il rabaissa les yeux sur Araki, un grand sourire d'enfant sur le visage, arrangeant d'un petit geste ses lunettes qui étaient retombées sur le bout de son nez.
"Ça fait plaisir de savoir qu'il y a des gens comme toi, et pas juste des mutants trop nerveux comme Akemi ou des humains stupides comme ces brutes que tu as repoussé. Encore merci, pour tout..."