Virtuel ?

Nous en sommes déjà au troisième millénaire. L'évolution humaine a été un succès grâce à l'informatique et aux sciences : de nombreux rêves se sont réalisés tels que créations d'androïdes, voitures volantes, grattes-ciel plus haut que ce que la Tour Babel aurait pu l'être sans les disputes humaines, des programmes plus efficaces que jamais sans presque jamais provoquer le moindre bug, livres électroniques, distributeur de sandwichs et boissons personnalisées sans giclée intempestive...

L'Homme était parvenu à une telle avancée technologique qu'il pensait s'approcher de ce fait de Dieu, montant toujours plus haut, allant toujours plus loin... Il en vint à créer des vies artificielles pour remplacer les animaux, abandonnant le sol pour se contenter de voler grâce à diverses technologies avancées : voitures, skates et rollers volants, tapis roulant au dessus des airs, tramways anti-gravitationnels, qu'en sais-je. Tout ou presque a été créé à notre époque. Nous aurions pu craindre une révolte mécanique, la création d'intelligences artificielles supérieures... Mais ce ne fut pas le cas, car en effet l'intelligence artificielle ne dépassa jamais les simples programmes que pouvaient faire l'Homme.

Tout semblait atteint, l'Homme peu à peu devenait de plus en plus blasé, il n'y avait plus d'intérêt si l'on savait presque tout, il suffisait d'acheter une puce électronique à placer dans notre crâne pour connaître tout ce que l'Homme pouvait savoir à partir de l'ordinateur principal... Ce à quoi ne s'attendait pas l'Homme, c'était que les virus allaient à leur tour évoluer. À trop en savoir, on en vient à créer de véritables machines de destruction ; les Pirates créèrent des virus, toujours plus de virus, plus destructeurs, plus impressionnants. C'était comme un grand jeu qui se déroulait sur le net, si bien que la circulation des puces d'intelligence fut proscrite du marché. L'Homme avait perdu la sciences infuse, il sembla un instant reculer...

D'autres bâtiments furent donc rénovés : les écoles. Aujourd'hui, si certains outils informatiques et technologiques ont été supprimés par la faute des virus, la ville n'en arrête pas moins de s'agrandir. L'humanité a créé un seul est même Continent. Les mers furent recouvertes de villes, et bientôt le Continent devint une même Ville du même nom. La Ville regroupait toute l'humanité, on pouvait la traverser aisément en quelques mois. Les Humains parlaient tous la même langue, et un immense gouvernement gérait tout ceci, des spécialistes qui avaient alors accès aux technologies les plus approfondies que l'on accordait pas au simples citoyens, de crainte que la criminalité augmente.

La Ville recouvre aujourd'hui la Terre entière. L'Homme commence même à s'étendre petit à petit dans l'espace, mais cela est une toute autre histoire...

À quoi ressemble la Ville ? Imaginez, ces grands gratte-ciels plus grands que jamais, semblant même repousser les nuages et la limite du ciel. Dans leur couleur grise sombre, ils ressemblent à d'angoissants géants malveillants. D'immense fenêtres permettent de voir à l'intérieur les appartements, les bureaux, les magasins, du moment que la fonction "ExternalView" n'est pas active, cette fonction permettant de cacher à la vue des autres l'intérieur de l'appartement ou du lieu visé, tel un store, alors qu'à l'intérieur le propriétaire peut choisir la vision qu'il souhaite : Ville de jour ou de nuit, forêt, cascade, océan, ciel, circuits... Il suffit de télécharger le bon background, vous pouvez même activer une vue de votre jeu d'élevage virtuel pour sembler être à l'intérieur et surveiller votre pet.

Pour ainsi dire, la Ville est un cœur informatique à elle seule. Mais comme l'Homme a quitté le sol, vous ne trouverez de la vie que dans les étages supérieurs. Les dix étages inférieurs sont devenus des réserves, des caves, parfois même des prisons. Et alors que voitures volantes, voies aériennes ont été ouvertes pour les étages supérieurs, le sol que l'on connait aujourd'hui est devenu un véritable enfer : les sans domiciles fixes, les pauvres, les malades incurables - puisqu'en effet la médecine n'a pas fini d'évoluer - traînent dans des rues plus obscures qu'un trou à rat. Les murs sont couverts parfois de déchets, d'autre fois de sang, comme si le sol était devenu la base d'entraînement des assassins. C'est une parfaite cachette pour fuir la Police Urbaine, en effet, puisque quiconque ne connaissant pas les règles de ces lieux se retrouve bien vite tué, perdu, oublié... Seuls les "sauvages" ainsi qu'on les appelle en ce temps-là peuvent y survivre, connaissant les meilleures techniques de combat "primitif", aux armes "primitives" telles que couteaux, épées, parfois même les plus vieux revolvers qu'on puisse trouver, ceux qui appartenaient encore au deuxième millénaire. Alors, l'Homme n'est-il pas lui aussi un Virus aujourd'hui ?

Il se trouve que ce qui évoluait le plus vite de nos jours, si ce n'était plus les sciences technologiques puisqu'elles avaient atteint leur maximum, ni même les sciences médicinales qui commençaient à stagner, c'était l'Informatique. Avec les puce d'intelligence, les androïdes et les ordinateurs super-performants, l'informatique était devenue "le meilleur ami de l'Homme", tant et si bien que plus rien ne se faisait sans un ordinateur. De même, bien souvent, si l'ennemi public numéro un n'était pas un des Sauvages, c'était un Pirate informatique, un petit génie des ordinateurs.

Afin de stopper l'avancée des capacités des Pirates Informatiques, un système plus performant fut mis en place : ainsi naquirent les systèmes jumeaux, le Network System dont on chargea la gestion des serveurs et d'internet, et le Personal System. Ce dernier avait quant à lui la lourde charge de gérer les personnalités des intelligences artificielles, interdisant ainsi toute possibilité pour les Pirates Informatiques de rentre les IA dangereuses.

Néanmoins, un bug important survint plusieurs années plus tard : une jeune Pirate informatique du nom de Justice Carrière parvint à démonter le système de défense qui repoussait jusque là les éventuels pirates voulant désactiver le Personal System. Mais au lieu de le supprimer, elle le modifia. Personne ne su jamais à quelles fins, car la modification était longue et laborieuse ; n'ayant pas eu le temps d'achever le script du programme, c'est un script inachevé qu'elle envoya avant de réactiver le système de défense, se faisant par la suite enfermer pour son crime.

Deux ans passèrent avant que le programme ne finisse par être repris en main par un des programmeurs qui avaient mis en place le système de personnalité. Alors qu'il allait tenter de réparer cela, il remarqua que le script avait provoqué une défaillance inhabituelle, et avant même d'avoir pu trouver ce que c'était le programme avait été infecté : en effet, si la barrière informatique repoussait les pirates, des virus bien plus développés avaient réussi à se glisser entre les failles du script raté, si bien que le Personal System procéda de lui-même à des modifications hors du commun.

C'est ce qu'on appelle la Personal System Revolution : suite à cela, les intelligences artificielles furent toutes désactivées, car des rébellions semblaient s'éveiller, ainsi que des dangers nouveaux, comme si les IA avaient hérité d'un caractère humain. Mais si les IA purent être désactivées, ce ne fut pas le cas des Virus, eux aussi concernés suite à ce bug général par le Personal System. Ainsi, les programmes malveillants petit à petit se retrouvèrent affublés d'une personnalité... humaine.

De fait cependant, la PSR provoqua d'autres changements dans les caractéristiques des Virus. Les Virus, devenus des créatures presque vivantes perdirent leur capacité de reproduction en chaîne, ou tout simplement de reproduction. Ils purent par ailleurs créer une nouvelle apparence au net que seuls eux peuvent voir ouvertement, purent également créer des programmes malveillants - en effet, s'ils ressemblaient aux logiciels malveillants suite à la perte de leur capacité reproductive, ils s'en détachaient pas leur nouvelle personnalité et leur intelligence surprenante - et, évidemment, entrer en contact avec l'Homme...

Ce même contact ne fut pas d'une délicatesse notable. Si beaucoup purent alors commencer à nouer des liens presque d'amitiés, la découverte d'intelligences avancées sur les réseaux et les serveurs de gestion du monde de la Ville provoqua bien vite des comportements belliqueux, notamment chez les hommes dont la soif de découverte et de conquête ne faillit jamais. Il y eu des tentatives d'expérience sur les virus à travers le net, des suppression de données, des recherches de tous types. Et pendant que les scientifiques informaticiens s'émerveillaient sur ces nouvelles créations incroyables, les virus au contraire s'intéressaient à la curiosité qu'était l'Homme. Cet intérêt mêlé de jalousies ou de désir de contrôle finit par pervertir l'esprit autant d'un parti que de l'autre : bientôt, les premières attaques survinrent. Des communautés de virus furent mises à part pour les recherches et des programmes humains furent décimés. Petit à petit, le mal grandissait dans l'esprit de chacune des deux races, puisqu'on pouvait alors en parler ainsi : l'Homme avait créé de lui-même une race "extra-terrestre" à force de poursuivre des traces de vie dans l'espace.

Sans même que l'Homme ne s'en rende compte, il venait de créer son ennemi le plus redoutable. Alors éclata la véritable guerre, appelée la Viral Cold War en référence à la guerre froide, les deux guerres ayant une première phase sensiblement semblable. En un rien de temps, l'attaque virale se propagea dans le monde humain tel une véritable maladie, détruisant plus qu'on ne l'aurait cru : les IA, contrôlées à l'origine par le Personal System, changèrent soudainement. Par la biai des serveurs, les virus réussirent à pénétrer les systèmes de programmation des IA, prenant la possession des androïdes et autres machineries intelligentes dans le but de détruire l'Homme.

