Caliieee <3

Ce n'était pas bon. Pas bon du tout. J'avais besoin de plus de temps, et surtout, besoin d'un peu d'air. J'étouffais dans cette pièce. Mon rôle n'était pas du tout confortable et j'étais mal. Je détestais ce sentiment de faiblesse. Non, je devais faire quelque chose.

Je suis quelqu'un de différent. Je n'ai aucune honte à l'avouer. En fait, cette différence fait partie de moi, et c'est comme ça que je vis le mieux. J'aime ce que je suis, ce que je fais. Je ne me verrais pas être comme un de ces autres jeunes adultes irresponsables qui vivent une vie normale. Une fois qu'on a goûté au plaisir excitant de tenir une arme à feu dans ses mains et d'avoir juridiction de vie ou de mort sur les gens, la vie normale perd tout intérêt. Ça n'arrive pas à la cheville de ce que je fais. Je suis Mike. Et j'ai une double identité.

D'un côté, je suis le jeune homme parfait et bien normal. J'ai pas l'air complètement malade et cinglé, juste tout à fait correct et sympathique. Je vis une vie comme tout le monde, et sort avec des, hum... amis. Pour éviter trop de soupçons. Je suis... Plutôt beau gosse, oui. Avec des cheveux courts juste un peu en bataille, ébouriffés par le vent. C'est sexy. J'ai des yeux bleus pétant, vous savez, comme les beaux acteurs de cinéma. Et une peau juste assez bronzée en permanence. Ajoutez à ça des muscles suffisamment développés et voilà le tout. Disons que c'est un physique avantageur, parfois. On sait jamais sur qui on peut tomber, dans mon boulot.

Car de l'autre côté, je suis quelqu'un de complètement débile. Je tue des gens, et j'aime ça. C'est fou pas vrai ? Je sais. Sentir le métal froid de mon revolver entre mes mains qui ne tremblent pas une seule seconde, c'est ce que j'aime le plus. Sentir la montée de l'adrénaline qui se propage dans les veines et accélère les battements du coeur, crée une sorte d'euphorie. Je suis accro à ces sensations. À faire du mal. C'est mal, je sais. Et je m'en fiche. Il m'arrive de repérer des victimes bien à l'avance et de jouer avec elles. Comme avec cet homme avec qui je suis en train de dîner tranquillement, dans un petit restaurant charmant. Je me joue de lui. C'est aussi une part très intéressante.

Cependant, un truc clochait aujourd'hui. C'était trop bondé et j'étouffais, avec le regard perçant de l'homme posé sur moi. J'ignore totalement ce que c'était, je n'avais jamais ressentit ce genre de chose avant. Je me levai soudainement, prétextant un petit tour aux toilettes. Il me fallait de l'air, un peu de solitude. En poussant la porte de celle des hommes, je compris que ce n'était pas là que je trouverais ce que je cherchais. Après un court soupir, je me résignai à entrer dans les toilettes des femmes. Il n'y avait personne, c'était parfait. Je m'appuyai sur le comptoir et observai mon reflet dans le miroir. J'avais quelques légers étourdissements...
Par réflexe, je glissai ma main sous ma veste pour tâter mon arme. Aujourd'hui, elle ne m'était d'aucun secours pour calmer ces sensations désagréables dans mon corps. D'habitude, si j'étais nerveux, la sentir me calmait. Mais cette fois, c'était autre chose. Et alors je compris.

Je fouillai brièvement dans ma poche, trouvant mon paquet de cigarette. Un peu fébrile tout à coup - je sais, un rien pour parfois m'énerver - j'en tirai une du paquet et l'allumai bien vite. Dès la première bouffée, mon corps se calma d'un coup. Après quelques-uns, j'allais déjà totalement mieux. Je m'assis sur le comptoir, souriant. J'avais l'air con, là. Assit dans les toilettes des filles en train de fumer une clope. M'ouais. Charmant tableau. En souhaitant juste que personne ne rentre... Ahah.

(Hum... Alors voilà, j'ai fais un mélange de plein de trucs, j'arrivais pas à choisir le contexte XD Alors c'est resto/toilette des femmes/double identité =D Mon gars c'est comme un débile mental mwahah XD)

- N’oublie pas ma chérie, nous sommes attendus pour 7h30 ce soir.