Peu à peu, l'humanité se trouvait en mauvaise posture : se faisant vaincre irrémédiablement par des machines chaotiques sans même comprendre ce qui advenait, il détruisait également des inventions d'un intelligence alors gaspillée par les méfaits de la guerre. Lorsque enfin le gouvernement compris la provenance de ses attaques le jours où les virus gardés pour des expériences furent libérés, la véritable guerre se réenclencha, bien que les virus avaient déjà un bon train d'avance sur l'Homme. Les Intelligences Artificielles furent désactivées et une fois de plus retirées du marché, et de nouvelles gestions des IA domestiques furent mises en place. Si les androïdes furent bannis de la vie de tous les jours à cause de cette rébellion causée par les virus, les ordinateurs et machines de la vie quotidienne furent arrangés pour éviter tout autre soucis, alors que du côté du gouvernement la suppression massive des virus reprenaient. Bloqués dans leur élan, les virus durent chercher un autre moyen de contrattaquer...

Ils semblaient être dans une impasse, la guerre allait se poursuivre jusqu'à la suppression d'une des deux races, jusqu'à-ce que cet homme fasse entendre parler de lui : Raymund Bartholomaeus, un inventeur de génie à l'origine de bien des systèmes et programmes de tous types, mais aussi de machines qui pourtant ne semblait venir que des rêves. C'était un homme sans soucis qui avait réussi jusque là à éviter leur implication, à sa famille et lui, dans la guerre des virus et des hommes. Mais pour bien des raisons, il se retrouva poussé à participer à cette guerre : le gouvernement faisait pression sur lui depuis le début de la guerre pour qu'il invente un moyen de supprimer au plus vite tous les virus. D'un autre côté, Raymund avait le malheur de voir son fils, Velten Bartholomaeus, attiré par le monde informatique depuis qu'il avait fait la rencontre d'une jeune virus, Worm Swen 426 qu'il appelait alors Celia Debolet selon le nom qu'elle lui avait donné d'elle. D'autres amis lui firent part de leurs rencontres avec des virus, et des scientifiques de leur curiosité quant à la société des virus qui avait évolué au point de faire une ville qu'ils ne connaissaient pas et ne pouvaient pas visiter.

Le désir de conquête de l'Homme, l'envie d'en savoir un peu plus sur la curiosité qu'était la ville des virus et surtout l'amour et l'amitié qui semblait naître entre les Hommes et certains virus qui au final semblaient avoir accepté cette ressemblance entre leurs caractères. La réunion de ces trois critères poussèrent Bartholomaeus à se lancer dans l'impossible : créer un passage entre les Hommes et les Virus pour que la rencontre soit possible. Il savait que cela provoquerait une fois de plus les barbaries qui avaient ravagé leur passé. Quand il pensait à tous ces hommes qui autrefois se battaient pour des territoires, des langues et des avis. Ils avaient été sauvés par l'avènement de la Ville et de la Langue, quand tous s'étaient mis à vivre ensembles et à parler de la même manière. Et si les Sauvages se battaient encore contre l'Homme Civilisé, il n'aurait jamais pensé que la guerre pourrait reprendre en découvrant une nouvelle race. Qui était coupable ? L'Homme et son égoïste soif de connaissance ou le Virus et sa crainte irrévocable de leurs créateurs, transformée en animosité par la faute de ce conflit ?

Raymund ne pouvait pas s'attarder sur des idées et sur le mal que provoquait tout cela. Alors, il s'attela à la tache. Tout au long de la journée, toute la nuit jusqu'à-ce que pointent les premiers rayons qui lui accordaient quelques courtes heures de repos, Bartholomeus travailla à ce rythme pendant des mois. Des mois au bout desquels il parvint enfin à son but : la Human Door Netway avait été créée, une machine à porte unique qui permettait aux hommes d'entrer dans le monde de Internet. Mais ce que n'avait pas prévu Bartholomaeus, c'est qu'il ne pourrait jamais tester à proprement dit cette machine. Fut-il tué ? Loin de là, au contraire : aujourd'hui encore il vit avec sa petite famille. Non, alors qu'il allait tenter un voyage sur le Net par le biais de sa machine, il se rendit compte que celle-ci ne fonctionnait pas. Que se passait-il ? Ce rêve était-il donc inatteignable ?

La réalité se trouvait bien loin de cela, mais il ne s'en rendrait compte que trop tard : en réalité, les virus n'étaient pas restés inactifs. Certains craignant l'arrivée de l'Homme, d'autres voulant aller faire la guerre, et d'autres encore juste maladroits avaient pénétré le programme de Bartholomaeus et en avait changé le fonctionnement. La machine fonctionnait alors à l'envers : si les Hommes ne purent pas voir à ce moment-là le monde des virus, les Virus purent passer outre la barrière des deux mondes. Les premiers virus, programmes et ordinateurs atteints par le Personal System entrèrent dans le monde des Humains.

Comme tout le monde pouvait s'en douter, cela résultat d'une nouvelle guerre. Les virus qui s'étaient rebellés contre leurs créateurs poursuivirent leur bataille. Mais tout n'est pas de noir et de blanc : certains virus s'allièrent aux hommes, certains hommes s'allièrent au virus. Chacun prenait son parti, mais le fait été qu'il y avait tout de même une bataille qui se faisait dans l'ombre. Quel sera le dénouement de cette guerre ? Les hommes pourront-ils un jour entrer dans le Net ? Quel est le but de ces alliances entre virus et humains ? Les Sauvages se mêleront-ils au conflit ?

Nous sommes bien loin de la science infuse...



Velten se reconnecta avec un soupir. La journée avait été éreintante, il y avait eu des alertes dans les bâtiments alentours à l'appartement qu'il partageait avec son père. Quoique partager était un grand mot : en effet, le grand Bartholomaeus Raymund était trop occupé à tenter d'arranger son invension à l'insue des virus, n'est-ce pas ? Le jeune homme se laissa choir sur son bureau avec un gémissement désespéré. Il savait qu'en allumant son ordinateur cette fois-ci il ne verrait pas Celia, elle était passée récemment dans le mon de humain sans même le prévenir. La guerre des virus était véritablement chaotique, et Celia et ses proches avaient dû fuir dans le monde humain non seulement pour aider ces mêmes humains qu'ils étaient rares à soutenir, mais aussi pour ne pas être attaqués par d'éventuels virus du net qui traquaient les alliés des humains.

Velten évitait de dire quoique ce soit à son père. De toutes manières, la réponse avait été claire et nette quelques jours plus tôt. Quand le jeune homme avait soulevé l'idée de partir à la recherche de Celia, son père s'était exaspéré aussitôt, lui répondant sèchement que Celia était un virus et que de toutes manières il était un tel coeur d'artichaut qu'il l'aurait vite oublié pour quelqu'un d'autre. Velten grogna, se redressant de son bureau en voyant une fois de plus qu'il n'y avait pas de nouveautés sur le net. Même ses camarades d'étude ne faisaient plus rien, cloitrés chez eux de crainte d'être attaqués par un autre virus. D'un autre côté, même lui ne pouvait plus vraiment se permettre de sortir : si son père se rendait compte de son absence, il était bon pour être enfermé dans sa chambre en quarantaine. Il se releva de son fauteuil, faisant quelques pas dans la pièce d'un air impatient. Et son père qui pendant ce temps-là s'acharnait sur un programme raté alors qu'un virus pouvait à tout moment sortir de la Viral Door Netway à peine un étage en dessous.

Alors qu'il allait observer au dehors les quelques humains qui ne cragnaient pas de changer de bâtiment par la voie des airs, un bruit retentit soudainement. Il se retourna, remarquant une notification sur son ordinateur : un message ? Mais avant même qu'il ne puisse aller le voir, il entendit une porte s'ouvrir dans l'appartement. Son père ? Non, il n'était pas là, il travaillait dans son bureau encore... Mais alors qui ?

Spoiler:

Comment savoir si cette voie était la meilleure à suivre ? Il était plutôt bien dans son monde, confortable à pirater par-ci par-là... Déjouer les défenses humaines qui protégeaient leurs machines question d'y créer le chaos. Telle était sa vie, simple, efficace, routinière. L'aventure le tentait depuis toujours, mais quelque chose le freinait. Étais-ce la crainte de l'inconnu ? Probablement, combinée au fait qu'il n'y avait aucun moyen pour lui de s'échapper de son monde. Il était confiné ici comme les humains étaient confinés chez eux. Il avait bien discuté avec quelques-uns d'entre eux, mais la plupart étaient de jeunes enfants qui n'avaient pas forcément une incroyable culture générale, ce qui les brimait dans leurs possibilités d'avoir des conversations un minimum soutenues. Il n'avait pourtant pas le choix, qui d'autre que ces enfants minables iraient discuter avec les virus comme lui ?

Il n'appréciait pas réellement les humains. Il cherchait simplement une petite distraction. Il n'était pas dans un camp précis, tout ce qu'il aimait était juste de semer les problèmes un peu partout où il allait, et ce avec un malin plaisir. Lorsqu'il se vit un jour offrir la possibilité de passer dans le monde des humains, sa vie entière bascula. Quelqu'un avait créé une porte qui, sans que l'on ne sache comment, leur permettait de s'échapper de leur monde virtuel. N'étant plus confinés à leur monde, nombreux partaient à l'aventure, créant désordre et chaos, s'amusant au dépend de ces pauvres humains qui courraient à leur propre perte. Cette idée, aussi, d'inventer quelque chose d'aussi stupide qu'un passage entre leurs deux mondes ! Passage que, visiblement, eux-mêmes étaient incapables d'emprunter ! En effet, aucun humain n'avait traversé, alors que les virus s'étaient échappés dans leur monde par dizaines !

La curiosité poussa Netsky à franchir cette porte. Sans aucun but en tête, sinon explorer, il s'avança d'abord timidement dans le passage. Puis, de plus en plus confiant. Ses hormones d'adolescent rebelle le poussaient au vice, le menaient hors du chemin qu'il avait toujours suivi sans se plaindre... Aujourd'hui, il voulait du changement. Et il y en aurait, ma foi oui. Jamais il ne se serait attendu à une chose pareille. C'est au moment où il passa du Net à ce monde bizarre qu'est celui de ses créateurs, que tout commença. Car c'est bel et bien le début de notre histoire...



Ça y est. ÇA Y EST !
Il se tenait debout sur deux jambes musclées, l'air frais glissant sur sa peau pâle. C'était pour lui un véritable délice que cette explosion de sensations. Le sol dur sous ses pieds nus. Les besoins de son corps. Son apparence... humaine. Il sentait la force dans les membres, les fourmillements sous la peau. Il remuait les doigts, puis les orteils. Sous la montée d'une drôle d'émotion humaine inconnue, son pouls s'accéléra, et la pulsation sur sa carotide le perturba un instant. Ses doigts palpèrent sa gorge à la recherche de ce doux battement, jusqu'à ce qu'il le trouva, et s'en délecta avec un sourire des plus larges. La vie humaine lui conviendrait parfaitement, il le sentait déjà. Tant de force dans ce corps, tant de puissance, tant de vie ... De véritable vie ! Il n'était plus un simple virus informatique. Non. Il était bien plus que ça.

L'excitation était à son comble. Ses iris pâles observaient chaque détail de son corps. Tout y était, jusqu'à la dernière mèche de cheveux ou détail de la peau. Lorsqu'il regarda l'intérieur de ses avants-bras, il remarqua de petites formes sombres qui courraient le long de ceux-ci, sous la peau si pâle. En y regardant de plus près, il constata que, là ou normalement se trouvaient ce que les humains appellent communément des veines, étaient inscrites de toutes petites données, des chiffres et des lettres, et ce partout où l'on voyait normalement de ces veines passer. Les données suivaient le long de minces lignes sombres, nettement des circuits électroniques plutôt que des veines. Aucun sang ne courrait dans son corps à ces endroits. Il fallait bien quelque chose pour lui rappeler qu'il n'était à la base qu'un virus, un simple truc informatique qui avait eu la chance de se procurer une enveloppe corporelle humaine. Sa peau était trop pâle, complètement imberbe. On pouvait remarquer trop bien ces inscriptions. Mais tant pis. Que pouvait-il y faire ? Ce n'est pas comme si le blanc gris de ses cheveux ou le bleu si clair de ses iris lui permettaient de passer inaperçu de toute façon.

Un bruit attira son attention. C'était drôle, tout ces sons inconnus qui lui parvenaient. Il captait tout, les odeurs, les images, les sons et même les sensations de toucher ! Peut-être que ces humains n'étaient pas si nuls qu'on le prétendait ...
Il marcha lentement en direction de cette source de bruit intriguant. Ses pas légers résonnaient à peine sur le plancher froid, mais il s'attendait cependant pas à ce que cette porte, au haut des escaliers, n'émette un son aussi fort ! Il figea avec horreur, ébranlé, cloué sur place. Qu'adviendrait-il si on le découvrait ici ? Il ne savait même pas où il était. Probablement l'endroit où vivaient des humains. Mais où étaient-ils ? Tapis dans l'ombre à l'attendre, prêts à le détruire ? Où ? Où... ??
Il tendit les doigts. Ceux-ci effleurèrent la porte, et la poussèrent un peu plus. Dans ce même grincement sinistre, elle s'entrouvrit de plus en plus ...

Un grincement suivit l'ouverture de la porte, long et sinistre. Velten se figea, sentant son cœur battre à ses oreilles : cela faisait depuis longtemps qu'il était devenu trop difficile pour les gens normaux d'entrer dans les appartements suite à l'amélioration des systèmes de défense, il était donc impossible que quelqu'un puisse entrer ainsi chez lui... n'est-ce pas ? Il déglutit avec difficulté, éteignant discrètement l'écran de son ordinateur pour que la lumière n'attire pas l'attention, et approchant avec discrétion de la porte tenta de voir au travers de la fente que celle-ci laissait libre qui pouvait bien, en cet instant, se trouver dans la pièce principale de l'appartement des Bartholomaeus : un Sauvage ? un Pirate ? ... un Virus ? Cette dernière idée lui arracha un frisson, surtout en sachant que c'était la plus probable. Après tout, cette horrible machine était encore en fonction un étage en dessous, non ?

Le brun déglutit avec difficulté, jouant avec une de ses mèches de cheveux d'un noir de jais pour tenter de se calmer, en vain. Il ne voyait rien pourtant, mais il avait bien entendu une porte s'ouvrir, il en était certain. Il retint son souffle, tirant légèrement la porte vers lui pour agrandir de quelques millimètres son champ de vision à travers l’entrebâillement de la porte. On ne pouvait pas dire qu'il voyait beaucoup plus, il ne parvenait même pas à voir la table basse en entier et... Il plaqua sa main sur sa bouche pour retenir un cri de surprise en voyant enfin une silhouette dans l'appartement. Le personnage qui se trouvait là n'était pas bien visible, mais il semblait avoir été troublé par le bruit provoqué par la porte qui menait à l'étage. Il venait bien de l'étage d'au dessous, et il se tenait là, debout, visiblement totalement détaché de la réalité que Velten connaissait. Et surtout, le plus important si ce n'était le fait que cet inconnu se trouvait dans l'appartement des Bartholomaeus, c'était qu'il était nu !

Velten se recula d'un air surpris, complètement ahuris. Même les Sauvages en ce temps-là ne portaient pas une telle tenue... si ? Il tenta de s'éloigner de la porte discrètement pour tenter d'atteindre au bout de sa chambre personnelle le téléphone afin de pouvoir contacter la patrouille de Police Militaire la plus proche au plus vite pour faire sortir ce virus de chez lui. Il allait glisser ses doigts sur le combiné tactile pour lancer l'appel, mais s'arrêta avant d'y poser les doigts, tendu. Devait-il vraiment condamner un virus ? Il releva la tête, ses yeux bleus scrutant tristement la porte. Après tout, Celia aussi était un virus, avait-elle été différente à son égard pour autant ? Il s'éloigna aussitôt du téléphone en pinçant les lèvres, de plus en plus embarrassé : il ne savait décidément pas quoi faire de cet intrus qui avait pénétré leur appartement. Heureusement que son père avait favorisé une porte simple pour séparer les deux étages, il n'aurait jamais entendu arriver l'intrus sinon.

Il s'approcha à nouveau de la porte, la tirant un peu plus vers lui cette fois-ci pour détailler ce personnage qui se trouvait dans l'appartement, il fut surpris de se rendre compte de son apparence hors du commun : alors que le peu de virus qu'il avait vu se trouvaient plutôt proches des humains, entre Celia et ses deux amis il s'était déjà fait une idée générale du physique des virus, pensant qu'ils étaient tout à fait normaux, mais ce virus semblait au contraire parfaitement hors du commun, et un détail en particulier permettait de confirmer son appartenance au monde virtuel. De la tête au pieds, il était extrêmement clair : des yeux aux iris d'un bleu semblables à deux perles de glaces, des cheveux gris perle tirant sur le blanc, et une peau si pâle, si blanche, qu'il en semblerait presque malade. Mais ce qui surtout attira l'attention de Velten, se fut à l'intérieur de son bras. Il voyait très mal d'où il était, mais au travers de sa peau diaphane il lui avait semblé voir quelque chose de semblable à des veines, mais présentant un circuit bien plus complexe. Oui, comme un circuit électrique.

Velten refit un tour entre le milieu de sa chambre et la porte, s'arrachant presque les cheveux à se demander que faire. Il se refusait à appeler la police dans de telles circonstances, ils avaient tous le droit de vivre après tout, même les virus, non ? Il avait enchaîné ainsi ces mouvements assez rapidement, ne se rendant pas compte de la précipitation qu'engendrai ce trouble dans sa vie, jusqu'à finalement se poser un peu plus, respirant normalement. Cette fois-ci, il s'approcha de la porte, effleurant la poignée pour achever de la tirer vers lui. Il retint son souffle un instant, réfléchissant à toute vitesse. C'était sans doutes une mauvaise idée mais... Il fit coulisser la porte sur le côté, achevant ainsi de l'ouvrir et découvrant l'intrus dans sa totalité. Ow... Il était plus grand que prévu... Et bel et bien nu accessoirement. Velten ne remarqua pas tout de suite que son regard détaillait étrangement le corps de l'inconnu, mais quand il remarqua que ses yeux descendaient de plus en plus bas il finit par détourner son attention du virus pour fermer les yeux, tentant de garder la tête froide et la voix dure.

Q-qu'est-ce que tu fais ici ? Tu veux te faire choper par la police militaire ou quoi ?

Il retint une fois de plus sa respiration, s'attendant à une réponse plus ou moins violente. Trop impatient et curieux, néanmoins, il finit par rouvrir les yeux en effleurant nerveusement le mur derrière lui du bout des doigts pour s'assurer d'être toujours à bonne distance de sa chambre pour s'y précipiter au cas où ; on ne pouvait pas dire que le fils du grand Bartholomaeus avait hérité de son courage à première vue. Son regard cobalt chercha un court instant l'intrus pour le rassurer que sa "localisation" n'avait pas changé, ou du moins il l'espérait.