J’éteignis – un peu trop fort – ma messagerie vocal et jetai mon portable sur le divan en me remettant à chercher désespérément mes chaussures, ce qui n’aurais pas été si compliqué si il n’y avait pas une trentaine de boites éparpillées dans mon salon. J’étais en fait emménagée depuis près de 3 semaines, mais par manque de temps, presque rien n’était encore à sa place. Mes longs cheveux blonds étaient encore humides de la douche rapide que j’avais prise en arrivant, alors que j’étais déjà plusieurs minutes, si ce n’était pas heures en retard.

Il faut dire que c’était souvent comme ça depuis quelque semaine, alors qu’en fait ce n’était que la vie d’adulte qui commençait, et laisser moi vous dire que ça donne un coup. Disons que je n’étais pas encore tout à fait adaptée.

Mon portable résonnait dans la pièce, je l’ignorais.

J’arrêtai quelque secondes devant le miroir de la salle de bain pour replacer mes cheveux, parfaire certaine boucles rebelles et attraper ma trousse au passage, puis mon sac à main et mes chaussures, pour finalement sortir en un coup de vent. Mine de rien, Je venais sans aucun doute de briser un certain record de vitesse.

En chemin vers le restaurant je risquai de causer environ 3 accidents, mais par miracle sans aucune contravention. Ce devait être mon jour de chance. Ma théorie fut malheureusement contredite lorsque je du chercher un stationnement pendant des lustre pour finalement suivre un couple jusqu'à leur voiture et prendre leur place de manière honteusement évidente.

J’entrai rapidement à l’intérieur, évitant le regard opressant de ma mère et embrassai mes parents, saluant plusieurs ami et famille au passage, et à peine étais-je assise que je me relevai en vitesse me rapellant que je j’avais prévu ajuster mon maquillage une fois rendu, pour cause de manque de temps.

- Eum.. je reviens.. dis-je discrètement pour excuser ma sortie de table

- Ma puce..c’est que tu viens tout juste d’arriver… fit ma mère avec un sourire coincé et faussement sincère

Voila maintenant plusieurs années que ma mère et moi ne nous entendions plus. Longue histoire courte, mon père lui avait peut-être pardonnée l’affaire qu’elle avait eue avec un autre homme, mais je n’étais pas aussi dupe. Tout ça ajouté au fait que je ne connaissais aucune personne aussi manipulatrice et superficiel qu’elle. Mon but de vie était de ne jamais y ressembler.

Je lui souri de la même manière sans toutefois répondre, attrapai mon sac à main et quitta la table en direction des toilettes. Je respirai profondément en poussant la porte, tentant de sortir ma mère de ma tête. Je fermai mes yeux un moment pour effacer toute pensé négative à son propos, strictement pour le bien de mon père. je posai mon sac sur le contoir de a salle de main en rouvrant finalement mes yeux pour me regarder dans le miroir.

- AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH.

Je posai une main sur ma bouche pour atténuer mon cri et ouvris grand les yeux en me retournant. J’étais pourtant persuadée avoir choisi la bonne porte.. Encore un peu remuée j’ouvris lentement la porte, regardai l’enseigne apposer dessus, la refermât et fixa le jeune homme du regard. J’avais raison, c’est bon à savoir.

Je passai ma main dans les airs pour dispersé la fumée et l’odeur de sa cigarette. S’il y a bien une odeur que je déteste, c’est celle la. N’était-il pas aussi au courant que c’était interdit à l’intérieur? Je le regardai de haut en bas sentant son regard sur moi. Vu son allure, il le savait probablement. Il avait un air extrêmement mystérieux. Je posai un regard un peu plus long sur ses yeux bleu, ils avaient une autre teinte que les miens, un peu plus unique…

Lorsqu’il souri, une sorte de sentiment rassurant m’apparu, je m’imaginais rapidement que c’était sans doute pourquoi il semblait si sur de lui. Mais j’ai toujours été rapide à juger les gens.

Je redressai mes épaules, replaça ma robe correctement et le fixa en gardant le silence pendant un cours instant.

- J’imagine qu’il y a une explication toute à fait intéressante pour ta présence ici dis-je en coupant cours aux politesses habituelles.

Je haussai les sourcils en hochant vaguement la tête, l'air de réfléchir pour moi-même en murmurant des "très bien". Puis, je plantai mon regard fixement dans le sien et mit ma main gauche dans ma poche.