Netsky comprit vite que pousser cette porte avait été une erreur monumentale. Par ce simple geste, il avait alerté la personne qui se trouvait à l'intérieur, l'informant sur la présence d'un individu quelconque dans le bâtiment. Comme la porte par laquelle il était passé était non loin, la conclusion était rapide et simple à faire: un nouveau virus venait de pénétrer dans le monde humain. Et avait juste poussé la mauvaise porte, décidément.

Bien qu'il songea à battre en retraite, la curiosité le poussa a rester sur place. Il était comme figé, à se demander quoi faire, tiraillé par l'envie de voir son tout premier humain en chair et en os. Et pas par le biais d'un ordinateur. C'était probablement une tres mauvaise idée, mais je n'ai jamais précisé que notre cher virus avait toujours d'excellentes idées ! Non, bien souvent d'ailleurs, tout tournait au fiasco, mais il n'apprenait pas toujours de ses erreurs.

Il y avait du mouvement de l'autre côté de la porte mais impossible de savoir si la menace planait sur lui. Dans le doute, il n'osait ni approcher, ni s'éloigner. Telle une statue de glace, pâle et immobile, seule sa cage thoracique se soulevant au rythme de sa respiration le trahissait. Il réfléchissait à toute allure, évaluant ses moyens de défense. Très faibles, à première vue. Malgré l'apparence puissante des êtres humains, ces bras maigres ne lui seraient pas forcément d'une grande utilité contre n'importe quelle technologie humaine potentiellement menaçante. Il devait tomber sur un gentil humain. Un humain docile qui ne lui ferait pas de mal. Avec un peu de chance, il serait bien progra... Eh. Non, c'est vrai. Lui n'était qu'un programme. Ces humains n'avaient rien d'infirmatique, ce qui en faisait des êtres imprévisibles et impossibles à cerner complètement. Il devait être prudent.

Soudainement, coupant court à ses réflexions, l'humain lui apparu. Il était plus petit que lui, ce qui mot aussitôt Netsky plus en confiance. Si l'inconnu paru surpris de sa... Nudité, lui observait les drôles de tissus recouvrant le corps de l'être avec un air dubitatif. Certes, dansce monde, ils avaient besoin de bien plus de choses que dans le monde des virus. Mais du tissu sur le corps, quoi de plus inutile et encombrant !? Décidément, ces créatures étaient bizarres. Dire qu'il était une de leurs créations ! S'en était presque effrayant !

L'humain parla. Même si les mots "police militaire" ne lui avaient jamais été mentionnés auparavant, il comprit aussitôt le sens. Ça ne pouvait qu'être des problèmes. Des humains qui lui créeraient des ennuis s'ils le trouvaient ici. Pour résumer : un danger. Il écarquilla les yeux, ce qui donna à son visage une expression plutôt drôle. Il avait vraiment une drôle de tête, le grand personnage. Mais pour lui, la drôle de tête, c'était l'humain.

- Non ! Je m'en allais... Je cherchais la sortie. C'est tout ! Mais ce circuit est vraiment complique, je n'y comprend rien. Tu voudrais bien me montrer ?

Lui n'était nullement effrayé par ce qui se tenait devant lui. Après avoir vu l'air craintif de l'humain, il avait compris qu'il était en positif de force et n'avait rien a craindre de lui. Mais de ceux qu'il pouvait alerter par contre... Voilà ce qui expliquait la douceur dans sa voix grave. Il voulait juste pouvoir sortir d'ici sans embrouilles. Ensuite, il verrait comment s'accoutumer à ce monde et enfin il pourrait commencer à s'y amuser.

- Euh... J'imagine qu'il me faudrait de ces drôles de tissu, aussi.

(Je m'amuse à le faire tout à fait perdu... x) hehe)

(xD Sadique)

L'étrange personnage était toujours là, à fixer Velten en silence, l'air quelque peu bêta. Il ne semblait pas vraiment comprendre ce qu'il se passait. Le jeune homme prit un air perplexe en voyant qu'il écarquillait les yeux, commençant un peu à s'interroger sur la nature de cet intrus. De toutes évidence, il n'avait pas l'apparence d'une personne normale, il ne pouvait être qu'un virus, non pas forcément à cause de la couleur de ses cheveux où de ses yeux puisque cela pouvait se faire par coloration dans un centre spécialisé - en effet certains centres avaient pris en charge la tâche de coloration des cheveux après avoir découvert comment colorer également librement l'iris des yeux - mais surtout du fait que, bon, il y avait peu de chance que n'importe qui d'autre d'un tant soi peu civilisé se balade nu dans un appartement inconnu. Mais de là, à ne pas sembler comprendre la signification de Police Militaire...

Non !, s'empressa de répondre l'intrus, Je m'en allais... Je cherche la sortie. C'est tout ! Mais ce circuit est vraiment compliqué, je n'y comprend rien. Tu voudrais bien me montrer ?

Velten écarquilla les yeux, prenant un air ahuris. Circuit ? Alors là, pas de doutes, c'était bien un virus ! Le jeune homme se détendit complètement, prenant un air perplexe : il y avait toutes sortes de virus, certains qui étaient du côté des humains et d'autres qui cherchaient à les exterminer. Mais ce virus ne semblait ni d'un côté ni de l'autre, complètement perdu. On aurait même dit plutôt qu'il n'avait eu aucun contact avec les humains. Ce n'était pas bien courant, mais certains programmes étaient créés dans le but d'éviter tout contact avec l'Homme, et donc certains virus ne s'attaquaient jamais aux ordinateurs personnels où qui risqueraient de leur ouvrir un contact avec un humain, alors que les autres virus, plus libres, avaient pu prendre contact avec le monde extérieur au net grâce à leur possibilité à naviguer sur les serveurs personnels des utilisateurs. Le virus qui faisait alors face à Velten à cet instant avait donc été programmé à des fins plutôt particulières, de telles sortes qu'il n'avait pas pu recevoir les moindres données concernant le quotidien humain.

Euh... J'imagine qu'il me faudrait de ces drôles de tissus, aussi.

Cette fois-ci, Velten lâcha un long soupir désespéré en ramenant sa paume de main à son front d'un air totalement désabusé par la situation. Alors là, il était tombé sur un des virus les moins civilisés qu'il puisse y avoir. Il s'approcha de lui, prenant un air plus concentré et intéressé par le contexte dans lequel était apparu cet étrange personnage.

J'espère que tu ne comptais pas sortir comme ça ? Enfin, en dehors du fait que tu sois... nu... Disons qu'en connaissant si peu de choses de notre monde tu te ferais très vite remarquer. Je te ferais dire que les virus et les humains ne s'entendent pas vraiment bien ici, beaucoup d'entre vous veulent nous tuer et beaucoup d'entre nous veulent vous tuer.

Il prit le bras du virus, ses yeux s'illuminant d'une lueur passionnée lorsqu'il remarqua à l'intérieur de celui-ci les veines remplacées ici par des circuits. Incroyable, tout simplement ahurissant, il avait bien entraperçu des virus sortant de l'étage du dessous avant que la guerre ne débute, mais ils n'avaient jamais la peau assez claire, assez diaphane pour laisser apercevoir tous ces circuits ; et accessoirement, ils se fournissaient assez rapidement en vêtements également...

C'est surprenant que tu sois venu ici sans connaître quoique ce soit d'une vie humaine... Tu as dû être programmé pour je ne sais quelle tâche loin du contact humain. Je me demande quel type de virus tu es. Un batch peut-être ? Non c'est bien trop primitif... Ou un cheval de Troie ?

Il releva ses yeux bleu cobalt vers son interlocuteur avec un sourire intéressé. Finalement il n'y avait pas beaucoup de danger en vue, ce n'était qu'un programme perdu en définitive, comme un enfant qui aurait perdu de vue sa mère. La comparaison était plutôt louche à cet instant, mais réaliste et quelque peu amusante. Velten fronça les sourcils en remarquant un détail gênant : s'emparant une fois de plus du bras du virus, il plaça son coude au niveau de la fosse antécubitale de l'étranger, une mine dubitative sur le visage.

... Tu rentrerais pas dans mes vêtements toi... Viens par là, on va voir s'il y a quelque chose à ta taille dans la chambre de mon père.

Il le tira sans attendre de réponse vers la chambre de son père. Il sentait son cœur battre à tout rompre et son esprit s'embrouiller de question. D'un côté, il avait l'impression d'enfin vivre une vie hors norme comme l'aurait dut être la vie du fils du grand Bartholomaeus après tout ; ça n'avait pas été le cas jusque-là... De l'autre, l'apparition de ce virus l'intriguait. Bien souvent, les virus qui pénétraient dans le monde humaine venaient en groupe et bien informés des mœurs locales, des habitudes d'un Homme dans la Ville. Mais ce virus était venu particulièrement tard, seul et qui plus est sans la moindre connaissance au sujet du monde humain, si ce n'est la langue qui devait être inscrite dans son programme. Velten relâcha son nouvel "invité" pour aller fouiller une des commodes de la chambre de son père à la recherche d'une tenue correcte pour le virus, on ne pouvait pas dire que ce soit facile de trouver quelque chose de normal avec quelqu'un comme Raymund Bartholomaeus. Ce nouvel arrivant était étrange, il se demandait bien à quoi il avait pu être programmé, mais évita de le questionner dessus : après tout, cela pouvait sans doutes lui paraître tellement normal qu'il n'aurait peut-être même pas su l'expliquer, qui sait.