- Alors nous en sommes déjà rendus là. Très bien... L'explication est bien simple. En fait, il s'agit seulement du trop grand nombre de personnes dans les toilettes masculines, ne me permettant pas de m'isoler pendant quelques instants le temps de fumer une clope ou deux.

Je passais en quelques instants d'une personnalité à une autre, c'en était presque effrayant. Je pouvais avoir l'air tellement normal, quoi que doté d'un charme assez extraordinaire, ou avoir l'air un peu sauté sur les bords. Mais bon, j'ai l'habitude de me faire juger. Je me caressai distraitement le menton, pensif.

- J'avoue être encore étonné que personne ne se soit précipité suite à ton cri alarmant. J'en ai moi-même été renversé.

Je souris, parlant très bien de ma chute en bas du comptoir.

- Mais c'est là une bonne chose. Sinon... On pourrait me trouver un peu... bizarre ? Haha~

Ce n’est pas comme s’il en faut beaucoup pour le trouver bizarre. C’est quoi cette manière de parler en énigmes? Je reculai un peu en le regardant toujours, puis lui fis dos en me retournant vers le miroir, sortant mon mascara de ma trousse.

- J’ai toujours des réactions un peu inapproprié suite à la surprise ou la peur, je cri facilement disons. Avouais-je en commençant à réappliquer mon maquillage sans pourtant cesser de le regarder à travers le reflet du miroir.

J’aurais passé un commentaire quant à sa présence ici, mais franchement, ce n’est pas comme si ça me regardais, alors je laissai tomber. J’étais encore un peu trop concentrée sur ses yeux. Pas que j’avais une certaine obsession sur les yeux des gens, bien au contraire ça me laissait majoritairement indifférente, mais son regard contenait tellement d’éléments contraires que je ne pouvais m’en empêcher.

Je restai en silence toutefois,me contentant de finir d'ajuster mon maquillage, c'était après tout la raison de ma présence ici.

Je restai immobile derrière elle de longues secondes. Très longues. Puis enfin, je poussai un soupire et me rassit sur le comptoir. Certes, elle avait eu l'air de me regarder étrangement, et elle devait me trouver déjà pas très bien dans ma tête, mais elle ne faisait aucun commentaire. Ni sur moi, ni sur ma présence ici. Elle... m'intriguait.

- C'est tout ? Pas de... répliques, de cris pour me mettre à la porte ?

Ah voilà. Je ne comprenais plus rien à la situation. Mais bon. Je glissai machinalement ma main dans ma chemise pour tâter mon fusil, trouvant le contact rassurant. Ça me permettait en quelque sorte de réfléchir.

- Tu vas parler à quelqu'un de cette rencontre ? C'est qu'en fait, je dois t'avouer un truc...

Je me rapprochai d'elle et me glissai dans son dos, me penchant pour approcher mes lèvres de son oreille. Pendant ce temps, je ne lâchais pas ses yeux, faisant prolonger le contact visuel. Je la fixais directement, par l'intermédiaire du miroir, tout en murmurant:

- En vrai, je suis un tueur en série recherché par la police. Mais chuuut... C'est un secret.

Pardon? Je rompis nos regards un instant, mon corps se raidit et je me retournai pour lui faire face. Mon visage était maintenant très près du sien, cette étrange proximité me poussait à ne pas avoir peur. Je replongeai mes yeux dans les siens, les scrutant à la recherche de quelconque traces de danger. Je reculai un peu, comme par réflexe.

- Vraiment? Murmurais-je

J’étais déchirée entre partir à courir sans jamais m’arrêter, ou bien lui rire en plein visage. Je restai toutefois tranquille, le fixant de nouveau. Il était à la fois étrange et mystérieux, mais je n’arrivais pas à imaginer qu’il pouvait être aussi dangereux. J’aurais du partir, je le sais. Toute ma tête me criait de m’enfuir, de ne prendre aucune chance que ce soit faux, que rien ne justifiait de tels propos, pas même une mauvaise blague, mais je restais immobile.

Je ne pouvais partir. J’étais beaucoup trop intriguée, beaucoup trop curieuse, beaucoup trop absorbé par le mystère qu’il propageait.

Son air troublé me faisait sourire. Et c'était un sourire à faire froid dans le dos. Il était un brin moqueur, et légèrement sadique. Mais en fait, je m'amusais en silence de sa réaction, attendant qu'elle dise quelque chose. Et ses paroles ne se firent pas vraiment attendre. Alors qu'elle scrutait mon regard, elle me demanda si c'était vrai. Mon sourire n'en fut qu'accentué.

- Non. C'est une blague. Haha~ ^^

Je secouai la tête et me penchai un peu vers elle avec un ton confidentiel, faisant mine de regarder autour de moi comme pour voir si une quelconque personne nous espionnait.

- Je ne suis pas un tueur en série, non... Je suis un agent double. Et tuer est mon plaisir personnel. C'est comme... Mon péché mignon.

Suite à ces mots, je me détournai et me rapprochai de la petite fenêtre. Me sortant une nouvelle cigarette, je la coinçai entre mes lèvres et l'allumai, en tirant une première bouffée. Voilà de retour l'air normal, banal, d'un jeune homme comme les autres. Je prenais plaisir à leur donner la vérité toute crue dans le visage. Parce qu'ils ne me croyaient pas, ou me prenaient pour un fou qui raconte des salades. Pourtant, c'était vrai. Ahah. Et si l'envie m'en prenait, je pouvais sortir mon revolver, viser la tête et l'éliminer en deux temps trois mouvements, cette demoiselle.

J’avais de la difficulté à discerné s’il se moquait de moi et me racontait n’importe quoi, ou s’il était simplement cinglé. Bien sur, j’avais déjà vu ça dans les films, des tueurs à gages, des agents double et tout le tralala, et je n’étais pas assez naïve pour pensée qu’il n’y avait pas de magouille de se genre dans la vrai vie, mais pourquoi en parlerait-il? N’étais-ce supposé être un secret? Une profession secrète, et il le dirait à n’importe qui? Pourquoi?

Je sorti de mes pensée lorsqu’une odeur me vient au nez. Ah non. Pas une autre cigarette. Je me rapprochai de lui et de derrière lui attrapai la cigarette de ses mains pour l’éteindre sur le sol.

- Je déteste cette odeur. Dis-je d’un ton sec.

Je restai un peu sous le choc par après. Je n’avais pas eu peur. Pourquoi n’avais-je pas peur? Pourquoi venais-je de lui arracher sa cigarette des mains? Je reculai une fois de plus, mais n’affichai aucune marque de peur sur mon visage.

J'étais perdu dans mes pensées, un peu dans la lune. Alors que je m'apprêtais à prendre une seconde bouffée, j'eus l'impression qu'on se rapprochait vivement de moi. C'était la jeune fille, c'était évident. Je haussai les sourcils en la sentant me prendre la cigarette des mains, comme ça, et l'éteindre au sol sous mes yeux. Ce fut d'abor un air embêté qui apparu sur mon visage. Puis, je me tournai lentement vers elle, qui n'affichait même pas une mine effrayée. Mon visage prit des traits inexpressifs. D'un coup, sans prévenir, je levai la main droite, mes doigts placés pour former un fusil, et la pointai avec. Je fis ensuite mine de tirer.

- Pow.

Je restai quelques instants dans la même position, puis abaissai ma main et fixai mes yeux bleus dans ceux de la jeune fille.

- Si j'étais vraiment tout ce que je viens de te raconter, soit un meurtrier ou un agent quelconque, tu serais morte à l'heure actuelle.

Je me rapprochai un peu d'elle, jetant un regard désolé à ma cigarette éteinte et écrasée. Est-ce qu'elle savait combien ça coûte, ça, au moins !? Elle aurait pu attendre que j'en ai pris plus d'une bouffée, non mais quel gaspillage ! Soupirant, je l'observai avec un air sérieux, un brin autoritaire.

- N'agis pas imprudemment, simple conseil comme cela.

Froncer mes sourcils me vint instinctivement en le regardant faire semblant de me tirer. Okay? Peut-être c’était moi qui étais trop fermée d’esprit, mais jouer à déchiffrer ce qu’il disait ne me plaisait pas. S’il pouvait s’exprimer normalement aussi.

Je le fixai attentivement, comme on ne cessaient de faire depuis le début. Il était beau, charmant même. Il semblait un peu plus âgé que moi, mais pas tant que ça. Je ne savais plus trop croire pour être honnête, et j’avais aucune idée pourquoi je restais la à discuter. Je brisai nos regards soudainement, me rapprochant de la sortie tranquillement.