Au fait, reprit-il tout en cherchant, tu peux m'appeler Velten. J'imagine que si tu n'as pas de connaissances au sujet du monde Humain, tu ne dois pas avoir d'identité humaine encore. J'irai demander à un ami de t'en improviser une. En attendant, je peux connaître ton username ?

Il releva les yeux vers le virus, l'air un peu embarrassé. C'était plutôt curieux comme manière de demander un nom, mais puisque ce virus ne devait pas avoir d'identité humaine comme il l'avait dit... Velten espérait qu'il trouverai le moyen plus tard de contacter Celia et ses amis, ils sauraient sans doutes comment créer une identité fictive à un virus pour qu'il ne se fasse pas remarquer. En attendant, il allait devoir trouver le moyen d'éviter que cet étranger fasse des gaffes...

Le jeune restait debout à observer l'être humain. La mine de celui-ci paraissait désormais plus détendue, comme s'il venait de comprendre que le virus devant lui ne représentait aucun danger. En réalité, les deux êtres semblèrent se détendre presque au même moment, chacun rassuré par l'air inoffensif de l'autre. Cela faisait bien l'affaire de Netsky. Il ne cherchait pas déjà les problèmes, ça aurait été plutôt con que de se faire attraper cinq minutes après son arrivée ! Certes, il ne connaissait rien au monde humain. On ne lui permettait pas d'entrer réellement en contact avec eux. Certes, certaines machines étant moins protégées, certains contacts s'étaient fait sans qu'il ne s'y attende, lors d'un petit piratage quelconque, mais il ne s'agissait que de gamins eux-mêmes peu informés sur leur propre monde ! Non, vraiment, son but n'avait jamais été d'apprendre à vivre comme les humains, et voilà qu'il en souffrait maintenant, incapable de se débrouiller seul comme les autres.

- Je sais qu'on ne s'entend pas très bien. Mais je comptais principalement sur l'idée de me cacher... Disons que je suis plutôt bon pour m'installer discrètement là où je ne devrais pas être...

En effet, étant un virus, il s'implantait souvent là où il n'avait pas d'affaire, et souvent, il pouvait y rester un long moment avant que l'utilisateur ne s'en rende compte, auquel cas il déménageait vite avant qu'on ne le détruise. Mais à ce moment, le dégât était déjà fait. Héhé. Sauf qu'en monde humain, la cachette lui semblait tout à fait différente. Il ne connaissait rien aux endroits, si peu familiers, alors que les circuits d'un ordinateur n'avaient aucun secrets pour lui. Non, vraiment, il se serait sans doute lancé à l'aventure un peu au hasard sans l'intervention de cet humain. Il aurait couru droit à sa perte.

Le contact de l'être sur son bras provoqua un frisson qui remonta le long de sa colonne vertébrale. Son tout premier contact. Le vrai. LE voilà. Il touchait un humain, ou plutôt, un humain le touchait. Sa peau paraissait presque translucide aux côtés de celle du garçon, et ses doigts chauds créaient un drôle d'effet sur sa peau. Une douce sensation. Il baissa des yeux perplexes sur cette main. Il n'était pas bien peureux, celui-là, de le toucher ainsi. Jusqu'ici il avait paru fort inoffensif, mais rien ne lui garantissait qu'il ne lui sauterait pas dessus au moment où il s'y attendrait le moins ! Sauf que bien sûr, ce n'était pas le cas. Pas encore du moins.

Il se contenta de suivre en direction d'une nouvelle pièce, essayant de mémoriser les endroits qu'il visitait, et les informations dont le bombardait le prénommé Velten. Il devait en retenir le plus possible, question d'apprendre vite et pouvoir se débrouiller par lui-même. La première étape consistait en vêtements, ce qui lui semblait une bonne idée. Vu le drôle d'air du garçon en le voyant nu, ce n'était sans doute pas une chose qui se faisait couramment ici que de se promener à poil ...

- Velten ...

Le langage humain était fascinant. Il était ravi qu'on ait inclus ce genre de chose dans son programme, il se verrait très mal se débrouiller à l'aide de signes... Il ferait très primitif, très sauvage, un virus de qualité moindre, et cet aspect faible l'aurait fait sentir inférieur.

- Appelle-moi Netsky.

Il avait déjà hâte de plonger sérieusement dans le monde humain. De sortir parmi la population. Velten pourrait peut-être l'accompagner ! Il mourrait d'envie d'explorer, de voir, de connaître et comprendre. Comprendre pour mieux détruire ensuite. Cette nature en lui n'avait pas encore changé on dirait bien. Cette programmation à créer des problèmes faisait probablement grande partie de son tout nouveau caractère humain, et bien que ça se corrige, encore fallait-il que quelqu'un l'aide en ce sens. Bah. Il ferait ses premières bêtises, et on verrait ensuite. Même si la plupart des humains seraient portés à l'éliminer sur le champ, peut-être que tout ne se passerait pas aussi mal, non ?

Le virus semblait très attentif à chacun des propos de Velten ; c'était rare pour le jeune homme de rencontrer quelqu'un aussi attentif à son égard. Son père ne l'écoutait pas, ses collègues le considéraient uniquement comme... eh bien un collègue, au final seule Celia avait eu autant d'attention envers lui mais il n'avait parlé avec elle que par le biais de l'ordinateur. Celui qui lui faisait face par ailleurs cette fois-ci était bien réel. C'était un virus, mais il se trouvait bien devant lui, en personne. En chaire et en os, ou presque, seuls les circuits remplaçaient ses veines. Velten sourit en coin, le voyant dubitatif.

- Velten...
- C'est ça, confirma-t-il avec un rire en se grattant la nuque d'un air gêné.

L'intrus semblait si intéressé par les mœurs humaines. C'était plutôt amusant en un sens, on aurait dit un enfant passionné par son instituteur, même si Velten n'était rien de cela. Mais au final, oui, ce virus était un peu comme un enfant, comme un nouveau-né ; la parole en plus.

- Appelle-moi Netsky.

Velten sourit en se remettant à fouiller dans la commode. Netsky ne portait pas vraiment un nom à passer comme une lettre à la poste auprès d'un simple humain, mais néanmoins cela restait plutôt discret. Peut-être qu'en déformant son nom, ou en lui faisant un surnom, il serait aisé de faire une identité se rapportant à ses présentes données quant à son username. Alors qu'il réfléchissait à un tout et un rien à propos de ce virus, il finit par sortir quelques vêtements à Netsky, les lui tendant avec un air pensif. Il se demandait ce qu'il devrait apprendre encore à ce virus. Le comportement à l'extérieur déjà. Mais aussi le quotidien humain pour passer discrètement. Avoir un travail qui ne relève pas forcément de la destruction de documents, un lieu de vie et non juste une cachette... Il blêmit légèrement après lui avoir donné les vêtements en se retournant, réfléchissant un instant. Il n'allait pas non plus devoir lui apprendre les besoins humains... si ? Après tout, ce virus ne savait même pas ce qu'étaient des vêtements, alors les repas ? Le sommeil ? La douche ? Velten secoua la tête : il n'avait pas besoin de s'enfoncer plus. Alors qu'il réfléchissait, la notification de son ordinateur lui revint en mémoire. Il se tourna vers son invité d'un air perplexe.

- Netsky ? Quand tu en auras fini avec les vêtements rejoins moi dans ma chambre, c'est la porte juste à côté.

Il sortit sur ce assez précipitamment, se dirigeant aussitôt vers la pièce en question pour aller rallumer l'écran de son ordinateur, glissant ses doigts sur l'écran holographique pour ouvrir le document dont il prit rapidement connaissance. C'était justement un message de son père qui lui annonçait qu'il avait peut-être trouvé un programme endommagé de la Viral Door Netway et qu'il resterai quelques jours dans son bureau pour y travailler. Velten poussa un soupir en se redressant : incorrigible, pire qu'un gamin ayant trouvé un nouveau jouet. Mais... Le jeune homme écarquilla les yeux d'un air soudainement très intéressé : mais oui, c'était l'occasion pour lui de sortir ! Son père lui interdisait de mettre le bout du doigt dehors, et Velten ne pouvait décemment pas laisser Netsky se promener dans la Ville sans surveillance, il risquerait bien trop sa vie ! Conclusion ? Il n'y avait plus qu'à profiter de l'absence de son père pour prendre en charge Netsky et lui apprendre un peu comment l'homme vivait dans la Ville, lui faire comprendre peu à peu les choses essentielles de l'existence humaine pour qu'il ne se fasse pas repérer en tant que virus.

Velten ouvrit aussitôt un logiciel de messagerie, cherchant dans ses contacts Celia. Elle ne répondrait pas instantanément comme elle le faisait avant, après tout à présent elle vivait comme une humaine dans ce monde, ou presque. Mais il espérait au moins qu'elle pourrait répondre à son appel en acceptant de lui dire où elle se trouvait. Il avait envie de la voir, au moins une fois, et puis la jeune virus pourrait sans doutes aider Netsky aussi. Il s'empressa de taper son message pour ne pas y être encore quand Netsky entrerait, et l'envoya en croisant les doigts, les yeux rivés sur l'écran... Évidemment, la réponse ne viendrait pas dans la seconde. Le jeune homme se redressa avec un soupir, en profitant pour faire le tour de sa chambre et récupérer quelques objets divers dans un sac, de quoi être paré à toute éventualité quand il sortirait. Hors de question de rester enfermé ici trop longtemps, et s'il avait la moindre chance d'aider Netsky pourquoi pas. Il ne le connaissait pas, pour lui c'était un parfait inconnu, mais il semblait si perdu et maladroit que cela lui faisait de la peine tout de même de l'abandonner comme ça sans la moindre chance de survivre dans la ville sans être reconnu par la Police Militaire à un détour de plateforme aérienne.