- Je dois y aller. Dis-je simplement avant d’ouvrir la porte et de sortir de la salle de bain.

- Ça tombe bien, moi aussi. J'ai un homme d'affaire à éliminer... Hum, je veux dire... À convaincre. Héhé~

Je mis une main sur la porte pour qu'elle ne la referme pas, et sortit tout juste derrière elle. Je pris quand même le temps de lui adresser un sourire, et la saluai en employant son nom, malgré qu'elle ne me l'ai jamais dit. Je retournai ensuite tranquillement à la table où l'homme m'attendait, bien installé. Je m'excusai brièvement pour cet incident, prétendant avoir rencontré quelqu'un que je connaissais, expliquant ainsi le fait que ça ait été un peu plus long. Nos plats étaient arrivés, on commença à manger en discutant. Je l'avais déjà dans ma poche, c'était gagné. Je n'aurais aucun mal à trouver le bon moment pour me débarasser de lui, sans attirer aucun soupçons. Et cette fille, installée à la table juste à côté... Il fallait que je la revois. Elle m'intriguait bien trop pour laisser filer une occasion pareille.

- Ma chérie, comment va Ethan?

Comment aurait-il pu connaitre mon nom? Je ne me rappelais pas l’avoir mentionné… Je fixais la table ou il était tranquillement installé du coin de l’œil tout en faignant de m’intéresser à la discussion qui comme d’habitude devait tournée autour de ma mère.

- Emma?

Il y a quand même des milliers de prénoms possibles, comment aurait-il pu trouver le bon du premier coup? À moins qu’il m’espionne? Peut-être était-il réellement dangereux, ou alors super important pour avoir accès au registre de toute la planète, sauf que ça lui demanderait une mémorisation incroyable….

- EMMA?!

Oups? Je me retournai vers ma mère qui me mitraillait de son regard impatient. Quoi encore?

- Mm. Désolé j’étais... dans la lune... m’excusais-je alors que tous les regards de la table étaient maintenant rivés sur moi.
- Ma chérie, je te demandais simplement comment allait Ethan… fit-elle avec un sourire innocemment hypocrite

Bien entendu qu’elle se réjouissait de l’humiliation.

- J’en sais rien.
- Comment ça tu n’en sais rien? fit-elle d'une voix aigue

Et voila, laissez donc la troisième guerre mondiale débuter.

- Maman, je t’ai dis il y à 3 semaines qu’Ethan et moi avions rompus. finis-je par ajouter simplement

Et comme prévu, je passai les 15 minutes suivantes à me faire dire à quel point Ethan était si merveilleux et que j’avais foutu en l’air mon futur parfait et blah blah blah. Si cette soirée pouvait finir au plus vite

Elle se questionnait, oh qu'elle se questionnait. Je ne l'observais que brièvement, du coin de l'oeil, mais je sentais son regard fixé sur moi depuis que nous avions regagné nos places et je devinais sans mal l'état dans lequel elle devait être actuellement. Je crois surtout qu'elle devait se demander qui était ce drôle de type qui connaissait son nom et squattait les toilettes des filles, en plus de dire des débilités. Haha parfait, j'avais réussis à l'intriguer ! Bon. Si on revenait à ma proie ? Monsieur travaillait le lendemain jusqu'à 18h, puis il sortait du bureau. Je l'avais invité à me rejoindre à 18h15 devant le bar au coin de la rue, ce qui impliquerait qu'il sortirait à pieds et emprunterait une petite ruelle pour faire plus rapide et arriver à l'heure. Monsieur détestait être en retard, ne serais-ce qu'une seule petite minute. Voilà pourquoi j'en déduisais qu'il emprunterait cette ruelle, qui serait la dernière chose qu'il verrait avant sa mort. Ou alors ce serait le canon de mon revolver pointé entre ses deux yeux, mes iris bleus emplis d'envie fixés sur son visage tout en sueur... Pow. À terre, le monsieur.

La conversation m'ennuyait. J'avais obtenu tout ce que je voulais comme renseignements, et ne portait plus vraiment attention à mon petit monsieur. Celui-ci se racla la gorge, se permettant de lâcher un "On ne trouverait pas quelqu'un de son goût, par hasard ? " en voyant que mon regard errait vers la table d'à côté, se posant à intervalle régulier sur la charmante Emma. Perspicace mon cher. À cette remarque, je ne répondis que par un sourire énigmatique, qui fit rire le bonhomme.

- Je commence à être fatigué moi… Au fait Paul, on se voit encore dimanche pour notre tournoi de golf, non? Fit un collège de mon père en se levant de table.

Oh merci mon dieu. Enfin. J’ai bien cru que ça ne finirait jamais. Bien que je n’avais pas suivit la moitié des conversations – j’étais occupée à pensé à autre chose – la soirée avait été interminable. Je jetai un dernier regard à la table d’à côté avant de me lever à mon tour pour me diriger hors du restaurant. Je ne pouvais m’empêcher d’être un peu déçue de savoir que je ne le reverrais sans doute jamais. Ça n’aurait pas du m’affecter autant, mais le mystère autour du jeune homme m’intriguait beaucoup trop pour que je puisse penser à quoi que ce soit d'autre...

- Emma, tu nous appelles pour nous dire que tu es bien arrivée? me fis promettre mon père avant d’embarquer dans sa voiture.

Depuis que nous n’habitions plus sous le même toit, mon père s’inquiétait beaucoup à mon sujet, ce qui était un peu énervant pour tout avouer mais c’est quand même – MERDE! Mon sac à main. J’avais du l’oublier à l’intérieur.

Et le fameux sac à main avait fini par atterir, inévitablement, entre mes mains. Je le tournais dans tous les sens avec un air fortement intrigué. Le regard de l'homme était toujours posé sur moi, et il se demandait vraiment ce que je faisais. Lorsque je finis par mettre la main sur un téléphone portable, je m'en emparai et le tournai dans tous les sens, essayant d'en trouver le numéro, pour pouvoir le noter. L'homme comprit que notre souper était terminé, et se leva, laissant l'argent sur la table pour payer la facture.

- Bon eh bien... À la prochaine.
- Oui. Bien sûr. Et merci beaucoup, ce souper fut des plus agréables.

Il me sourit et sortit tranquillement. Ne restait plus que moi, avec le sac dans les mains. Je pourrais peut-être le lui rapporter une prochaine fois ? Après tout, j'avais maintenant son numéro, je pourrais la retracer facilement et lui rapporter le sac à main... Ou tout simplement me dépêcher un peu et espérer la retrouver dehors avant qu'elle ne parte. Je pris donc la direction de la sortie, affichant mon plus beau sourire. Emma. Héhé, jolie Emma...

Super! Comment j’étais supposée rentrer chez moi sans mes clés? Et bien entendu ce genre de chose n'arrive à moi. Je soupirai en revenant rapidement sur mes pas pour retraverser le stationnement en entier. pitié faite qu’il soit encore la.

- Aïe! Laissais-je échapper en fonçant dans quelque chose.

Enfin, plutôt quelqu’un. Le même quelqu’un qui était en possession de mon sac à main.

-Oh! Salut.

Je frottai ma tête légèrement, comme une complète idiote.

Je laissai un court rire m'échapper lorsque la demoiselle à qui appartenait le sac me fonça dedans près de la porte. Décidément, je n'arrêtais pas de la surprendre aujourd'hui. D'abord dans les toilettes, puis maintenant elle me fonçait dessus de plein fouet... Avec un sourire, je brandis le sac.

- Bonjour. J'ai trouvé ça, j'allais te le ramener. Seulement, tu as été plus rapide que moi sur ce coup-là.

Oui, il n'avait pas à aller jusqu'à elle, elle était elle-même venue à lui. Il lui tendit le sac, passant son bras autour de ses épaules et l'entraînant lentement à l'extérieur.

- Le destin voulait que nos chemins se croisent à nouveau. J'en avais la certitude... Mais, qui aurait cru que ce serait si tôt, hum ?

Oh seigneur. Je replaçai mon sac sur mon épaule lentement, puis sorti les clés de ma voiture.

-Oh. Merci.

Je figeai un peu à son contact. Pas que c’était déplaisant, seulement il devait lui manquer la notion d’espace personnel. Encore plus avec des inconnus. Je m’éloignai un peu en reprenant le chemin de ma voiture mais finit par m’arrêter sec en me retournant vers lui.

- Emma dis-je ne tendant ma main dans sa direction. Mais tu le sais déjà apparemment, ajoutais-je tranquillement.