Le jeune homme lui tendit des vêtements au bout d'un instant. Il s'en empara, puis mit un moment à comprendre comment il devait enfiler ça. Un vêtement par-dessus un autre ? Debout au milieu de la pièce, en caleçon noir qui contrastait parfaitement avec la pâleur de sa peau, il observait le pantalon. Pourquoi ça, s'il avait déjà quelque chose en-dessous !? C'était à n'y rien comprendre. Il le mit tout de même, mais franchement il trouvait ça stupide ! Pendant ce temps, Velten était parti dans sa chambre avec une certaine précipitation, mais le virus ne s'en préoccupa pas du tout. Il avait mieux à faire pour l'instant, soit observer les alentour.

Il sorti de la pièce mais n'obéit pas aux indications du jeune homme. Il tourna plutôt dans l'autre direction, et ouvrit une porte au hasard. C'était une salle de bain. Bien que la plupart des meubles ne signifiaient rien pour lui, il prit plaisir un instant à ouvrir au hasard les robinets ou les tiroirs. L'eau qui jaillit à un certain moment le surpris, mais il finit par comprendre un peu le principe qu'en tournant dans l'autre sens, il arrêtait le jet. C'est à ce moment précis qu'il tomba sur un appareil qui mît dans sa tête toutes sortes d'idées intéressantes. Comme se faire lui-même une petite coupe de cheveux. Eh oui, un rasoir électrique. Netsky ignorait comme ça fonctionnait vraiment, mais il réussit à le mettre en marche, se posta devant cette drôle de chose qui lui envoyait son reflet et fit le ménage sur sa tête. Il enleva au fur et à mesure de larges bandes de cheveux, se coupant une seule fois ce qui laissa une drôle de trace rouge sur son coco. Une fois terminé, il passa une main sur son crâne lisse et tout aussi translucide que le reste, et sourit. Il préférait encore ça aux cheveux blancs, ça attirait moins le regard à son avis.

Il ressorti de la salle de bain, allant vers la chambre ou il avait reçu ses vêtements. À bien y fouiller, il tomba sur un drôle de truc qu'il pouvait se mettre sur la tête. Ça avait une palette à l'avant... Une casquette. Il la mot à l'envers sur sa tête nue, la palette vers l'arrière, et sourit encore plus. Ce sourire donnait à son visage une expression amicale, sympathique. Il avait l'air presque normal ainsi, avec ça sur la tête, son sourire et ses vêtements. Un grand, drôle de garçon, mais pas l'air très menaçant. Si l'on excluais le fait qu'on voyait presque parfaitement au travers de sa peau, qui ressemblait presque à du verre à certain endroits, il avait l'air plutôt normal. Quand au niveau de sa tête, sans la casquette, ça faisait plutôt spécial car tous les circuits de son corps se réunissaient en ce même point pour former un truc complexe et incroyable à observer. Ce n'était vraiment pas très visible, il fallait être juste à côté de lui pour le remarquer, mais sous la casquette, ou sous un chapeau quelconque, ça disparaissait complètement au regard.

Ce n'est qu'après tout ça qu'il gagna enfin la chambre de Velten. Il poussa la porte et écarts les bras avec un air content, s'exclamant joyeusement à l'intention de l'humain :

- Regarde !

Velten soupira après avoir récupéré quelques affaires, l'air plutôt soulagé et fier de lui. Il ne manquait plus qu'à ce que Celia lui réponde et que Netsky en ait fini avec les vêtements pour qu'ils puissent s'en aller. D'ailleurs, il commençait à mettre un temps certain, il ne trouvait pas comment enfiler les deux ou trois choses qu'il lui avait passées ? Il haussa les épaules se relevant en s'apprêtant à aller vérifier, quand une sonnerie le fit sursauter. Il se précipita une fois de plus sur son ordinateur, voyant une réponse à son message. Ses lieux s'illuminèrent : il n'en espérait pas tant de la jeune virus, mais à première vue elle avait en effet déjà lu son message et y avait répondu à une vitesse remarquable. Elle lui indiquait dans son message où elle se trouvait généralement à présent. C'était complètement à l'opposé de la Ville, aussi malgré la rapidité des véhicules présents il mettrait sans doutes un peu de temps à la rejoindre, surtout avec Netsky qui serait sans doutes curieux de voir tout cela, mais si elle acceptait de l'aider alors dans quelques jours tout au plus Netsky sera épargné de tout danger.

Un sourire rassuré et bien heureux se dessina sur les lèvres de Velten. Il se retourna cette fois-ci pour fouiller dans un tiroir, extirpant d'entre les mouchoirs les clés de la maison. Enfin, clés était un bien grand mot, puisque cela se résumait à des cartes d'identification à cet instant, permettant ainsi de verrouiller ou déverrouiller l'appartement avec l'aide supplémentaire de l'identifiant et du mot de passe qui allaient avec. Se retournant à nouveau vers l'ordinateur, il remercia rapidement Celia en prévenant qu'il ne serait pas là avant quelques jours sans doutes, et ferma la session avant de prendre son sac pour sortir de sa chambre. Avant de partir, il ne fallait pas oublier le bagage principal tout de même : le virus. Il allait sortir pour vérifier comment il se débrouillait et s'il ne s'était pas emmêlé entre temps dans on ne sait quel vêtement, mais alors qu'il allait sortir la tête hors de la chambre pour rejoindre ainsi Netsky, celui-ci parut justement devant lui en ouvrant soudainement la porte, bien habillé en effet, écartant les bras d'un air plus heureux que jamais en lançant un joyeux :

-Regarde !
-Heuk ?!

Velten écarquilla les yeux d'un air surpris, ayant un mouvement de recul après avoir manqué de peu de rentrer dans Netsky puisqu'il ne l'avait pas vu venir. Le virus se trouvait devant lui, les bras bien écartés et un grand sourire d'enfant sur le visage. Pour paraître fier, il le paraissait bien. Le jeune homme étudia l'apparence du virus avec perplexité dans un premier temps : il avait eu un peu de mal à première vue avec les vêtements, mais au final il les portait plutôt bien. Le plus curieux néanmoins se présentait au niveau de sa tête. Il retint une nouvelle expression de surprise en le voyant porter une casquette sans laisser la moindre parcelle de chevelure dépasser.

-Qu'est-ce que...

Il s'approcha, relevant légèrement le couvre-chef du virus pour examiner ce qu'il venait de faire : son crâne était totalement lisse et nu du moindre cheveux, à tel point qu'en regardant bien on voyait un circuit complexe naissant du haut de son crâne, sans doutes se trouvant à présent être le noyaux du programme puisque Netsky avait à présent un corps purement humain. Mais alors qu'il allait étudier le circuit, Velten se rendit pleinement compte de ce que venait de faire son "invité" : il était complètement rasé ?! Où étaient passés ses cheveux blancs ? Il cligna des yeux un instant avant d'éclater soudainement de rire en renfonçant la casquette de Netsky sur son crâne, lui flattant le crâne sans réussir à se retenir de rire.

-Ahah, ça te va bien tiens !

Il sourit, amusé par les expressions d'enfant que prenait le virus. Décidément, il était toujours aussi impressionnant de voir ces programmes informatiques affublés d'une personnalité et d'une apparence, avec tous les événements parvenus c'était de plus en plus amusant. Velten ne pu s'empêcher de soupirer d'aise, semblant rassuré et heureux d'avoir un peu de compagnie et d'enfin découvrir cela, il lui fallait bien une occasion de sortir. Il prit la main de Netsky avec un grand sourire en sortant de sa chambre.

-Viens par là, il va falloir qu'on parte, je vais t'expliquer un peu en route.

Il le tira dans l'appartement en direction de la sortie. Cela se résumait à un ascenseur en quelques sortes, chaque étage ne pouvant être atteint que grâce à la carte d'identification et les identifiants correspondant tant que ce même étage n'était pas lui-même déverrouillé, sachant qu'il y avait un état d'ouverture complète pour les magasins par exemple et un état de semi-ouverture permettant ainsi d'atteindre l'étage mais pas d'y entrer sans validation de la personne se trouvant à l'intérieur de l'étage. Velten fit entrer Netsky dans l'ascenseur, verrouillant rapidement l'étage de l'appartement, et cliquant sur un des étages ouverts avant de se tourner vers lui. L'ascenseur ne s'ébranla même pas, glissant simplement avec une douceur extrême vers le bas pour les mener peu à peu à l'étage voulu. Alors Velten s'expliqua.

-Mieux vaut partir assez vite, mon père n'apprécierai pas de savoir que je suis au dehors. J'ai une amie qui est un virus aussi, je lui ai demandé de l'aide elle va trouver le moyen de t'intégrer un peu à la société pour que tu ne te fasses pas attraper, mais comme c'est assez loin... Enfin, il va falloir que je te "guide dans le circuit" jusqu'à elle en d'autres termes. Assure-toi de rester près de moi pour ne pas te faire attraper, le chemin va être un peu long mais pas d'inquiétude tout est prévu. Nous allons bientôt arriver au centre commercial d'ailleurs, de là nous pourrons prendre un véhicule pour commencer à avancer dans la ville. Ah, et justement...

À cet instant, l'ascenseur sortit du secteur des appartements pour entrer dans le secteur commercial, ce qui se résumait à un long passage de quelques étages durant lequel les murs autour n'étaient plus, laissant voir au travers des vitres de l'ascenseur tout ce qui les entourait, les immenses immeubles et gratte-ciel, les véhicules volants, les "trottoirs aériens" et autres "circuits". Velten sourit à Netsky, ajoutant :

-"Bienvenue dans la Ville".