Je la regardai se défaire doucement de mon bras pour s'éloigner un peu, se dirigeant vers sa voiture. Je m'arrêtai en pleine marche, juste un peu avant elle, et pu la voir figer d'un coup pour se tourner ensuite vers moi. Malgré moi, un sourire étira mes lèvres. Voilà tout. C'était prévisible. J'aurais pu compter les secondes. Évidemment, qu'elle ne pouvait pas partir comme ça d'un coup en me laissant là. Le contraire m'aurait franchement étonné. Quoi qu'avec tout ce que j'ai avalé ce soir, et peut-être quelques gouttes de vin de trop, mon esprit de déduction aurait pu en être embrouillé. ... Hum, non, qu'est-ce que je raconte. C'est pratiquement impossible.
Je m'emparai de la main qu'elle tendait vers moi, la serrant. Ma poigne était solide, plutôt forte, mais pas désagréable au contraire. C'était chaleureux. Mais je ne donnais pas la main mollement, ça c'était pour les faibles.

- Hum, oui... répondis-je simplement au fait que je connaissais déjà son prénom. Je suis Mike. Enchanté.

J’acquiesçai de la tête en retirant ma main, puis levai mon regard vers le sien. Je n’avais jamais fixé une personne dans les yeux aussi souvent que ce soir.

- Je eum.. commençais-je puis m’interrompu un instant, un détail me revenant en tête. Comment sais-tu mon nom? Demandais-je finalement.

Pour toute autre personne, la situation paraîtrait étrange au plus au point. D’abord rencontrer un homme dans la toilette des femmes, puis sa façon mystérieuse de parler, ensuite le fait qu’il connaisse mon nom, puis mon irrépressible envi de me perdre dans ses yeux à tout instant. Bon j’avoue que raconter comme ça, même moi je trouve ça étrange. Pourtant je restais la à lui parler, dans le milieu de se stationnement presque vide maintenant. Pourquoi?

- La main est trop rapide pour l'oeil humain.

Je songeai d'abord à me contenter de cette explication qui, à première vue, pouvait s'avérer un peu banale. Si je lui révélais trop, elle comprendrait à quel point elle devait faire attention à tous ses faits et gestes en ma présence. Elle pourrait avoir un aperçu de ce que je peux deviner simplement en l'observant, ou bien à son insu. Mais finalement, je me lançai dans des explications.

- Tu te maquillais. Ton sac était ouvert, posé sur le comptoir. Son contenu était à la vue de quiconque aurait décidé d'y porter un minimum d'attention. Il y avait un porte-feuille. L'endroit où toute personne normale range une carte d'identité. La fraction de seconde où ton regard a été concentré sur ton visage reflété par le miroir, j'ai pu plonger ma main dans le sac, sortir ta carte et y lire ton nom, puis replacer le tout sans que tu ne te rendes compte de rien. Rien de plus facile.

Eum.. pardon?

- Tu sais qu’il aurait été plus facile de simplement demander?

Pourquoi aurait-il été si intéressé à connaitre mon nom qu’il avait à chercher dans mon sac pour le savoir…. D’accord, j’étais beaucoup trop fatiguée pour tenter de résonner logiquement. Je repositionnai mon sac sur mon épaule une nouvelle fois en jouant avec les clés de ma voiture que j’avais toujours dans les mains.

- Je devrais y aller.. il se fait tard.

- Plus facile... Mais ça aurait gâché mon effet de surprise ! Haha~

C'est vrai, comme ça j'avais pu l'appeler par son nom sans qu'elle ne me l'ait donné et ça faisait bien plus un choc que si je le lui avais demandé tranquillement... Enfin bref. Elle voulait déjà partir ? Non ! J'aimais bien sa compagnie, moi. Elle était intriguante et je devais en découvrir plus. J'avoue que je suis parfois du genre spontané, instinctif. Même si je réfléchis souvent avec attention avant d'agir, il m'arrive aussi de lâcher des trucs sur le coup, et de le regretter après. Comme maintenant. Je m'en voulais d'avoir parler de ces trucs de meurtre et tout ça devant elle. Bon, elle devait penser que je blaguais et que j'avais juste un humour de mauvais goût... Mais ç'avait été stupide de ma part. Tout ça pour dire que... Elle ne pouvait pas partir comme ça !

- Déjà ? ... Dommage.

Je pris unee mine un peu déçue, essayant de la prendre par les sentiments. Si elle voyait que j'avais envie qu'elle reste... Peut-être le ferait-elle.