(Pardon, réponse de merde, mais je suis en voyage en Europe et j'ai pas beaucoup de temps de Wi-Fi gratuit !)

Netsky ne bougea pas d'un poil, restant bien droit tel un piquet, avec son sourire éclatant. Il ne fut pas dérangé le moins du monde par la drôle d'expression du jeune homme, qui avait été profondément surpris de le voir surgir aussi soudainement devant lui. Il se laissa enlever la casquette, sans se départir de son sourire, son regard fixe et très intense. Il semblait complètement sans réaction, et ce jusqu'à ce que le rire chaud de Velten ne retentisse. Une main se posa sur son crâne nu et la sensation le fit frissonner. Par pur réflexe, il se pencha pour quêter plus de ce genre de caresses sur sa tête. Il était encore étonné de la sensation, de tout ce que sa peau pouvait ressentir. Il frotta délicatement son crâne contre la paumé de Velten comme un bon chaton, en riant lui aussi, celui-ci lui venant tout seul. Il n'y était vraiment pas habitué !

- Vraiment ?

Il ignorait s'il s'agissait d'un vrai compliment, si c'était réel ou non, mais bon. Ça lui faisait plaisir de toute façon. Il recula alors d'un pas, tournant ses iris de glace vers la main qui venait de prendre la sienne. Il n'était vraiment pas habitué à tant ère contacts... Les humains étaient décidément très tactiles.

Avec peut-être un peu trop d'entrain, il suivit Velten vers la sortie. Il semblait vraiment très déterminé, mais avait aussi un peu l'air d'un enfant trop excité qui va finir par faire une bêtise. Bref, son attitude laissait pas mal presager une catastrophe imminente... Mais il n'y pouvait rien ! Son incompétence en terrain humain le rendait fort curieux, à un tel point qu'il ne tenait plus en place dans l'ascenseur. Il se balançait sur ses talons, en tenant toujours la main de Velten et la serrant tout doucement, comme accoutumé à ce contact. Lorsqu'ils arrivèrent devant toute cette belle vue, il écarquilla les yeux. Ses mimiques avaient tout d'un enfant, réellement...

- Wooah....

(Ta réponse va très bien ! ^.^ Désolée pour mon retard, dernièrement j'ai répondu à personne, avait plus l'inspi d'écrire. ._. *snif*)

Netsky ne semblait écouter pour tout dire qu'à moitié les paroles de Velten. Il faut dire aussi qu'arriver ainsi dans un nouveau monde n'était pas propice à l'attention du virus à première vue, si bien qu'il trépignait comme un enfant. Mais à la vue du paysage, il sembla presque un instant se calmer, avant que ce ne soit l'exaltation qui paraisse sur son visage en une expression d'enfant, sa bonne bouille semblant s'éclaircir comme un rayon de soleil. Velten sourit face à cette mimique d'enfant alors que ce qui devait correspondre à peut-être un millionième de la Ville défilait lentement devant eux.

C'était le mot, en effet, pour décrire tout ce monde de géant qu'avait créé l'Homme dans le but d'atteindre enfin le ciel. D'un autre côté, en connaissant ce qui se trouvait en bas, il était plus difficile de s'émerveiller aussi aisément sur cette évolution, mais l'Homme faisait avec en ce temps-là. Velten sourit joyeusement en voyant que le virus s'emballait autant à l'idée de découvrir le monde. Puis les murs entourèrent à nouveau l'ascenseur alors qu'ils atteignaient en douceur les étages inférieurs servant aux commerces, mais aussi aux différentes gares du même coup. Les portes vitrées de l'ascenseur s'écartèrent, laissant apparaître tout un centre commercial que chacun traversait de part en part. Une véritable foule se mouvait entre les magasins, même si quelques passants avaient trouvé tout le loisir de faire du lèche-vitrine sans se faire emporter par la masse compacte de Citadins qui se démenait dans l'activité incroyable mais à la fois tout à fait quotidienne des commerces qui formaient les étages inférieurs, ou du moins les derniers qu'ils avaient le droit de traverser sans trop de risques.

On trouvait en effet de nombreux magasins en ces lieux, de tous types, comme des magasins de jeu, de téléphonie, de compagnons robotiques pour ne citer que ceux qui se rapportaient à l'informatique, mais aussi de cuisine, de vêtements, d'immobilier, toutes sortes de magasins qui avec le temps s'était tant spécialisés qu'ils semblaient presque vendre des machines de guerre. Heureusement encore qu'il n'y avait pas de magasin aussi dangereux, bien qu'il était sans doutes possible de trouver de drôles de commerces en cherchant dans les lieux les plus mal fréquentés, et même des commerces de Sauvages pour les quelques uns qui devaient s'être glissés dans la société ; allez savoir la raisons de cette ardente envie de se venger de cette manière de ce que l'Homme avait fait du sol de la planète.

Velten, alors qu'il avançait un peu pour libérer l'ascenseur tout en tirant Netsky avec lui pour ne pas le perdre, cligna alors des yeux en remarquant quelques regards curieux dans sa direction. Quoi, qu'est-ce qu'il avait d'étrange ? Pour tout dire, certains passants le dévisageait à leur passage, ou plutôt LES dévisageait. Velten ne compris qu'après avoir baissé les yeux ce qui les faisait les regarder aussi étrangement Netsky et lui : il retira sa main de celle du virus avec un air gêné, se retenant difficilement de rougir.

- Jeez...

Il y avait des choses avec le temps qui ne changeaient pas, comme cette curiosité titillée lorsque des homosexuels passaient, même si ces derniers craignaient moins de s'exposer cela continuait de surprendre, dégoûter, et bien d'autres réactions encore qui laissaient comprendre un peu ce que le passant pouvait penser du couple. Et, évidemment, voir Un grand gaillard comme Netsky tenir la main de Velten ne faisait pas le même effet que si cela avait été un gamin, pour sûr. Le jeune Bartholomaeus soupira, retournant la tête vers le virus avec un petit sourire désolé avant de poursuivre en indiquant un chemin.

- On va rejoindre par ici l'agence de transport. Tâche de ne pas t'éloigner de moi sinon tu vas te perdre.

(C'est pas grave... ^^)

Ils étaient encore dans l'ascenseur, et pourtant, Netsky semblait presque déjà perdu. Son regard avide observait chaque commerce qui apparaissait à son regard, détaillant les enseignes, les passants qui se collaient contre les vitrines pour arriver à les observer sans se faire emporter par un raz-de-marée humain. C'était bourdonnant d'activité, tellement bruyant et animé, que le pauvre Virus semblait complètement déstabilisé. Pourtant, on ne pouvait pas dire qu'il n'aimait pas ça, oh non. Il fallait quand même voir le sourire sur son visage ... Mais ses yeux s'écarquillaient un peu plus à chaque nouvelle chose qu'il voyait, lui conférant un air perpétuellement surpris, ce qu'il était en réalité.

Ce qui contribua à lui faire reprendre un air normal fut le fait que Velten lâcha sa main. Lui qui commençait à se faire à l'idée qu'il lui tenait la main, et s'habituait doucement à ce contact... Voilà que maintenant, il y mettait fin. Pourquoi ? Il allait se perdre, lui, s'il ne le tenait pas ! Ce serait si aisé d'être emporté par tout ces gens ... Enfin, Velten devait savoir ce qu'il faisait ... S'il y avait un réel gros danger, il ne le laisserait pas marcher ainsi par lui-même, non ? Il ne comprenait décidément pas la signification de ce regard désolé, et encore moins celle de ceux qui les fixait avec ce mélange de curiosité et de dégoût. Mais enfin ...Les humains étaient vraiment bizarres, définitivement, c'était quoi cette façon de les juger du regard ? Bah oui, il est presque transparent comme du verre, et à observer tout le monde autour, il était bien le seul, mais ce n'était pas une raison pour le dévisager comme ça !

Il eut à peine le temps de comprendre que le jeune humain reprenait sa marche, que celui-ci était déjà en route. Il s'extirpa avec peine de la foule compacte qui commençait à se rassembler autour de lui, ou plutôt face à l'ascenseur, certains dans l'espoir d'y monter, d'autres pour en sortir. Ainsi, au milieu de tout ce beau monde, Netsky dû jouer des coudes pour se frayer un chemin. Bah. Ce n'est pas comme si c'était difficile pour lui, avec sa grandeur ... ma foi plutôt grande, il pouvait bien se faire un chemin dans la foule. Il rattrapa ainsi Velten, prenant bien garde de ne plus le lâcher d'une semelle cette fois. Il avait bien compris qu'ils iraient ailleurs... Mais pas avant d'avoir rejoint une certaine agence. Comment se déplaceraient-ils, ensuite ? Il ne comprenait pas trop ces modes humains. N'y avait-il donc pas de système plus efficace que ces deux jambes ? Oh... Alors peut-être étais-ce ces drôles de machines qu'il avait vu voler un peu plus tôt alors qu'il se trouvait dans l'ascenseur !

Soudainement, un homme passant près de lui le bouscula au niveau de l'épaule. Ce n'était probablement pas intentionnel, mais Netsky se retourna pour lui jeter un regard par-dessus son épaule, comme troublé. Le tout s'était passé si rapidement ... Contact, puis ses doigts frôlant la poche arrière du pantalon de l'homme. Enfin, celui-ci s'éloignant avec une malette en main, et prenant à peine le temps de lui adresser des excuses qu'il n'entendit même pas avec le bruit et la distance. Pffiouu ... Cette ville entière semblait bien trop stressante pour lui ! Pourquoi être si pressé ?

Il tourna et retourna alors dans ses doigts ce qu'il avait soutiré à l'humain, allant le chercher directement dans sa poche sans qu'il ne s'en rende compte, ce drôle de machin carré qui s'ouvrait, laissant voir une multitude de cartes glissées dans de petites pochettes, avec une ouverture plus grande pour y glisser des bouts de papier. Sur le devant, une pochette avec fermeture éclaire contenait des pièces qui tintaient quand on les cognait ensemble, quand on agitait l'ensemble de la chose. Qu'est-ce que c'était ? Ses fins doigts pâles tirèrent un billet de dix euros et le tournèrent dans tous les sens, avant de le replacer. Ce fut le tour d'une carte d'identité, que le virus contempla d'un air tout aussi surpris. Il se décida alors à attirer l'attention de Velten, tirant un peu son chandail.

- C'est quoi ça ?

Et il lui brandit le porte-feuille volé sous le nez.

Netsky sembla perdre un instant son regard curieux qu'il laissait passer sur les lieux, adressant plutôt un regard interrogateur à Velten. Le jeune homme retint un léger soupir, priant pour qu'il ne pose aucune question quant à la raison de son sourire désolé et de sa réaction quasi-immédiate de retirer sa main de celle du virus. Le jeune homme se retourna, cherchant des yeux la direction à prendre parmi toute cette foule. Des passants s'approchaient déjà pour prendre à leur tour l'ascenseur ; il faut dire aussi qu'au vue de l'heure beaucoup devaient à présent se déplacer. Velten évita de justesse de se faire emporter par la foule, amorçant quelques pas pour chercher rapidement son chemin. Il ne fit d'abord pas attention à Netsky ce dernier, mais finalement sentant un frisson d'inquiétude parcourir son dos se retourna, constatant avec soulagement que le virus avait réussi à échapper à la vague de passants qui s'entassaient dans l'ascenseur libre. Enfin, dans la boîte à sardine libre plutôt...

Lorsque Netsky revint à son niveau, Velten hésita un long moment à lui reprendre la main. C'était peut-être un peu difficile d'éviter les mauvais regards s'il lui tenait la main, mais il avait un peu peur de le perdre... Mais après réflexion, ses craintes se dissipèrent : s'il prenait la main de Netsky, cela attirerait l'attention, c'était un risque supplémentaire que le virus soit repéré. Et de toutes manières, un grand gaillard comme Netsky, qui devait faire une tête de plus que la plupart des gens de la foule, ne se perdrait pas si facilement. Velten lui sourit légèrement avant de reprendre la route, se frayant un peu difficilement un chemin dans la foule. C'était une habitude, même si cela ne devenait certainement pas plus facile avec le temps, mais un jeune homme frêle comme Velten ne passait pas facilement parmi les passants ; c'était une autre histoire pour Netsky à priori sur le passage duquel plusieurs s'écartaient, ne voulant certainement pas avoir à faire à un gars si grand.

Mais alors que Velten parvenait enfin à s'extirper de la foule pour trouver un semblant de calme troublé par quelques autres passants, il sentit quelque chose tirer légèrement sur son haut. Il se retourna avec un air interrogateur : c'était Netsky, toujours sur ses talons heureusement, qui avait attiré son attention pour lui indiquer un objet qu'il tenait. Le jeune homme écarquilla les yeux à la vue du porte-feuille que son compagnon brandissait sous son nez sans sembler vraiment savoir ce que c'était.

- C'est quoi ça ?
- Où est-ce que tu as trouvé ça ?!

Velten le dévisagea avec surprise avant de prendre doucement le porte-feuille, l'ouvrant pour fouiller rapidement dedans. L'imprudent qui l'avait perdu avait laissé non seulement son argent dedans - un peu de monnaie et quelques billets - mais également des cartes. Cartes d'identités, de permissions... C'était sans doutes un bureaucrate sans importance. Velten tira la carte d'identité de la pochette, examinant les quelques informations qui se trouvaient dessus. Il n'y avait pas grandes informations sur le fameux personnage. Couleur d'yeux et de cheveux d'origine, une date de naissance, un matricule urbain, nom et prénom, et la fameuse photographie d'identité sur laquelle tous avaient décidément depuis toujours un air de zombie. Velten soupira en regardant la foule, cherchant l'homme des yeux, en vain. Il grimaça légèrement, regardant une fois de plus les quelques informations.

- Sans calcul il a la vingtaine ou un truc du genre de toute évidence... Il a la tête de monsieur tout le monde, enfin, la tête de zombie tout le monde oui...

Il releva la tête vers Netsky, le dévisageant un instant, puis une lueur sembla passer par son regard.

- J'ai peut-être une petite idée. T'as pas vraiment la même tête, mais les gars de l'agence de Transport du coin là qui demandent la carte d'identité ne font plus attention à la photo avec toutes les modifications qu'on peut faire de nos jours. Tu vas garder ceci pour le moment.

Il prit la main de Netsky une fois de plus, remettant le porte-feuille dans la main du virus avec un regard sérieux, lui expliquant attentivement :

- Nous allons sans doutes devoir passer par des endroits où tu devras donner ton identité. Il vaut mieux éviter mais dans certains cas nous aurons besoin de ça : cette pochette nous sert, à nous les humains, à ranger des... données on va dire. Notre identité se trouve sur cette carte, celles-ci servent dans certains cas où il y a besoin d'abonnement... Il expliqua rapidement puis ajouta en refermant le porte-feuille : Du moment qu'ils ne cherchent pas à examiner la différence entre l'image de la carte d'identité et ton visage, tout va bien.

Velten jeta encore un coup d’œil aux alentours, mais visiblement celui qui avait perdu cet objet n'était plus là. Il avait dû prendre un ascenseur, rentrer dans un magasins ou je-ne-sait-quoi. Le jeune homme eut un léger sourire nerveux puis reporta son attention sur Netsky, lui lançant un regard un peu plus sévère.

- Faudra que je me renseigne un peu plus sur ton cas... Enfin...

Il hésita un instant, lui faisant signe de rester à ses côtés. La foule était moins dense ici, aussi il était plus simple de se mouvoir. Velten fixait le sol, ne relevant les yeux que quelques rares fois pour regarder les enseignes et le chemin à suivre. Il avait les mains croisées dans le dos, semblant réfléchir à comment formuler sa phrase. Finalement, la question lui échappa :

- Pourquoi as-tu voulu te rendre dans notre monde sans même savoir quoique ce soit sur nous ? Je pensais que les virus savaient le danger qu'ils encouraient à traverser la VDN...

Ouah. C'est que ça faisait beaucoup d'information à retenir tout ça. Il avait d'abord cru que Velten se fâcherait ou quelque chose du genre, quand il s'était assez vivement exclamé, lui demandant où il avait trouvé ça. Peut-être qu'il lui taperait sur les doigts pour avoir pris un truc qui ne lui appartenait pas, et ce n'était pas vraiment ce dont Netsky avait envie. Mais les réprimandes qu'il prévoyait tant ne vinrent même pas. Il posa un regard perplexe sur le jeune homme, qui examinait l'objet en question. Il ne savait toujours pas ce que c'était, mais une tonne d'information avait l'air d'y être stockée. Et le mec, dessus la petite carte, il avait vraiment une drôle de tête. Même que sur le coup, ça faisait bien marrer le virus, qui ricanait avec un petit sourire amusé franchement trop attachant, les yeux posés sur la photo.

Il calma ce rire aussitôt que Velten repris la parole. Il avait une facilité à reprendre son calme qui était assez déconcertante. Plus un son ne s'échappait, il restait exceptionnellement attentif, comme depuis le début en fait, à ce que lui disait son nouvel ami humain. Disons que, vu le peu de connaissances qu'il possédait, il lui était plus facile de se fier sur le garçon que de se lancer à l'aventure sans être préparé.
... S'il comprenait bien le principe, Velten lui proposait de se faire passer pour ce gars ? Enfin, de garder son, euh, fichier portatif, question que si on lui demande une carte d'identité, il en ait une à donner. Oh, parce que dans le monde humain aussi, ils se faisaient identifier lorsqu'ils allaient à des endroits ? Il fallait montrer des cartes ? C'est bizarre ça... Ya pas que dans le net alors qu'on veut toujours identifier ce qui s'y cache ! M'ouais, alors là, c'était perturbant. Mais bon, il accepta de bon coeur de prendre le porte-feuille dans sa main. Il l'examina sous tous les angles, au fur et à mesure des explications. Pour ranger des données. Ouais. Bon.

Il glissa le précieux porte-feuille dans la poche de son pantalon, puis replaça un peu sa casquette et croisa les bras, attendant les prochaines directives. Hop, ils continuaient leur chemin. Ici, c'était plus facile de progresser, la foule se faisant moins compacte et meurtrière. Il prenait garde de ne pas perdre Velten de vue, ni de trop s'en éloigner. En fait, il le suivait comme son ombre. Une question parvint soudainement à ses oreilles, question qui paru d'abord le déstabiliser. Puis, il sembla revenir en pleine maîtrise de ses moyens et un drôle de sourire prit place sur ses lèvres. Il avait l'air ... passionné.

- Ça avait l'air amusant... C'était trop monotone, chez moi. D'un ennuis ! Dans le monde humain, tout a l'air de bouger beaucoup ! Il doit s'en passer, des trucs ! J'ai voulu mettre un peu de piquant quoi ... Changer de circuit. Enfin, vous dites, changer d'air, vous les humains, pas vrai ? Elles sont marrantes vos expressions. C'est dingue...